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UN ami m’a apporté une perle (je n’ai pas ditun diamant) et
je vous l’offre ci-dessous, carelle donne matière à réfléchir.
Il s’agit d’uneamélioration des lois du travail dans une imprimerie,
amélioration qui date d’environ un siècle.
Qu’est-ce qu’un siècle dans l’histoire de notre civilisation
qui en compte plusieurs milliers ? Un instant. Après tout, il
y a un siècle, mon père avait deux ans...
Pourtant, que de chemin parcouru dans les conditions de travail ! Imagine-t-on
aujourd’hui proposer à quiconque un règlement aussi inhumain
qui impose, outre 66 heures de travail hebdomadaire, pas d’interruption
pour le repas, des prières obligatoires, l’interdiction de porter
des couleurs vives, etc... Ni les plumes pour écrire, ni même
le chauffage ne sont fournis par les employeurs et les ouvriers devront
apporter leur charbon ou bien se munir d’un cache-nez... Et ce règlement
vaut pour tous les employés, y compris les moins de 11 ans !
Les jeunes devront en plus faire le ménage...
Qu’on ne se méprenne pas. Je ne veux pas, en soulignant l’évolution,
montrer que tout est main
tenant pour le mieux dans le meilleur des mondes du travail. Mais je
relève la dernière phrase : ces lois étaient présentées
comme étant si généreuses qu’elles sont qualifiées
de « presque utopiques ». Comme quoi toute évolution,
fut-ce la plus naturelle, la plus normale et la plus dérisoire
passe d’abord pour une utopie. Telle est la paresse intellectuelle de
l’immense majorité des êtres humains.
Alors faut-il s’étonner ou se décourager quand on passe
pour utopistes en disant que l’heure est venue de dissocier revenus
et travail effectué ? Tout le prouve à qui veut bien observer
: des machines et des automatismes remplacent de plus en plus le travail
humain, le chômage est inévitable dans les pays industrialisés,
la production de tous les biens nécessaires augmente sans cesse
malgré ce chômage et le capitalisme pour se maintenir est
conduit à verser de plus en plus d’indemnités diverses
ou subventionner des productions stupides ou criminelles (armements).
Il n’est donc plus utopique de dire que la production des biens utiles
ne pose plus aucun problème technique ; que c’est celui de son
écoulement, de sa distribution qu’il faut envisager de résoudre
enfin, de façon intelligente et humaine.
Bien sûr, il y a quelque quarante ans que nous proposons cette
solution juste. Elle est le plus souvent qualifiée de «
trop simple » pour la seule raison qu’elle remet en cause toutes
nos habitudes. Or, les habitudes et les modes de vie évoluent
eux aussi, de plus en plus vite, sans qu’on en prenne conscience !
Imaginez que vous puissiez dialoguer avec un des employés de
l’imprimerie « bénéficiant » des généreuses
lois du travail rappelées ci-dessus. Sa réaction serait
de vous considérer comme un fou. Lui suggèreriez-vous
d’exiger une heure au milieu de sa journée de onze heures, pour
prendre un repas ? Il vous répondrait que le travail ne doit
pas être interrompu, qu’il lui est naturel de ne pas s’arrêter.
De même trouverait-il étrange que vous pensiez que l’atelier
doive être chauffé par les propriétaires, estimant
que ceux-ci sont déjà bien bons de mettre un poêle
à sa disposition. Enfin lui demanderiez-vous ce qu’il adviendrait
s’il tombait malade ? Il répondrait que ce serait une catastrophe
car il n’aurait ni les moyens de se soigner ni ceux de nourrir sa famille,
mais une catastrophe courante, inévitable et il ne comprendrait
pas si vous lui parliez de garantie de sécurité sociale.
Pour lui, un travailleur qui ne travaille pas n’a évidemment
aucun revenu à attendre de qui que ce soit Et la retraite était
également impensable, utopie pure, inimaginable. Il a fallu quelques
dizaines d’années - et qu’est-ce que c’est ? - pour faire évoluer
les mentalités... et elles évoluent, comme tout, de plus
en plus vite aujourd’hui. Pour que se fasse cette évolution,
il faut toujours que quelques esprits, non moutons de Panurge, osent
remettre en cause les idées communément admises. Il faut
souvent du courage pour rester seul de son avis quand on est qualifié
partout de rêveur ou d’utopiste. Mais l’essentiel n’est-il pas
d’avoir la vérité avec soi ? Et tant mieux si c’est avant
les autres ! Ils y viendront !
*
Beaucoup de nos lecteurs nous ont écrit pour nous dire qu’ils ne trouvaient pas en librairie le livre de F. Foulon « Un écologiste accuse ». Nous avons pris contact avec la société qui le diffuse en France et nous pouvons nous charger de le faire parvenir à ceux qui le désirent. Le prix en est de 45 F, plus 5,50 F pour frais de port, soit au total 50,50 F, à faire parvenir par chèque ou c.c.p. à « La Grande Relève », avec l’adresse complète où le colis doit être adressé.
REGLEMENT INTERIEUR D’UNE IMPRIMERIE EN 1894
1. Piété, propreté et ponctualité font
la force d’une bonne affaire.
2. Notre firme ayant considérablement réduit les horaires
de travail, les employés de bureau n’auront plus à être
présents que de 7 heures du matin à 6 heures du soir,
et ceci, les jours de semaine seulement.
3. Des prières seront dites chaque matin dans le grand bureau
: tous les employés y seront obligatoirement présents.
4. L’habillement doit être du type le plus sobre. Les employés
de bureau ne se laisseront pas aller aux fantaisies de couleurs vives
dans le choix de leurs vêtements ; ils ne porteront pas de bas
non plus, à moins que ceux-ci soient convenablement raccommodés.
