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   Mensuel de réflexion socio-économique vers l’Économie Distributive
 
 
 
 
 
AED La Grande Relève Articles > N° 1087 - mai 2008

 

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N° 1087 - mai 2008

Au fil des jours   (Afficher article seul)

Dans sa chronique, Jean-Pierre mon montre que l’optimisme affiché par le gouvernement, qu’il s’agisse de diminution du chômage ou de croissance des affaires, est un leurre, et que le nouveau rapporteur spécial des Nations Unies sur le droit à l’alimentation est très pessimiste.

La majorité silencieuse …   (Afficher article seul)

…Marie-Louise Duboin a le sentiment de l’avoir rencontrée dans les diverses associations qui l’ont invitée à venir leur parler du contenu de son livre.

Pour un vrai projet politique   (Afficher article seul)

Guy Evrard estime qu’un vrai projet politique doit être fondé aujourd’hui sur la solidarité des peuples et sur la recherche volontariste d’équilibres durables dans notre biosphère, abandonnant ainsi résolument la logique économique libérale.

Le droit européen contre l’Europe sociale   (Afficher article seul)

Trois arrêts que vient de prendre la Cour Européenne de Justice confirment, hélas, nos appréhensions quant à la nature anti-sociale du Droit du travail dans L’UE.

La faillite du modèle américain est reconnue...   (Afficher article seul)

… par un économiste du quotidien Le Monde et par le chef du service économique du New York Times …

Pas de panique !   (Afficher article seul)

Nouvelles de la relève de la Grande Relève.

De quelle époque datent les réflexions suivantes ?   (Afficher article seul)

Devinette...

Bientôt l’échéance   (Afficher article seul)

Gérard-Henri Brissé constate que de plus en plus de Français s’aperçoivent qu’ils se sont lourdement trompés en se laissant séduire par les promesses du candidat Sarkozy, et que leur pouvoir d’achat est bien loin de suivre la hausse des prix.

Libérons-nous de cette monnaie... !   (Afficher article seul)

Les Nantais appellent à l’élaboration d’une nouvelle Déclaration Universelle des Droits de l’Homme.

Pour un appel du 10 Mai   (Afficher article seul)

Lette ouverte au Ministre de l’Éducation nationale   (Afficher article seul)

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Au fil des jours

par J.-P. MON
31 mai 2008

La “baisse” du chômage

Parmi les “succès” de sa politique économique, le gouvernement met en exergue la baisse du chômage. Mais la réalité est tout autre [1] : « D’après la mesure la plus utilisée, on comptait en janvier 2008, selon le ministère de l’emploi, 1,9 million de chômeurs. Mais il s’agit de la définition la plus restrictive : les personnes qui n’ont pas travaillé plus de 78 heures le mois précédent l’enquête et qui ne recherchent ni un emploi à temps partiel, ni un contrat à durée déterminée. Le nombre total de demandeurs d’emploi est en réalité de 3,1 millions et encore, sans comptabiliser les chômeurs des DOM (environ 200.000) et les personnes dispensées de recherche d’emploi car âgées.

Ce chiffre de 3,1 millions de chômeurs comprend tout d’abord les demandeurs d’emploi qui n’ont pas travaillé plus de 78 heures, mais qui cherchent soit un temps partiel, soit un CDD, environ 560.000 personnes. Bizarrement, les temps partiels et les CDD sont bien considérés comme des emplois par ailleurs, notamment quand l’INSEE mesure la population active ou le taux de chômage.

Il comprend aussi tous ceux qui ont travaillé plus de 78 heures le mois précédent l’enquête, quel que soit l’emploi qu’ils recherchent, soit plus de 600.000 personnes. S’agit-il de « vrais » chômeurs, puisqu’ils ont partiellement travaillé ? Dans tous les cas, il ne s’agit pas forcément de personnes qui travaillent toute l’année plus de 78 heures par mois, mais qui peuvent avoir travaillé un mois donné : on ne les retrouve pas nécessairement le mois suivant.

Les chiffres du chômage les plus souvent commentés ne portent que sur une partie des demandeurs d’emplois. Qui s’en soucie vraiment au fond ? Cela permet certes d’afficher moins de deux millions de chômeurs. En pratique, pour la très grande majorité, ce ne sont pas les chiffres qui importent mais la situation réelle face à l’emploi... »

Et ça ne va pas s’arranger…

L’INSEE vient de présenter deux enquêtes pessimistes sur la croissance française [2]. L’une fait état du recul en mars de 1,7 % des dépenses de consommation des ménages en produits manufacturés, l’autre révèle la détérioration de la conjoncture industrielle.

Qui plus est, l’indicateur du climat des affaires a perdu 2 points en avril.

Un gauchiste à l’ONU ?

Remplaçant Jean Ziegler comme rapporteur spécial des Nations Unies sur le droit à l’alimentation, M. de Schutter, juge « inexcusable » la carence dont a fait preuve la communauté internationale face aux “émeutes de la faim” qui se sont produites dans un certain nombre de pays africains, asiatiques ou même américains [3]. Il se propose de demander une session spéciale du Conseil des Droits de l’homme afin de « mettre les droits économiques et sociaux à égalité avec les droits civils et politiques ». Il rappelle que depuis des années de nombreuses personnalités « criaient dans le désert pour qu’on soutienne l’agriculture dans les pays en développement ». Mais ce n’était pas, loin s’en faut, la politique prônée et mise en œuvre par les très libérales institutions financières internationales que sont la Banque mondiale et le Fonds Monétaire International. Leurs plans d’ajustement structurel ont poussé les pays les plus endettés, notamment en Afrique subsaharienne, à développer des cultures d’exportation et à importer la nourriture dont ils avaient besoin, pour le plus grand profit des agricultures des pays occidentaux. M. de Schutter pense que « le danger serait de mettre des pansements en distribuant de l’aide alimentaire, sans travailler aux causes profondes derrière les réactions de panique des États ».

Il dénonce l’irresponsabilité des États-Unis et de l’Union Européenne en matière de production de biocarburants : « La production de colza, d’huile de palme, qui détruit les forêts en Indonésie, l’utilisation d’un quart de la récolte de maïs aux États-Unis, c’est un scandale qui sert uniquement les intérêts d’un petit lobby, avec l’argent du contribuable ». Il appelle au gel de tout investissement dans ce secteur.

Quant aux carburants de la “deuxième génération”, produits à partir de déchets agricoles, « ils ne sont pas une panacée dans la mesure où ils consomment encore plus d’eau que ceux de la première génération. Étudions-les, mais ne nous voilons pas la face : il faut consommer moins d’énergie, utiliser moins d’automobiles et ne pas se faire d’illusion sur la capacité des nouvelles technologies à nous permettre de poursuivre notre mode de vie occidental ». Quand on lui demande si le marché alimentaire va s’autoréguler, M. de Schutter répond : « La “main invisible” n’est pas la solution, c’est le problème » et il ajoute pour enfoncer le clou « un petit nombre d’entreprises, Monsanto, Dow Chemicals, Mosaic, … détiennent les brevets sur de semences, des pesticides, des engrais qu’elles peuvent vendre à des prix élevés pour les petits producteurs. Il faut réfléchir à une modification des règles de la propriété intellectuelle de ces entreprises dont les profits explosent ».

