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CETTE question, c’est un vieux refrain dans ce journal, mais elle est,
hélas, toujours d’actualité !!
Une fois de plus, les Nations Unies consacrent une session spéciale
au désarmement, une fois de plus les Soviétiques et les
Américains vont discuter de la limitation des armements stratégiques,
... une fois de plus les observateurs « avertis » s’entendent
pour nous dire qu’un accord est impossible.
André Fontaine, dans le « Monde du 10-6-82, nous explique
que « la course aux armements n’est pas la cause de la tension
internationale, elle en est l’effet », mais il ne cherche pas
trop loin les véritables causes de cette tension internationale.
La conclusion de son article Le feu mal gardé pose pourtant bien
le problème auquel nous sommes confrontés, mais nous laisse
sur notre faim. Jugez-en :
« Le dilemme de l’humanité, en cette fin de siècle,
est d’une aveuglante évidence : ou bien elle retrouvera une ambition
commune, au service de sa survie collective ; ou bien elle continuera
de s’entre-déchirer et donc de se surarmer, en attendant le jour
où quelque apprenti-sorcier, démontrant la fragilité
des innombrables précautions imaginées par les experts,
appuiera sur le fameux bouton. Qu’il en soit aussitôt puni ne
fait aucun doute ; mais le risque est grand que nous, ou nos enfants,
ne le soyons avec lui ».
Cette conclusion, bien évidemment, nous la partageons mais,
une fois de plus, nous voudrions rappeler que tant que la loi du marché
et son corollaire la recherche du profit continueront à être
la religion économique de nos gouvernants, fussent-ils socialistes,
la guerre restera le plus sûr moyen de remédier aux «
crises économiques ».
Que ceux qui en vivent (et bien !) défendent une telle doctrine
peut, à la rigueur, se comprendre ; mais ce qui est véritablement
terrifiant c’est que se répande dans la population l’idée
qu’après tout, une guerre, ça arrange bien les choses.
C’est ce que disaient, sans l’ombre d’une quelconque hésitation,
ces chômeurs américains interrogés par des journalistes
quelques jours avant « le sommet » de Versailles. Nous avons
été des millions de téléspectateurs à
les entendre évoquer le bon temps des années 42 à
50 où le travail ne manquait pas...
Bien sûr, c’était des Américains qui n’ont pas connu
la guerre sur leur territoire, mais sommes-nous bien certains de la
réponse que nous feraient les 300 000 salariés français
qui travaillent dans les industries des armes si on les mettait au chômage
?
Mais Hiroshima, Nagasaki, vous avez peut-être oublié...
ou vous ne savez pas. Alors que ceux qui, le peuvent se procurent le
livre que nous recommande R. Guillain dans le « Monde »
du 10-6m82, « Hiroshima-Nagasaki, images des bombardements atomiques
» (1).
« -C’est la première fois que parvient en Occident un recueil
d’aussi nombreux documents visuels sur le sujet. Ces images - il y en
a près de cinq cents sont bouleversantes : c’est dire que cet
ouvrage peut être d’une grande efficacité pour la cause
qu’il sert, le mouvement contre les armes nucléaires. En vérité,
nous avons vu en Europe peu d’images sur les deux bombardements historiques.
Nous avons certes lu à leur sujet de nombreux récits,
les livres et les articles de journaux ont été innombrables,
mais les images manquaient, peut-être parce que pendant longtemps
elles ont été écartées par diverses formes
de censure. Ces images, les voici, et elles sont d’une terrible force.
Tout le monde connaissait l’image du fantastique champignon atomique
montant vers le ciel, mais le spectacle de l’enfer qui s’ouvrait à
ce moment-là « par en dessous », dans les ténèbres
soudaines du nuage épouvantable, ce spectacle-là a été
à peu près ignoré.
« Ceci est un livre actuel », dit la courte préface.
Cette remarque va loin. Si l’image était seulement le souvenir
d’une ancienne tragédie, vieille déjà de trente-sept
ans, il pourrait aller dormir dans les bibliothèques. Mais non,
c’est un livre pour aujourd’hui, un appel urgent, un cri pour demain
et après- demain. Ce livre crie que l’holocauste atomique est
une menace suspendue au-dessus de nos têtes, en ce moment même,
et que la tragédie risque de recommencer encore plus affreuse,
pour nos enfants peut-être, ou même pour nous avant peu.
