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   Mensuel de réflexion socio-économique vers l’Économie Distributive
 
 
 
 
AED La Grande Relève Articles > N° 2`· 1er au 15 novembre 1935

 

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N° 2`· 1er au 15 novembre 1935

Droit au travail et progrès social   (Afficher article seul)

A propos des grands travaux   (Afficher article seul)

Les décrets lois   (Afficher article seul)

L’organisation fait l’action   (Afficher article seul)

Dans l’aviation   (Afficher article seul)

U. R. S. S.   (Afficher article seul)

La destruction des richesses   (Afficher article seul)

Le chômage   (Afficher article seul)

Instituts de santé   (Afficher article seul)

Sottisier   (Afficher article seul)

Notre documentation   (Afficher article seul)

Bâtiment et habitation   (Afficher article seul)

La Vie des Sections   (Afficher article seul)

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Droit au travail et progrès social

par J. DUBOIN
1er novembre 1935

Quel est l’objet de cette nouvelle Ligue ?

D’abord, elle n’est pas nouvelle, puisqu’elle a plus d’une année d’existence.

Ensuite, ce n’est pas une Ligue sur le modèle des autres. Ses membres ne se proposent pas de descendre dans la rue et de troubler l’ordre public. Ils déplorent même que ces intentions aient pu germer dans l’esprit de leurs contemporains exaspérés par un mal qui ne sévit pas exclusivement chez nous, mais qui fait des ravages dans tous les grands pays civilisés.

L’objet de notre Ligue n’est même pas politique. Nous prétendons qu’il ne s’agit pas d’être contre quelqu’un, ni même contre un parti, car c’est vraiment un peu simpliste que de s’imaginer qu’on peut résoudre le problème qui se pose en se bornant à changer les hommes. On y a cru aux Etats-Unis, en Allemagne, en Italie, en Belgique ; nulle part le chômage n’a disparu. Les magasins continuent à être pleins de marchandises et les rues pleines d’aspirants-consommateurs. Les monnaies dansent une sarabande, mais ne viennent pas, pour cela, dans la poche de celui qui en a besoin pour faire vivre sa famille.

Il s’agit donc bien d’un problème qui se pose à tous les gouvernements, quels qu’ils soient. C’est le même que tous les grands pays évolués ont à résoudre et qui se pose ainsi comment faire pour que les hommes consomment tout ce qu’ils peuvent produire et tout ce qu’ils, seraient si heureux de consommer ?

Travaillez ! répond la sagesse des nations.

Mais c’est précisément le travail qui manque !

***

La « Ligue pour le Droit au Travail et le Progrès Social » a pour but de faire connaître le sens profond des événements qui se déroulent autour de nous et nous déconcertent par leurs incohérences.

Elle ne demande donc à aucun de ses adhérents de quitter le parti politique de son choix et -que le hasard, demain, peut porter au pouvoir.

Mais elle voudrait que, dans chaque parti, on voulut bien étudier le problème qu’il faudra résoudre coûte que coûte.

Car il sera résolu, n’en doutez pas ; la terre ne s’arrêtera pas de tourner sous prétexte qu’un prodigieux progrès de toutes les techniques a rendu le travail humain de moins en moins nécessaire.

La Ligue fait donc appel à toutes les bonnes volontés, qu’elles viennent de droite ou, de gauche, car cela n’a pas la moindre importance.

Elle réclame simplement des hommes qui raisonnent de bonne foi en faisant taire, au moins sur ce terrain-là, leurs passions politiques.

Elle dit à tous : « Du moment que le travail, même réduit, est encore nécessaire, il est juste que chacun en ait sa part. Sans quoi, il n’est plus possible de vivre... »

Or, voilà bientôt cinq ans qu’on annonce que tout va s’arranger, alors que tout s’aggrave.

N’est-ce pas tout simplement parce que les hommes tournent le dos aux véritables solutions  ?...

Est-il admissible qu’ils deviennent de plus en plus malheureux sous prétexte que la science vient les libérer de la plus grosse part de leur travail ?...

Un grand physicien, Jean Perrin, annonçait, l’autre soir à la T. S. F., que l’avenir de tous les hommes était magnifique, qu’ils connaîtraient bientôt l’abondance de toutes choses et qu’ils bénéficieraient de loisirs dont ils ne se font aucune idée, même dans leurs rêves les plus extravagants.

Jean Perrin a raison. L’abondance est à nos portes, et les loisirs ont fait leur apparition par la porte basse du chômage.

Mais, pour que la prophétie de Jean Perrin se réalise, it faut s’adapter. Il faut que le progrès social rejoigne le progrès technique.

Cette adaptation se fera inéluctablement, parce qu’il n’est pas possible de faire autrement. S’y opposer, c’est condamner tous les jours un peu plus d’hommes à la misère qui finira par nous submerger tous, sans exception.

Cette adaptation sera imposée par une dictature de droite ou de gauche, même dans le cas où elle n’aurait pas cet objectif en vue. Elle risque simplement d’y parvenir dans un désordre qui fera d’innombrables victimes.

Des Français, épris de liberté, devraient vouloir l’éviter.

Et, s’ils le veulent, ils le peuvent.

Jacques DUBOIN,
Président de la Ligue.

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A propos des grands travaux

1er novembre 1935

« Il est avéré que 100 millions de travaux représentent 50 milIons de salaires. »

Cette affirmation, lue dans la plupart des quotidiens, n’est pas exacte.

Il y a trente ans, avant le développement du progrès technique, les salaires représentaient environ 70 % des travaux. Aujourd’hui, grâce au progrès technique, les salaires, dans le bâtiment et les travaux publics en général, ne représentent plus que 20 % environ.

C’est d’ailleurs la raison que l’on donna en Angleterre pour repousser le programme de grands travaux, proposé dans le but de résorber le chômage.

Les séries de prix encore en usage sont établies comme si tous les travaux étaient exécutés à bras d’hommes. A la valeur attribuée au travail humain se substitue le capital investi dans l’outillage. D’où grosse erreur dans le calcul !

Et qu’on ne vienne pas dire qu’il y a simple transposition, c’est-à-dire que la machine, pour sa fabrication, absorbe l’équivalent de main-d’oeuvre qu’elle supprime sur le chantier.

Car il est avéré - et ceci sans discussion possible - que dix hommes suffisent à fabriquer une machine qui fait le travail de cent.

Au reste, s’il n’en était pas ainsi, comment expliquer les 35 millions de chômeurs que compte le monde ?...

Des grands travaux pour augmenter la puissance productrice du pays : excellente mesure ; des grands travaux pour résorber le chômage : bourrage de crânes.

Et puis, il faudrait bien s’entendre. Dans notre régime agonisant, qui est malade ? La production ou la consommation ? Ce n’est certes pas la production, puisqu’on la détruit sous forme d’assainissement de toute nature. Alors, pourquoi chercher à accroître encore ses possibilités ? Pour pouvoir détruire davantage ?...

Allons ! Les véritables fous ne sont pas ceux que l’on enferme dans les cabanons des asiles.

On demande des camisoles de force ! Voilà une industrie nationale à créer, de toute urgence, par décret-loi.

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Les décrets lois

Un précédent
par G. V.
1er novembre 1935

Qu’ils font couler d’encre, les décrets-lois... Les partisans d’un côté, les adversaires de l’autre, tous d’un même élan ont mobilisé leur plume pour disputer avec la même véhémence leur point de vue doctrinal. Les premiers mettent autant de parti pris à les défendre que les autres en mettent à les combattre.