Il pense enfin qu’il faut supprimer graduellement les subventions agricoles [4], encourager les producteurs locaux des pays en développement à produire, acheter leurs produits sur les marchés locaux et les donner aux plus pauvres : « Au lieu de cargos de blé qui traversent l’Atlantique, il faut une aide financière ».

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[1] L’Observateur des inégalités, n° 53, mai 2008.

[2] Le Monde, 25/04/2008.

[3] Le Monde, 03/05/2008.

[4] L’OCDE paye chaque année à ses agriculteurs 350 milliards de dollars et ne verse qu’un milliard de dollars d’aide à l’agriculture des pays en développement.

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Éditorial

La majorité silencieuse …

par M.-L. DUBOIN
31 mai 2008

Commémorant mai 68, on a beaucoup entendu, ces temps-ci, les grands médias utiliser le terme de “majorité silencieuse” pour rappeler comment la réaction est venue à bout d’un vaste mouvement mondial de révolte, d’ailleurs bien trop spontané pour pouvoir durer. Quarante ans après, il semble que la droite soit partout bien installée : les conservateurs ont repris le pouvoir à Londres et sont en passe de le prendre dans l’ensemble du Royaume-Uni, en Italie, c’est même l’extême droite qui vient de le reprendre, et le gouvernement que la France a élu il y a un an continue, imperturbablement, à copier la politique de l’Administration conservatrice des États-Unis, en démolissant systématiquement tous les acquis sociaux obtenus dans l’enthousiasme de la Libération, quand la victoire contre le nazisme avait fait espérer la paix et le progrès social dans le monde “libre”.

Serait-ce “la fin de l’histoire” ? À écouter les informations, la rivalité permanente de tous contre tous pour “s’enrichir” serait définitivement et universellement installée. Et si vous osez avancer qu’un monde basé sur la solidarité et la coopération serait bien plus vivable, vous craignez de passer pour ringards…

Et pourtant...

Et pourtant la nouvelle “majorité silencieuse” est en préparation, et elle est perceptible. Elle est encore silencieuse surtout parce que les grands médias ne parlent pas d’elle, et elle ne sera vraiment assurée de sa majorité que lorsqu’elle aura un projet de société, ce que la “gauche classique” ne proposera pas.

J’ai senti qu’elle est en train de naître en rencontrant beaucoup de gens qui cherchent autre chose que ces réformes entreprises sous prétexte de modernisation… ce dont ils ne sont pas convaincus, ni satisfaits.

… je crois l’avoir rencontrée

En effet, j’ai eu la chance d’être invitée à venir parler de mon dernier livre par diverses associations, dans plusieurs coins de France, ce qui m’a donné l’occasion de découvrir qu’il existe tout un monde de citoyens ordinaires, actifs et curieux, qui, par leurs propres moyens, et ils sont modestes, s’organisent pour multiplier les occasions de se rencontrer, de débattre ensemble, d’échanger leurs réflexions, de s’informer indépendamment des partis et des médias, qui, réciproquement, ne leur accordent pas la moindre importance. Quand l’un d’eux lit un bouquin qui lui paraît intéressant, ils invitent son auteur à venir leur en parler directement et à répondre à leurs questions. Ainsi, à Clermont-Ferrand, un ancien libraire, qui a dû fermer sa librairie pour des raisons économiques, a fondé une association qui compte plusieurs centaines de personnes… pour lesquelles il organise au moins une conférence par semaine. J’ai sous les yeux les titres des interventions qui précédaient la mienne du 10 avril : le 5 mars, à Vichy, « La part obscure de nous-mêmes » par E.Roudinesco ; le 6 mars à Clermont, « Les nouvelles solitudes », par la psychiatre M-F Hirigoyen ; le 13 mars, « Néo-libéralisme version française » par l’historien et sociologue F. Denord ; le 20 mars, « Imaginaires de l’eau. Imaginaires du monde » par le physicien L.Bougerra ; le 27 mars, « La globalisation de la surveillance. Genèse de l’ordre sécuritaire » par le Professeur A.Mattelart de l’Université Paris VIII ; le 3 avril, « Travailler peut nuire gravement à la santé », par A. Thébaud-Mony, Directrice de Recherches à l’INSERM, spécialiste des cancers professionnels. L’adhésion annuelle à cette association (10 euros) permet, outre de ne payer qu’un euro l’entrée aux conférences, de recevoir 6 numéros par an d’un petit journal d’information.

La façon dont ces réunions sont organisées est remarquable, qu’on en juge : l’animateur de l’association, A.Bellerose, ayant tissé des liens amicaux avec le proviseur du lycée, avec des journalistes de la presse écrite et de la télévision locale, j’ai été accueillie à la gare par le proviseur du lycée, qui m’a amenée déjeuner avec un pofesseur d’économie et deux élèves, puis faire un cours d’environ deux heures à une classe. Après quoi A. Bellerose a pris le relais, il m’a conduite au siège du quotidien La Montagne pour une interview d’une heure, puis dans les locaux de France 3 pour une autre interview d’une heure, en direct, et, après dîner, pour faire un exposé dans une grande et belle salle, devant environ 80 personnes, très intéressées et qui ont posé ensuite de nombreuses et pertinentes questions.

Certes, l’animateur de cette association est particulièrement compétent et dynamique. Mais j’ai été reçue de même par d’autres associations, dans de plus petites villes et j’y ai trouvé la même curiosité, le même intérêt pour toutes sortes de sujets, le même désir de s’informer, de la part de citoyens simplement soucieux de comprendre un sujet d’actualité ou un autre, d’en discuter librement, mais pas de façon aussi passive que devant leur poste de télévision. Partout, en parlant avec eux, j’ai ressenti le même besoin d’entendre autre chose que les discours officiels, le même désir de ne pas croire tout ce qui leur est présenté par les grands médias, sans doute plus brillamment que ce que des invités comme moi peuvent faire. Et surtout, on sentait, latente, la volonté profonde et solide de chercher autre chose que ce que la politique actuelle leur présente comme une obligation (travailler plus), une fatalité (retarder l’âge de la retraite), une loi universelle (l’État doit gérer son budget comme un père de famille) ou la nécessité de se moderniser parce que les autres pays le font.

C’est pour cela que j’ai eu l’impression que c’est la nouvelle majorité silencieuse que je rencontrais alors que les élus ne l’entendent pas. Mais réelle et sérieuse, elle cherche autre chose que ce qu’ils lui offrent.

Et je pense qu’elle a la bonne méthode pour trouver.

Une méthode à copier, sans modération.

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Pour un vrai projet politique

par G. ÉVRARD
31 mai 2008

L’impasse actuelle

Face à une politique clairement affichée à droite, la tentation d’une orientation du parti socialiste vers le centre gauche pose la question essentielle de savoir où passe maintenant réellement la frontière entre la droite et la gauche dans ce pays. La ligne de partage traditionnelle s’établissait sur l’acceptation ou le refus d’un capitalisme sans frein, ce qui permettait, certes, toutes les nuances, mais a finalement empêché l’émergence d’une réelle politique de gauche.