Pour que les Européens et les Occidentaux, et plus seulement
les Japonais, comprennent, pour qu’ils se révoltent enfin contre
les armes nucléaires, faudra-t-il attendre qu’à leur tour
ils les aient reçues sur leur tête ? ».
Ce livre, lisez-le, faites-le lire, aidez ainsi à éviter
la guerre nucléaire, toutes les guerres.
(1) Hiroshima - Nagasaki, images des bombardements atomiques. Publié par un comité de citoyens japonais, 1981. 352 pages 20 x 28 cm. On peut commander le livre et adresser des dons pour sa diffusion. qui est non commerciale, à l’adresse suivante : Comité de vigilance Hiroshima- Nagasaki. Maison des Associations. 28. rue V.-Hugo, 92240 MALAKOFF (contribution minimum 160 F pour un livre ; délai de livraison 3 à 5 mois à partir de juin 1982. Le livre vient du Japon par bateau !).
La PAIX ne peut être que légère
Elle est l’essentiel de la Vérité
Elle est consciente
on ne peut la représenter.
Elle est l’évidence
pour les objecteurs de conscience
et pour tous les hommes de bon-sens.
La guerre est lourde de mensonges
elle est pesante et esclavagiste
elle ne représente que les armes,
les uniformes et les tueries collectives.
Elle est le paroxysme de l’imbécillité
de ceux qui la préparent
et de ceux qui la font.
Qui sont les plus nombreux
les partisans de la guerre
ou les partisans de la PAIX ! ?
IL est bien triste de voir les pays s’enfoncer dans l’irresponsabilité
et dans le désastre. Il est pénible de constater le laisser-aller
dans tous les domaines et à tous les niveaux. Il est bien décevant
de savoir que tout pourrait être fait pour procurer aux hommes
une vie saine, mais que rien de valable ne le sera.
Nous vivons dans la confusion générale de la production-répartition-consommation.
Notre système économique est complètement déréglé,
vieillot et inadapté à notre époque de la technique
poussée à outrance. Nous vivons dans un système
qui empêche le développement de la saine pensée.
Notre civilisation avilie ne peut plus résoudre les problèmes
essentiels que sont les pollutions, les encombrements et les lenteurs
administratives.
Les administrations telles que nous les connaissons sont des freins
à l’expansion de la pensée réfléchie et
au développement d’une saine économie. Par exemple, les
innombrables impôts et les tracasseries qui en résultent
sont, à, mes yeux, une véritable insulte à l’intelligence
humaine.
Nous vivons dans le gaspillage le plus éhonté : gaspillage
de matières premières, gaspillage de denrées alimentaires,
gaspillage d’énergie humaine afin de continuer à fabriquer
des objets futiles et médiocres servant à grossir les
profits. Notre sang est chargé de tous les poisons répandus
dans les aliments et dans l’environnement. Notre cerveau enregistre
plus d’informations accessoires qu’essentielles. Nous respirons à
longueur de journée les gaz toxiques que nous gratifient toutes
les usines qui s’acharnent à fabriquer des objets inutiles. Et
nous serons bientôt obligés de respirer les déchets
gazeux radioactifs de centaines de centrales nucléaires.
S’il fallait poursuivre l’énumération des erreurs et des
nuisances causées par le mental humain, on n’en finirait pas
! Nous ne pourrons jamais venir à bout de l’inflation et du chômage,
pour ne parler que de ces deux problèmes. Je ne vois pas comment
nous pourrons changer les structures existantes qui sont les résultats
des sécrétions de notre système économique
qui maintient l’homme dans l’irresponsabilité, dans la pauvreté
ou dans l’esclavage doré. Est-il possible que les hommes puissent
se complaire dans pareille absurdité, pareille désorganisation
?
Notre système économique devrait faire place à
une économie de raison basée sur une monnaie non spéculative,
non thésaurisable. La monnaie devrait devenir un instrument d’équilibre
entre la production et la consommation et non une vulgaire marchandise
avec laquelle s’amusent les faiseurs d’inflation. La solution se trouve
donc dans le changement de notre système monétaire, lequel
à présent complique à plaisir la vie des hommes.
Dès lors, il ne s’agit plus de construire sans discernement des
voitures et des objets inutiles. Il s’agit tout simplement de construire
des hommes et d’ériger une économie de raison. Les hommes
pourront-ils enfin enlever les oeillères qu’ils conservent depuis
si longtemps ; pourront-ils faire preuve de pensée réfléchie
? A moins que nous trouvions sous peu des hommes capables et conscients
?