Qui a raison, qui a tort ?

Le monde du salariat peut en tout cas vérifier combien juste est ce vieux proverbe populaire : Les conseilleurs ne sont pas les payeurs.

L’intérêt, me semble-t-il, n’est pas d’affirmer ou de nier systématiquement la valeur des décrets-lois, mais au contraire d’en préciser le véritable objet pour en rechercher et en établir la justice, ou l’injustice. Pour cela, notre attitude ne doit pas être de pure négation, ce serait trop facile ; pour être plus juste, notre opinion doit nécessairement s’appuyer sur des faits. D’autre part, pour ne pas verser dans la confusion des antithèses, ce qui, nous mettrait en postion de négateurs absolus, nous devons affirmer en toutes circonstances la valeur constructive des idées de la Ligue en nous efforçant d’en dégager toute la philosophie sociale.

Considérés en eux-mêmes, les décrets-lois sont une action de pouvoir et d’exécution pour donner force de loi à des mesures extraordinaires et urgentes, ayant pour objet de rétablir d’un seul coup une situation qu’à tort ou à raison l’on croit compromise.

Ces mesures sont prises sur l’initiative et la responsabilité du gouvernement, avec l’assentiment préalable du Parlement et sous la réserve que celui-ci les ratifiera à une date déterminée après leur application.

Cette procédure, plus rapide, permet, dans des circonstances particulières, l’adoption massive d’une série de projets et d’éviter de trop longues discussions sur les détails au cours desquelles s’émousserait l’effet psychologique que l’on veut produire par les décrets.

Si les décrets-lois peuvent donc se justifier en droit, parce qu’il est généralement admis qu’il y a urgence et nécessité à décider et à agir, il n’en est pas moins vrai aussi qu’on peut les contester en fait pour les risques qu’ils font courir au peuple. C’est d’ailleurs ce qui leur donne un caractère exceptionnel. Il faut croire que le Parlement savait ce qu’il faisait lorsqu’il a donné au gouvernement cette délégation de pouvoirs ; il est donc mal venu aujourd’hui pour protester contre l’emploi qui en est fait. Le Parlement n’a fait, que l’on sache, aucune réserve de droit quant à l’objet même de leur application.

Le monde du travail, lui, sans en combattre systématiquement le principe, est bien plus justifié à élever sa protestation contre l’usage que le gouvernement fait de ces décrets, puisque c’est sa subsistance quotidienne qui en est l’enjeu. En outre, les risques que fait courir au peuple le recours à ce système des décrets-lois sont de deux sortes : ils constituent un désaisissement du Parlement, un abandon de ses pérogatives et une violation du mandat populaire, en même temps qu’ils sont un acte de pouvoir personnel dont le moins que l’on puisse craindre c’est que l’on en abuse. Les décrets-lois sont, d’autre part, l’expression la plus concrète de la politique traditionnelle des gouvernements. Ils nous permettent d’en saisir les données générales pour formuler nos conclusions.

Qu’a voulu, le gouvernement ?... Créer d’ans le pays un courant d’économies afin de faire un rajustement de ses dépenses avec ses recettes. Il a donné lui-même l’exemple en diminuant radicalement ses dépenses pour équilibrer son budget. Or, comme ses dépenses sont les traitements des fonctionnaires, les pensions des combattanls et les revenus des rentiers, il s’ensuit que ces diminutions se traduisent, dans la pratique, par une reduction générale de la consommation du pays. On pourrait déjà contester a priori la valeur de cette méthode qui consiste à équilibrer les dépenses avec les recettes, en arguant que si les recettes diminuent il faudra faire baisser encore les dépenses en proportion.

Mais, à l’expérience, on s’aperçoit bien vite que cette politique repose sur un vice de conception qui en fausse le résultat. Ce vice initial constitue l’erreur de doctrine de l’économie libérale qui consiste à réduire les dépenses, c’est-à-dire la consommation.

Produisez plus, consommez moins.

Ce fut le mot d’ordre lancé par la bourgeoisie après la guerre.

Une autre erreur est celle de considérer l’équilibre du budget comme le principe même des finances de l’Etat et de faire dépendre la politique du pays de cet équilibre. Or l’équilibre du budget est fonction du revenu du pays il s’ensuit que si le revenu diminue, le déficit augmente, et inversement. Le revenu du pays lui-même dépend du volume des richesses consommées et utilisées. Nous pouvons -donc déduire qu’un pays grand consommateur s’enrichit, tandis qu’il s’appauvrit s’il consomme moins.

Compte tenu des observations qui précèdent, les décrets-lois ne valent que par l’emploi que l’on en fait. Mais en tant qu’instrument politique, les décrets-lois constituent un précédent dangereux pour la bourgeoisie libérale, si demain arrivait au pouvoir un gouvernement de droite ou de gauche. Un gouvernement de droite pourrait bien s’en servir pour détruire, l’un après l’autre, tous les éléments constitutif du régime actuel. Mais que ferait un gouvernement de gauche ?...

Je le suppose assez audacieux pour manier l’instrument des décrets dans le sens de la réforme de la société. Il supprimerait radicalement les décrets qui organisent la misère, en conservant la rareté, pour proclamer les décrets de l’abondance organisant le bon marché et la richesse pour tous.

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L’organisation fait l’action

par J. NOCHER
1er novembre 1935

Que de fois, à la fin d’une réunion, lorsque l’orateur chargé de porter la bonne parole s’est surpassé, lorsque ce qu’on appelle la crise est lumineusement expliqué et dépassé, lorsque le mécanisme économique, démonté en pièces détachées, vient d’être étalé sur la table et n’inspire plus qu’un tranquille mépris, lorsqu’enfin tout est si clair que tous respirent et qu’on entend voler une mouche, alors, du fond de la salle, émerge une tête-de-bois douée de parole, qui prononce cette phrase en forme de frigidaire :

— Je suis d’accord avec le conférencier ; nous savons ce qui est ; nous savons ce qui sera... Mais comment y parvenir ?... Je demande la transition.

Cet hurluberlu n’a probablement rien compris. Mais comme une assemblée met d’instinct son intelligence au niveau du plus bête de ses composants nous devons traiter l’idiot du village exactement comme s’il était monsieur le Maire.

Donc, Tête-de-Bois a raison.

***

Il faut d’urgence le prendre par les oreilles pour lui dire, les yeux dans les yeux :

— Si j’étais astrologue, pythonisse ou politicien, je vous inventerais un petit système monétaire avec une doctrine pyramidale de l’Etat, une représentation proportionnelle et une dévaluation déguisée, grâce à quoi je vous emmènerais, étape par étape et le bandeau sur les yeux, dans le monde que vous désirez. Après-quoi, je vous souhaiterais bonne nuit en vous demandant trois francs cinquante, pour l’adhésion.

« Mais comme nous ne sommes pas venus là pour faire tourner les tables, je suis forcé de vous dire que la transition n’est pas objet de prévision, mais d’action... Au lieu de la supputer, venez donc la faire avec nous.

C’est de notre effort commun, de notre esprit d’équipe, que dépend la grande Révolution dont vous projetez la vaine image dans le plan du rêve, au des fatalités.