5. Dans les bureaux, on ne portera ni manteaux ni pardessus. Toutefois,
lorsque le temps sera particulièrement rigoureux, les écharpes,
cache-nez et calottes seront autorisés.
6. Notre firme met un poêle à la disposition des employés.
Le charbon et le bois devront être enfermés dans le coffre
destiné à cet effet. Afin qu’ils puissent se chauffer,
il est recommandé à chaque membre du personnel d’apporter
chaque jour quatre livres de charbon durant la saison froide.
7. Aucun employé de bureau ne sera autorisé à quitter
la pièce sans la permission de Monsieur le Directeur. Les appels
de la nature sont cependant
permis et, pour y céder, les membres du personnel pourront utiliser
le jardin, en dessous de la seconde grille. Bien entendu, cet espace
devra être entretenu dans un ordre parfait.
8. Il est strictement interdit de parler durant les heures de bureau.
9. La soif de tabac est une faiblesse humaine, et comme telle, est interdite
à tous les membres du personnel.
10. Maintenant que les heures de bureau ont été énergiquement
réduites, la prise de nourriture est encore autorisée
entre 11 h 30 et midi, mais en aucun cas, le travail ne devra cesser
durant_ ce temps.
11. Les employés de bureau fourniront leurs propres plumes. Un
nouveau taille-plume est disponible, sur demande, chez M. le Directeur.
12. Un senior désigné par M. le Directeur sera responsable
du nettoyage de la grande salle et du bureau directorial. Les juniors
se présenteront à M. le Directeur quarante minutes avant
les prières, et resteront après la fermeture pour procéder
au nettoyage des bureaux et des locaux.
13. Le Directeur reconnaît et accepte la générosité
de ces nouvelles lois du travail, mais attend du personnel un accroissement
considérable du rendement, en compensation de ces conditions
presque utopiques.
Salaires par semaine :
Cadets : 0,50 F ; Juniors : 1,45 F ; Jeunes : 3,25 F ; Employés
: 7,50 F ; Seniors : 14,50 F.
Mes amis j’ai fait un rêve,
Qui ne fait pas de rêve ?J’ai vu le Progrès qui passait
Créant un, monde féérique
Tout métier dur disparaissait
Devant la loi scientifique,Le Monde était régénéré
Par une nouvelle jeunesse
Qui produisait pour assurer
Le Bien-Etre de la vieillesse !J’ai vu l’homme sans préjugés
De nos maux rechercher la cause.
J’ai vu mon compagnon longer
Des sentiers parsemés de roses !J’ai vu là-bas au pays noir
Se fermer tous les puits de mines.
J’ai vu la tristesse du soir
S’enfuir derrière les collines !J’ai vu fondre les lingots d’or,
J’ai vu l’existence facile,
J’ai vu majestueux décor,
Chacun faire un travail utile !J’ai vu les Parlements sauter,
Disparaître cette Racaille.
J’ai vu le mot Humanité
Remplacer celui de Canaille !Mais, face à votre absurdité,
Au petit jour quand je me lève
Je vois que la réalité
Est encore loin de mon rêve.Sur ce rêve je suis resté.
J’y songe sans repos ni trêve,
Confiant dans ma ténacité
Pour un beau jour voir se réaliser mon Rêve.
ETRANGER
ALORS que les économies occidentales s’installent dans une récession qui pourrait bien durer au moins jusqu’à la fin de 1980, que les experts surveillent chaque jour l’évolution de la production industrielle, il est un secteur qui marche bien. Toujours le même, d’ailleurs, celui des armements. Rien d’étonnant, bien sûr, à un moment où les foyers de tension sont nombreux dans le monde et où la poudre parle plus volontiers que le coeur.
A tout seigneur tout honneur. Les Etats-Unis se lancent dans un vaste programme de relance de leur industrie de guerre. Lorsque M. Carter prit le pouvoir il y a quatre ans, il s’était engagé à réduire le budget de la défense. Les temps ont changé. D’ici 1985, les Etats-Unis dépenseront 5 % de plus chaque année en armements. Bonne nouvelle pour les fabricants d’avions de mort comme McDonnell Douglas, si éprouvé par les accident trop nombreux survenus à son DC-10. Il va désormais gagner plus sur ses ventes d’avions militaires que sur ses ventes d’avions civils.
En 1977, M. Carter, alors plus préoccupé par les droits de l’homme que par sa réélection, avait considérablement réduit les ventes d’armes à l’étranger. Si l’on peut dire, il a changé son fusil d’épaule. Les entreprises intéressées ont été invitées à mettre à l’étude un projet d’appareil de chasse relativement bon marché (on imagine ce que cela peut être) qui serait vendu aux pays du Tiers Monde prêts à en faire l’achat. Un marché de cinq à six mille appareils. Une paille !
Que voulez-vous, il faut bien essayer de compenser le manque à gagner qu’à représenté la perte d’un client tel que l’Iran. Heureusement, des pays d’Afrique du Nord et d’Asie du Sud-Est s’intéressent désormais aussi à la production américaine.
Tranquillement, le Japon réarme et va s’offrir des avions, des hélicoptères, des véhicules blindés et des navires. Quelle aubaine pour ses propres fabricants. Pendant ce temps, des appels désespérés montent du Cambodge où la famine menace. Il ne reste que quelques semaines pour sauver ces malheureux. Et l’aide se fait attendre. Pourquoi ? Parce qu’il n’y a pas d’argent pour payer les quelques milliers de tonnes de semences nécessaires. Vous tirerez sans peine la conclusion.
Pierre SIMON
AU CAIRE
La situation alimentaire n’est pas si brillante. Cependant l’Egypte va recevoir une aide américaine d’un milliard de dollars... sous forme d’avions militaires et de chars. De quoi garnir le casse-croûte des fellahs égyptiens.