On nous donne souvent les Etats-Unis comme modèle de démocratie. Jugez-en : par le biais de règleorientations locales tortueuses, de nombreux Noirs sont tenus à l’écart des urnes et même des listes électorales. Dans certains comtés dominés par les électeurs noirs, les urnes sont tenues par des prêteurs sur gages que leur clientèle noire ne veut pas prendre le risque d’indisposer, ou bien elles sont installées dans des quartiers purement blancs, ou même chez des particuliers dont les noirs pauvres n’osent pas franchir le seuil. Même la reconduction de la loi sur le droit de vote des Noirs prévue pour août 82 fait l’objet de nombreuses pressions de la part des éléments les plus conservateurs du parti républicain.
*
Toujours aux Etats-Unis, Reagan a peut-être réussi à
maîtriser spectaculairement l’inflation, mais au prix d’un chômage
qui touche près de 10 % de la population active dans son ensemble
(dans la population noire, ce pourcentage est beaucoup plus élevé).
6 200 sociétés ont fait faillite au cours des 14 premières
semaines de 1982, ce qui représente une augmentation de 55 %
par rapport à la période équivalente de l’année
dernière, elle-même en hausse de 45 % par rapport à
1980. Les sec leurs les plus touchés sont les transports aériens,
l’automobile, la sidérurgie, le bâtiment, les bois et papiers.
Trois grosses compagnies frôlent la banqueroute : International
Harvester (machines agricoles), Braniff (transports aériens)
et A.M. International (équipements de bureaux). Les autorités
américaines prennent des mesures pour éviter qu’une faillite
spectaculaire ne provoque un mouvement de panique sur les marchés
financiers. Comme quoi le principe de la libre entreprise peut subir
bien des accommodations...
*
« L’insécurité dans l’abondance », c’est
le titre d’un article de P. Drouin dans « Le Monde » du
5-3-82, titre qui n’est pas sans nous rappeler « Kou l’Ahuri ou
la misère dans l’abondance » écrit par J. Duboin
en 1934. Il n’aura donc fallu que 50 ans ou presque, pour que soit reconnue
cette idée de misère dans l’abondance
P. Drouin, donc, nous rappelle que la pauvreté n’a pas disparu
en France depuis le 10 mai 1981, bien que notre pays soit le premier
en Europe Occidentale pour la hausse du pouvoir d’achat en 1981 (2,3
%) alors que la baisse est générale, sauf en Grande-Bretagne
où elle a difficilement atteint 0,3 %.
*
L’essentiel de l’analyse de P. Drouin est tiré d’un ouvrage
de S. Milano, intitulé « La pauvreté en France »
qui montre que la « nouvelle pauvreté est caractérisée
par la dépendance et l’insécurité (économique)
dans l’abondance. Le statut de salarié devient précaire
du fait de l’extension des contrats d’emplois temporaires ou à
durée limitée. A cela s’ajoute la déqualification
du travail salarié. Milano écrit : « L’évolution
récente du capitalisme, en même temps qu’elle a permis
l’accroissement du pouvoir d’achat, a développé le devoir
d’achat », si bien qu’il n’est plus possible aujourd’hui de vivre
au- dessous de ses moyens.
P. Drouin suggère que le gouvernement étudie le «
versement d’un revenu minimal de soutien social » pour les plus
démunis.
Alors, M. Drouin, pourquoi vous opposez-vous toujours à l’économie
distributive ?
*
Les économistes français (distingués ou non, mais marchant tous à côté de leurs pompes) nous disent que les Français ne travaillent pas assez. Eh bien, si on regarde les statistiques officielles de la Communauté Economique Européenne on constate qu’à part ces braves Anglais (dont la réussite économique est éclatante, n’est-ce pas ?) ce sont les Français qui ont la durée annuelle de travail la plus grande (1 785 heures contre 1 716 pour les Allemands, 1 694 pour les Danois, 1 643 pour l’Italie et 1 527 pour la Belgique).