« Donnez-moi- donc tout de suite vos trois francs cinquante, et revenez nous voir toutes les semaines, 14, rue Favart, 3e étage à droite, de 10 heures à minuit. Le travail vous attend déjà, cher camarade...

Tête-de-Bois a du génie : une réunion publique est une offensive ; elle n’occupe pas le terrain. C’est la liaison, c’est le contrôle, c’est la collaboration, c’est, en un mot, l’organisation qui font un mouvement. C’est si vrai que si 10.000 hommes de bonne volonté, bien placés, bien différenciés, bien centralisés, faisaient pénétrer dans tous les milieux toutes les idées de Jacques Duboin, la face de la politique serait d’un seul coup changée en France, et nos 10.000 héros seraient plus puissants que tous les Parlements et tous les murs d’argent réunis.

Aux J.E.U.N.E.S., nos camarades des équipes de liaison ont pénétré en quelques mois tous les milieux politiques, économiques et culturels de la jeunesse, et tous les jours nous recueillons les fruits d’une action qui peut être décisive si elle est centuplée...

- Or cela, c’est possible. Ce n’est qu’une question d’automatisme dans le travail collectif et d’initiative dans le travail individuel : les sections, les commissions, le comité directeur doivent marcher d’un seul rythme, et c’est pourquoi la Ligue vient de préconiser l’élargissement de tous ses organismes responsables. D’autre part, chaque membre doit prendre sur lui de venir offrir ses bras et son cerveau à l’édification commune... A ces deux conditions, nous pourrons étendre notre propagande par la seule force de l’idée, en progression géométrique : un, quatre, seize, soixante-quatre, deux cent cinquante-six... L’idée va toujours plus vite qu’on ne croit.

- Le convaincu n’est pas intéressant ; mais ce qui nous intéresse, c’est que tout convaincu peut être convaincant...

Un bon mouvement : Debout, les apôtres !... Ce monde est si bête que ceux qui ont compris décideront du reste.

Et vous savez bien que la Vérité nous appartient.

Jean NOCHER,
Délégué général des J.E.U.N.E.S.

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Dans l’aviation

par A. S.
1er novembre 1935

J’ai, dans un article récent, effleuré l’organisation, ou plus exactement le manque d’organisation du ministère de l’Air.

Ce n’est pas que j’entende dire que tout soit à critiquer, il n’est pas douteux que la tâche d’un ministre, est difficile lorsque le progrès du jour vient détruire les théories et les efforts de la veille, et, si je ne craignais de me répéter, j’insisterais sur la nécessité d’orienter les constructeurs dans le sens de la « specialisation ». Je reviendrai, d’ailleurs, plus tard sur ce sujet. Je voudrais aujourd’hui attirer votre attention sur une question qui devient à la mode : c’est celle de l’Aviation civile.

Eh bien ! là, tout est à faire

Au même titre qu’il aurait été impossible d’envisager le développement de l’industrie automobile, si l’on n’avait pas préalablement construit des routes, je dis bien haut que l’aviation civile ne vivra que le jour où l’on aura disséminé par toute la France des terrains d’aviation et qu’il sera possible d’atterrir dans chaque canton.

Il faut écarter sans hésitation le moyen de financement qui a instauré le « péage » actuellement en vigueur et qui consiste à appliquer au moyen de transports le plus moderne la formule la plus désuète qu’il soit possible d’imaginer. Je m’explique : la méthode actuelle consiste à faire payer une « dime » au pilote qui atterrit sur un terrain, comme jadis on faisait payer le passage d’un pont jeté sur une rivière. Il y a vraiment dans cette méthode de quoi faire rire si l’on ne devait plutôt pleurer de la bêtise humaine.

Alors, me dira-t-on, quels sont les moyens à employer pour financer « une politique des terrains » ?

Pierre Faure signalait récemment que l’on allait employer 50 millions à l’aménagement de l’aéroport de Bordeaux et, si je ne m’abuse, un crédit important a été affecté à l’aménagement du terrain du Bourget.

Qu’auriez-vous dit si, au lieu d’employer des crédits à la construction de routes dans toute la France, on s’était contenté d’établir entre Paris et Versailles, et là seulement, une magnifique route pourvue de toutes les améliorations possibles ?

Eh bien, pour ridicule que soit cet exemple, la politique actuelle des terrains d’aviation est exactement calquée sur cette formule.

Il est indéniable qu’avec les 50 millions affectés à l’aérodrome de Bordeaux, on pourrait créer en France un nombre important de terrains et que des concours locaux viendraient s’adjoindre à l’effort initial du Gouvernement. Tout est simple, à la condition qu’un ministre ait le courage de se dégager des influences particulières pour mettre son autorité au seul service de l’intérêt général du pays.

Il faut en finir avec un système par trop militaire qui consiste à diriger l’aviation civile avec des ordres et des contre-ordres. À Paris, par exemple, le terrain d’Orly avait été affecté depuis longtemps à l’aviation civile qui fut au printemps dernier expédiée à Buc. II est fortement question de la réintégrer à Orly... Comment admettre que l’aviation civile traitée avec autant de désinvolture puisse se développer normalement.

Pour conclure, il faut que l’aviation civile devienne absolument indépendante et qu’elle ait un budget particulier.

Je ne dis pas qu’il faille supprimer toute liaison, ni avec le ministère de l’Air, ni avec l’Aviation militaire, mais un chef responsable, disposant de moyens budgétaires autonomes, doit prendre en mains toute l’organisation, en commençant par créer les terrains nécessaires au jalonnement des routes de l’Air.

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U. R. S. S.

1er novembre 1935

De nouvelles victoires sur le « front du blé » en Russie

Moscou, 8 octobre 1935. — A la date du 30 septembre, 83 millions d’hectares étaient moissonnés, soit 9 % de l’ensemble de la superficie ensemencée cette année. A la même date, 63 millions et demi d’hectares environ étaient battus.

L’Union Soviétique a remporté cette année un certain nombre de victoires importantes sur le « front du blé ». Dès le début de l’année, on a supprimé les cartes de pain et le commerce soviétique du pain a pris un essor de grande envergure. La campagne des semailles de printemps a été menée à un rythme sans égal et les travaux ont été de beaucoup perfectionnés.

Cet été, les blés ont mûri dans les meilleures conditions et la moisson a été superbe. En conséquence, les livraisons de blé se font, cet automne, d’une manière mieux organisée, ce qui a permis au gouvernement de baisser le prix du pain. Les 50.000 moissonneuses-batteuses mises en fonction sur les champs kolkhoziens et sovkhoziens ont joué un grand rôle dans les travaux de la récolte. Dans certaines régions, plus de 25 % de la superficie ensemencée ont été moissonnés par ces machines. Les préjugés paysans qui prétendaient que les moissonneuses-batteuses ne pouvaient être d’une grande utilité, sont aujourd’hui détruits par l’expérience pratique.

A la dale du 1er octobre, on avait récolté environ 554.000 tonnes de coton, soit 36 % du plan annuel. L’Ouzbékistan a déjà réalisé son plan annuel de livraison de coton à 41,4 % ; il a livré cette année huit fois plus de coton que l’année dernière à la même date et presque deux fois plus qu’en 1933, où la récolte avait cependant été très bonne.