L’OPIUM EN AFGHANISTAN
Avec une production annuelle de 800 tonnes d’opium, l’Afghanistan et le Pakistan sont des centres d’intérêt pour les réseaux américains et européens de la drogue. Cette information, rapportée dernièrement par un quotidien parisien, semblerait éclairer sous un autre jour l’un des aspects de l’affaire afghane. Il va sans dire, en effet, que la présence des Soviétiques dans cette région n’arrange guère les trafiquants. Une fois « lavé », l’argent de la drogue perd son odeur ; il se recycle en tout bien tout honneur, en participations industrielles et commerciales. Par le canal des agences de publicité, une partie de ces fonds vient ainsi alimenter la presse et autres médias.
AU MEXIQUE
Deux cents milliards (le barils de réserve de pétrole reconnues. Ce n’est certes pas le moment d’en parler. Voilà qui viendrait mettre à bas le laborieux échafaudage des hypothèses propagées par le club de Rome concernant la pénurie de pétrole hypothèses sur lesquelles les nucléocrates s’étaient jetés goulument, il y a quelques années, pour justifier la programmation des centrales nucléaires.
LE PORTUGAL FAIT « LE BON CHOIX »
La révolution portugaise n’aura été qu’un feu de paille. Il ne pouvait être question pour les Etats-Unis de courir le risque de perdre leurs bases aux Açores. Sans doute la C.I.A. a-t-elle pu discrètement intervenir. Tout est rentré dans l’ordre : politique pro- européenne, proatlantique. « Les entreprises nationalisées devront s’adapter à l’économie de marché et de profit. Le secteur privé retrouve sa lâche essentielle : redresser l’économie ». Ainsi les trublions qui avaient renversé l’ancien régime en sont-ils pour leurs frais.
Henri MULLER
AUX ETATS-UNIS
Des chercheurs de l’Institut Stanford auraient trouvé le moyen
de fabriquer à un prix réduit les cellules au silicium,
qui sort un élément-clé dans la fabrication des
cellules solaires.
Le silicium, que l’on trouve dans le sable, est très répandu
dans la nature. Cependant son traitement à l’usage des cellules
solaires s’avère fort coûteux environ 60 dollars pour un
kilo. Grâce au nouveau procédé, les chercheurs américains
estiment qu’il serait possible de le produire pour 5 dollars.
(Informations UNESCO)
Les Etats-Unis sont-ils en train de devenir un pays socialiste ?
C’est en quelque sorte la question que se pose B. Brizay, qui vient
de passer six mois aux Etats-Unis pour réaliser une enquête
sur le « business américain ». Dans le livre qu’il
a tiré de son enquête : « Le patronat américain
», Brizay est tenté de répondre oui.
Il décrit l’hostilité au grand business de la majorité
de la population qui souhaite que le gouvernement réglemente
davantage la « libre entreprise ». On considère aux
Etats-Unis que les compagnies pétrolières sont encore
plus responsables que les « Arabes » de la crise du pétrole
et le public pense que ce sont les « grandes affaires »
qui sont responsables du chômage et de l’inflation. La grande
faiblesse du « big business » et de ses dirigeants (qui
ne manquent pourtant pas de moyens), c’est d’être en contradiction
avec les principes qu’ils prétendent défendre moralement
et économiquement : ils pratiquent des ententes et luttent contre
la concurrence toutes les fois qu’ils le peuvent.
« Réclamant la liberté au nom de l’intérêt
général, on les voit aussi intriguer auprès des
pouvoirs publics pour obtenir non seulement d e s commandes, mais des
subventions, des soutiens et des avantages de toute sorte. Résultat
: les réglementations font rage, le pouvoir des consommateurs
éclate, les tensions comme la révolte des minorités
ou l’idéal écologiste s’expriment avec prédilection
dans l’entreprise, vers laquelle convergent toutes les frustrations
de la société. »
Moyennant quoi :
« La « socialisation » va bon train. Le budget de
l’Etat a quintuplé en quinze ans. Les dépenses sociales
comptent pour plus de la moitié dans celui-ci, et elles ont augmenté
de 106 % en cinq ans. Washington possède deux tiers du territoire
des Etats-Unis. La moitié des savants du pays travaillent, directement
ou indirectement, pour le gouvernement. Les agences, les sous-agences,
les comités, les conseils publics et parapublics, ne se comptent
plus. »
*
Ce n’est pas en France qu’on verrait des choses pareilles. Dieu merci,
Barre et le patronat veillent. Et ce n’est pas la libération
des prix qui les fait monter, mais les méchants du Tiers Monde,
Arabes et autres, qui nous vendent le pétrole et les matières
premières de plus en plus cher !
C’est vrai, mais que pour une faible partie des coûts ainsi que
le montrent les enquêtes sérieuses : une fois enlevée
la part des combustibles et des matières premières, la
hausse du coût de la vie est maintenant de 11,6 % au lieu de 7,6
% l’an dernier et 5,8 % il y a deux ans.
Les véritables responsables de la hausse des prix ce sont Barre
et les entreprises qui ont intérêt à ce que les
prix augmentent : les entreprises parce que cela accroît leurs
bénéfices, le gouvernement parce que, par le biais des
taxes, ça augmente ses recettes.
*
Quelques chiffres : en 18 mois le prix du pain a augmenté de
27 % , en 20 mois on a constaté des hausses de 28% sur la quincaillerie,
de 29 % sur les produits d’entretien, de 23 % sur !’automobile, de 22%
sur les articles de ménage et les pneus, de 18% sur le mobilier,
... En un an, pour les prix des services, on note des hausses de 21%
dans les stations-services, de 16 à 19 % dans les hôtels,
de 15 % dans les cafés et restaurants, de 14 % dans les garages,
... Les prix des transports, du gaz, de l’électricité
vont bientôt augmenter...