Cependant, la gauche qui rejette clairement le capitalisme libéral comme fondement de notre système économique et social est nettement minoritaire : 10 % des voix, peut-être jusqu’à 20 % si on inclut une fraction des Verts et une fraction du PS accessibles à cette distinction essentielle.

Continuer d’appréhender la situation politique strictement sur cette base, issue des mouvements populaires des 19 ème et 20 ème siècles, devient donc insuffisant et sans espoir. Surtout lorsque les opposants déclarés à l’ultralibéralisme ne constituent pas un front uni, comme l’a montré l’épisode calamiteux de la recherche d’un candidat représentatif du collectif national antilibéral lors de l’élection présidentielle de 2007.

Ajoutons que l’idée même de socialisme, en tant qu’appropriation collective des moyens de production, manque singulièrement de lisibilité dans une économie mondialisée. Quant à celle de communisme, elle demeure probablement un sujet d’analyse historique et un thème de réflexion philosophique ambitieux, mais n’est sûrement plus une utopie actuelle. Quelle signification pourrait-elle avoir pour les générations qui ont assisté seulement à la fin de l’histoire de l’URSS et des démocraties populaires de l’Europe de l’est, et qui observent aujourd’hui l’évolution de la Chine, lancée à toute vapeur dans l’économie de marché ?

Il faut donc réfléchir à un nouveau projet politique, inventer une nouvelle utopie, en ne laissant pas enfler l’idée qu’être moderne c’est se rallier peu ou prou au modèle libéral le plus ouvert possible.

Un projet politique

Réfléchir à un nouveau projet politique, c’est tenter de définir ce que seraient des conditions de vie matérielles et intellectuelles améliorées en France, mais aussi pour tous les peuples de la planète, en essayant de recenser, d’analyser et de hiérarchiser les principales contraintes qui pèsent sur nos sociétés. Ce travail devrait être l’œuvre constante de nos représentants, avec l’aide d’historiens, de scientifiques de toutes disciplines, de sociologues, de philosophes, en interaction permanente avec les populations et leurs organisations, c’est-à-dire dans le cadre d’un vrai débat politique démocratique. Mais c’est déjà une grande utopie et il y a peu de circonstances de notre histoire et de l’histoire du monde qui aient permis de s’en approcher.

Parce que la réalité de nos sociétés a été beaucoup plus souvent une compétition, assimilée à un prolongement de la lutte pour la vie, où le plus fort gagne, quitte à ignorer, asservir ou exterminer les autres. Pourtant, la solidarité existe aussi et s’inscrit de la même façon dans cette lutte pour la vie ; sinon, quel sens donner à la lutte des classes et aux différents mouvements populaires qui ont jalonné notre histoire ? Il s’agit alors d’une valeur opposée à l’égoïsme de la logique capitaliste.

Les objectifs

Un premier objectif serait donc de valoriser toute action privilégiant une démarche de solidarité à celle de compétition, y compris et peut-être surtout dans le contexte de la mondialisation, les échanges entre les peuples constituant un facteur de progrès universellement admis. Tous les organismes de régulation auraient à s’imprégner de cette pédagogie, dont seraient garants par exemple un nouveau Sénat en France et l’ONU au plan international.

Un autre objectif vital serait de rechercher en toutes circonstances les conditions d’équilibres durables dans notre biosphère, en sachant discerner les actions qui ont un avantage social avéré et sont favorables au maintien de la dynamique de vie sur Terre, dans leurs implications à courte ou à longue distance, dans le temps et l’espace, afin d’éliminer progressivement toutes celles qui font courir un risque à notre planète et à ses occupants.

Un troisième objectif serait une vision renouvelée et ambitieuse des droits et des devoirs de l’Homme, à la lumière de sa responsabilité sur le devenir de la planète.

Toutes les compétences, toutes les imaginations, toutes les batailles politiques seraient alors mises au service de cette construction, qui implique bien sûr un processus majeur de transformation des rapports sociaux.

N’y a-t-il pas là de quoi restaurer une grande utopie, ancrée en même temps dans l’action politique et sociale quotidienne ?

Quels partenaires ?

La réponse est simple : tous ceux qui ont envie de tisser les mailles d’une société qui viserait les grands objectifs précédents de foisonnement démocratique, de solidarité à l’échelle de la planète et de développement guidé simultanément par l’efficacité sociale et la recherche permanente des équilibres garantissant la pérennité de la vie sur Terre.

Tous ceux-là auront compris que ces objectifs sont incompatibles avec le dogme du tout est marchandise, que l’accumulation du capital, accélérée par la financiarisation de l’économie, ne saurait être une fin en soi, ni un moteur de l’économie. Ils auront décidé que celle-ci doit être seulement un outil au service des grands objectifs, et admis que la compétition entre les individus et entre les peuples ne peut plus être le seul facteur de dynamisme chez l’Homme moderne du 21 ème siècle.

Toutes les individualités et toutes les organisations qui contribuent à la réflexion et à l’action sont concernées, en premier lieu les formations politiques structurées, qu’elles aient la volonté de prendre leur place dans l’exercice démocratique du pouvoir ou qu’elles souhaitent demeurer une force extérieure de vigilance.

Quelle stratégie ?

Conduire et populariser une réflexion de fond sur un tel projet est parfaitement compatible avec la défense quotidienne des acquis sociaux, la bataille pour l’emploi, les salaires, le logement, la santé, l’école, la recherche, les services publics, contre la précarité, les discriminations…

La campagne électorale de 2007 a démontré, par défaut, que c’est même une pièce essentielle de la stratégie. Le déficit de grands objectifs à gauche a été mis à profit par Nicolas Sarkozy, qui a pu afficher une politique clairement de droite, mais aussi avancer la création d’un grand ministère de l’environnement, ce qui aurait dû être une initiative majeure de gauche. Nous observons déjà les limites d’un tel projet dans une logique ultralibérale.

C’est au plan de l’économie que les efforts d’analyse et de pédagogie seront les plus nécessaires, tant il est gravé dans les esprits que l’économie est une science, avec sa logique propre, indépendante des choix politiques. Comme pour les questions liées au développement durable, il importera de montrer, pied à pied, que les options libérales ne peuvent conduire aux résultats annoncés.

Au-delà, la stratégie devra trouver son chemin, avec discernement, dans les projets annoncés de « refondation » à gauche, mais qui, un an après, tardent à émerger et laissent présager peu de nouveauté. Elle passera, comme toujours, par une mobilisation citoyenne en profondeur, si l’on sait apporter les éléments de compréhension.

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En 2005, nous avons clairement expliqué ici les raisons de notre opposition au projet de traité constitutionnel qui a été rejeté par référendum.

La majorité de droite élue l’an dernier, méprisant ce refus massif, a fait adopter l’essentiel de ce projet par une autre procédure, sous la forme du traité de Lisbonne.

On en découvre, peu à peu les effets. Par exemple voici, communiquée par Solidaires, une information qui montre, en rapportant sur trois arrêts que vient de prendre, coup sur coup, en quelques semaines, la Cour Européenne de Justice, comment celle-ci porte atteinte au Droit du travail (qui existait au niveau national) en lui substituant le nouveau droit européen, qui réduit considérablement les droits des salariés.