Progression de l’industrie automobile et des tracteurs

Moscou, 8 octobre 1936. - L’industrie des automobiles et des tracteurs a largement dépassé son plan mensuel de production en septembre. On a construit 10.197 voitures, soit 118,6 % du plan. Le plan général pour toutes les usines et pour les neuf premiers mois de l’année a été réalisé à 102,4 p. 100, avec une production totale de 68.991 voitures. L’industrie des tracteurs a produit en septembre 9.258 Pièces de plus que les prévisions du plan mensuel. Depuis le début de l’année, toutes les usines ensemble ont produit 74.466 tracteurs et 69.000 automobiles.

Les exportations d’automobiles augmentent

Moscou, 8 octobre 1935- Lorsqu’en 1929, quelqu’un exprima l’idée qu’il serait temps de commencer à exporter des automobiles, on pensait encore que c’était quelque chose d’irréalisable. Effectivement l’U. R. S. S. produisait en 1929 moins d’automobiles qu’elle n’en exporte aujourd’hui.

Les premières exportations de voitures soviétiques furent faites en 1931 pour le Proche-Orient. En dépit de la concurrence que leur faisaient les automobiles allemandes et du fait que les voitures soviétiques n’atteignaient pas la perfection des voitures concurrentes, elles se maintinrent cependant sur le marché. L’année dernière, l’Union soviétique a exporté des autos dans de nouveaux pays, où elle a rencontré la concurrence américaine. Depuis quelque temps, l’exportation des automobiles soviétiques s’est formidablement développée, si bien que le scepticisme qui existait à ce sujet à l’étranger a fait place à l’étonnement. Les voitures soviétiques ont conquis leur place sur le marché international, non pas grâce, au dumping, puisqu’elles coûtent le même prix que les meilleures automobiles américaines de 3 tonnes, mais uniquement par les avantages qu’elles présentent.

(F.S.U. News Service.)

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La destruction des richesses

1er novembre 1935

Dans un article des Annales Coloniales, M. le sénateur Mario Roustan, devenu ministre de l’Education nationale dans le ministère Laval, déplorait qu’après la destruction de 16 millions d’hectolitres de vin, il faille envisager maintenant l’assainissement du marché du rhum « en retirant de la consommation de bouche 60 à 70.000 hectolitres » de cette « boisson bienfaisante qui donne la joie et la santé ».

C’est pour nous la plus grande des satisfactions, génératrice du plus légitime des espoirs, que de lire sous une plume aussi autorisée :

Désordre non pas seulement d’un marché, mais de tous les marchés, et, pour en finir en une fois, de l’économie universelle. J’ai sous les yeux la liste des produits alimentaires «  détruits » à une époque infortunée où tant de gens souffrent de la faim, où tant d’autres sont sous-alimentés, où des millions et des millions d’êtres humains sont des chômeurs complets ou partiels qui apportent au logis juste de quoi ne pas mourir d’inanition :

Massacre de vaches, de porcs et de truies ; moutons jetés à la mer ; poissons précipités dans les flots, etc.

Destruction de milliers de tonnes de légumes, de fruits, d’orge, de café, d’épices, de thé, etc.

Faut-il parler des mesures analogues destinées à supprimer des tonnes de coton, de lin, etc.  ?

En quel temps vivons-nous ? Surproduction, répètent de bonnes âmes. Comment, surproduction ?

Quand il n’y a pas de pain, ni de vin, ni de rhum pour tous ? Le remède immédiat de la destruction s’impose, en effet, pour des raisons inéluctables ; mais qui prétendra que c’est un remède à proprement parler et non un expédient qui laisse entier le vrai problème, le seul qui compte, celui de la distribution, de l’utilisation des richesses constamment accrues que fournit l’agriculture et, en échange desquelles, une industrie constamment perfectionnée peut livrer des quantités toujours plus considérables de produits manufacturés dont l’agriculteur a besoin et pour produire mieux et pour mieux vivre ?

Bravo Monsieur le Ministre, vous avez compris. Et nous avons l’espoir que vous saurez bientôt placer le gouvernement auquel vous appartenez devant le vrai problème économique et social et devant sa seule solution.

Sinon - et nous terminerons comme vous avez vous-même terminé votre article « nous perdrions le droit de dire que nous vivons dans un monde civilisé ».

*

Aux Etats-Unis, en 1934, trois millions de fermiers ont reçu du gouvernement 777 millions de dollars (11 milliards et demi de francs) pour ne pas ensemencer 46.000.000 d’acres (18 millions d’hectares). En même temps, une enquête gouvernementale faisait ressortir que sur 5 enfants fréquentant les écoles, 2 étaient sous-alimentés. Enfin, simultanément, le gouvernement a dépensé 400 millions de dollars (6 milliards) pour édifier le barrage < Grand Coulee » qui est destiné à permettre la mise en valeur par irrigation de 1.250.000 acres de bonnes terres (500.000 hectares).

Un gouverneur de province aux E.-U. avait demandé du coton qu’on devait brûler pour que les chômeurs se fassent des matelas qu’ils ne pouvaient acheter. Après quelques semaines on lui a refusé tout envoi.

(Discours de Thomas R. Amlie au Congrès des Etats-Unis, le 26 août 1935.)

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Le chômage

10 décembre 2006

ETATS-UNIS

En août 1935 il y avait 12 millions de chômeurs aux E.-U. Au total 20.000.000 d’habitants sont secourus et reçoivent 163 millions de dollars par mois (3 millards par an), juste assez pour ne pas mourir de faim, mais le pourcentage des maladies parmi les chômeurs est de 60 % plus élevé que parmi les travailleurs.

De 11 à 16.000.000 de jeunes gens et jeunes filles de 19 à 29 ans sont sans travail, soit de 45 à 70 % du nombre total des Américains de cet âge.

600.000 jeunes gens sont dans les camps de travail. Ils reçoivent comme salaires 5 dollars par mois, 25 dollars sont envoyés à leurs parents.

FRANCE

La bureaucratie fait la guerre aux chômeurs.

Le chômage n’est-ce pas, en, fait une guerre déclarée au travail et à la société ?.. . On ne saurait nier cette évidence, puisque la « rareté » principe de la civilisation traditionnelle, lutte contre « l’abondance », principe de la civilisation nouvelle.

Cette guerre a pour belligérants, d’un côté les travailleurs salariés de toutes industries et de l’agriculture, que le régime de l’abondance tente, puisqu’il leur procurera le bien-être auquel ils aspirent, et de l’autre les patrons, propriétaires, entrepreneurs et capitalistes, qui se cramponnent au vieux régime de la rareté, escomptant des prix élevés et des profits avantageux.

L’enjeu de la bataille entre ces deux catégories de gens, c’est la subsistance et le devenir de la classe ouvrière.

On désigne cette guerre sous le nom de « crise », en donnant à ce mot un sens calamiteux. Elle a, comme l’autre, ses embusqués, c’est-à-dire des individus qui savent se mettre à l’abri et profiter des calamités dont les autres souffrent.

Ces embusqués de la crise et du chômage, qui se sont créé une mentalité de pandores, nous en trouvons dans les offices de placement et des fonds de chômage, où ils se sont casés pour faire la guerre aux chômeurs.

Ce sont eux qui censurent et jugent les chômeurs, leur sentence est impitoyable pour les ouvriers sans travail à qui ils suppriment les vivres, sans pitié pour leur misère. Ils organisent le blocus des familles.

Cette bureaucratie, qui ne professe pas la vertu du courage, nous ramène aux anciens despotismes.