*
Selon une récente enquête du B.I.T., la durée hebdomadaire de travail des ouvriers, qui était de 40,6 dixièmes heures en France en 1980, n’atteignait que 39,7 aux U.S.A. ; 39,1 en Australie ; 33,7 en Autriche ; 33,4 en Belgique ; 32,9 au Danemark, et, même, 31 heures pour les hommes en Norvège. De 1974 à 1980, les diminutions les plus fortes ont été observées en Norvège et en Israël (4 heures de moins). De récents accords importants ont été signés à l’étranger. Citant un bilan du syndicat TUC, « Intersocial » (janvier 1982) indique que près de 5,5 millions de travailleurs manuels ont obtenu, depuis deux ans, la semaine de moins de 40 heures ; des accords intéressant 500 000 ouvriers ont réduit la semaine à 38 ou 37,30 heures. Fait significatif, rapporte « Intersocial » l’entreprise Reckitt et Cocdam avait proposé diverses dates de réduction de 39 à 38 heures avec des hausses de salaires de 11 % ou 9 %, ou encore le maintien à 39 heures avec une hausse plus importante (13 %) ; le syndicat a choisi une date intermédiaire avec une hausse de 12% Autre exemple de souplesse : chez Lucas, la semaine de 39 heures donne lieu, en fait, à une quinzaine de neuf fois 8,40 heures pour dégager un vendredi complètement libre toutes les deux semaines.
ILS nous en sortent de bonnes. Qui ?.. Les journaux. Au lendemain du
second tour des élections cantonales « Le Matin »,
encore mal remis du choc, essayait de remonter le moral de ses lecteurs
en titrant le plus sérieusement du monde : « Le gouvernement
devra tirer les leçons du recul de la gauche ». Et pour
bien se faire comprendre le rédacteur de corvée précisait
: « Meilleure explication de la politique gouvernementale, recherche
d’un nouveau mode de scrutin à la proportionnelle, telles sont
les deux priorités qui s’imposent au pouvoir après le
second tour qui a confirmé le recul de la gauche. »
Parce que, selon « Le Matin » personne ne s’était
encore avisé, à l’Elysée, à Matignon ou
dans les bureaux de vote, que la grogne des patrons, la rogne des cultivateurs,
le ras-le-bol des sans-emploi, la hausse du coût de la vie, la
croissance du chômage, le déficit budgétaire, la
dégringolade du franc, et j’en passe, pouvaient expliquer cette
vague de mécontentement qui venait de mettre fin prématurément
à l’état de grâce. Et que toutes les explications
plus ou moins embarrassées, sinon contradictoires, de nos ministres,
pas plus qu’un nouveau mode de scrutin, pourraient y changer quelque
chose et redresser la situation.
Qu’alors y faire ? comme disait l’autre. (Qu’on me pardonne ce mauvais
calembour mais il est bien à sa place dans cette histoire de
fous). « Le Matin » le sait, ce qu’il faut faire. Et c’est
dans les pages suivantes qu’il précise sa pensée : «
La confirmation du recul de la gauche va contraindre les socialistes
à un examen de conscience serré pour trouver le deuxième
souffle. »
Trouver le deuxième souffle, moi je veux bien, mais « Le
Matin » devenu prudent, ne nous dit pas comment. Je vais vous
le dire pour lui. Parce que j’ai ma petite idée à moi.
Il est peut-être un peu tard pour en parler aujourd’hui, mais
comme il n’est jamais trop tard pour bien faire, parlons en.
En même temps que se jouaient les élections et le sort
de la majorité, ce même 21 mars, un match de rugby se déroulait
au Parc-des Princes où nos rugbymen qui, eux, avaient trouvé
le deuxième souffle, butaient l’Irlande par 22 points à
9. Pour obtenir ce résultat inespéré il avait suffi
aux sélectionneurs de l’équipe de France de faire appel
à quelques champions laissés longtemps sur la touche,
Serge Blanco, Patrick Mesny et Gabernet, qui marquèrent brillamment
plusieurs essais et remportèrent le match.
Alors, ma petite idée, la voici ce n’est pas uniquement au jeu
de rugby que l’on peut voir des champions mis sur la touche, le temps,
pour eux, de retrouver le deuxième souffle. On le volt aussi
en politique.
Je suis convaincu que si on le leur demandait gentiment et pour sauver
le pays une fois de plus, M. Raymond Barre ne refuserait pas aux sélectionneurs
de remplacer Pierre Mauroy, M. Jacques Chirac, Gaston Defferre ou un
autre, M. Jean Lecanuet n’importe qui, et M. Giscard d’Estaing, François
Mitterrand.