Selon l’I.N.S.E.E., la hausse des prix de gros a été (hors
taxes) de 9,6 % par an en 1978, de 14 % en 1979 et... de 15 depuis le
début de 1980.
Les salaires, eux, ne suivent pas le même rythme et le pouvoir
d’achat des salariés diminue et ça va empirer. Vive le
meilleur économiste de France !
*
Malgré la crise, les gains de productivité dans l’industrie française ont été de 6,3 % en 1979. C’est ce qu’a déclaré l’auto-satisfait Barre aux députés U.D.F., précisant que la croissance du produit intérieur brut avait été durant la même période de l’ordre de 4%.
*
Dans un article intitulé « La crise n’est pas ce que l’on croit » (Le Monde du 14 février 1980), A. Barrère, professeur à l’Université Paris I, explique : « La croissance française est partie à la recherche d’une position compétitive en vertu d’une croyance érigée en dogme : l’appareil productif devait être modernisé par substitution du capital au travail afin d’accroître !’efficacité de l’effort productif et d’abaisser les coûts par réduction des charges salariales. Mais on ne prit aucune mesure pour aménager les deux conséquences d’une accumulation élevant le raport capital/travail : la réduction du volume global de l’emploi résultant de la substitution de la machine à la maind’oeuvre, et la modification de la structure des coûts résultant de la substitution des charges du capital aux charges salariales. Le premier effet annonçait le chômage, le second, par un surprenant paradoxe, préparait l’inflation et. malgré la hausse des prix, la baisse de la rentabilité. »
ON pleure dans les chaumières sur les misères qui sont
faites aux Compagnies pétrolières, par des Ayatollahs
diaboliques, des étudiants fanatiques et autres machins en iques.
De ci de là, par ci par là, on apprend d’atroces détails.
Le rapport, en 1974, d’un dépité U.D.R., qui se nomme
SCHWARTZ en plein jour, est dur, dur. Son brouillon disait méchamment,
sans preuves bien sûr, que les Compagnies, grâce à
de nombreuses subventions publiques ou occultes obtenaient la connivence
des principaux partis politiques (encore la Bande des 4), de la presse
et même, stupeur, de certains organes gouvernementaux. C’est ainsi
que ELF et CFP, avec la bénédiction du ministère
de l’Industrie et, notamment, de la Direction des carburants, ne payaient
pas d’impôts. Ils fournissent des informations barils (je veux
dire bidons) sur leurs prix et, dans les coulisses de l’exploit, vont
au fade pour s’attribuer les marchés.
C’est le Philippe SIMMONOT qui le premier a révélé
le pot (d’échappement) aux roses, dans Le Monde du 7 novembre
1974. Comme son papier était passé inaperçu, le
petit SIMMONOT a bêtement récidivé dans Le Monde
du 9 mars 1976. Ça a fait déborder le jerrican et 45 jours
après on lui coupait l’oléoduc et il allait voir au bureau
du chômage si j’y étais. Ouf ! Ne s’était-il pas
imaginé de produire des extraits (pas de naphte) du Rapport confidentiel
de Gaston RAMEL ? Ce document anodin plaisantait. Selon lui, toujours
sans preuve, que l’Homme-à-la-brosse dit Jean FOURCADE et le
naïf agrégé Michel d’ORNANO, transféraient
en douce, sans délibération du Parlement, l’Entreprise
de recherches et d’activités pétrolières (ERAP)
une société d’Etat, à la Société
privée des Pétroles d’Aquitaine (S.N.P.A.) contrôlée
par la Banque de Paris et des Pays-Bas. La Société Générale
et la Chase Manhattan Bank ayant eu la bonté d’apporter leur
concours à cette oeuvre philantropique.
Un autre petit pousse-cailloux, du nom de CECCALDI, juge d’instruction,
inamovible de par la Constitution, a cherché, lui aussi, à
ruiner l’esprit de libre entreprise des Compagnies pétroleuses
Ne s’est-il pas avisé, sous le fallacieux prétexte que
son Parquet lui avait confié une plainte (celle d’un pompiste
arménien de Marseille), de l’instruire à charge et à
décharge selon la mode du Code de Procédure Pénale
? Alors qu’on lui soufflait, d’en haut, dans sa trompe d’Eustache personnelle,
de signer le non-lieu traditionnel. Il refusait, le sourdingue. Heureusement.
Dieu existe et le R.P. LECANUET, soi-même, garde des sots, a muté
l’inamovible de Marseille-sud à Hazebrouck-nord. Ce qui est une
promotion, est venu expliquer Dents- Blanches à la Télé,
puisque, entre temps, je l’ai fait coulisser de la magistrature assise
à la magistrature debout, le bombardant Procureur. Comme ce petit
juge ne voulait pas se coucher, il a préféré être
debout.
Depuis lors, il envoie des cartes postales du soleil de Tourcoing et
du clair de lune à Maubeuge aux pescadoux de la Marsialle et
des Sanguinaires.
Bref, Contracepcion, la dona qui fait le ménage au Palais de
Justice de la rue Grignan à Marseille, ne touche plus le dossier
pétrolique. Elle aime trop les toiles arachnéennes qui
le protègent de la main de la Justicia des caballerros franceses.
...Au cours de ma longue réflexion, j’ai pu démonter les faux mécanismes de notre éducation-instruction et de notre système économique-financier, lesquels sont destinés à maintenir les hommes dans l’ignorance et par conséquent dans l’esclavage doré ou non.
Ceux qui n’ont pas compris ou qui ne veulent pas comprendre le rôle néfaste de l’argent dans notre système financier n’ont rien compris sur le plan fondamental.
