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IL est totalement illusoire de s’imaginer qu’en quelque centre de calculs futé on pourrait empêcher l’avènement imminent de la société informatisée. Il s’agit en effet d’une échéance proche et inévitable, Inévitable non seulement parce que la numérisation bouleverse toutes les techniques de communication, non seulement parce que le coût des composants a fait une chute considérable avec la miniaturisation, mais aussi et surtout parce que les grands groupes industriels qui gouvernent ce monde ont misé sur l’informatisation de la société et ont investi des sommes considérables pour la réaliser.
DES CHIFFRES
Les sociétés américaines, en tête de liste,
ont fait plus de 40 milliards de dollars de chiffre d’affaires en 1977,
dont 5,3 pour « Mama Bell » (l’American Téléphone
and Telegraph) , la quatrième entreprise mondiale, et 3,1 pour
le « grand frère » ( Big Brother) c’est-à-dire
I.B.M. Pour vous faire une idée de l’envergure de ces sociétés,
sachez que les deux déjà citées, A.T.T. et I.B.M.,
plus deux autres, General Electric et I.T.T., sont équivalentes,
à elles quatre, à la production nationale brute de pays
tels que la Pologne ou les Pays-Bas, soit le 1 /4 du Produit National
Brut de la France.
De telles sociétés font évidemment la loi sur le
marché. Si l’une d’entre elles lance une nouvelle série,
toute la profession doit s’aligner. Mais si un plus petit concurrent
sort une machine qui présente un progrès technique, alors
les grosses baissent dès le lendemain leurs prix sur ce matériel
et étouffent « le présompteux ».
Or, ces sociétés ont investi pour organiser la grande
mutation informatique. Donc celle-ci va se faire dans la décennie
à venir. Et elle touchera tous les secteurs de l’économie
et par conséquent tous les aspects de la vie sociale. Conditions
de travail à l’usine et au bureau, méthodes et esprit
de l’enseignement, conception et organisation des soins médicaux,
etc., etc...
La question n’est donc pas de savoir si ce bouleversement aura lieu.
C’est oui. Elle est de savoir quel type de société elle
ouvrira, car ces mêmes moyens peuvent créer l’enfer ou
le paradis. Tout est là.
L’ENFER
L’enfer, c’est la société aveuglée par le marché. C’est l’informatique venant au secours du capitalisme comme le décrit J. Attali : c’est cette multiplication de robots imposés, déshumanisants, comme ces « détecteurs de maladie », minicalculateurs et microprocesseurs qu’on nous poussera à acheter pour observer toutes les fonctions de notre corps, comme on scrute une machine. C’est la société sans âme, où tout, jusqu’à la musique, jusqu’à la peinture artistique, est disséqué, analysé, réduit à ces « composants ». Ainsi l’homme y sera lui-même un de ces composants, numérisé et programmé pour être une « cible » commerciale. Toute la poussée écologique, tous ces « retours à la terre », toute la mode des produits naturels sont bel et bien la manifestation d’une défense organique, viscérale de l’homme mécanisé en proie à la peur légitime d’une déshumanisation qui s’étend sous la pression de nouveaux marchés en perspective.
LE PARADIS
Le paradis, c’est la machine au service de l’homme, et non du profit : c’est la société à la recherche de son épanouissement et non plus de la rentabilité. L’automatisation des machines peut être la libération des ouvriers qui n’ont plus qu’à les surveiller, moins longtemps, et à tour de rôle. Et ce temps dégagé peut être pour eux, comme pour Candide, l’occasion de « cultiver son jardin », de parler, d’observer, de découvrir ce monde de leurs semblables qui les entourent, mais qu’ils n’ont aujourd’hui pas le temps de voir, donc de comprendre, donc d’aimer. Or cette libération est possible, pourvu que disparaisse la loi de l’échange travailsalaire. Cette libération, c’est donc aussi la distribution équitable des possibilités à tous les membres de la société. Distribution facile avec la banque électronique : chaque individu a son propre compte, régulièrement alimenté, et sa carte automatique de paiement : additions - soustractions. C’est même la fin des « hold-up ! » et autres agressions sordides contre tous les transporteurs de fonds et bureaux de Poste. Cette société informatique peut aussi être celle de la véritable démocratie puisqu’elle permet l’information de tous les citoyens et leur consultation automatique avant toute décision [1].
*
Voilà le choix. Il existe. Mais comment se fera-t- il, à
quel niveau et par qui ? Nous verrons, dans un prochain article, comment
il s’est opéré au Japon et au Canada.
En France, est-il en train de se faire comme s’est fait le choix du
« tout nucléaire » ?
[1] Voir pages 15 et 16.
« Si préoccupante qu’elle apparaisse, la crise monétaire,
financière et commerciale n’est (lue l’épiphénomène
de la croissance intempérante et productiviste qui a bouleversé
la relation entre dépenses d’investissement et dépenses
de consommation et donc entre produit brut et revenu net. La crise n’est
pas fonctionnelle, elle est organique. Car le déséquilibre
fondamental de l’économie française réside en ce
que lorsque le P.N.B. augmente, le revenu net disponible augmente, mais
d’un montant moindre. Or, c’est le revenu disponible qui, bien plus
que les exportations et la monnaie, gouverne l’investissement, l’emploi
et la consommation. »
Dommage que l’auteur de cette analyse lucide (M. A. Barrère,
Professeur à l’université Paris I) n’aille pas plus loin.
Il est vrai que cela le conduirait à l’économie distributive.
*
La lecture des comptes rendus des deux assemblées qui Font semblant
de nous gouverner est souvent très instructive. Ainsi apprend-on
qu’au cours du débat au Sénat sur la loi d’orientation
agricole, M. Boscary-Monsservin (sénateur Républicain
indépendant de l’Aveyron), rapporteur de la commission des finances,
a montré qu’en ce qui concerne les cotisations retraites, les
agriculteurs ne paient que les 5/6 de ce qu’ils devraient, c’est-à-dire
environ 6 300 millions de francs, alors que s’ils étaient salariés
ils en paieraient 7 400 millions.
Je vous laisse deviner qui paie le reste. Il est vrai que les agriculteurs
sont en général de
bons » électeurs.
*
Cela est aussi vrai aux Etats-Unis où, malgré l’embargo
sur les céréales précédemment destinées
à l’U.R.S.S., les autorités n’ont pris aucune mesure pour
réduire la production américaine de céréales.
Ce sont les Européens qui feront les frais de l’opération
car les Américains vont fournir les céréales destinées
à l’U.R.S.S. à plusieurs pays du bassin méditerranéen
et d’Afrique, traditionnellement clients de la France et des pays de
la Communauté européenne.
C’est ainsi que la Tunisie va recevoir 64 000 tonnes de blé payables
en 20 ans avec un taux d’intérêt de 1 % et remboursable
en monnaie tunisienne...
Un vrai cadeau.
*
Le yen faiblit mais cela n’a pas l’air d’affecter beaucoup les Japonais
qui savent que la faiblesse de leur monnaie tient à la bonne
santé de leur économie : leurs usines tournent pratiquement
à fond et la productivité a augmenté de 10 % en
1979.