Mais le mieux, et toute réflexion faite - et tant pis si cela
les vexe - ce ne serait pas de changer les hommes politiques, mais de
changer le système, un système qui, avec ses lois nous
conduit à l’Apocalypse, et de remplacer l’Economie de Marché
par l’Economie Distributive.
Mais cette solution, si nos -lecteurs la connaissent déjà,
les lecteurs du « Matin » l’ignorent encore.
LA Mistresse a raison ! Quoique ménopausée, selon le
Dr du Panama, elle est dans la logique de la règle capitaliste
dite libérale. Quelle est la situation économique dans
son bled ? Près de3 millions de glandouilleurs qui disent chercher
du travail (comme si l’on pouvait en trouver). Une industrie en chute
libre. Une récession généralisée. L’impossibilité
d’accommoder les moutons à la sauce Cresson, celle de fourguer
les veaux de la British Leylan, etc.
Lorsque les grandes puissances, en 1914, éprouvèrent des
difficultés à trouver des marchés pour leur, production,
la First Guerre mondiale survint à point pour éliminer
tous les stocks. Même jeu en 40. « Exporter ou mourir, »
hurlait ce pôvre Adolf qui, effectivement, en défuncta.
Il y avait 11 millions de chômeurs aux USA qui devinrent miraculeusement
11 millions de GI’s nourris, logés, blanchis, enterrés
gratuitement.
Aujourd’hui, au sommet de Versailles, on est bien d’accord pour reconnaître
qu’une 36 Guerre mondiale, cependant indiscutablement nécessaire,
est risquée par la faute des atomes trop prompts à se
déchaîner. Géniale, la Mamy Tâtechair, humaine,
a trouvé sa solution : sa petite guerre personnelle. En prime,
son nom prendra place dans l’Histoire à côté de
celui de W.C. Churchill, le paranoïaque alcoolique qui se faisait
projeter, dans son bunker, le déluge de fer et de feu sur Dresde
et ordonnait la destruction du Havre... pour prévenir la concurrence
future.
Lorsqu’il faut déplacer une Armada, ça fait de la dépense.
C’est autant de Livres injectées dans l’économie. On achète
du mazout, du kérosène, du matériel. Réquisitionner
le « Queen Elizabeth » c’est faire retravailler équipage
et services généraux. Les tirs au but ou à côté,
épuisent les munitions. Il faut en produire d’autres.. Les arsenaux
embauchent. Une armée en déplacement ça consomme
de tout : de la poudre et des balles, du singe, des slips, de l’étamine,
etc. Faut fournir. Des bateaux sont coulés. Tant mieux. On les
remplace, d’où commandes aux chantiers navals inactifs. Des équipements
électroniques, plus performants que les précédents
(qui ont laissé immerger quelques fleurons) sont à étudier.
Ce qui nécessite des chercheurs et l’expansion de nouveaux laboratoires.
Des chômeurs sont à recruter pour combler les vides. Soigner
les blessés fait turbiner le corps médical et augmente
la consommation de charpie et de gutta-percha. Enterrer les cadavres
procure satisfaction aux fossoyeurs et pasteurs anglicans. Le tout fait
grimper le tirage de la Presse, ce qui rend la vie plus rose aux imprimeurs,
transporteurs, papetiers, etc. Il est vrai la littérature laisse
froids, comme un kriss, les Gourkas analphabètes, fer de lance
de la machine guerrière de Sa Grincheuse Majesty. Le peuple réclame
de nouveaux avions, de nouveaux hélicoptères, des canons,
des torpilles, du napalm. On lui en flanquera plein la gueule. Il aura
pas à se plaindre. Y aura du rab. Il faut aussi des Exocets ».
Surtout on les achète pas à ces salama biches de Frenchy
qui en ont filé aux Rastaquouères, cet ennemi héréditaire
(ça fait 145 ans qu’ils revendiquent les Malouines). On lance
un programme de fabrication de tels engins made in England.
La Mamy Task-chère est une fine fine mouche. Elle utilise au
profit de son seul pays, la vieille solution, irremplaçable,
de la guerre, pour parvenir à l’écoulement des produits
invendables et en pondre de nouveaux. Voilà bien l’égoïsme
traditionnel de nos ennemis les Anglais.