Elle confirme, hélas, que nous avions bien raison de prévoir que cette Europe, qui n’est pas celle des peuples, imposerait aux États-membres une politique anti-sociale :

Le droit européen contre l’Europe sociale

31 mai 2008

Après l’arrêt Viking concernant la Finlande et l’arrêt Vaxholm-Laval pour la Suède, c’est maintenant au tour de l’Allemagne d’être touchée avec l’arrêt Rüffert.

Les arrêts Viking et Laval-Vaxholm condamnaient l’action collective des travailleurs pour empêcher une délocalisation dans le premier cas, un dumping salarial dans le second.

L’arrêt Rüffert condamne le Land de Basse-Saxe pour avoir voulu appliquer à une entreprise polonaise une loi obligeant les entreprises de travaux publics à appliquer la convention collective du secteur dans le cas de passage de marchés publics. L’entreprise polonaise avait refusé de le faire en ne payant à ses ouvriers que 50 % du salaire minimum prévu par la convention collective.

Dans les trois cas, l’argumentation de la Cour est la même. Elle considère que l’égalité de traitement entre les salariés constitue une restriction de la “libre prestation de service” garantie par l’article 49 du traité instituant la Communauté européenne, article repris intégralement dans le traité de Lisbonne. Le dumping social est explicitement justifié : « imposer aux prestataires de services établis dans un autre État membre, où les taux de salaire minimal sont inférieurs, une charge économique supplémentaire qui est susceptible de prohiber, de gêner ou de rendre moins attrayante l’exécution de leurs prestations dans l’État membre d’accueil (…) est susceptible de constituer une restriction au sens de l’article 49 CE » (point 37, arrêt Rüppert).

La libre prestation de services l’emporte sur les droits des salariés et les normes sociales nationales.

La Cour peut, au nom de la liberté du commerce, limiter l’action syndicale et les droits des salariés.

C’est le détricotage des droits sociaux qui est ainsi programmé.

Dans cette situation, il est de la responsabilité du mouvement syndical en Europe, et, plus largement, celle des mouvements sociaux et citoyens, de construire les rapports de forces nécessaires pour bloquer les processus en cours et imposer une législation européenne qui permette l’harmonisation par le haut des droits sociaux. L’Union syndicale Solidaires sera porteuse de cette perspective lors des prochaines rencontres des mouvements sociaux en Europe, et en particulier lors du Forum social européen qui se tiendra en septembre à Malmö.

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Lectures

La faillite du modèle américain est reconnue...

par J.-P. MON
31 mai 2008

Le journaliste Eric Le Boucher, chroniqueur économiste au quotidien Le Monde, est déçu par la campagne électorale américaine « parce que les candidats ne vont pas au fond des choses » [1]. On peut lui répliquer que ce n’est pas une spécificité américaine ! Il voudrait voir « l’Amérique réinventer un modèle de société unie pour le XXIème siècle ». Le malheur viendrait de ce que, comme l’écrit Paul Friedman, éditorialiste au New York Times « nous avons perdu de notre puissance ces dernières décennies, et les valeurs de nos parents, le travail dur, l’étude, l’épargne, l’investissement, la vie selon ses moyens, ont été adoptées par les Asiatiques, tandis qu’ici, elles cédaient le pas devant les valeurs des subprimes ». C’est pourquoi, écrit Le Boucher, « les Américains rêvent qu’un terme soit mis à la longue dérive vers l’égoïsme, l’injustice sociale, la mauvaise qualité des infrastructures et la restriction des droits civiques, dont l’ère Bush aura été le paroxysme. Moral au plus bas à cause des crises immobilière, financière et des échecs en Irak, l’Amérique est à un tournant ». N’ayant pas peur des contradictions, ou ne les voyant pas, il ajoute : « Il y a trente ans, l’Amérique engageait la révolution libérale reaganienne, et elle a bénéficié depuis, d’une économie brillante, tirant les meilleurs profits de le technologie, de l’immigration et de la mondialisation ». Comme si ce n’était pas le libéralisme qui encourageait l’égoïsme (c’est par votre seul mérite que vous deviendrez riche, puissant et admiré…), comme si ce n’était pas la politique reaganienne avec ses baisses d’impôts pour les plus riches, son opposition à l’instauration d’une sécurité sociale pour tous et à un véritable système de retraites, la baisse des investissements publics, les déréglementations financières, etc. qui étaient la cause des maux que dénonce Le Boucher ! Il semble en découvrir soudain les dégâts : « Mais aujourd’hui, les institutions sont mises à mal au point de mettre en péril le rêve américain lui-même : la possibilité donnée à tous de réussir. Le salaire médian ne progresse plus, les fruits de la croissance ne sont plus partagés, la classe moyenne est poussée hors de l’ascenseur social ». Selon lui encore, les thèmes abordés dans les campagnes de Barack Obama, d’Hillary Clinton et de John McCain sont les bons, mais les contenus concrets font défaut « sauf à verser dans la démagogie, comme si la solution au post-libéralisme se trouvait dans un retour aux années 1960 ». Tiens, tiens… les économistes seraient-ils en train de l’enterrer ? Les années 60 seraient donc l’horreur absolue ? Je crois pourtant me souvenir qu’elles faisaient partie des célèbres “Trente glorieuses”. Cela rappelle la réaction inattendue d’une militante d’ATTAC, qui enseigne de l’économie et participe au groupe national de réflexion sur la monnaie : elle s’est écriée, à l’évocation par un de nos camarades des bienfaits de l’inflation de ces années, qu’elle ne voudrait à aucun prix revivre cette époque. Comprenne qui pourra, car cette inflation a permis à de nombreux salariés modestes de devenir propriétaires de leur logement. Il est vrai qu’à l’époque les salaires étaient indexés sur l’inflation des prix et que les banques consentaient des prêts à taux fixe ce qui ne leur permettait pas les profits qu’elles réalisent aujourd’hui ! Elles ont depuis lors corrigé le tir…

Comme il veut absolument éviter le retour aux doctrines en vigueur dans les années 1960, É. Le Boucher est très angoissé : « la crise des subprimes […] souligne l’urgence de trouver un autre moteur de croissance que l’endettement ; Lequel ? […] L’Amérique doit-elle réhabiliter l’impôt afin de commencer à resserrer les inégalités et de relancer les dépenses d’infrastructures (routes et ponts, qui sont tiersmondisés) ? […] En ce qui concerne les retraites, comment régler le curseur entre assurances privées et couverture publique ? […] Comment éviter que les candidats, mais aussi de nombreux élus à Washington, ne cèdent à la tentation protectionniste ? […] Existe-t-il un nouveau partage des gains de la croissance ? »

Quoiqu’il en soit, conclut-il, « le choix américain sera en tous cas suivi de très près ici, en Europe, où la classe politique de droite comme de gauche n’est guère plus avancée sur cette même interrogation : comment reconstruire la nation ? »

En résumé, le post libéralisme est moribond, il a amené l’Amérique et, avec elle, le monde dans l’état catastrophique où il se trouve, mais on ne sait pas par quoi le remplacer.