Sur ce plan, les faux spirituels et la plupart des occultistes n’échappent pas à cette mystification ; en effet, leurs enseignements sont donnés, non pas pour apprendre à réfléchir, mais bien à apprendre aux hommes ce qu’ils doivent penser pour rester soumis aux puissances de l’argent, du profit et du prestige.
C’est pour cette raison que l’homme de bon sens doit ouvrer pour dénoncer les causes qui façonnent notre système économique-financier.
C’est pour oeuvrer dans ce but que vous devez vous instruire que vous devez réfléchir. Vous devez lutter en faveur de l’essentiel et non de l’accessoire. Soyez dignes et dénoncez dans un premier temps les injustices... et les gaspillages.
Soit dit en passant
Vous ne vous y attendiez peutêtre pas mais la voilà revenue.
Qui çà ? Mais la sinistrose, puisqu’il faut bien l’appeler
par son nom. Vous ne saviez pas ? Pourtant on ne parle que d’elle en
ce moment. Et ce coup-ci c’est Raymond Barre lui-même qui nous
annonce son retour. Tout fier. Comme s’il y était pour quelque
chose. Pas de quoi pavoiser quand même. Alors, si vous n’êtes
pas au courant, c’est que vous n’écoutez pas le Premier ministre
quand il parle à la Télé - et je vous comprends
-, ou bien que vous ne l’avez pas encore attrapée, la sinistrose...
Patience, on va tous y passer.
Ce n’est quand même pas une raison pour s’affoler. Pas de panique.
Tout le monde n’en meurt pas. Mais comme me disait mon docteur l’autre
jour en prenant ma température : « Ceux qui en guérissent
restent souvent idiots ».
Nous voilà donc prévenus du retour en force de ce mal
mystérieux des temps modernes et il faut en remercier le Premier
ministre, qui a pourtant assez à faire en ce moment avec l’inflation,
le chômage, le pétrole et le reste, d’avoir bien voulu
prendre quelques minutes de son temps si précieux pour nous en
informer. Mais on aurait bien voulu en savoir davantage.
Et d’abord, qu’a-t-on fait jusqu’à ce jour pour combattre ce
redoutable fléau des temps modernes, dont la première
apparition, sous des vocables divers, remonte à de longues années
en arrière ? Rien. Des discours. Du vent. Même pas (mais
il n’est peut-être pas trop tard et on y pense sûrement
déjà en haut lieu) une journée nationale avec quête
sur la voie publique, pour les sinistrés de la sinistrose.
Ah ! Si, j’oubliais, M. Louis Pauwels, du « Figaro Magazine »
et de la Nouvelle Droite, en a fait un livre. Depuis, à ce que
disent ses amis, il est guéri.
Mais la sinistrose, qui revient périodiquement comme les crises
cycliques, la grippe de HongKong, ou la déprime dont il est une
forme aggravée, continue à faire des ravages dans tout
le pays, au risque de transformer en catastrophe nationale le déficit
de la Sécurité Sociale. Manquait plus que ça !
Et, je vous le demande, mais ne répondez pas tous à la
fois, quels remèdes a-t-on proposés pour combattre le
mal ? Qu’a-ton fait, à part le coup de la participation, que
Giscard vient de sortir du fond d’un tiroir en prévision des
prochaines élections présidentielles, sinon quelques séances
de cirque au Palais Bourbon avec un M. Loyal qui ne l’est guère
et quelques clowns de l’opposition, pour regonfler le moral des contribuables
et futurs électeurs ?
Cela dit, c’est quoi, au juste, la sinistrose ? Si ça nous pend
au nez à tous on aimerait autant savoir. Un trouble du métabolisme
basal, une fièvre maligne, un virus filtrant, ou quoi ? Et quels
remèdes, remboursés ou pas, par la Sécu, nous conseille-
t-on pour prévenir le mal, ou pour le guérir si on l’attrape
? les barbituriques, les anabolisants, la diète lactée,
la cure de Beaujolais ou la douche froide ?
Personnellement, et si je m’en tiens aux quelques cas que j’ai pu observer,
à défaut de l’avis autorisé du corps médical
encore hésitant, j’inclinerais, en ce qui me concerne du moins,
pour la cure de Beaujolais. Surtout s’il n’y a que le ticket modérateur
à payer. La douche froide n’étant pas à écarter
pour les malades les plus gravement atteints.
Mais avant d’en arriver à cette mesure extrême et d’une
efficacité douteuse, on pourrait envisager d’autres thérapeutiques
qui, sans faire des miracles, ont déjà donné, ailleurs,
des résultats encourageants. Du moins, à ce qu’on dit.
Alors, pourquoi hésiter ? Qu’attend-on pour appliquer, de force
si nécessaire, le remède qui réussit si bien chez
les autres ?
Mais il n’y a pas de temps à perdre si l’on ne veut pas voir
la France - et avec elle la Civilisation - sombrer avant l’an 2 000.
Parce que, entre nous, des citoyens qui ont la chance de vivre dans
une société libérale avancée comme la nôtre,
d’avoir le premier économiste du monde pour organiser la pagaille
dans laquelle nous pataugeons, un salaire minimum garanti pour se goinfrer
quand ils ne sont pas chômeurs, et un minimum vieillesse pour
continuer à se les rouler quand ils ne sont plus bons à
rien, le tiercé et le loto pour devenir millionnaires, la Télé
couleur pour faire de beaux rêves, et qui ont encore le culot
de se plaindre. Vous trouvez que ce sont des gens normaux, vous ?
Il y a aussi des hôpitaux psychiatriques en France. Tout est prévu.
Et s’il n’y en avait pas en nombre suffisant pour accueillir les contestataires,
qu’on en construise d’autres. Ça fera toujours marcher le bâtiment.