Ne pourrait-on, s’entendre (discrètement) avec Chinois et Russes
pour faire une guéguerre, sans risque atomique, dite traditionnelle,
entre gens de bonne Company ? Tâte-cher montre la voie, suffit
d’emboîter. Il n’est de bonne guerre qu’en Europe. Il faut dégoter
une source de conflit. Le Liechtenstein n’a-t-il vraiment rien à
reprocher à Monaco ? En fouillant bien ?
Un grand quotidien allemand, le « Frankfürter Rundschau
», écrit à propos de l’Europe verte
« Au cours d’une année, les contribuables de la C.E.E.
ont payé 250 millions de Marks pour faire détruire 1 million
de tonnes de fruits et de légumes, dans le but de maintenir
les prix (5% seulement ont été distribués gratuitement
à des oeuvres sociales).
Proportion des quantités subventionnées pour être
jetées à la décharge : 85 % des choux-fleurs, 78
% des tomates, 77 % des mandarines, 63 % des oranges, 38% des pêches,
27 % des pommes. Intervention au cours des dix dernières années
: 8 millions de tonnes, dont 5 millions de tonnes aux ordures. »
Ces destructions ne sont visibles que parce que les financiers ne sont
pas encore parvenus à régenter intégralement l’agriculture.
Alors que dans le secteur industriel, parfaitement malléable,
les mesures restrictives de production passent parfaitement inaperçues,
même de ceux qui en supportent les conséquences !
Après la Pologne, c’est au tour de la Roumanie de détenir
le ruban bleu de l’endettement avec 20 milliards de dollars. La main-d’oeuvre
pourtant n’y chôme guère et si le consommateur doit néanmoins
se rationner, c’est pour approvisionner les exportations destinées
à rembourser les investissements réalisés dans
ce pays par les Multinationales. Celles-ci, intéressées
par une main-d’oeuvre qualifiée, disciplinée, besogneuse
et bon marché, ont fait apport de technologies et de matériels,
trouvant profitable de travailler en co-production ou même en
co-entreprises. Elles ont obtenu, auprès de quelque 120 banques
occidentales, les crédits requis par leurs implantations et c’est
le travail des ouvriers roumains sur lequel elles comptent pour faire
face à leurs propres échéances. Autant dire que
le rythme forcené des exportations auquel le pays est astreint
voue le consommateur à la portion congrue. D’où les premières
manifestations de mécontentement dirigées contre le Pouvoir,
tout comme en Pologne.
La Pologne a connu en effet le même processus. Mais là
comme ailleurs, le rôle des Multinationales a été
gommé par les médias. Les grandes dames sont toujours
au- dessus de tout soupçon. Quand l’explosion se produit, journalistes
e’ reporters habitués à considérer l’effet pour
la cause, entonnent à l’unisson le refrain connu : c’est la faute
à Moscou...
Voici un extrait d’un article publié par « Le nouvel automatisme » de mai 1982.
« La diffusion, la « socialisation », comme l’écrit
François Russo, des techniques peut entraîner un changement
profond des conditions économiques et sociales. La machine à
vapeur, par exemple, permettant de disposer en un lieu déterminé
d’une force motrice a provoqué, en partie, l’afflux des hommes,
des femmes et même des enfants vers les manufactures. Le paysan,
l’artisan, le compagnon, le commis, etc., se transforment en ouvriers
d’usine. L’usine s’intègre dans un système économique
en tant qu’appareil technique, le terme appareil signifiant un ensemble
d’éléments concourant au même but en formant un
tout. Plus lard, elle contribuera à la formation du prolétariat
urbain, ce qui va entraîner une modification des structures sociales
et politiques.
Avec l’électricité et l’implantation d’un réseau
de distribution, la force motrice deviendra largement disponible grâce
aux moteurs électriques, même de faible puissance unitaire,
ce qui va permettre la création d’unités de production
réparties.
Et qui peut dire si demain, par l’informatique, la ’télématique,
le téléenseignement, etc., on n’assistera pas à
une nouvelle adaptation des structures sociales, provoquant le retour
des exploitants vers les lieux d’exploitation. « L’adaptation
d’un système technique entraîne nécessairement l’adaptation
d’un système social correspondant, afin que les cohérences
soient maintenues » (B. Gille).
Et la finalité des structures sociales ? Le dénominateur
commun de toute approche systémique qui voudrait considérer,
dans une vision aussi gobale que possible, la totalité des phénomènes,
est l’homme. L’homme qui dans tous les systèmes techniques, économiques,
sociaux et politiques a besoin, pour vivre, survivre et s’accomplir,
dans la joie, parmi ses semblables, d’un équilibre avec son milieu.