Dans le même ordre d’idées, les éditions Dermopolis viennent de publier la traduction en Français d’un livre [2] écrit en 2006 par Louis Uchitelle, chef du service économique du New York Times, qui donne une description assez peu encourageante du “paradis” américain. Il écrit que depuis le début de la présidence Reagan, (1980), plus de 30 millions d’Américains ont perdu leur travail. La stabilité de l’emploi, caractéristique des années d’après guerre, a fait place, sous l’influence des doctrines ultra-libérales propagées par “l’école de Chicago”, à un recours systématique aux suppressions de postes. Les licenciements sont devenus une méthode de gestion courante des entreprises. L’enquête de Uchitter fait apparaître le processus par lequel l’opinion américaine est devenue indifférente, voire consentante, aux licenciements : « Chaque licenciement est devenu l’affaire ou la faute de la victime, non plus celle de la société […] Les fusions, l’externalisation, les restructurations permanentes d’entreprises en quête de profits à court terme, la migration d’usines et de bureaux dans des villes et des pays à bas salaires, la stagnation des revenus, le recul ou l’abandon de pans entiers de l’industrie, tous ces facteurs requièrent un assentiment aux licenciements ». C’est, bien sûr, la nécessité de s’adapter à la mondialisation qui est avancée pour justifier ces restructurations permanentes. Et les partisans du système proclament qu’une fois l’adaptation achevée, le plein emploi reviendra, la précarité disparaîtra, …bref ce sera le paradis. Uchitelle démontre, à l’aide de nombreux exemples, qu’en fait il n’en est rien. On assiste à un immense gâchis. Après celle de Reagan, les administrations Bush et Clinton sont tout aussi responsables. Celle de Clinton, qui n’a su qu’emboîter le pas à l’idéologie dominante, a même contribué à l’accélération de la désagrégation des solidarités et de la perte d’influence des syndicats au profit de l’entreprise toute puissante.

On se croirait en France ou en Europe dans une alternance droite-gauche !

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[1] Le Monde 11-12/05/2008.

[2] The disposable American. traduit sous le titre : “Le salarié jetable”

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Pas de panique !

31 mai 2008

La relève de la Grande Relève n’est toujours pas faite, mais elle est en bonne voie, et de deux façons.

Comme promis, Roger Winterhalter [1] a entrepris de réunir plusieurs personnes, dont un sociologue et un journaliste, pour les inciter à poursuivre notre publication. Il envisageait même de présenter avec elles un “microprojet” auprès d’instances européennes concernées pour, éventuellement, recevoir les moyens d’engager un salarié qui en assumerait les tâches permanentes.

D’autre part, nous avons eu la chance de faire connaissance avec deux personnes qui, ayant découvert les archives de la GR sur internet et apprécié la lecture de Mais où va l’argent ? se disent prêtes à nous aider et se sont déjà révélées très efficaces. Nos premiers contacts ont été si sympathiques que nous sommes pleins d’espoir, déjà concrétisé par l’article de Guy Évrard dans ce numéro. En conjugant ces deux aides on peut donc envisager plus sereinement de poursuivre la publication sous forme écrite de nos réflexions communes vers la démocratie en économie.

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[1] Pour le lecteur qui nous a demandé de lui présenter Roger, voici les articles publiés par la Gr dont il est l’auteur : on trouvera sa photo dans la GR 1021, de mai 2002, à propos de l’inauguration de la Maison de la Citoyenneté Mondiale qu’il a fondée à Mulhouse à cette date, il expliquait son entreprise de mener en Alsace son expérience de monnaie PLUS dans la GR 1030 de mars 2003 et en fit le point dans la GR 1048, en mai 2005 ; il se félicitait dans la GR 1057 du mouvement citoyen qui a conduit au NON au référendum ; il publia “le charlot qui passe“ dans la GR 1061 ; puis revint sur ses motivations à propos des solidarités internationales dans gr 1063 ; rapporta ses impressions après avoir participé aux États généraux de la décroissance dans GR 1068 ; et ses réflexions dans “Des sous, des sous“ dans gr 1075, et enfin racontait en mai dernier quel merveilleux accueil il venait de recevoir en Gambie.

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Devinette

De quelle époque datent les réflexions suivantes ?

31 mai 2008

« Voici bien longtemps qu’en France l’événement politique décourage le commentaire. La tentation est grande alors de dénoncer l’impuissance, la veulerie, l’aveuglement des hommes, la malfaisance d’institutions inadaptées, de s’en prendre à l’extérieur aux ennemis - et aux amis - prompts à tirer parti de ces défaillances, de multiplier les philippiques, d’appeler les Français à la révolte ou à la révolution.

 » Il faut tout de même essayer de comprendre. Comment un peuple aussi riche d’histoire que le nôtre, qui a passé pour le plus intelligent de la Terre et qui ne le cède à nul autre quand il s’agit d’héroïsme guerrier, en est-il venu au point que ceux-là mêmes qui en attendaient le plus finissent par désespérer ?

 » Que la France paraisse si souvent incapable de résoudre les problèmes qui lui sont posés par la vie : loger convenablement les citoyens, instruire et éduquer la jeunesse, équilibrer son budget et ses comptes, maintenir son armée, sa police, ses fonctionnaires au service de l’État, conserver dans son orbe des peuples qu’elle a dominés mais qui ne voudraient pas être complètement séparés d’elle, rassembler dans une estime commune et dans leur intérêt commun des masses ouvrières avides de promotion et une classe dirigeante consciente de ses responsabilités, ne pas permettre enfin que la nation soit gouvernée par Washington […] que rien de tout cela ne paraisse possible, n’est-ce pas un monstrueux, un incompréhensible scandale ? »

Réponse :
Vous pourriez sans doute penser que ces réflexions sont tirées d’un éditorial paru récemment dans un de nos magazines ?
Il n’en est rien ! Il s’agit d’un texte de Sirius, publié dans le Monde du 25 avril 1958.
Ce qui montre bien que, malgré le progrès et la mondialisation,… les vrais problèmes sont toujours posés.

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Bientôt l’échéance

par G.-H. BRISSÉ
31 mai 2008

Quelle époque ! Nos compatriotes viennent de montrer qu’en choisissant l’équipe au pouvoir actuellement ils se sont lourdement trompés, car moins d’un an après, aux élections municipales, ils viennent de se prononcer massivement pour l’opposition qui remporte ainsi une large majorité au sein des communes, des Conseils Généraux et Régionaux.

Mais on a beau dire que 1e Premier Magistrat de France, une fois élu, est le Président de tous les Français, dans la réalité il est demeuré le Président du principal parti de droite, l’UMP, qui est, lui-même, divisé en multiples courants d’opinion. Et à l’intérieur de cette formation politique, la confusion des genres est totale. Pour que la séparation des pouvoirs législatif et exécutif soit réelle, il faudrait d’abord que l’interdiction de cumul de mandats soit strictement imposée.