Lecture
Les livres du Procureur Jean Cosson ont le vent en poupe. Son premier
ouvrage LES INDUSTRIELS DE LA FRAUDE FISCALE nous avait mis l’eau à
la bouche. Le second nous gave comme des oies, cassant carrément
la barra que, nous montrant comment l’Etat se fraude lui-même
à travers les agissements frauduleux de ses propres entreprises
nationalisées et comment les banques se prêtent au jeu.
Bon an, mal an, c’est quelque soixante milliards que les fraudeurs escroquent
au reste des contribuables, au nez et à la barbe du fisc. Fausses
factures, taxis, transports - bidons, falsifications d’écritures,
sociétés fictives, systèmes de filiales à
l’étranger, sociétés civiles immobilières
en cascades, hommes de paille ; toute la panoplie du parfait fraudeur
est passée ne revue afin que nul n’en ignore. Il n’est guère
que les Assemblées pour jouer les Ponce-Pilate à l’égard
de ces grands électeurs si habiles à se constituer des
caisses noires.
Peut-être les douaniers et agents du fisc n’ont-ils pas pris le
temps de s’informer en lisant les livres de ce singulier et redoutable
Procureur. Il n’y a pas de temps à perdre.
Tous les contribuables attendent de se voir soulagés de la part
d’impôts qu’ils paient indûment à la place de tant
de mauvais citoyens.
QUI est Raymond Barre ? Le Joffre de l’économie politique. Joffre
ou Bourbaki, on ne va pas chipoter pour un général. En
attendant qu’il soit expédié à Limoges, il fait
l’affaire. Les autres font des affaires. L’avez-vous entendu à
la radio, vu à la Télé ? Toutes ses apparitions
sont autant de provocations. « Personne ne m’empêchera de
faire ce que j’ai en tête ». « J’augmenterai l’essence
». « J’augmenterai les cotisations de Sécurité
Sociale ». « Je réduirai leurs remboursements ».
« Je vous ferai payer ». « J’interdis aux patrons
d’augmenter les ouvriers ». « Je ne leur défendrai
pas d’augmenter leurs bénéfices ». « Je maintiendrai
l’avoir fiscal » (remboursement d’impôts aux propriétaires
d’actions) , etc., etc...
Résultat pratique, Raymond polarise sur sa grosse tronche le
mécontentement national. Pas un ouvrier, un employé, un
paysan, un artisan, un fonctionnaire, un chômeur qui ne le maudisse.
Manifestement, il s’en contrefout. Il a l’air d’être payé
pour ca !
Réfléchissons. Babarre est là pour ça. Ça
saute aux prunelles. Il est le Faire valoir du cirque, fonction indispensable
au clown vedette. C’est derrière l’épaisseur de ce matelas,
à fonction fumigène dissimulatrice, que le véritable
chef d’orchestre occulte pense et agit dans la coulisse. Mais qui ?
Cherchez à qui le crime profite, dit un adage policier.
Qui paye ce Réunionnais, et fort bien ? Sa solde lui a déjà
permis d’acquérir une propriété, assortie d’une
interdiction générale de construire autour, dans le coin
le plus cher d’Europe, vers St Jean Cap Ferrat.
Sans parler d’un deux-chambrettes-et-kichenette à Paris sur Seine,
pour une brique par mois de location. Le reliquat est expédié
au Paradis fiscal du Liechtenstein par la canal d’une Suissesse de ses
amies. (Son Hongroise est au courant). Qui ferme les yeux sur les petits
travers patriotiques de Raymond ? C’est celui qui apparaît sur
les écrans, élégant, mondain, disert, informé,
disponible, peaufiné. Comme Il est loin du marécage politique,
ce grand politique ! Ce n’est pas lui que l’on inquiète pour
un volontariat au S.T.O. en 1942. Lui, à 18 ans devait manger
à sa faim, surtout au banquet à l’issue duquel le Maréchal
Pétain remettait à Monsieur son Père, l’insigne
tant sollicité de la Francisque.
Ce n’est pas lui que l’on traite de petit sauteur de l’Observatoire.
C’est, au contraire, lui qui traite son invité, tant évité,
d’agité.
Ça y est, vous avez trouvé, le personnage secret, discret,
qui pense, agit à l’ombre du Bombu, qui ne déclare pas
en Douane les plaquettes diamantines (puisqu’un cadeau est toujours
sans facture), qui spécule à coups sûrs en Bourse,
grâce aux informations financières qu’il reçoit
en raison de ses hautes fonctions ou grâce aux décisions
qu’il arrête de par ses attributions. C’est celui dont la feuille
d’impôts se majore de revenus autrement substantiels que ceux
d’une anodine liste civile, celui dont tous les parents sont à
la fois dans la politique et dans le big business, dont deux (au moins)
sont simultanément parlementaires et fournisseurs de d’Etat.
Contre toute légalité. Népotisme pas décédé.
Jadis les rois de France choisissaient leurs ministres des Finances
chez les Auvergnats. Ces financiers avaient l’art de concilier leur
intérêt particulier et celui du Trésor royal. S’ils
forçaient le trébuchet de leur côté, ils
se retrouvaient avec un col de chanvre au gibet de Montfaucon, comme
Enguerrand de Marigny.
Aujourd’hui, avec la République, risque nul et bénef obligatoire.
D’ailleurs le peuple s’en fout royalement. La preuve c’est que le diamantaire
de Chamalières sera réélu triomphalement (au 2e
tour cependant).
Chronique de l’Elysée-Palace
Confidences recueillies par Jacques VEAU (ex Bonhomme) Français Moyen et rapportées par E.R. BORREDON.
Vous avez sans doute encore en mémoire ma causerie relative
à l’établissement du budget national 1980, à l’occasion
de laquelle je vous ai expliqué comment il avait été
possible de mettre à la disposition de gouvernements africains
francophones des centaines de milliards de francs lourds, sans obérer
pour autant l’économie de la France.