Son impudeur la pousse jusqu’à publier des communiqués de guerre et des bulletins de victoire qu’elle remporte sur « l’ennemi ». L’ennemi, pour elle, ce sont les chômeurs.

Quels sont ses succès de guerre ?... Faire condamner des chômeurs pour des actes que l’on s’habitue à considérer, abusivement, comme des faits, qualifiés crimes ou délits.

En l’espèce, il y a crime ou délit, de la part des chômeurs, s’ils travaillent étant inscrits au fonds de chômage et s’ils consomment plus que le secours qu’on leur donne.

Ainsi le veulent le vieux droit romain et la vieille morale religieuse ; le travail est réprouvé, et la consommation refoulée dans le domaine de la charité.

Ne faut-il pas que les riches continuent à être honorés et les pauvres humiliés ?... Ainsi pense-t-on maintenir le vieil équilibre du monde.

Et dire que le bon sens ne se révolte pas contre pareilles iniquités. Mais enfla, par quelle aberration en est-on arrivé à considérer que le fait de travailler et de consommer puisse être considéré, d’une façon ou d’une autre, comme un délit puni par les lois et la morale Est-ce que les travailleurs ne rendent pas à la société, sous forme de consommation, ce qu’ils lui prennent par la production ?... En definitive, la société ne perd rien puisque la balance est rétablie.

Mais la morale n’est pas satisfaite... En effet !

Ce despotisme est fonction d’une autorité implacable dont chaque employé est devenu l’organe.

Ces offices, dits paritaires, sont aujourd’hui des agences de police qui mettent les chômeurs en état de suspicion et de surveillance.

Le résultat est toujours le même pour la société : réduction de la consommation et, partant, du revenu du pays.

C’est ainsi que l’on organise la famine et que l’on rend inutilisables les richesses.

***

Ces services, donc, concourent à diminuer la consommation du pays par des radiations arbitraires et par des jugements iniques, et à augmenter le nombre des sans-travail.

Ici, il nous faut faire une distinction qui pourra paraître surprenante il y a les salariés sans travail qui ne sont pas chômeurs inscrits, et il y a les chômeurs officiellement identifiés par leur inscription aux offices.

Eh bien ! le nombre des sans-travail non officiellement chômeurs peut être évalué sans exagération à huit fois le nombre des chômeurs inscrits.

Essayons de le démontrer :

M. Jacquier a présenté un rapport sur l’application de la loi sur les assurances sociales qui a été inséré dans le Journal officiel du 12 mars 1935 les chiffres ci-dessous sont tirés de ce rapport :

Nombre des salariés industriels immatriculés (1933) 8.000.000
Nombre des salariés agricoles (1933) 800.000
Total 8.800.000

D’autre part, pour la même année, il a été perçu par les A. S. 3.272 millions de francs, versés par :

Salariés industriels et commerciaux 6.400.000
Salariés agricoles 650.000
Total 7.050.000

Il reste donc 750.000 travailleurs qui ne peuvent cotiser parce qu’ils ne travaillent pas. Si nous déduisons de ce chiffre le nombre de chômeurs officiels, environ 390.000, il reste bien un effectif flottant de 360.000 ouvriers sans travail.

***

Le nombre des assurés immatriculés aux services départementaux au 31 décembre 1933 était, pour les assurés industriels, de 10.685.254 ; en tenant compte des radiations, les chiffres ci-après peuvent, être tenus pour officiels :

Assurés immatriculés 10.587.526
Assurés cotisants 7.050.000
Total des assurés ne cotisant pas 3.537.536

Comme nous le disions plus haut, nous n’exagérons pas en disant qu’il y a en France une population d’environ 3.000.000 de sans-travail.

Comment vivent-ils ?...

Un ouvrier chômeur.

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Médecine sociale

Instituts de santé

par H. JAWORSKI
1er novembre 1935

Soixante siècles d’habitudes de Ia morale de l’intérêt, dans un monde où de plus en plus tout se vend et tout s’achète, nous empêchent de voir toutes les possibilités de vie heureuse que nous permet la Planète. On peut être sûr que la plupart de nos maux viennent de nous-mêmes : il est vrai, particulièrement de notre ignorance.

Une des causes les plus terribles et les plus fréquentes de souffrance, c’est la maladie. Or, la plupart des maladies sont évitables. Mais, dominés par l’idée de gain et de profit, c’est cahin-caha que les hommes luttent contre la douleur et les maux qui les accablent. Or, dans une société bien organisée, la conservation de la santé doit être un des soucis primordiaux. Aussi l’organisation médicale intéresse tout le monde. Presque tous les défauts actuels seraient corrigés par une fonctionnarisation bien comprise, mais comme cette idée est très impopulaire dans le Corps médical français, il faut insister un peu.

En premier lieu la pléthore. Les médecins se plaignent qu’il y ait trop de confrères. Cette pléthore est due surtout à une mauvaise répartition ; trop dans les villes et pas assez dans les campagnes. La fonctionnarisation corrigerait déjà ce désordre en faisant une distribution plus normale et en suivant les goûts de chacun dans la mesure du possible. En deuxième lieu, il faut se rendre compte que cette pléthore est due aussi à des raisons d’un autre ordre. Beaucoup de jeunes gens n’entrent pas dans la médecine par une vocation irrésistible, mais par des considérations sociales ou économiques qui n’existeraient plus dans la nouvelle société. A tort le public croit « que les médecins gagnent beaucoup d’argent »...

Un deuxième argument, c’est celui de la dignité et de l’indépendance du médecin. Ces arguments justes seront respectés si la fonctionnarisation fait le médecin-magistrat, avec toutes les prérogatives, tous les honneurs dus à ce titre. Aucune ingérence de l’Etat dans les questions purement techniques qui ne peuvent être d’ailleurs résolues que par les médecins eux-mêmes. Dans les conflits entre médecins, seulement les tribunaux devraient être mixtes.

La fonctionnarisation doit faire disparaître aussi les deux catégories inacceptables des anciens internes et non anciens internes, l’instruction hospitalière devant être unifiée par en haut.

Il est inutile d’insister sur les avantages immenses de la fonctionnarisation pour l’hygiène sociale, la disparition du profit pécuniaire dans l’indication des traitements, etc., etc.

Une autre objection qui est dressée contre la fonctinarisation est celle de la médiocrité des soins. On dit que le médecin n’ayant pas d’intérêt personnel soignera moins bien ses malades. Il suffit d’énoncer cet argument pour en voir, la laideur, l’injustice et la fausseté.

On dit aussi que les soins étatistes seront toujours inférieurs aux soins habituels. Je crois avoir, dans mon article antérieur, répondu d’avance à cette objection.

Enfin, reste une autre question, chère au corps médical : celle du libre choix. Je ne vois pas pourquoi la fonctionnarisation ne le respecterait pas, bien au contraire. Supposons que vous soyez atteint d’une maladie de médecine générale, ou même d’une affection spéciale : vous avez tout avantage à consulter le médecin de votre quartier. Mais ceci peut ne pas être obligatoire, tous les médecins de votre quartier peuvent vous être antipathiques, mais par contre vous avez grande confiance dans un médecin qui habite quelques kilomètres plus loin. Rien ne devrait vous empêcher d’aller le consulter et, au contraire, cet afflux supplémentaire de clients devrait constituer pour ce praticien une bonne note qui hâterait son avancement. S’il s’agit, d’une maladie spéciale que vous désireriez faire traiter par un autre que celui de votre quartier, le médecin général doit avoir l’obligation de vous y adresser ; s’il ne le faisait pas, vous auriez droit d’y aller de vous-même, en portant plainte à l’autorité hiérarchique contre le médecin fautif.