Qui plus est, l’affaiblissement du yen par rapport au dollar leur permet
d’augmenter leurs exportations. Déjà les ventes de voitures
et de téléviseurs battent tous les records. En bons capitalistes,
les patrons japonais n’ont pas répercuté la baisse du
yen sur leurs prix en dollars, si bien que les entreprises sont en train
de faire des superprofits.
*
Quand les contribuables français subventionnent les industriels
français... Notre ministre de l’Economie vient d’effectuer un
voyage en Indonésie. Il en a rapporté des projets (construction
d’un aéroport à Djakarta, d’une centrale thermique dans
le sud de Sumatra, vente d’équipements électriques pour
le réseau haute tension à l’est de Java, ...) . Le tout
s’élève à environ 1,5 milliards que la France s’est
engagée à fournir ; il paraît qu’il n’est pas possible
de faire autrement car l’obtention de prêts étatiques est
la condition sine-qua-non imposée par les Indonésiens
pour la réalisation de tout projet industriel. Nous paierons
donc et les entreprises privées françaises encaisseront
les bénéfices.
C’est ça l’économie libérale avancée.
Un autre grand V.R.P. français, je veux dire le président
de la République, s’est rendu en Inde au mois d’avril dernier.
Il en a rapporté, entre autres, un projet de construction d’une
usine géante d’aluminium d’un coût approximatif de 2 milliards
de dollars. La France fournira les fonds nécessaires (crédits
publics et crédits bancaires) au taux de 5 %. L’accord prévoit
aussi que l’Inde exportera la moitié de la production de cette
usine (soit 800 000 tonnes d’alumine par an et 220 000 tonnes d’aluminium
par an).
Gageons que la France sera parmi les importateurs... et déplorera
la « concurrence déloyale des pays à main-d’oeuvre
abondante et à faible coût ».
*
Grosse découverte d’un journaliste du « Monde »
le mois dernier, qui titre son article : « production fruitière
- l’abondance nuit au revenu ». Il explique que l’insuffisance
de la réglementation communautaire n’assure pas aux producteurs
une garantie de revenu et il conclut : « deux années successives
d’abondance posent des problèmes de revenus. »
S’il lisait « La Grande Relève », il saurait ça
depuis longtemps.
Etranger :
PENDANT que certains chercheurs s’appliquent à nous concocter
des bombes à neutrons, d’autres ont des objectifs moins inquiétants.
Ils travaillent à aider leurs semblables à ne nourrir
mieux ou à économiser l’énergie, si chère
maintenant. Ainsi, dans la grisaille de l’actualité, on peut
encore faire moisson de progrès vraiment utiles et qui honorent
la science.
Ainsi, des chercheurs canadiens ne sont efforcés d’aider les
pays du Tiers-Monde à mieux tirer parti de leurs ressources agricoles.
Par exemple, ils constatent que, ni la façon la plus simple de
récupérer l’énergie emmagasinée par les
plantes est de les brûler, mieux vaut les transformer en charbon
de bois ou bien en tirer du gaz ou de l’alcool au moyen d’une fermentation.
Le travail du fermier produit de la nourriture main aussi des déchets
agricoles. La plupart des récoltes laissent de grandes quantités
de résidus : les tiges, les enveloppes de grains, les feuillages
par exemple. Rien qu’au Ghana, les « déchets » laissés
par la culture du riz, de la noix de coco et du palmier à huile
peuvent fournir 140 000 tonnes de charbon de bois et 112 000 tonnes
d’huile. Ce n’est pan négligeable.
Au Mexique et au Guatemala, les chercheurs canadiens mettent au point
des procédés de récupération des millions
de tonnes de sous-produits que laisse la culture du café et de
la canne à sucre. Ces résidus pourraient entrer dans l’alimentation
du bétail. La pulpe retirée de la graine de café
contient autant de protéines de bonne qualité que les
céréales. Dès qu’elle pourra être incluse
dans les repas du bétail, les fermiers réaliseront de
grosses économies.
D’autres travaux sont en cours en Inde pour apprendre à tirer
un meilleur parti des bouses de vache que les habitants ont coutume
de brûler. Si une tonne de ces déchets équivaut
à une demi tonne de charbon, on peut faire mieux que de n’en
servir pour cuire les aliments. En effet, cette combustion dégage
une fumée qui pollue, l’essentiel de la chaleur produite s’en
va en fumée et c’est autant d’engrais précieux que le
sol ne recevra pan.
Mieux vaut, donc, faire fermenter ces bouses, en obtenir un gaz qui
servira à ne chauffer et à s’éclairer, pendant
que les résidus de l’opération fourniront un excellent
engrais. Les installations nécessaires sont déjà
nombreuses en Chine et l’Inde en possède plus de 100 000.
Même à petite échelle, l’opération est rentable.
Les perspectives sont donc encourageantes. Elles le sont même
davantage ni l’on sait qu’actuellement l’Inde n’utilise guère
plus que 1,5 % du matériau ainsi disponible.
Au Brésil, c’est de la canne à sucre et du manioc que
l’on tire de l’éthanol qui, mélangé à l’essence
dans une proportion qui pourrait atteindre 20 %, fournit un carburant
d’appoint. Le manioc s’accommodant de terres pauvres pour sa culture,
2 % seulement du territoire brésilien suffiraient à remplacer
toute l’essence importée.
Voilà sans doute de bonnes nouvelles pour des pays situés
sous les tropiques, appartenant pour la plupart au Tiers-Monde et qui
ne disposent guère de ressources énergétiques alors
que le soleil et la main-d’oeuvre y sont abondants. Là où
l’espace est limité, mieux vaudra sans doute s’orienter vers
la production de plantes qui fournissent à la foin alimentation
et énergie. C’est le cas du Ghana où l’on compte sur ce
type d’agriculture pour conquérir l’indépendance énergétique
tout en fournissant au pays nourriture abondante et emplois.
Certes, tout n’est pan fait, et il faut passer maintenant du stade de
l’expérimentation à celui de la réalisation. Tout
de même, ces nouvelles sont encourageantes. Elles éclairent
un peu un horizon bien bouché et permettent d’espérer
encore en l’homme qui, s’il porte en lui les moyens de tout détruire,
est aussi capable d’oeuvrer pour le bien de ses semblables.
Soit dit en passant
N’ayant pas consulté Mme Soleil, j’ignore encore à l’heure
où j’écris, neuf ans avant le rendez-vous (il peut s’en
passer des choses d’ici là), si Giscard sera toujours à
l’Elysée le 14 juillet 1989, bicentenaire de la Révolution,
pour célébrer la « Fête Nationale de la Liberté
», cérémonie à laquelle il vient de convier
les Françaises et les Français avec toute la jeunesse
du pays, et, je présume, bien que les invitations ne soient pas
encore lancées, tous les peuples de la planète curieux
d’apprendre de visu comment fonctionne le « libéralisme
avancé » dans son pays d’origine. Cela nous promet un beau
défilé de la République à la Bastille et
du monde au balcon sur tout le parcours.
C’est une bonne idée - trouvez pas ? - cette Fête Nationale
de la Liberté. Une fête qui va fournir l’occasion au Président,
ainsi qu’il l’a déclaré devant les jeunes rassemblés
au Bourget, de « supprimer les classes et les castes »,
d’abolir les privilèges, et, sur sa lancée, de s’attaquer
pour de bon, cette fois, au problème toujours en suspens de l’inflation
et du chômage.