Alors, que peut cette opposition, à l’échelle nationale, pour faire barrage à l’équipe actuelle ? Elle pourrait se faire mieux entendre, sans abandonner ce soin aux manifestations de rues, et sans doute d’une manière moins cacophonique, à travers un contre-gouvernement institutionnalisé, structuré et audible, dont le statut devrait être élaboré, et qui réunirait des parlementaires - députés et sénateurs – des élus locaux et des représentants des collectivités territoriales. Ce serait sans doute la meilleure manière, et la plus rationnelle, d’être à l’écoute de la population et de faire barrage aux projets de lois les plus corrosifs, de faire pièce aux décisions les plus contestables de l’exécutif en place. Car, quels que puissent être son énergie, ses talents et ses compétences, ce n’est pas le rôle du Président de la République : il doit se réserver la mission de suprême arbitre, celui qui tranche en dernière instance. Faute de quoi il sera vite la cible de toutes les contestations.

Et pareil aboutissement ne pourra que nuire à l’autorité de l’État et à la stabilité des institutions.

Un fatras de contradictions

Face aux redoutables défis actuels comment réagit le pouvoir ? — Par la confusion la plus totale ! Au lieu d’énoncer quelques orientations bien ciblées et compréhensibles par tous, il publie un catalogue de mesures, toutes plus obscures les unes que les autres.

Après avoir dispensé les faveurs, en deniers de l’État, en direction des plus privilégiés (qui n’en demandaient pas tant), le pouvoir prend des mesures qui lèsent en priorité la masse des plus modestes, mais il n’intervient pas pour empêcher la hausse des prix, favorisant ainsi les spéculateurs tout en pénalisant encore, et lourdement, les classes populaires.

Nos “responsables” s’efforcent de noyer le poisson en submergeant le bon public sous un flot de prétendues réformes auxquelles celui-ci ne comprend rien… si ce n’est que son niveau de vie baisse et que sa situation s’aggrave de jour en jour !

Ainsi les 176 mesures du “Grenelle de l’environnement” s’avèrent du grand cinéma. Seuls deux ou trois points en seront effectivement adoptés, au grand dam de Mme Kosciusko Morizet, qui a … tenté de dénoncer la politique du gouvernement à propos des redoutables cultures OGM. 

Quant aux 300 propositions de la commission présidée par Jacques Attali, tout en provoquant, entre autres, l’ire des chauffeurs de taxis, elles ne semblent pas résoudre la situation des candidats au permis de conduire, ni celle des conducteurs de véhicules sans permis, ni les embouteillages au centre des grandes cités, ni empêcher les excès de vitesses dus à des moteurs qui ne sont toujours pas “bridés”. La contradiction est flagrante entre la publicité qui est faite autour de l’automobile et les appels à utiliser des transports en commun, qui sont saturés, la privatisation de la gestion des autoroutes et l’augmentation des péages pour offrir au minimum 15 % de rentabilité aux actionnaires, etc.

On annonce 166 mesures destinées à réaliser 7 milliards d’euros d’économies, mais ce n’est qu’une misère par comparaison avec le gaspillage des deniers publics qui est estimé à quelque 70 milliards d’euros au cours des six dernières années !

Faire face à la hausse mondiale des prix

À l’échelle de la planète le facteur dominant actuellement est la hausse des prix des matières premières, dont le pétrole et les produits agricoles de base. Elle se répercute évidemment sur les prix à la consommation. Il est donc urgent que les grandes organisations internationales telles que le FMI, la Banque Mondiale, le G7, la Banque Centrale Européenne, le PAM, etc. s’accordent pour faire barrage à ce phénomène qui est dù, essentiellement, à deux causes : la part de la production agricole réservée aux bio-carburants et la spéculation financière.

Il faut absolument qu’un pourcentage de la production agricole soit réservé à la consommation alimentaire.

Par ailleurs, il convient de créer une monnaie mondiale de référence pour remplacer le dollar. Et d’admettre enfin que tout être humain doit pouvoir bénéficier, a priori et indépendamment de ses autres revenus, d’un revenu social garanti. En France, les organisations de défense des consommateurs, les organisations caritatives, les associations qui militent pour le développement durable, pour le commerce équitable et l’économie solidaire, devraient déléguer des représentants à un Syndicat National d’Usagers et de Consommateurs, qui serait chargé de gérer ce revenu social garanti au niveau national et qui pourrait être élargi ensuite à un Syndicat Européen d’Usagers et de Consommateurs…

Au lieu de cela, la récente loi Chatel (du nom du secrétaire d’État au commerce), qui fait suite aux lois Galland et aux lois Royer, signera l’arrêt de mort des petits commerces ou services dits “de proximité”, mais sans pour autant assurer la baisse des prix. Elle tend à supprimer les marges arrière et à instaurer une concurrence accrue, comme si la libre concurrence devait avoir un impact durable sur les prix, alors qu’elle n’aboutit toujours qu’à des ententes et des fusions d’entreprises ! En outre, cette nouvelle loi, qui vise à accroître les implantations de grandes surfaces, va créer de nouvelles servitudes au niveau du consommateur en le contraignant à utiliser la voiture pour aller faire ses courses …

Le temps des illusions

Il est de plus en plus clair que les prétendues « réformes » dont se vante le gouvernement ne profitent qu’à une minorité de privilégiés de la fortune et du pouvoir.

Cette tendance n’est pas nouvelle, mais elle prend désormais des proportions inquiétantes avec l’ultra-libéralisme clairement affiché et avec la mondialisation qui permet aux entreprises d’investir là où elles espèrent faire le meilleur profit, sans tenir compte des besoins réels des gens.

Je suis partisan d’une régulation financière plus forte, en accord avec Henri Gaino quand il dit que « le capitalisme des spéculateurs finira par tuer le capitalisme des entrepreneurs ». Mais ces propos de bon sens, rapportés le 1er avril 2008 par Le Monde, sont-ils de nature à rassurer sur les objectifs de ce pouvoir ? Rien n’indique que les puissances d’argent aient tiré les leçons de la crise actuelle ; la tendance est plutôt de s’en accommoder, en gommant d’un trait de plume les extrêmes les plus inacceptables ; les uns continuent à boursicoter, comme d’autres jouent au loto ou au tiercé, et à placer leurs profits dans les paradis fiscaux. L’écart se creuse ainsi de plus en plus entre les gros actionnaires qui exigent une rentabilité de plus de 15% et la masse des pauvres bougres. Ces derniers, jeunes en quête d’emploi, petits agriculteurs, artisans, retraités et modestes salariés qui triment tout la journée et passent une partie de leur vie dans des transports de plus en plus chers et inconfortables, sont tous pénalisés par le coût de la vie qui ne cesse d’augmenter, par des conditions de travail plus rudes, et ils en arrivent à désespérer, parfois jusqu’au suicide.

Face à cette évolution si néfaste, le pouvoir ne réagit, et dans la plus grande confusion, que par la multiplication de “réformes” qui, sous le prétexte de réaliser des économies, visent, en fait, à supprimer d’un trait de plume ce qui restait d’État et de services publics. Il favorise ainsi les puissances d’argent et la concurrence sauvage. C’est toujours plus de profit d’un côté et toujours plus de flexibilité et de précarité de l’autre. Tous les acquis sociaux, si âprement négociés à la Libération, sont systématiquement démolis.

L’activité humaine ne saurait se ramener à faire toujours plus de profit, au prix d’un combat sans merci. Elle doit au contraire consister à développer des solidarités qui, dans un contexte social et international pacifié, pourraient répondre aux besoins fondamentaux et aux aspirations de l’humanité.