C’est aussi à ce prix qu’il pourra sauvegarder ses valeurs morales,
gage de la dignité humaine et du bonheur individuel. »
Uri ZELBSTEIN
*
Extrait de « LA VIE DU RAIL d’avril 82 :
« TRANSPORTS URBAINS : A Compiègne, le réseau de bus est l’un des rares sinon le seul en France, à être entièrement gratuit. De 518 000 voyages en 1975, le trafic est passé à 1 500 000 en 1980. Ce succès a incité le SIVOM a améliorer encore l’offre à l’automne en créant une cinquième ligne d’autobus. »
« Bravo ! Enfin une société qui a compris qu’un service public est fait pour répondre au besoin des usagers et non pour faire du profit.
(Envoi de Paul Rosset à Clisson)
*
Voici un article de « Cheveux blancs », bulletin édité par la section de Montfermeil de l’Union nationale des retraités et personnes âgées :
« Ainsi donc la retraite à 60 ans, vieille revendication
des syndicats ouvriers, vient d’être décidée. A
partir de 1983, tout salarié pourra, s’il le désire, cesser
son activité professionnelle et accéder à «
ce repos » que 38 années de travail lui auront mérité.
Du coup, les passions se déchaînent, pour les uns l’abaissement
de l’âge de la retraite est une mesure « généreuse
», pour les autres une décision « démagogique
» et l’on s’interroge gravement, à droite, sur les «
difficultés financières » qui résulteront
de tout ceci.
Or, il faut le dire, l’abaissement de l’âge de la retraite est,
comme la réduction du temps de travail, une « nécessité
» absolue dont l’évidence s’impose dans tous les pays économiquement
développés.
La crise dont nous subissons les effets, n’a rien d’accidentel ni de
provisoire. Les deux millions de chômeurs français, les
deux millions de chômeurs allemands et les trois millions de sans
travail britanniques pour ne parler que de ceux-là, témoignent
à leur manière du progrès scientifique et technique.
Ils ne sont pas voués à ne rien faire parce que le monde
n’a plus besoin des richesses qu’ils fabriquaient naguère, mais,
tout simplement, parce que ces mêmes richesses sont produites
en quantités égales et parfois même supérieures
par un nombre moins grand de producteurs. Quand les machines remplacent
les hommes, une partie de ceux-ci perdent leur travail si le temps consacré
à ce travail n’est pas diminué pour tous. Et il va sans
dire que, dans le monde où nous sommes, il est bien plus commode
de réduire le temps de travail total en faisant des chômeurs
qu’en le partageant entre tous les travailleurs.
C’est ce que pensent les industriels qui accroissent leurs profits grâce
aux machines et se débarrassent ensuite de la main-d’oeuvre devenue
excédentaire, d’autant, que les chômeurs étant à
la charge d’une collectivité de contribuables, ne coûtent
pas cher aux propriétaires des entreprises.
Il faut donc, si l’on veut sortir de ,cette situation, et c’est bien
là le dessein, du gouvernement de gauche, d’une part, relancer
la consommation populaire pour stimuler la demande de produits, et,
d’autre part, « partager le temps de travail » entre tous.
Ce qui signifie. qu’on le veuille ou non, diminuer le temps de travail
hebdomadaire des « Actifs » (Objectif : 35 heures) et augmenter
le nombre des « retraités », « faire de la
place „ aux jeunes. - Il n’y a pas d’autre solution, et je serais
étonné que l’on puisse me prouver le contraire.
Dans ces conditions l’abaissement à 60 ans de l’âge de
la retraite n’a rien de miraculeux, ni de démagogique, c’est
une mesure normale et intelligente qui aurait dû, logiquement,
intervenir bien plus tôt.
Bon, me direz-vous, mais comment va-t-on financer tout cela ? - j’avoue
que cette question me paraît stupide. Car enfin, si l’on sait,
d’une part, que sous la pression des circonstances il a été
établi, depuis des années, un système de «
garantie de ressources » qui permet à un grand nombre de
travailleurs de « partir à 60 ans » avec, jusqu’à
la retraite 70 % du salaire précédent assuré, si
l’on sait, d’autre part, que le chômage est, heureusement, indemnisé,
il doit bien y avoir moyen de trouver l’argent nécessaire. Ce
que l’on paiera d’un côté on ne le paiera plus de l’autre.