On ne peut vraiment qu’applaudir à un aussi beau programme.
Oui, mais Giscard, lui, sera-t-il au rendez-vous ? On ne sait jamais.
Avec les dernières retombées de l’affaire de Broglie et
en dépit de la discrétion embarrassée de la grande
presse, la prochaine élection présidentielle c’est pas
du tout cuit. Il serait tout de même regrettable que le descendant,
ou présumé tel, de la Maison Capet - vous savez, les quarante
rois qui en mille ans, comme disait l’autre, firent la République
- ne se trouvât pas, ce jour-là, à la tête
des sans-culottes pour reprendre la Bastille, au son du canon et sur
l’air du « Ça ira ».
Giscard à la Bastille, le 14 juillet 1989, battant Marchais au
sprint, faut pas rater le spectacle. Ça vous aurait tout de même
une autre gueule que d’inaugurer des chrysanthèmes, de ranimer
la flamme ou de prendre le café-crème avec les éboueurs.
Et quelle publicité !
Le hic, c’est que le 14 juillet 1989 ce sera peut-être un peu
tard pour prendre la Bastille. C’est déjà fait. Elle est
prise. Et même démolie. Un si beau monument. Alors il faudra
trouver autre chose à mettre au programme des réjouissances
populaires. Mais quoi ? Giscard ne manque pas d’imagination, on peut
lui faire confiance. Il trouvera. Son troisième septennat est
en jeu. La reconstruire ? Moi je veux bien. Ca ferait toujours marcher
le bâtiment. Et quand le bâtiment va...
Mais attention. Si l’on songe à tout le temps qu’il a fallu pour
aménager le trou des Halles - et que c’est pas fini - et à
tout le fric englouti dans l’opération, je me demande, même
sans permis de construire, et en s’y mettant tout de suit, si elle sera
prête dans neuf ans, la Bastille, pour être démolie
en musique, le jour de l’inauguration. Et si ce vaut le coup de mobiliser
tant de monde pour assister à cette bouffonnerie.
En attendant laissons Giscard faire son cinéma, si cela l’amuse,
et se battre tout seul contre la Bastille comme l’autre se battait contre
les moulins à vent. La Bastille en a vu passer de ces hidalgos.
Même rasée elle est toujours debout. Comme le veau d’or.
Le veau d’or. C’est ce temple qu’il faut abattre. Et pas métaphoriquement.
Ce temple qui a su résister jusqu’ici à tous les assauts
et à toutes les révolutions. Ce temple où règnent
en maîtres par la magouille, le chantage et la corruption, les
marchands et les banquiers, les affairistes et les trafiquants, les
copains et les coquins. Ce temple d’où ils avaient été
chassés voici vingt siècles, et qui sont revenus.
Mais ce n’est pas avec la troupe d’opérette des jeunes giscardiens,
avec une armée de " sans-culottes à la recherche
d’un pantalon » selon le mot de Jacques Duboin, avec le gadget
de la « participation » et les cours d’économie du
professeur Barre, ni même avec l’édition de < Démocratie
française » mise à jour et en bandes dessinées,
que l’on nous sortira, après un demisiècle de redressements
définitifs opérés avec la virtuosité que
l’on sait par des bateleurs de foire patentés, de l’incroyable
pagaille où nous pataugeons et dans laquelle tous les sauveurs
qui se sont succédés au pouvoir n’ont réussi qu’à
nous enfoncer.
Alors, devant la faillite du « libéralisme avancé
», avancé au point d’être en pleine putréfaction,
et celle de tous les systèmes se réclamant de l’économie
de marché, il faudra bien se résigner à accorder
aux « utopistes » de l’Economie Distributive la confiance
que les grosses têtes qui prétendent nous gouverner ne
méritent plus.
Science et technique
PARLER de révolution n’est pas exagéré quand on
songe à la vitesse à laquelle se sont déroulés
et se déroulent les progrès dans la technique électronique.
Voici, en effet, pour mémoire, quelques dates :
Alors que les propriétés électrostatiques de corps
comme l’ambre (« elektron » en grec) étaient connues
quelque sept siècles avant Jésus-Christ, il a fallu près
de 2 000 ans pour que se développe l’étude des phénomènes
électriques. Et ce n’est qu’il y a moins d’un siècle que
le mot électron fut employé pour la première fois
dans son sens actuel, par un Irlandais, Stoney, en 1891.
La découverte des faisceaux d’électrons, sous le nom de
rayons cathodiques est due à Hittorf, en 1869, et ce n’est qu’une
dizaine d’années plus tard que Crookes en aborda l’étude.
C’est en 1897 que J.-J. Thomson mesura le rapport de la charge à
la masse de l’électron et en 1911 que Millikan détermina
la valeur de la charge élémentaire.
Bien entendu, pendant ce temps se développait parallèlement
l’électricité, l’électromagnétisme, l’électrocinétique
et leurs applications. Et si la première lampe à incandescence
(à filament de Carbone) date de 1878, ce n’est que vers 1880
qu’on commença à envisager l’électricité
à l’échelle infiniment petite des atomes et des électrons.
La théorie corpusculaire de l’électricité ne se
fondit à celle du milieu atomique et des particules élémentaires
qu’avec Bohr, Einstein, Planck, Louis de Broglie, Schrödinger et
Heizenberg, au 20’e siècle.
Les techniques de communication suivirent à peu près le
même rythme : c’est en 1840 que Morse inventa le télégraphe
électrique et en 1875 que Bell inventa le téléphone.
La radio, la « télégraphie sans fil » date
de la Première Guerre Mondiale et le haut-parleur n’a remplacé
l’écouteur qu’en 1925. Ainsi la consommation de masse de la radio
n’a débuté que dans les années 30.
En 1935, une industrie démarre ; celle de la construction séparée
des composants électroniques. Puis c’est la naissance des radars,
et la Seconde Guerre Mondiale doit la plupart de ses moyens à
l’électronique.
Dès 1945, le public bénéficie des retombées
de ce développement. C’est, d’une part, l’essor de la télévision
aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne et d’autre part le premier ordinateur,
construit à l’Université de Pensylvanie : l’E.N.I.A.C.
Mais bien vite, tout va changer et s’accélérer grâce
à la découverte des transistors qui en 1948 remplacent
les tubes. C’est la première révolution électronique,
car les volumes vont être divisés par dix, par cent, puis
par 10 000. Et bien entendu les coûts sont réduits dans
les mêmes proportions. Et ceci donne lieu à un prodigieux
développement dans tous les domaines, non seulement pour les
récepteurs radio, mais aussi les magnétophones et les
disques. Le couronnement de cette étape est sans doute la réalisation
des premiers satellites de communication (SCORE en 1958) ouvrant l’ère
de la télécommunication spatiale.
L’accélération dans les progrès électroniques
se voit particulièrement bien dans le développement des
ordinateurs. L’E.N.I.A.C. était un monstre qui pesait 30 tonnes
et contenait 18 000 tubes. Mais de 1959 à 1964, I.B.M. investit
la bagatelle de 25 milliards de nouveaux francs pour lancer sa série
360 qui marque « la première génération »
des calculateurs et fait 500 000 additions par seconde.