C’est dans cet esprit que le combat doit continuer. On ne peut indéfiniment rechercher le pouvoir personnel, la puissance, l’enrichissement, bref, la jouissance absolue. Tôt ou tard, l’âge et la santé se rappellent à votre bon souvenir : cette loi universelle est plus forte que celles qu’on attribue au marché !

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Action

Nos amis nantais nous font part de leurs efforts pour promouvoir un “collectif de Nantes et du Pellerin”, qu’ils ont intitulé “Libérons La Monnaie”. Ils ont entrepris la rédaction d’un plaidoyer pour un « appel du 10 mai 2008 contre la servitude du salariat »et pour « une authentique déclaration Universelle des Droits de l’Homme ». Ils ont mis ces textes en chantier sur internet à l’adresse vidal.mothes (@) wanadoo.fr. et sont en train de consituer un “wiki-forum d’échange”, Liberonslamonnaie.blogspot.com, sur lequel on peut apporter sa contribution.

Voici nos suggestions à propos de ces deux textes en cours d’élaboration :

Libérons-nous de cette monnaie... !

31 mai 2008

L’esclave est vendu par un marchand. Le salarié n’est pas vendu, mais il se vend lui-même. Malgré des différences de conditions d’existence, il y a toujours, dans le salariat comme dans l’esclavage, achat d’une force humaine de travail. L’abolition de l’esclavage en 1848 n’a donc pas aboli la servitude.

Quelle est cette liberté qui consiste, non plus à être vendu par un tiers, mais à se vendre soi-même ? C’est ne plus s’appartenir, c’est abandonner son libre arbitre. La vraie liberté c’est au contraire de rester maître de soi-même sans être contraint de se placer sous la dépendance d’un autre. Ne pas devoir consentir à la servitude par nécessité.

Or l’accaparement des moyens de production ne laisse place qu’à un travail dépendant. Le Code du travail définit le salariat comme un rapport de subordination, et subordination est servitude. Le salariat, c’est la non-démocratie dans l’entreprise. Et quand, en outre, des quotas ou des destructions massives de richesses sont décidés au nom du profit, le salariat nous amène à faire obstacle à la satisfaction des besoins fondamentaux des êtres humains et à produire des biens et des services qui ne relèvent pas de l’intérêt général. Un seul exemple : au Nord, contre un salaire, nous sommes amenés à fabriquer des armes qui sont utilisées au Sud pour réprimer des émeutes de la faim, provoquées parce que des stocks de nourriture ont été détournés ou détruits, dans le seul but de maintenir les prix, au profit monétaire d’une minorité de privilégiés.

Or cela se fait dans le silence. Silence, parce que l’ignorance de ce qu’est la monnaie permet d’affirmer : « Vous comprenez, si les profits baissent, où allons-nous trouver l’argent pour payer vos salaires ? », à quoi nous répondons docilement :« Ah bon, c’est comme ça, c’est malheureux, mais comment faire autrement ? »

Et ce consentement volontaire donne le sentiment d’un contrat librement établi entre le vendeur et l’acheteur. Tant qu’elles ne sont pas abolies, les servitudes semblent toujours obéir à des lois naturelles. Comme le dit un descendant de négrier : « L’éducation et l’habitude avaient forgé en leur âme une sorte d’irresponsabilité par impuissance de conscience ».

Tout changement suppose des connaissances nouvelles, sans lesquelles les consciences ne peuvent pas évoluer. Par exemple la remise en question de la centralité de la Terre dans l’univers provoqua celle de certains dogmes et la désacralisation du pouvoir royal. De même, la remise en question de la centralité apparente de la monnaie, affirmée par la science économique orthodoxe, provoquera la désacralisation de la monnaie et la remise en question du pouvoir des banquiers. Personne ne pourra plus alors croire que les profits monétaires viennent des marchandises produites dans les entreprises. On comprendra que l’argent des salaires et des profits ne provient que des banques qui ont le pouvoir de création monétaire ; que l’argent qui constitue le profit monétaire est matériellement extérieur au produit vendu ; que la monnaie exprime la valeur marchande d’un produit, mais n’est pas le produit, de même que les kilomètres expriment la mesure d’une route, mais que cette mesure n’est pas la route. De même que la photo d’un objet ne peut être confondue avec l’objet proprement dit.

La double face de la monnaie doit être révélée : derrière sa face visible, celle du lien social, se cache sa face invisible, qui est une arme de domination massive qui réduit en servitude les êtres humains. Alors conservons la monnaie pour faire pacifiquement circuler les richesses, mais que seul un service public fabrique cette monnaie, et celà sans intérêt.

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Action

Pour un appel du 10 Mai

31 mai 2008

En 1848, l’abolition de l’esclavage n’a pas aboli la servitude. En 1948, la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, en légitimant le salariat, a perpétué le commerce d’êtres humains. Le 10 mai 2008, Nantes, ville d’avant-garde dans la reconnaissance de son passé négrier, lance un appel via internet, afin que l’humanité se libère de la servitude monétaire et salariale.

Partant d’un Préambule fondateur traduit en plusieurs langues, cet appel est une invitation à l’écriture d’une authentique Déclaration Universelle des Droits de l’Homme. Pendant un an, chacun pourra y contribuer, et sur tous les continents. Et le 10 mai 2009, cet Ecrit des peuples devenu Déclaration Universelle, sera rendu public à Nantes.

Vers une authentique Déclaration Universelle des Droits de l’Homme

•1-Considérant que la force de travail, physique et intellectuelle, est une composante essentielle d’un être humain, elle fait partie intégrante de sa personnalité.
Toute personne humaine doit donc être seule propriétaire de sa propre force de travail, pouvoir en disposer librement pour en choisir l’usage dans le respect d’autrui. Nul ne peut l’acheter, ou s’en emparer pour en tirer profit, par la ruse, par la force ou par tout autre moyen.

•2.Considérant que toute avancée nouvelle des connaissances scientifiques s’intègre dans un patrimoine commun élaboré par l’humanité depuis son origine, et qu’il est possible d’y puiser sans en déposséder les autres, nul ne peut accaparer un savoir, ni en limiter l’accès en subordonnant autrui.
Considérant que les grands moyens de production, d’échange et de communication font partie intégrante de ce patrimoine, et que leur privatisation condamne des êtres humains à la servitude qu’est le salariat, nul n’a le droit de se les approprier.

•3- Considérant que ce patrimoine permet de reconnaître à chacun des droits économiques, sociaux et culturels indispensables à sa dignité et au libre développement de sa personnalité, et considérant que ce patrimoine doit être maintenu et développé, chacun, en tant que cohéritier de son usufruit, a droit à un revenu d’existence, de sa naissance à sa mort, mais doit, au cours de sa vie active, participer, selon ses capacités, à son exploitation dans l’intérêt général.

•4- Considérant que le droit d’ouvrir des crédits contre paiement d’intérêts donne au sytème bancaire un pouvoir de décision économique qui ne s’exerce pas dans l’intérêt général, tout crédit ouvert par un système bancaire privé est interdit.
La création monétaire, sans intérêt, résulte donc désormais de décisions et d’institutions publiques.