Cette question en pose une autre très importante. La société actuelle ne sait que punir ; elle ne sait presque pas récompenser. Que sont les rubans et les quelques maigres pensions à côté des milliers d’années de prison que les tribunaux distribuent un peu à tort et à travers chaque année ? Je ne veux :pas empiéter dans un domaine qui n’est pas le mien, mais la nouvelle organisation, en collaboration avec les avocats-fonctionnaires devra créer des règlements de récompense pour tous les efforts, pour toutes les découvertes, pour tous les mérites et aussi des sanctions pour les médecins médiocres, ou trop ambitieux. Mais surtout la plus grande bienveillance et indulgence doit présider les réunions punitives.

Ceci dit, continuons à envisager l’institution idéale de la médecine à Paris.

L’expérience ayant montré que la préservation de la maladie a infiniment plus de valeur que son traitement, il faut commencer par créer les instituts de santé et, comme toujours, prenant Paris comme type, ville que, pour faciliter le plan, nous devons considérer comme ayant exactement trois millions d’habitants.

La médecine bien comprise doit commencer par l’individu sain. Cette observation ne peut se faire que par des instituts très importants et très nombreux qui, dans la société future, prendront une importance de tout premier ordre. La médecine préventive, le dépistage des tendances morbides, systématiquement employés abaisseront considérablement le taux de la morbidité et de la mortalité et amèneront également une grande économie aux dépenses publiques.

Le premier rôle des instituts de santé doit être la création du livret de santé, livret individuel qui doit être établi à la naissance de chaque personne. Ce livret, chacun devra le conserver toute sa vie, il se remplira automatiquement de tous les épisodes pathologiques qui surviendront dans le cours de l’existence et où seront enregistrés toutes les visites médicales préventives et tous les traitements indiqués. Ce livret sera établi en double, un gardé par la personne intéressée et un dans les archives des instituts, toujours tenu à jour. Les instituts, suivant le déplacement des personnes, ne pourront envoyer que des copies.

Le second rôle des instituts de santé sera d’établir le certificat prénuptial sans lequel aucun mariage ne pourra être autorisé. Naturellement, la plus grande bienveillance et le plus grand secret présideront à toutes ces opérations qui, faites dans l’intérêt général, dans l’intérêt des intéressés et dans l’intérêt de leurs enfants ne pourront être considérées partout que comme un très grand bienfait.

Enfin le troisième rôle des instituts de santé sera celui de la visite de santé annuelle, obligatoire. Tous les ans, tout habitant de Paris depuis sa naissance devra être présenté ou se présenter, sauf le cas de maladie bien entendu, à la visite médicale préventive de santé. Pendant la maladie, le livret individuel continue à être rempli par le médecin traitant, la copie étant envoyée aux archives de l’institut.

(à suivre.)

Dr H. Jaworski.

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Sottisier

1er novembre 1935

« Dans un pays aussi riche que la France, l’argent cher est un contresens. L’abondance des capitaux est telle que toute entreprise saine devrait pouvoir trouver à peu de frais le crédit dont elle a besoin. »

M. Tannery.

Oui, sans doute, pour produire plus, n’est-ce pas ?

*

« L’Etat veut consolider son équilibre. L’intérêt des commerçants est de comprendre essayons d’arriver le plus vite possible à la fin de la crise, cette crise dont nous ne sortirons pas par des solutions de miracle, mais par des solutions de liberté. Je n’en connais pas de meilleures.  »

M. Herriot.

Contingentements, décrets-lois seraient donc des solutions de liberté ! Enfin, enfin.., retenons l’aveu final. Informez-vous, Monsieur Herriot.

*

« A l’heure actuelle, le monde connaît incontestablement ce que les économistes du commencement du XIXe siècle appelaient l’engorgement général : le « general glut » qu’ils redoutaient par dessus tout et où ils voyaient la manifestation du nouveau sorcier qu’était le machinisme naissant. A cent ans de distance, c’est une crainte analogue qui s’empare de l’humanité et qui lui fait envisager avec effroi un monde où la machine sera tout et où l’individu, réduit à l’oisiveté par le triomphe de la mécanique, ne gagnera plus rien et sera incapable d’acheter les produits que déverseront les usines. »

Conseil National Economique.
(Journal officiel, 26 avril 1932.)

Ne te frappe pas, ô Conseil National Economique, la phrase magique a été trouvée qui rendra bienfaisantes les « manifestations » des sorciers et de leurs apprentis !

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Page de DYNAMO

Notre documentation

par E. C.
1er novembre 1935

La commission de documentation de Dynamo travaille, en accord avec celles du Droit au Travail et des J.E.U.N.E.S., pour réunir le plus possible de documents concernant la situation économique actuelle.

C’est un travail important, puisqu’il complète et renouvelle les arguments de nos conférenciers, des rédacteurs de la Grande Relève et de tous nos propagandistes.

Pour le mener à bien, nous avons besoin du concours de tous. Malgré le zèle des membres de la Commission, il leur est impossible de tout lire.

C’est donc à tous nos amis que nous demandons de se munir d’un crayon bleu ou de ciseaux, quand ils lisent journaux et, revues et d’adresser à’la Ligue, avec la mention « Documentation », les coupures qu’ils jugent intéresantes, avec la date et l’indication d’origine.

En dehors des dossiers purement techniques se rapportant à toutes les branches de la production et des services, nous recueillons tout spécialement ce, qui concerne :

Les progrès techniques ; le chômage ; les destructions de richesses ; les ententes, cartels, comptoirs, etc. ; les questions monétaires ; les plans, etc...

Ces dossiers peuvent être consultés par tous au siège de la Ligue ; en outre, les membres du Groupe Dynamo se réunissent les vendredis, à 9 heures. Ces réunions sont largement ouvertes à tous. Nous demandons aussi qu’on nous envoie tous les annuaires techniques.

Une liste des organismes spécialisés dans l’étude des faits économiques est affichée dans la salle de « Dynamo ».

Enfin, nous avons créé une bibliothèque circulante dont le catalogue se trouve au Secrétariat. Nous invitons tous les camarades ayant des livres traitant des questions qui nous intéressent à nous les confier. Ils faciliteront ainsi le travail commun.

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NOTRE TRAVAIL

Le Groupe Dynamo va publier sous peu le résultat de ses premiers travaux. Le volume qui sera, intitulé :

Pauvre Français...
Introduction à un recensement des richesses de la France

a été écrit en se basant sur les rapports techniques établis par une douzaine de commissions spécialisées : Forces Motrices, Mines et Combustibles, Agriculture, Bâtiment, Textiles, etc., dont les travaux complétés paraîtront ultérieurement en brochures.

Nous donnons, ci-dessous, quelques extraits du remarquable rapport fourni à la Commission d’urbanisme de Dynamo, par un de nos camarades.