La seconde étape est celle des circuits intégrés
(1960), le silicium, bon marché, remplaçant le germanium
dans les transistors.
1970 est l’époque de l’intégration à grande échelle
: 10 000 transistors tiennent sur quelques millimètres carrés.
Les ordinateurs et leurs périphériques (les appareils
permettent par exemple l’entrée et la sortie des calculs : claviers,
imprimantes, etc.) peuvent être consultés à distance.
La troisième étape est encore plus spectaculaire que les
deux autres : c’est celle des micro-processeurs, qui font véritablement
fondre les volumes et les coûts (au même rythme, le prix
de la Rolls Royce serait tombé à 35 F). Lorenzi et Le
Boucher (*) décrivent ainsi cette révolution en cours :
1975-1980
Dans le domaine individuel, cette période est encore celle du « gadget » : calculettes, montres à quartz, jeux « vidéo », premiers microordinateurs dans l’électro-ménager, magnétoscopes pour grand public, réglage électronique des appareils photographiques. Les premières cartes de crédit font leur apparition, le débit étant fait tous les mois. C’est le début des tableaux de bord numériques, de l’allumage et de l’injection électronique pour les voitures. C’est aussi la naissance de la première machine à écrire à mémoire capable de traiter les textes. C’est la naissance du service « Transpac » (réseau de transmission d’informations par paquets).
1980-1985
La seconde phase doit être « celle des expériences autour de l’écolier et de la ménagère, en passant par l’automobiliste, le médecin et l’usager des P.T.T. » : premiers ordinateurs dans les lycées, généralisation de l’enseignement assisté par magnétoscopes, vidéo-disques, vidéoconférences ; production en série des ordinateurs à usage domestique, caméras électroniques miniatures, écrans plats géants pour la télévision, développement du télécommerce : achats à distance, terminaux-points de vente des grands magasins, cartes de crédit à débit simultané, réseaux interbancaires, passeports magnétiques, régulation électronique du trafic automobile ; développement des appareils médicaux individuels, des prothèses électroniques, premiers hôpitaux à informatique intégrée et ordinateurs pour les professions libérales ; annuaire électronique, téléphone à rappel automatique, visiophone, télétextes, télécopies dans les entreprises, télédistributions, composition électronique des journaux et télémessageries, débuts du courrier électronisé. C’est la phase de généralisation de la commande numérique pour les machines-outils, de l’automatisation des raffineries de pétrole et des usines de l’industrie chimique, de l’implantation des réseaux de grandes capacités à fibres optiques et du développement des satellites de télécommunication et de télévision. Le langage informatique est encore simplifié jusqu’à devenir accessible à tous, les machines à traiter les textes s’améliorent et se répandent, l’assistance par ordinateur se généralise.
1985-1990
La troisième phase doit être celle de l’intégration, celle qui verra les plus grands bouleversement dans les conditions de vie. C’est la phase d’interconnexion entre les divers réseaux et les terminaux domestiques, donc de la liaison entre tous les procédés électroniques d’information, de commande et d’automatisation, toutes ces fonctions audiovisuelles ayant été numérisées (**). Cette phase verra la transformation ou la disparition de tout un ensemble de métiers, les usines étant robotisées : dans l’automobile (General Motors s’apprête à être dans les dix années à venir le premier producteur mondial de robots) , dans les industries électriques, dans tout le travail . de bureau qui n’aura plus rien à voir avec ce qu’il est aujourd’hui, dans les banques, dans l’administration. Ces robots inventant même des robots plus perfectionnés qu’eux. Cette période sera celle où de nouvelles technologies transformeront l’audiovisuel et amèneront une refonte non seulement des industries mais aussi des services culturels édition, presse, cinéma, télévision, spectacles - même la culture n’échappera évidemment pas à cette révolution.
(*) Dans « Mémoires volées », collection
« Visages de l’an 2000 ».
(**) Tout texte, toute courbe, est transformé en un nombre en
numération binaire, c’est-à-dire en une suite de 0 et
de 1, ou « bits ».
Voici des extraits de réflexions publiées par la Société Mutualiste des Municipaux d’Aix-en-Provence :
- La Vie Mutualiste (avril 1979)
« Face aux licenciements, quelle pourrait être l’analyse
de la Mutualité, en ayant toujours à l’esprit que le but
recherché est la santé des travailleurs ? Faut-il, comme
le préconisent toutes les organisations politiques ou syndicales
« défendre l’emploi », « demander le plein
emploi de tous » ? Devons-nous dire non aux licenciements lorsque
la production engendrée par les travailleurs est inutile. nuisible
polluante, mortelle pour certains travailleurs qui y participent ? Faut-il
continuer à vouloir que certains travailleurs aillent «
se tuer à petit feu au travail » ? Malheureusement dans
la société capitaliste dans laquelle nous vivons, il faut
un emploi pour avoir un salaire (sauf pour certains qui gagnent beaucoup
plus à ne rien faire qu’à travailler).
L’Etat subventionne bien à fond perdu de nombreuses sociétés,
ne pourrait-il pas le faire pour les travailleurs éjectés
de leur « boulot » ?
... La Mutualité comprend 22 millions de personnes, c’est-à-dire
que c’est le mouvement le plus important de France et pourtant le gouvernement
n’hésite pas à imposer des mesures qui vont à l’encontre
de la santé des travailleurs (tiers payant, assurances privées,
« médecins flics » réduction du nombre des
médecins. etc.).
Que faire pour s’opposer efficacement à ces mesures ? Pourquoi
pas dans ce domaine innover aussi ? Le système dans lequel nous
vivons étant basé sur le profil, ne faudrait-il pas se
battre pour anéantir ce profit Ne faudrait-il pas dans ces conditions
s’attaquer aux « caisses » de nos adversaires ? Lorsque
l’adversité est l’Etat, ne devrions-nous pas refuser de payer
nos impôts ? Ne pensez-vous pas que si 22 millions de Français
ne paient pas leurs impôts, nos revendications auraient une plus
grande chance d’aboutir ? De même que si, lorsque les cheminots
sont mécontents ils faisaient rouler les trains sans faire payer
les voyageurs, et si les postiers distribuaient les lettres qui ne sont
pas timbrées ? »
(Transmis par ANTHOMÉ)
Oui, M. Michel DEBRE a raison, la France ne doit pas vieillir. Actuellement
elle est en train de vieillir parce que les divers progrès des
sciences prolongent heureusement la vie et parce que les jeunes ménages
ont moins d’enfants. Si notre population diminue en nombre nous serons
bientôt considérés comme une Nation en déclin,
alors que l’esprit, la culture, la science de notre pays ont été
longtemps admirés dans le monde entier.
Oui, M. DEBRE a raison, mais il n’a vu apparemment que la moitié
du problème. Pourtant le vieil adage « gouverner c’est prévoir
» devrait l’inciter à tenir compte de l’influence de la
conjoncture sur le désir des Français d’avoir ou de ne
pas avoir d’enfants. Or, il n’en parle utilement jamais.