•5- Considérant que la seule fonction de la monnaie doit être son pouvoir d’achat, elle doit être annulée dès qu’elle a permis de transférer un bien ou un service de son producteur à son consommateur. La masse monétaire doit donc être l’équivalent de la production, et être renouvelée en même temps qu’elle.
Toutes ces mesures sont destinées à promouvoir la démocratie dans l’économie, afin que celle-ci produise dans le respect des Droits fondamentaux de l’être humain et de son écosystème.
Après celle de l’esclavage, l’abolition du salariat, et du pouvoir financier qui le rendait possible, ouvre une nouvelle organisation mondiale. Dans celle-ci, l’homme n’est plus condamné à se mettre au service d’intérêts particuliers pour pouvoir survivre car l’économie est mise au service de l’intérêt public.

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D’un réseau informel de réflexion sur l’éducation, nous avons reçu, pour information, la lettre suivante. Il est possible de se joindre aux signataires par internet en contactant ce réseau à l’adresse dianecombes (@wanadoo.fr).

Lette ouverte au Ministre de l’Éducation nationale

31 mai 2008

Monsieur le Ministre,

En tant qu’acteurs de l’éducation (enseignants et éducateurs réunis), nous sommes plusieurs à nous interroger sur le contenu de la “Lettre aux éducateurs” que le Président de la République, Monsieur Sarkozy, nous a adressée en octobre dernier.

Ce discours nous interpelle d’autant plus que, bien que nous soyons les premiers concernés, nous sommes d’emblée évincés de cette réflexion qui décide, sans nous, du futur de l’éducation. Dans une société qui se prétend démocratique, il semblerait logique que chaque citoyen, et à plus forte raison chaque membre du corps enseignant, soit consulté au préalable sur les grandes orientations qui forgent le destin de la nation et du monde en général. À défaut de consultation, nous vous livrons la synthèse de nos réflexions suite à cette lecture.

Derrière la largeur d’esprit affichée, les grands et beaux principes auxquels tout le monde peut adhérer, l’idéologie qui se profile en trame de fond est incompatible avec les notions de liberté, de justice, de beauté et de vérité développées par ailleurs.

Encore une fois, l’éducation des jeunes devient l’enjeu d’un formatage idéologique dont l’objectif d’ordre purement économique de « disposer d’une main d’œuvre bien formée » est froidement annoncé à l’avant-dernière page.

Tout le reste du développement n’est que l’enrobage de cette triste réalité : on brade notre civilisation à des intérêts marchands. Nous allons vers une société d’esclavage économique à travers le monde de l’entreprise dont l’école devient le principal agent.

Dans un tel contexte, la “renaissance” annoncée ressemble plutôt à une régression. De quel humanisme, de quelle science, peut-on se prévaloir lorsque l’on rabaisse l’être humain à l’état de bétail “producteur consommateur” ? Est-ce vraiment compatible avec les notions d’estime de soi et de respect auxquelles on se réfère à tout bout de champ ?

Il est contradictoire de prétendre “éduquer” l’homme tout en faisant de lui l’instrument docile d’une manipulation qui le lance dans une course effrénée afin de posséder et de consommer toujours plus au seul profit du système qui l’exploite et l’étouffe.

La confusion des notions employées exprime bien cette contradiction fondamentale : confusion entre qualité et quantité, entre planétaire et universel, entre transmission des savoirs et éducation. L’instruction ferait de nous des hommes libres ! Force est de constater que le savoir en tant que pouvoir sur le monde, s’il n’est pas doublé d’une éducation appropriée qui ouvre à la sagesse, ne peut à lui seul apporter la liberté d’être et d’agir en âme et conscience au service du bien commun.

La liberté est une donnée inhérente à la nature humaine. Elle est la condition nécessaire pour devenir des hommes autonomes et responsables, des citoyens conscients, capables de réflexion et de sens critique.

Il est évident que l’on veut neutraliser dès l’enfance la référence spirituelle, intérieure et purement individuelle qu’est la conscience profonde sans laquelle la notion de liberté n’a aucun sens. Dans notre système éducatif actuel, nulle part n’est mentionné cet aspect sacré de la conscience, fondement de toutes les valeurs reconnues comme essentielles pour vivre en société de façon équilibrée. Le respect de soi-même et d’autrui, le sens des responsabilités, la solidarité… ne sont pas des notions que l’on peut inculquer à l’enfant de manière formelle et intellectuelle. Ce sont des dispositions naturelles qui se développent et perdurent lorsque l’on protège la pureté de conscience de l’enfant. Pureté que l’on viole par des formatages de toutes sortes qui détournent la jeune conscience de sa référence intérieure et individuelle, en « lui inculquant ce que soi-même on croit juste, beau et vrai » (p.4), c’est-à-dire en lui imposant ses propres croyances et les a priori engendrés par la conscience collective et largement répandus à travers la publicité et les médias.

« Promouvoir la diversité culturelle(…), le métissage des savoirs, des cultures, des points de vue » (p.17) sans éveiller au préalable l’enfant à sa propre réalité intérieure n’est pas du tout le chemin de l’universel dont parle le Président mais le chemin de l’instauration d’une dictature planétaire. L’actualité quotidienne nous démontre que l’unification de la planète par le libéralisme économique n’aboutit pas à la complémentarité et à la solidarité entre les individus.

L’unité, l’harmonie entre les peuples, n’est pas le fruit du simple brassage des cultures et de la compétition économique, mais exige un profond changement des mentalités par une juste compréhension du but de l’existence qui ne saurait se limiter à des visées purement matérialistes et commerciales.

Or, dans ce discours, on n’en voit pas les prémices ; sous couvert de modernité et de progrès, on assiste plutôt à une régression, une rechute dans la mentalité archaïque du droit du plus fort, des rapports de force et de l’arrivisme personnel.

Dès lors, parler du spirituel et du sacré qui « accompagnent de toute éternité l’aventure humaine » (p.13) est démagogique, voire malhonnête. D’ailleurs que doit-on entendre par là ? Que signifie « éveiller la conscience individuelle et la hausser par paliers jusqu’à la conscience universelle » (p.14) ? S’agit-il de mettre en place une nouvelle religion au service du dieu Argent qui, dans la logique de la mondialisation/uniformisation, supplanterait toutes les autres ?

Après un siècle de laïcité, de tentative d’ouverture à tous, il est triste d’en arriver là ! Ce n’est pas d’une nouvelle religion dont nous avons besoin, mais de plus d’humanité et de respect de la personne humaine dans son individualité et sa spécificité.

Pensez-vous, Monsieur le Ministre, que la jeunesse actuelle, qui est bien informée de l’état du monde, soit prête à considérer que la dignité et le civisme résident dans sa soumission docile à un système inique d’exploitation au seul profit d’une petite minorité ?

Pour nous, l’éducation des enfants est indissociable de l’apprentissage de l’autonomie dans le plus total respect de la liberté de conscience. C’est dans cet espace que s’inscrit naturellement l’exigence de qualité et de compétence à laquelle chaque enfant aspire pour réaliser de façon équilibrée sa vie individuelle dans le contexte collectif qu’est la société.

En vous remerciant de l’attention que vous avez bien voulu porter à notre lettre, recevez, Monsieur le Ministre, nos salutations respectueuses.

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