Bâtiment et habitation

1er juillet 1935.
1er novembre 1935

Statistique. - Le nombre des personnes employées dans l’industrie du bâtiment pour toute la France était :

en 1906 950.597 personnes
en 1921 995.986 personnes
en 1926 1.085.825 personnes

Pour Paris et le département de la Seine seulement, les nombres étaient les suivants :

Paris Banlieue Total
en 1911 96.879 54.425 151.304
en 1921 93.248 47.151 140.399
en 1926 105.446 62.779 168.225

Les entreprises de maçonnerie résidant dans Paris et le département de la Seine sont au nombre de 660.

Elles occupent environ 72.600 personnes réparties très inégalement. 430 entreprises emploient de 5 à 100 personnes, à peu près le tiers de l’effectif et les 230 autres entreprises emploient les deux autres tiers de l’effectif. De cet éparpillement des efforts il résulte un gaspillage de main-d’œuvre qui devrait être évité. Une organisation différente groupant le personnel en un petit nombre d’entreprises importantes permettrait de produire beaucoup plus en moins de temps avec moins d’efforts.

Nombre de logements pour Paris :

Habitants lmmeubles Logements
en 1911 2.888.112 80.639 996.597
en 1926 2.871.429 86.048 992.462

Le nombre des logements insalubres est considérable.

C’est une situation déplorable à laquelle on peut remédier facilement ; la quantité dé personnel et l’outillage actuels le permettent ; la santé générale et la durée moyenne de l’existence en dépendent directement.

42 % des familles parisiennes sont logées dans des conditions d’hygiène insuffisantes. 186.000 personnes occupent des immeubles déclarés officiellement insalubres. La mortalité par tuberculose y atteint 25 pour mille. Dans les hôtels meublés cette mortalité monte à 40 pour mille.

310.000 personnes occupent des logements composés d’une seule pièce, presque toujours dépourvue d’eau courante et servant tout à la fois de cuisine, de toilette, de salle à manger et de chambre à coucher pour plusieurs personnes, parents, et enfants. Depuis quelques années on a déterminé la limite de 17 îlots d’immeubles qu’on a déclaré insalubres. Leur démolition est restée à l’état de projet.

Le Conseil municipal a décidé d’emprunter 300 millions en vue de l’aménagement de ces îlots insalubres. Non seulement cette somme est absolument, insuffisante ; mais à cause des, difficultés financières présentes, l’emprunt n’a pas été réalisé et les travaux, dit-on ne pourront pas commencer avant 2 ans 1/2 ou 3 ans.

Pendant ce temps, les habitants de ces îlots continuent à s’étioler et.à mourir. La banlieue n’est pas plus favorisée que Paris.

A Aubervilliers 58 % des familles sont logées dans des conditions insuffisantes ; à Saint-Ouen 58. % ; à Issy-les-Moulineaux 51 % et ainsi de suite pour les autres localités. En résumé on peut évaluer à 1.500.000 le nombre des habitants de Paris, et du département de la Seine qui sont mal logés avec la certitude d’être au-dessous de la vérité.

C’est tout à la fois la honte de la ville dite « Ville Lumière » et la honte de l’époque de l’abondance qui a la possibilité de donner à chacun l’habitation saine indispensable, et qui ne le fait pas.

De la part de ceux qui détiennent toutes les richesses et font tout pour entraver le progrès, c’est une maladresse insigne puisque les malheureux entassés dans les taudis sont pour eux une source de contagion des maladies transmissibles, entretenues et développées dans ces infectes habitations.

D’autre part les loyers sont beaucoup trop élevés. Un propriétaire qui construit au moyen d’un emprunt ordinaire est obligé de fixer les loyers de ses immeubles aux environs de 15 % du capital engagé, qui comprend des frais considérables et dont l’an,nuité d’amortissement est beaucoup trop élevée.

Les loyers des logements ayant tous les mêmes dépendances : cuisine, entrée, W.C., débarras, dans les immeubles neufs, sont fixés aux environs des prix suivants :

Pour une pièce habitable et dépendances : 2.800 francs par an. Pour 2 pièces habitables et dépendances : 4.000 francs par an. Pour 3 pièces habitables et dépendances 5.200 francs par an.

La Ville de Paris au moyen des emprunts qu’elle a prévus au taux de 5,75 % dont l’amortissement en 50 ans est de 6,12 % par an, pourra louer ces mêmes locaux : une pièce : 1.810 francs ; deux ; pièces : 2.480 francs ; trois pièces : 3.340 francs.

(À suivre.)

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La Vie des Sections

par R. A.
1er novembre 1935

PARIS

3e, 10e ET 11e SECTIONS. - Sont informées que le 8 novembre prochain, à 20 h. 45, notre président parlera chez les «  Chrétiens révolutionnaires », 10, rue Dupetit-Thouars, 3e arrondissement. Entrée gratuite sur présentation de la carte Ligue 1935.

5e, 6e, 7e ET 14e SECTIONS. - Sont informées par notre dévouée camarade Henriette Wolff, que le groupe « Comprendre » organise, le 7 novembre prochain, à 20 h. 45, à la. salle de Géographie, 184, boulevard Saint-Germain, une conférence où Jacques Duboin et le docteur Jaworski parleront de la « Fin d’un monde ». Participation aux frais : 4 fr. pour les ligueurs, 2 fr. sur présentation de la carte Ligue 1935.

8e, 9e ET 17e SECTIONS. - Ces trois sections ont organisé une réunion sur invitations le 23 octobre, dans la salle des conférences du 8e arrondissement, sous la présidence de notre ami Me Marcel Bloch. Maillot, du groupe Dynamo, a fait un brillant début d’orateur devant une salle archicomble, où l’on remarquait de nombreuses personnalités, entre autres MM. Pierre May, Francis Delaisi, Carrance, Lyon, Pollitzer, Navachine, Pierre Paraf, etc.

Après l’exposé purement documentaire et technique, notre président prend la parole avec sa maîtrise habituelle et répond ensuite aux quelques questions posées par des auditeurs. Puis des interventions très remarquées de nos amis F. Delaisi, Souchon et Bolt terminent cette réunion qui fut un succès tant par la qualité de l’auditoire que par les détails d’organisation conçus et surveillés par Protter.

14e SECTION. - Une conférence très intéressante a été donnée le 29 octobre sur la « Monnaie de Demain » par notre ami A. Darcy qui connaît admirablement son sujet et sait répondre en toute simplicité aux questions posées.

Une réunion des membres de la 14e section et des sympathisants se tiendra le mercredi 13 novembre prochain, à 21 heures, à la nouvelle permanence, 49, avenue d’Orléans, Café « Le Commerce ».

15e SECTION. - Une bonne réunion de propagande a eu lieu le 11 octobre, à l’« Olympic », 206, rue de la Convention, présidée par notre ami Verdier, qui a résumé très objectivement les thèses de notre ligue en laissant à Frottier le soin de démontrer que nous sommes déjà dans l’abondance. Cette démonstration fut si claire, si concrète, que des adhésions et des abonnements furent recueillis et des livres vendus dans l’assistance, preuves matérielles et immédiates du succès remporté.

La prochaine réunion de la section aura lieu vendredi 8 novembre, à la permanence, 85, rue Mademoiselle.

16e SECTION. - L’augmentation de l’effectif inscrit nous permet de convoquer les ligueurs de cet arrondissement le lundi 4 novembre, au siège, 14, rue Favart, à 21 heures, pour l’élection d’un bureau de section et l’organisation d’une conférence à donner courant novembre.