LE VRAI PROBLEME :
La conjoncture, en effet, n’est pas favorable à la progression
démographique pour deux raisons principales : morales et matérielles,
encore que les soucis matériels agissent sur le moral. William
BOOTH, le fondateur de l’Armée du salut, a déclaré,
paraît-il, un jour : « qu’il ne sert à rien de prêcher
la morale à un homme qui a les pieds dans l’eau ». Si cela
est vrai, les difficultés matérielles auxquelles de nombreux
Français ont à faire face ne les incitent pas, quoiqu’on
en dise, à compliquer davantage leur vie en fondant ou en agrandissant
une famille.
Mais comment se fait-il que les Français soient accablés
de soucis quand les progrès de toute sorte devraient leur faciliter
la vie ? Sans connaître les causes profondes de la situation économique,
sociale, politique actuelle chacun est conscient que les choses ne vont
plus comme elles devraient aller. On sait que le progrès technique
peut supprimer des emplois et on croit qu’il en crée aussi de
nouveaux. Mais l’irruption de l’électronique, de l’informatique
et de tous les microprocesseurs emporte, comme une avalanche, toutes
les idéologies, toutes les doctrines, toutes les traditions du
passé, qui toutes sont basées sur la sentence : «
Tu gagneras ton pain à la sueur de ton front ».
Or, l’automation devient un concurrent inexpugnable du travail humain.
De plus en plus nombreux sont ceux qui ont perdu leur emploi pour lequel
ils avaient pourtant consacré des années d’études
et de formation professionnelle et de nombreux jeunes, manuels ou intellectuels,
avec ou sans diplôme, ne trouvent pas de travail.
Le nombre clé chômeurs ne peut qu’augmenter, d’autant plus
que la compétition internationale oblige à débarrasser
la production industrielle comme la production agricole et le secteur
tertiaire de toutes les scories qui pèsent sur les prix de revient.
Les charges salariales dues aux lois sociales et à certaines
taxes sont les scories les plus lourdes et pourtant elles ne peuvent
être supprimées.
Toute Entreprise doit être compétitive sur le plan intérieur
comme sur le pan du commerce international si elle ne veut pas disparaître.
Elle doit donc tendre vers l’automatisation, car une machine automatique
est toujours moins coûteuse que la main-d’oeuvre qu’elle remplace
et quand elle est amortie elle travaille pour ainsi dire gratuitement,
même si elle doit faire des heures supplémentaires. Dans
ces conditions les protestations des syndicats de salariés contre
les licenciements ne peuvent abolir l’obligation impérative de
compétitivité pour toute Entreprise et quel qu’en soit
le Patron, un particulier, un Conseil d’Administration ou l’Etat et
cela tant que nous vivons dans le cadre d’une économie de marché.
Précisons que toute économie de marché, qu’elle
soit capitaliste ou qu’elle soit dite socialiste, est en opposition
avec l’intérêts des salariés c’est-à-dire
de la majorité de la population, car elle a pour objectif, dans
un cas comme dans l’autre, la réalisation d’un profit maximum.
A cet effet, elle doit pratiquer les prix de vente les plus élevés
compatibles avec ceux de la concurrence et elle doit diminuer le plus
possible les prix de revient, c’est-à-dire elle doit baisser
la masse salariale et toutes charges qui s’y rapportent.
Dans ces conditions, comment peut-on délivrer la population française
de la crainte du chômage ou d’un pouvoir d’achat insuffisant.
Comment peut-on délivrer la jeunesse de la hantise de n’être
utile à rien et de ne pas même pouvoir fonder un foyer
? Comment avoir confiance dans l’avenir si l’on ne peut être rémunéré
qu’en fonction d’un travail fourni, quand il devient évident,
sauf pour ceux qui ne veulent pas voir, que le travail humain, que les
emplois, commencent à se raréfier ?
L’ancien ministre de l’Economie Nationale et des Finances qu’est M.
Michel DEBRE peut-il admettre cette réalité nouvelle,
inconnue dans l’Histoire et intimement liée au, problème
démographique : le colossal progrès des techniques, que
de nouvelles énergies vont encore amplifier, rend caduques les
lois fondamentales de toute économie rie marché et de
notre système financier. Par conséquent, la situation
sociale ne peut que s’aggraver et les jeunes Français auront
de moins en moins le moral pour fonder un foyer ou pour avoir plusieurs
enfants.
L’IMPOSSIBLE SOLUTION
Tant que nous restons confinés dans le cadre d’une économie
de marché périmée, tout espoir de voir le nombre
de naissances augmenter est une utopie. Le récent projet gouvernemental
d’assurer, à partir de 1981, à toute famille riche d’au
moins 3 enfants un minimum de ressources de 4 200 francs n’apparaît-il
pas illusoire, aléatoire et lourd de menaces inflationnistes
pour le Budget de l’Etat ?
L’espoir de voir l’inflation jugulée dans les mois à venir
est également une illusion d’autant plus tenace que depuis plus
de 50 ans il nous a toujours déçus. Qualifier l’inflation
de maladie de l’économie ne peut être qu’un alibi pour
faire oublier que les meilleurs spécialistes mondiaux des finances
n’ont jamais réussi qu’à la ralentir par périodes,
non à la vaincre. Si nous ne voulons pas nous leurrer nous-mêmes,
constatons la réalité inflationniste de notre système
financier.
La seule question qui se pose est de savoir comment donner aux hommes
et aux femmes de ce pays la joie de vivre, la joie de procréer
et d’élever des enfants sains et robustes, dans une sécurité
matérielle assurée parce que basée sur le potentiel
pie production en augmentation constante et non sur une valeur évanescente
du salaire ou de la monnaie.
Il est facile d’esquiver la réponse à cette question en
proclamant par exemple que les femmes, au lieu de travailler hors du
foyer, devraient rester à la maison et faire des enfants. C’est
oublier que la majorité des femmes qui « travaillent »
le font par nécessité quand le salaire du mari ou du père
de famille est insuffisant. Il y a des femmes qui exercent avec plaisir
une profession qui les intéresse et elles réussissent
généralement très bien dans leur carrière.
Que celles qui souhaitent avoir une occupation professionnelle soient
libres de le faire, mais il faut que celles qui préfèrent
avoir et élever des enfants soient absolument assurées
de le pouvoir en disposant d’un logement et de ressources suffisantes.
Est-ce possible ? Pour trouver la réponse, M. DEBRE pourra-t-il
admettre qu’aux problèmes nouveaux de notre temps doivent correspondre
des solutions nouvelles hors de tout exemple du passé ? M. DEBRE
aura-t-il le courage de se remettre lui-même en question en même
temps que les structures traditionnelles de l’économie, de revenir
aux sources de son propre bon-sens au lieu de rester obstinément
fidèle à une orthodoxie économique qui, elle, ne
réussit qu’à rafistoler, à temporiser sans résoudre
jamais aucun des problèmes modernes ?