Cela me permet d’aborder, dans la foulée, si j’ose dire, un sujet
sur lequel il m’est difficile de vous cèler plus longtemps la
vérité. Il s’agit, comme vous l’avez deviné, de
ce qu’une presse qui se croit libre a appelé « l’affaire
des diamants ».
Le pays dont Bokassa était l’empereur, ancienne colonie française,
présente une importance pour les intérêts français,
nationaux et privés. A ce point que ses ressources minières
nous ont conduit, moi et les miens, à en faire, vous excuserez
l’expression, une véritable chasse familiale gardée.
Or, les diamants en particulier, dans ce pays, s’y ramassent à
la calebasse à la pelle veux-je dire, mais ne présentent
aucune utilité pour la consommation des populations autochtones
qui lui préfèrent le manioc, les bananes ou le riz, voire
même dans les grandes occasions, et pour honorer les invités,
peut-être, la chair humaine.
En un mot, il n’y a pas, vous me l’accorderez, de quoi faire un plat.
Il m’était donc bien difficile, dans ces conditions et alors
que, ministre des Finances d’un pays riche, j’avais tout pouvoir de
dispenser à ces pauvres gens, en les remettant de la main à
la main à leur maître et sans pour autant compromettre
nos équilibres financiers, quelques dizaines de milliards, il
m’était bien difficile dis-je, de refuser des présents
aussi vulgaires que ces sacrés diamants.
Mais cette histoire de pierres vous conduit naturellement à vous
demander pourquoi nous sommes si « chiches » envers ceux
de nos concitoyens qui n’ont toujours pas, malgré les promesses
faites, des moyens décents d’existence.
Tout d’abord, c’est qu’ils sont bien nombreux, environ 1/5e de la population
de notre pays. Or, toute aide les concernant est obligatoirement prise
en charge par le budget national, c’est-à-dire en définitive
par le reste de la population puisque l’équilibre des recettes
et des dépenses est une règle impérative. Quels
sont, en fait, ces concitoyens défavorisés ?
Dans leur majorité, des cas sociaux ; je dirai même sans
aucune méchanceté des minables dans tous les domaines,
sans avenir lorsqu’ils sont encore jeunes, dans l’impossibilité
de se défendre par des manifestations de rues ou des grèves
syndicales qui, gênant leurs compatriotes, contraignent les Pouvoirs
Publics à prendre conscience de leurs doléances.
Evidemment, tant qu’ils sont en vie, il leur reste leur bulletin de
vote.
C’est dans cette optique que nous avons fait inscrire au chapitre des
dépenses du budget 1980, avec toute la publicité adéquate,
des mesures en faveur de ces catégories sociales si intéressantes.
La principale de ces mesures, vous le savez, consiste en l’octroi d’un
secours individuel exceptionnel perçu en février par les
personnes âgées nécessiteuses, sans qu’elles aient
eu à effectuer quelque démarche que ce soit. Notez bien,
en passant, cette délicate décision qui traduit la considération
que nous avons de leurs soucis quotidiens. L’allocation ainsi versée
à domicile était de 150 F. Lourds. il va de soi. Vous
allez me rétorquer que ce n’est pas avec une pareille somme que
les bénéficiaires pourront inviter à leur table
leur Président bienfaiteur. Non, bien sûr, et je n’aurais
garde de solliciter telle invitation. Nous n’avons évidemment
pas insisté sur le caractère dérisoire de cette
aumône.
Mais nous avons par contre souligné qu’elle constituait, vu le
nombre des intéressés, une charge globale supplémentaire
de plu. sieurs centaines de millions à prendre en compte par
l’ensemble (les contribuables, et donc, vue sous cet angle, un effort
méritoire Mont les bénéficiaires auraient le devoir
de se féliciter et de nous être électoralement reconnaissants
à la prochaine occasion.
...Me jette la première pierre
(précieuse bien entendu)
Tribune libre
Nous en avions besoin depuis la tournure filandreuse prise par le débat
sur l’Egalité économique. Comme l’institution du profit
(loi de la jungle), est la nécessité structurelle du capitalisme,
l’égalité économique est la nécessité
structurelle de l’économie d’Abondance selon son concepteur Jacques
Duboin ; la remettre en cause est la ruine de la conception même
de l’Economie Distributive. Or c’est la remettre en cause que de proposer,
comme font certains physiocrates, la reconduction de la loi de la jungle
sous prétexte de tactique, par un éventail de revenus
d’émulation ou d’un « dynamisme possessif ». Restons
vigilants, car une fois les nouvelles couches de privilégiés
en selle, l’économie distributive retrouverait le visage de l’économie
du gain.
Un vent sain nous vient du Québec et de la forêt :
le fait que les auteurs cités soient étrangers à
nos thèses et que leurs observations soient faites en toute indépendance,
leur confère pleine valeur objective ; point n’est question d’exégèses
sophistico-physiocratiques, mais de réflexions sensées
exprimées clairement„ sans artifice de style, comme s’y
consacra sa vie durant Jacques Duboin.
Le premier en référence, le biologiste H. Laborit, déclare :
(1)« Les règles morales, les lois, le travail, la propriété
ne résultent que de l’inconscience de l’homme ayant abouti à
des structures économiques imparfaites, où les dominances
ont besoin de la police, de l’armée et de l’Etat pour se maintenir
en place. »
Non seulement il ne constate pas la loi naturelle du sentiment d’inégalité.
mais il démontre le besoin de coercition des hommes pour imposer
ladite loi naturelle... ». Dans le paragraphe suivant le savant
biologiste poursuit par un tracé de construction sociale :
« A partir du moment où l’évolution économique,
c’est-à-dire la façon dont la technique de l’homme, fruit
de son imagination et de son expérience, accumulée au
cours des générations, lui permet une utilisation extrêmement
efficace de la matière et de l’énergie, de telle façon
que les besoins fondamentaux de tous les hommes puissent être
assouvis, si la répartition en est correctement faite... tout
n’étant qu’apprentissage, il suffit donc d’apprendre autre chose.