17e SECTION. - La 17e Section du « Droit au Travail » organise pour le mercredi 6 novembre, à 21 heures, Café Richard, 55, avenue de Clichy (métro : « La Fourche ») une causerie sur : Le progrès et le profit. Elle vous invite cordialement à y assister. Entrée absolument gratuite. La parole sera donnée aux personnes qui la demanderont.

Adhérez au « Droit au Travail ».

20e SECTION. - A la suite de la réunion de propagande organisée le 16 octobre à la mairie du 20e et où la salle fut trop petite pour recevoir tout le monde, de nombreuses adhesions ont été recueillies après la conférence faite par notre camarade Raymond Martin. Le succès fut complet, récompensant Bucas de toute la peine qu’il s’est donnée pour l’organisation.

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SEINE ET SEINE-ET-OISE

Notre effort actuel se porte sur l’organisation de la banlieue immédiate de Paris. Prouvez-nous votre bonne volonté pour aboutir rapidement.

Des ligueurs dévoués organisent en ce moment : Bois-Colombes, Bondy, Clichy, Courbevoie, Gagny, Levallois, Pavillons-sous-Bois, Puteaux, Saint-Maur-des-Fossés, Colombes.

Le courrier concernant ces villes sera transmis aux intéressés.

ARGENTEUIL. - La réunion organisée par nos amis Marceau et Daneuré a réuni une assistance compréhensive. La conférence faite par Etlin et par Rolf a permis de réunir les adhésions nécessaires pour envisager la constitution d’une section, dont le bureau sera indiqué au prochain Bulletin.

COLOMBES. - Réunion magistralement organisée par notre ami Larcher. Une assistance nombreuse a écouté attentivement la conférence de Raymond Martin et une controverse économique a suivi dans une atmosphère de sympathie qui fait présager un bon départ pour la section en formation.

PROVINCE

ALGER. - La prochaine conférence de la section aura lieu le 8 novembre, à 18 h. 30, à la salle des Beaux-Arts, sur le sujet suivant : L’expérience Roosevelt.

La permanence fonctionne désormais au 7 de la rue Edouard-Cat ; elle est ouverte tous les jours de 18 h. 30 à 20 heures.

AMIENS. - Sous les auspices de notre ami Obeler, président de la section d’Amiens des «  Droits de l’Homme » et délégué du « Droit au Travail », une conference a été donnée à l’Hôtel de Ville d’Amiens le 15 octobre dernier.

La présidence de la réunion était assurée par M. Tonnelier, député d’Amiens et président départemental de la Ligue des Droits de l’Homme, assisté de MM. Lallemant, Lebel et Delable, députés ; Obeler, délégué du Droit au Travail ; Bernard André, Escalas et Delaplace.

Jacques Duboin fut écouté avec la plus grande attention par un auditoire nombreux et sympathique et il n’est pas douteux que notre ami Obeler, 13, rue Camille-Saint-Saëns, à Amiens, ne reçoive de tous les sympathisants d’Amiens des adhésions qui permettront la très prochaine constitution d’une section dans cette ville.

AJACCIO. - Nous lisons dans I’Echo de la Corse du 24 octobre 1935 une « mise au point » signée de notre camarade Mariani au sujet de certaines critiques faites à la suite des conférences que notre président a données à Bastia et à Ajaccio avec le succès que l’on connaît.

Mariani réfute avec succès les critiques faites par Me Charles Cancellieri et seul le manque de place nous empêche de reproduire son excellent article, ce que nous ferons dans un prochain numéro.

AUXERRE. - La réunion du 29 octobre au Casino auxerrois, agrémentée d’une partie artistique fort réussie, a obtenu un vif succès. L’exposé de notre président, écouté avec une attention soutenue, a ouvert les yeux à tous les auditeurs sur les vraies causes des difficultés économiques dans lesquelles les hommes se débattent. Jacques Duboin a démontré les possibilités immenses du mieux-étre qu’apporte le progrès technique et scientifique. La «  Fin d’un monde », sujet de la conférence, a permis aux auditeurs de se rendre compte que ce qu’on appelle « surproduction », « crise », les « excès du machinisme » ne sont en réalité que les dernières convulsions d’un régime qui disparaît, pour laisser place à un ordre nouveau qui peut et doit rendre aux hommes la certitude d’une vie supérieure.

Nous invitons toutes les personnes qui désirent adhérer à la Ligue ou obtenir de plus amples détails sur les thèses de Jacques Duboin, d’adresser à notre camarade Hure René, à la Tour d’Orbandelle, à Auxerre (Yonne), toutes communications, demande de livres ou d’abonnement à notre Bulletin.

MONTARGIS (Loiret). - La jeune section de Montargis vient de connaître un joli succès.

Un millier de personnes sont venues, le 16 octobre, à la salle des fêtes de Montargis, pour entendre Jacques Duboin et Jean Nocher.

Nous reconnaissons dans la salle : Eugène Frot, député de Montargis ; le Dr Cabanis, député de Pithiviers ; M. Giguet, maire de Montargis, et ses adjoints.

La réunion est présidée par le docteur Evrard, président de la section, et à ses côtés, Meunier, vice-président, et Marx, président de la Ligue des Droits de l’Homme.

Jean Nocher prend le premier la parole.

Toute la salle l’écoute dans un silence absolu.

Un instant médusés par ce langage auquel ils ne sont pas habitués, les auditeurs s’aperçoivent tout de suite qu’ils ont devant eux un orateur de grand talent et notre ami développe son sujet dans une atmosphère de sympathie.

Son « plan de construction » et sa « méthode d’action » remportent un succès considérable et l’auditoire, pourtant si divers dans sa composition, applaudit avec un ensemble remarquable.

Jean Nocher termine dans une véritable ovation et laisse la tribune à Jacques Duboin.

Des applaudissements accueillent notre président.

Et c’est l’exposé clair, précis, que, ici, nous connaissons tous, mais dans lequel nous trouvons toujours du nouveau et que nous écoutons toujours avec la même passion.

Les yeux sont fixés sur l’orateur, chaque mot porte, s’insinue, pénètre les cerveaux.

On a l’impression que tout ce public est étonné d’entendre enfin des idées nouvelles, compréhensibles, exprimées avec netteté et simplicité.

Lorsque Duboin parle de la société future, il dit : « Elle sera si belle, si belle, que je n’ose vous la décrire, car vous ne me croiriez pas. »

Il termine dans une véritable manifestation d’enthousiasme.

Notre camarade Dumont apporte ensuite quelques précisions fort intéressantes sur les questions agricoles.

Aucun contradicteur ne se présentant, le Dr Evrard remercie les orateurs. En termes convaincants, il exalte leur oeuvre généreuse et invite les assistants à s’y rallier.

Puis il lève la séance.

L’enthousiasme soulevé par le succès de cette conférence est immense.

De nombreuses adhésions sont enregistrées, tant à la Ligue qu’aux Jeunes, cependant que les orateurs dédicacent leurs ouvrages.

Le stock de livres de la section est vite épuisé et plusieurs centaines de notre journal, La Grande Relève, sont écoulées en quelques minutes.

La section de Montargis vient d’acccomplir un travail de propagande appréciable et qui ne manquera pas d’avoir des répercussions heureuses dans tout le département du Loiret.

ROMANS (Drôme). - Nos amis nous prient de rectifier comme suit la composition du bureau : Président Vernin P. ; secrétaire : Chochillon H. ; trésorier : Bourrand G.

Nos excuses pour l’erreur commise.

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