Voudra-t-il se reporter par exemple aux vues prophétiques d’un
ancien s/secrétaire d’Etat au Budget qui, dès les années
30, avait décortiqué de façon inédite les
éléments de la fameuse crise économique mondiale
et prévu le désordre économique, financier et social
que nous vivons actuellement ?
il s’agit de l’oeuvre de Jacques DUBOIN qui démontre que le progrès
technique nous oblige à remplacer l’économie marchande
par une économie qu’il a appelée « distributive
». Si M. DEBRE se donne la peine de lire lui-même l’oeuvre
de Jacques DUBOIN sans se contenter de parcourir des résumés
plus ou moins déformants, il sera surpris d’y redécouvrir
des évidences oubliées et peut-être arrivera-t-il
à la même conclusion que celle formulée en son temps
par Emile SERVAN-SCHREIBER lorsqu’il disait que Jacques DUBOIN a eu
le tort d’avoir raison 50 ans trop tôt. Nous y sommes. Je lui
souhaite ce courage pour le bien de tous les Français.
Initiatives
Candidat au conseil d’administration de « Nature et Progrès », Denis JUHE, juriste agricole à Melun, 27 ans, n’hésite pas à écrire clairement pour préciser son programme :
« Je me présente à ces élections parce que
j’ai le temps de consacrer mon énergie à une certaine
idée de la société et particulièrement de
la place de l’agriculture.
Je souhaite défendre et développer cette idée,
oeuvrer pour ceux qui ont, comme moi, cette idée mais qui n’ont
malheureusement pas le temps de se battre.
QUELLE SOCIETE ? UNE SOCIETE SOCIALISTE DISTRIBUTIVE, ECOLOGIQUE ET
CONVIVIALE. »
Bravo ! Nos amis de « Nature et Progrès » vont pouvoir manifester leur choix avec la même clarté en votant pour lui.
Initiatives
« Je veux faire comprendre à mes concitoyens que science
sans conscience n’est que ruine de notre bon sens » écrit
Serge LEVILLAYER qui veut opposer sa grève de la faim, entre
le 1er et le 12 juillet, devant l’arsenal de Cherbourg, aux projets
de fabrication de sous-marins atomiques.
Voilà un acte courageux que nos lecteurs de la région
viendront soutenir non sans rappeler que la fabrication d’engins de
mort durera tant que règnera la loi du marché.
Une confirmation de cette analyse a été récemment
publiée par Jacques MADAULE (il y vient ?) :
- Le Monde (du 28 février 1980)
« Nous voici au commencement d’une nouvelle phase particulièrement
virulente de la course aux armements. Mais on y parait résigné.
Tout au plus se dispute-t-on sur l’identité de ceux qui ont commencé.
Il faut se rendre à l’évidence : tout le monde s’y -t
iris ! C’est que le mal est beaucoup plus profond que les pacifistes
d’autrefois ne l’imaginaient. Ce ne sont pas quelques états-majors
de va-t-en-guerre qui ont déclenché le mouvement. C’est
la force des choses. Par là j’entends la dynamique propre à
notre système industriel, productiviste et gaspilleur. Il est
aussi difficile, dans ce contexte, d’arrêter la course aux armements
qu’il le serait de limiter la production automobile et pour des raisons
en grande partie analogues : parce que le chômage en serait terriblement
aggravé et la balance commerciale des pays industrialisés
rendue encore plus déficitaire.
... La course aux armements est inscrite dans la logique d’un système
de production intensive qui est commun à l’Est et à l’Ouest.
... Il est vrai que ce n’est pas un problème national, mais un
problème mondial, un problème humain. Tous les hommes
d’aujourd’hui, quelle que soit leur langue, sont parfaitement capables
de comprendre comment il se pose. Il y a longtemps que les savants du
groupe de Pugwash l’ont fort bien posé. J’ai l’impression de
n’aligner ici que de triviales évidences. D’où, vient
donc qu’elles ne s’imposent pas et qu’on leur oppose avec superbe et
sur un ton sans réplique des nécessités devant
lesquelles il faut s’incliner sans murmure ?
C’est parce qu’on ne veut pas mettre en question le système industriel
qui nous régit depuis quelques siècles, comme s’il était
immuable et irremplaçable. Or, aucun régime n’est immortel,
pas même celui-ci... »
(Transmis par René MARLIN)
UN de nos anciens et fidèles militants a le pénible devoir
d’évoluer dans les sphères dites à tort de «
l’Intelligenzia » économico- politique parisienne. Il a
fait, dernièrement, une brève synthèse de ses activités
au sein de ce milieu malsain, où il s’est efforcé de propager
nos thèses. Il n’a rencontré, comme l’on pense, qu’indifférence
glacée, sourires pincés, mépris vernis, le tout
baignant dans le velouté d’une sauce bancaire à la mode
Louis XV. Cependant, il a découvert chez certains un esprit de
curiosité, parfois d’honnêteté intellectuelle. Profitant
de cette rarissime aubaine, sans vergogne, il a développé
son argumentation et déballé son lot de livres signés
Jacques Duboin.
Ça a porté. La plupart des prospectés ont déclaré
: « C’est intéressant, effectivement. C’est logique. Mais...
(tous unanimement) C’EST TROP SIMPLE ».
Et voilà le fin mot de l’histoire lâché. C’est trop
simple. J. Duboin et ses amis s’expriment de façon trop limpide.
Boileau écrivait : « Ce que l’on conçoit bien s’énonce
clairement, et les mots pour le dire arrivent aisément ».
Horace disait la même chose. Balançoires. Ce qui est clair
n’est pas sérieux !
Pour être sérieux, il faut être touffu, pâteux,
visqueux et vachement opaque. Voyez le camarade Marx ! Quel succès
! URSS, Chine, Pologne, R.D.A., Yougoslavie, Roumanie, Yémen,
Afghanistan, Georges Marchais, Mitterand, Mongolie extérieure,
j’en passe et des plus marrants, tous sont, bon gré, mal gré,
Marxistes !
Or qui a lu Marx ? Personne ! « Le Kapital » ? Indigeste,
imbuvable, vésicatoire, barbant, nébuleux. Au quart du
bouquin le testard qui a poursuivi la lecture aussi loin, doit bigophoner
au S.A.M.U. pour la réanimation. Car Karl Marx, lui au moins,
il est pas clair, mais alors pas clair du tout. C’est ce qui est fumeux
qui est fumant ! Mais ça fait sérieux !
Tous les pontes du régime capitaliste possèdent la collection
complète de la pensée marxiste, les oeuvres d’Engels,
etc. Ils vous diront : « Sans doute, nous ne sommes pas d’accord
avec la teneur des propos, mais quels génies ! ».
Faux jetons ! Le jour où ils ont acheté au mètre
linéaire cette bouquinade (pour épater le visiteur) on
a pu mettre du « scotch » sur toutes les pages, ils ne s’en
sont pas aperçu, n’ayant jamais eu le vice de le feuilleter ?
Que fait l’économiste voulant être pris vraiment au sérieux
? Qui veut être détaxé de la clarté pénalisante
? Ecrivant des articles en bon langage, il les traduit à l’aide
des dictionnaires modernes de l’Hexagonal le plus sophistiqué.
Ainsi il n’écrit plus « un chèque » mais «
un substitut des espèces » ou « un paysan »,
mais « une unité résiduelle du secteur primaire
», etc.
Illuminé par la connerie régnante aux sommets (d’où
l’on découvre l’ensemble, disait le général Quivousavix)
de la politique, du monde des affaires, des cartels, des trusts, des
monopoles, de la Trilatérale, etc., Hilarius ne veut plus se
laisser traiter de pas sérieux, de minus partiel ou intégral.