» Répartition correcte et invitation à apprendre
autre chose se dressent à la fois contre la loi de la jungle
et son succédané le possessivisme, même loi naturelle,
chère au néo-physiocratisme.
Après les pertinentes observations du biologiste, vient la confortation
de l’ingénieur forestier Georges Plaisance. citée dans
l’article : « Forêt ma belle Amie » : (2)
« Il devient chaque jour plus évident :
- Que la dépersonnalisation est un des maux du siècle.
- Que notre économie productiviste conduit à un nouvel
esclavage,
- Qu’à la recherche croissante de l’avoir dans la société
de consommation, il faut substituer celle de l’épanouissement
de l’être. »
Substituer l’épanouissement de l’être à la recherchhe
de l’avoir est rationnel et social. Cela rejoint la proposition du Pr.
H. Laborit et nous éloigne nettement de la loi de la jungle dit
possessivisme accapareur.
Réjouissons-nous de cet apport extérieur. Il était
prévisible que, semant un grain de bon sens rationnel et sain,
nous en récoltions un produit de même aloi.
(1) « La Nouvelle Grille », Henri Laborit (Voir G.R. 776,
p. 8).
(2) « La Forêt Française », George Plaisance
(Voir G.R. 776, p. 3).
INITIATIVES
Notre camarade J. MARCHAND nous a fait parvenir le résumé d’une brochure intitulée « Un peu de bon sens » qu’il destine « à ceux qui veulent réfléchir ».
Il y compare l’économie de profits et l’économie des besoins en utilisant la théorie des ensembles. Il montre que l’économie de profits est pleine de contradictions insurmontables
« Je crois que toutes ces contradictions suffisent pour montrer
que, quoi que fassent nos économistes orthodoxes actuels, il
n’y a pas de solutions aux problèmes posés : inflation,
chômage, justice fiscale, égalité sociale, etc...
« Malheureusement malgré une évidence certaine, beaucoup
de Français (97 %) sont convaincus que le seul système
économique possible est celui du profit et que, s’il n’assure
pas la satisfaction de tous, c’est la faute, non du principe de base
mais des hommes qui le dirigent. Et chacun est convaincu qu’en changeant
l’équipe au gouvernement, et en mettant à la place «
son équipe » cela ira mieux, comme si, un navire sans gouvernail
et sans machine pouvait suivre une route bien déterminée
en faisant appel aux meilleurs capitaines du moment !!
« Et ceci est grave, car tant que les Français ne réclameront
pas le changement du principe de base de l’économie, rien ne
sera résolu et nous irons vers un chaos de plus en plus grand. »
Les contradictions de l’économie de profits conduisent inéluctablement à son remplacement par l’économie des besoins par le biais de la dissociation déjà amorcée « entre production et consommation, c’est-à-dire, entre travail et revenu ».
Et J. MARCHAND conclut :
« Qu’on le veuille ou non, le système économique
d’une société dépend de son système financier
et son système social dépend du système économique.
et par conséquent, le système social dépend du
système financier. Vouloir conserver le même système
financier et vouloir, en même temps, changer le système
social est une utopie pure et simple.
« Enfin quelque chose de plus important encore, c’est que l’attitude
de l’homme dépend de son environnement. Si cet environnement
est agressif comme à l’heure actuelle, l’homme devient agressif,
égoïste, par la force des choses ; mais si l’homme est libéré
de ses soucis matériels, de son souci du lendemain, alors il
deviendra, toujours par la force des choses, « bon, fraternel,
humain, car il n’a plus intérêt à être autrement.
« Vouloir changer l’homme est une ineptie ; on ne change pas l’homme
qui est neutre à sa naissance, on change son comportement.
« C’est pourquoi, si l’on veut raisonner en économie de
besoins, il faut absolument se défaire des idées toutes
faites sur l’homme et bien se rappeler que le changement de système
financier a pour conséquence inévitable le changement
d’attitude de l’homme.
« En résumé, l’homme du inonde occidental est maintenant
devant un choix :
- ou bien continuer à vouloir utiliser l’économie de profit,
et nous allons vers un chômage généralisé
et une inflation sans limite et par conséquent un chaos dont
on ne peut savoir ce qui peut en sortir,
- ou bien comprendre que le système des salaires- prix-profits
est à sa limite, que poursuivre dans cette voie est dangereux
pour tous, et que seule une économie de besoins généralisée
peut apporter à l’homme le bonheur qu’il désire.
« Je ne sais pas si cette économie de besoins est du socialisme
ou non. De toute façon c’est l’organisation de la famille généralisée,
ce qui ne peut que faire plaisir à tous.
« Si c’est du socialisme, cela me fait penser à ce que disait
Victor HUGO dans ses souvenirs personnels de 1848 :
« Il n’y a pas cent socialismes comme on le dit volontiers. Il
y en a deux : le mauvais et le bon.
« Il y a le socialisme qui veut substituer l’Etat aux activités
spontanées et qui, sous prétexte de distribuer à
tous le bien-être, ôte à chacun sa liberté.
La France couvent, mais couvent où l’on ne croit pas ; une espèce
de théocratie à froid sans prêtre et sans Dieu.
« Ce socialisme-là détruit la société.
« Il y a le socialisme qui abolit la misère, l’ignorance,
la prostitution, les fiscalités, les vengeances par les lois,
les inégalités démenties par le droit ou par la
nature, toutes les ligatures, depuis le mariage indissoluble jusqu’à
la peine irrévocable.
« Ce socialisme là ne détruit pas la société,
il la transfigure. »
Aux Français de réfléchir et de choisir ! !