Il change son Chassepot d’épaule. Désormais, ce que vous
lirez de lui sera irréprochablement incompréhensible.
Hilarius décide de s’exprimer en hébreu.
Chronique de l’Elysée-Palace
Confidences recueillies par Jacques VEAU (ex Bonhomme) Français Moyen et rapportées par E. R. BORREDON.
J’évoquerai maintenant, dans un autre ordre d’idées, les
péripéties qui ont émaillé l’établissement
du budget national pour l’exercice 1980.
Je rappellerai pour mémoire les difficultés croissantes
d’année en, année, d’établir un budget en rigoureux
équilibre financier et donc conforme à la règle
qui demeure la base de notre système économique.
En fait, il y a belle lurette - vous excuserez, j’en suis assuré,
cette expression triviale dans mes propos - que j’ai rompu avec le consentement
officiellement réservé par notre grand argentier à
cet impératif.
Mais il convenait d’en conserver l’apparence formelle à notre
budget.
Si nous y sommes parvenus au cours des premières années
du septennat, cela est devenu quasiment impossible ces dernières
années.
Après avoir été ainsi contraint d’admettre des
déficits budgétaires dont nous ne pouvions plus éviter
la croissance d’un exercice sur le suivant, nous nous sommes décidés
à frapper un grand coup en arrêtant et présentant
à la décision des assemblées légiférantes
l’ensemble des dépenses avant de préciser les recettes
dont elles auraient dû logiquement dépendre.
Comme vous le savez, cette pratique a très mal tourné
et le Conte il Constitutionnel n’a pas hésité à
constater le flagrant délit antiréglementaire.
Je me suis empressé de reporter sur mon Premier ministre la responsabilité
de ce camouflet, ce qui n’a d’ailleurs trompé personne.
Après une regrettable comédie de motions de censure régulièrement
rejetées, le budget 1980 a été cependant ratifié
comme nous l’avions primitivement établi avec un excédent
des dépenses sur les recettes d’environ 40 milliards.
Alors, vous dites-vous, comment allons-nous nous en tirer ? Rassurez-vous,
c’est très simple.
Cette règle de l’équilibre financier rigoureux est en
fait parfaitement illusoire et je ne l’ai moimême jamais respectée
ni aux finances, ni dans mes fonctions de Chef de l’Etat. Moyennant
des contre-parties intéressantes, mais qui n’ont pas à
être divulguées sans précaution au public, l’Etat
trouve sans aucune difficulté auprès des principaux établissements
et organismes financiers de Crédit tous les concours qui lui
permettent de faire face à l’intégralité de ses
dépenses budgétaires sans avoir à modifier l’insuffisance
de ses recettes.
C’est également grâce à ces concours financiers
hors budget qu’il a été possible de mettre, à la
disposition des gouvernements africains amis, des centaines de milliards
sans jamais obérer l’équilibre de nos comptes, qui n’ont
pas davantage été en danger lorsque j’ai relevé
ces gouvernements d’une partie importante de leur dette.
Et si nous restons attachés à la règle de la rentabilité
financière dont nous exigeons le respect par la majorité
des petites et moyennes entreprises, c’est qu’elle présente pour
leurs dirigeants l’attrait du profit personnel plus facile à
exploiter que celui de l’intérêt général
pour lequel serait suffissante la rentabilité qualitative et
quantitative. En outre, il nous est ainsi possible de favoriser par
l’octroi de crédits incontrôlés et incontrôlables
des intérêts privés qui savent nous en être
reconnaissants. Vous m’avez compris et je n’ai pas besoin de vous en
dire plus sur ce sujet.
(A suivre)
Vers l’Economie Distributive de l’Abondance
CE qui donne à Jacques Duboin cette allure de prophète,
c’est que la doctrine qu’il a fondée reste valable pour ses disciples
bien qu’elle ait été élaborée depuis plus
de cinquante ans quand on relit aujourd’hui ses écrits, on est
frappé de la justesse de ses vues.
Moi qui ai suivi sa pensée, je e crois du moins, je me suis toujours
demandé comment une doctrine aussi claire n’a pu progresser que
dans un public relativement restreint. Une réflexion souvent
entendue : Oui, tout cela est juste mais comment arriver à la
réalisation ? Jacques Duboin, avec son optimisme fondamental,
répondait que les mesures transitoires se mettaient en place
sans même que les gens s’en rendent compte et il citait toutes
les réformes qui mèneront finalement vers la cité
abondanciste ; la sécurité sociale, les indemnités
de chômage, les allocations familiales, les indemnités
de toutes sortes, autant de mesures « transitoires » qui
mèneraient finalement vers notre but.
Il faut bien comprendre que c’est une révolution à laquelle
J. Duboin nous a conviés. Enlever de l’esprit des gens le système
bien ancré des prix- salaires-profits peut seul amener la réalisation
de notre idéal.
Or, cette révolution doit être pacifique car les révolutions
non pacifiques font quelquefois des changements dans les sociétés,
mais e plus souvent, remplacent seulement les dirigeants sans que les
dirigés voient leurs désirs se réaliser : il ne
s’agit pas du tout de changer de Maîtres et de remplacer des oppresseurs
par d’autres oppresseurs.
Donc, révolution non violente. Mais pour y arriver, il faut une
évolution suffisamment rapide de façon que son aboutissement
vienne e plus vite possible. Pour hâter cette évolution,
il faut se servir d’arguments sérieux et d’objectifs réalisables.
En pensant à tout cela, je me suis dit que la marche vers l’économie
distributive pouvait sans doute être avancée par différents
moyens. J’ai pensé que « l’autogestion » dont on
a beaucoup parlé, surtout au moment de la déconfiture
de l’affaire « LIP », pouvait être un de ces moyens.
J’ai surtout pensé aux coopératives de production, car
ces coopératives qui n’existent qu’à l’état embryonnaire
subsistent généralement et n’ont pas eu d’échecs
retentissants comme es expériences d’autogestion. On peut même
dire que dans certains pays, je pense à ISRAEL, ces coopératives,
qu’on appelle des « kiboutz » ont eu un relatif succès.
Il faudrait étudier sérieusement le mécanisme de
ces kiboutz, voir leurs succès et leurs échecs et se rendre
compte si l’instauration de ce genre de coopératives de production
peut nous rapprocher de l’économie distributive.
Nous devons aussi prendre nos gouvernants à leurs propos quand
ils nous parlent de la lutte à mener contre e chômage et
de la place des jeunes clans la cité de demain.
Il ne se passe pas de semaines sans que nous entendions parler de projets
de nos gouvernants pour améliorer la situation. Jusqu’à
présent, toutes ces soi-disant réformes ne montrent pas
que la situation économique s’améliore, bien au contraire.
Le pouvoir d’achat diminue et le chômage s’aggrave.
Les jeunes, surtout, pâtissent de cette situation. Or, il se trouve
qu’ils sont moins persuadés que leurs anciens de la pérennité
du système « prix- salaires-profits ».
J’ai pensé que e moment n’était pas éloigné
où l’on pourrait tenter, avec le concours d’un certain nombre
de jeunes et grâce à leur enthousiasme, la création
d’une coopérative de production qui pourrait être, en petit,
un modèle d’une société basée sur l’économie
distributive.
On nous dit que la complexité du problème de l’emploi
vient de ce que, chaque année, des centaines de milliers de jeunes
ayant terminé leurs études, ont du mal à s’intégrer
dans la vie économique du pays. Le gouvernement est décidé,
il e dit du moins, à lutter pour l’emploi, en général,
et pour l’emploi des jeunes, en particulier, en favorisant par des avantages
financiers et éventuellement des prêts des entreprises
nouvelles à se créer.
On pourrait imaginer, par exemple, comme coopérative pilote,
une communauté de production comprenant dix mile travailleurs,
ce qui correspondrait à une population, non actifs compris, de
vingt à vingt cinq mille habitants. Un plan devrait être
élaboré et soumis au gouvernement avec suffisamment de
retentissement pour que celui-ci ne puisse pas refuser son concours
de départ.
A défaut d’arriver à convaincre e gouvernement, cri pourrait
trouver des concours dans ce qu’on appelle « l’opposition »
ou tout au moins certains membres de l’opposition, soucieux de démontrer
que les réformes dites hardies ne leur font pas peur.
Quant au plan lui-même, je crois qu’un certain nombre d’entre
nous seraient heureux d’y apporter leur collaboration ; il suffit d’avoir
des idées et du bon sens pour l’élaborer : après
avoir délimité une surface d’exploitation à choisir
dans une contrée en voie de dépeuplement, le plan devrait
préparer une infrastructure légère.
Pour cette coopérative « pilote », il faudrait prévoir
une production principalement agricole avec des bêtes de qualité
et des machines perfectionnées à laquelle il faudrait
ajouter quelques entreprises, soit artisanales, soit de petite envergure,
susceptibles, au début de l’expérience, de voir leur production
absorbée en grande partie par les membres de cette communauté
de travail (par exemple, industrie alimentaire, habillement ou autre).
On pourrait même prévoir une entreprise qui serait conçue
pour fournir une grande partie de sa production à l’extérieur
de la communauté. Toutes ces entreprises doivent être créées
avec les tous derniers progrès de la technique afin qu’elles
soient compétitives. Nous devrions appliquer le système
du plein emploi du matériel et des machines, le plein emploi
des hommes passant au second rang.
Une propagande appropriée, lancée si possible avec l’aide
du gouvernement, et en cas de défaillance, l’aide de l’opposition
devrait avoir un certain retentissement auprès de la jeunesse
pour l’inviter à adhérer à une telle communauté.
Pour éviter des débuts trop difficiles, des mesures ou
prêts devraient être consentis pour assurer à chacun
un « minimum vital ».
Les membres seraient avertis qu’il n’y aurait pas de « salaire
» au sens habituel du terme. La répartition du revenu serait
faite suivant le système du
revenu social » préconisé par Jacques Duboin.
Une petite agence serait créée dans cette communauté
qui s’occuperait de la distribution aux membres actifs ou non actifs
(leurs familles) de ce revenu social par l’intermédiaire d’un
embryon de « monnaie de consommation » tel que Jacques Duboin
l’a prévue. Les produits non consommés par cette communauté
seraient mis en vente par cette agence sur le marché national.
C’est elle également qui ferait des achats sur le marché
national pour les besoins des membres.
Avant d’aller plus loin et étant donné le manque de place
pour développer cette idée, nous convions le lecteur à
réfléchir sur ce plan et à adhérer éventuellement
à une commission qui pourrait l’élaborer.
(*) Pierre MOCH est l’auteur du livre « La grande politique vue par un homme quelconque » dont nous avons déjà parlé ici. Ce livre est disponible auprès de l’auteur, par l’intermédiaire du journal (25 F, frais d’envoi compris).
Notre ami Pierre Moch n’est pas le premier à imaginer une pareille
coopérative, gérée, au plan intérieur, en
s’inspirant du socialisme distributif. D’autres ont même mis en
pratique de semblables communautés, mais à une échelle
bien plus petite, ce qui les amène, inévitablement au
lieu de disposer au maximum des progrès techniques, à
devoir partager une vie très frugale, d’où naissent bien
des échecs. Au contraire, le projet de P. Moch comporte l’utilisation
des machines les plus perfectionnées, dans des entreprises compétitives.
Rien que ce dernier mot fait comprendre où se situe la difficulté.
D’abord P. Moch ne dissimule pas que son expérience a besoin
d’importantes mises de fond. Où les trouver ? Les attendre du
gouvernement, en le prenant au mot parce qu’il prétend lutter
contre le chômage, c’est prêter aux politiciens une bonne
foi qu’ils n’ont évidemment pas. Les espérer de l’opposition
dont toutes les dépenses sont à but électoraliste
et immédiat semble. hélas, relever de la même candeur.
Dans le régime où nous sommes, de pareils fonds ne pourraient
être que prêtés et le remboursement des intérêts
doublerait la difficulté. Et fausserait le problème, car
la communauté rie pourrait vouer son travail à la satisfaction
des besoins puisqu’elle serait obligée de tout faire, même
des fabrications stupides ou nuisibles. si celles-ci lui offraient le
moyen de subsister. Il n’est pas, à ce propos, de meilleur exemple
que le groupe des Lip qui était animé des meilleures intentions
et avait des moyens... mais qui, soumis à la nécessité
d’être compétitif, se voit contraint aujourd’hui, belle
réussite, de travailler pour les armements... C’est tout dire.
Même sans parler de remboursement et d’intérêt, la
communauté se trouverait devant la nécessité de
rendre ses produits, ce qui lui imposerait le choix de ses productions.
Ce choix ne serait donc pas dicté par les seuls besoins.
On comprend qu’intervient la question de la taille, de la communauté
distributive : il faut que sa taille et ses moyens matériels,
donc ses vraies richesses, lui permettent d’échapper aux pressions
économiques d’un extérieur marchand, tant que celui-ci
lui es ! hostile et veut sa ruine.
Mais alors que cette expérience ne pourrait en être une
pour ses gestionnaires contraints aux règles capitalistes. elle
en serait une, si elle était réalisable, pour tous ceux
de ses membres qui pourraient vivre avec l’assurance d’un revenu suffisant
pour leur consommation, étant bien entendu qu’ils devraient à
la communauté un certain travail jugé nécessaire.
Mais n’est ce pas une expérience de ce genre que vivent ceux
des fonctionnaires qui ont un traitement suffisant pour vivre décemment.
mais insuffisant pour leur permettre de « faire travailler »
leur argent ? Le revenu qu’ils touchent est monnaie de consommation,
ils doivent à la communauté un service bien défini
et leur retraite est assurée.
Bien sûr, le fait qu’ils n’ont pas toujours pu choisir leur métier
sans contrainte économique, les injustices, fiscales par exemple,
qui les entourent, la preuve qu’ils ont que l’administration qui les
emploie n’a pas pour souci principal de représenter les intérêts
bien compris de la communauté, etc., etc.... fausse l’exemple.
Mais il ne peut guère en exister de meilleur dans ce monde où
l’argent reste le maître à penser... et à vivre.