Il n’y a là à résoudre qu’un problème de
transfert de ressources qui, -pour être difficile, n’est sûrement
pas insoluble.
Bien plus sérieux est, au fond, le problème posé
par l’allongement constant et heureux de la vie humaine. En prenant
sa retraite à 60 ans, un travailleur aura désormais une
espérance de vie moyenne proche de 20 ans et ceci ira. grâce
au progrès de la science, en augmentant. Certains savants estiment
que la « limite biologique » de la vie se situe entre 120
et 130 ans. Il est donc permis de penser que, dans quelques générations,
on vivra sa retraite couramment entre 40 et 50 ans. - Pourquoi pas ?
Ceci, direz-vous, posera de sacrés problèmes de financement.
Il y aura trop de retraités à « nourrir ».
Sans doute, seulement, en ce temps là les « forces productives
» auront encore considérablement augmenté et donc
les moyens ne manqueront pas. On ne travaillera plus que 30 heures par
semaine et 9 mois par an.
Et puis, l’Humanité sera sans doute encore beaucoup plus riche,
car les dangers de guerre ayant disparu, elle n’aura plus à supporter
les écrasantes dépenses d’armement qui l’étouffent
aujourd’hui.
Du rêve ! dites vous. Est-ce bien sûr ?
Imaginez ce qu’aurait pensé un jeune homme du 18e siècle,
en 1872 par exemple, si quelqu’un lui avait dit « votre descendant
à la cinquième génération vivra 75 ans et,
s’arrêtant de travailler à 60 ans, sera ensuite payé
à ne rien faire » !
H. POMPILIO
L’auteur de ces lignes a bien compris la logique du chômage les mêmes richesses sont aujourd’hui produites avec moins de producteurs qu’autrefois. Pourquoi ne pas en conclure qu’il ne suffit pas de partager le travail et qu’if faut aussi partager ces richesses, donc changer notre conception actuelle de l’argent ?
Dans une « déclaration » de son conseil de l’ordre
du 20 avril 1982, le Grand Orient de France écrit :
« Une démocratie sociale peut se constituer maintenant
sur un type nouveau de mode de gestion des droits et des devoirs, permettant
de faire l’économie du passage par le type de société
instauré dans les pays dits « socialistes », qui
ne peut plus être considéré comme porteur d’espérance.
»
« Nos sociétés automatisées s’orientent vers
un système de production dans lequel il n’y aura plus utilisation
de l’ensemble de la population active pour produire les biens de consommation
nécessaires au pays. Cette constatation entraine la nécessité
de reformuler les notions d’emploi ainsi que les notions de revenus,
ces derniers ne devant plus être obligatoirement la rémunération
des premiers. »
On peut exceller dans un domaine et pêcher dans un autre. Brillante
démonstration par M. Georges Krossovsky (G.R. n° 792).
Après citations de l’ouvrage de notre ami M. Dieudonné,
lequel estime que l’Economie Distributive s’annonce avec les actuelles
distributions (sans contrepartie de travail) d’indemnités, primes,
allocations, pensions, subventions, etc., G. Krassovsky estime qu’il
ne s’agit que d’aumônes.
Où a-t-il vu quelqu’un, quelque part faire encore l’aumône
? Comment ne saisit-il pas que si ces distributions sont faites, c’est
uniquement pour que les bénéficiaires consomment ? Sans
elles ils cesseraient d’acheter et d’autres cesseraient de vendre, comme
l’a si bien démontré J. Duboin. G.K. relève, avec
justesse, que certaines de ces indemnités permettent à
peine de ne pas mourir de faim. Mais pourquoi cela lui donne- t-il un
avant-goût amer de l’E.D. ? Si le système capitaliste (qui
est rigoureusement l’opposé de l’E.D.) ne se faisait pas, spontanément,
des entorses à ses propres principes, le bénéficiaire
d’allocations serait, effectivement, mort de faim, entraînant
vers la tombe un cortège de jeûneurs obligatoires. Entorse
parce que, logiquement, le système f financier actuel devrait
servir des salaires à ce qui produit, c’est-à-dire aux
machines, aux appareils, aux ordinateurs, à la robotique, à
la bureautique, aux engrais chimiques, etc. Hélas, ces engins
morts sont incapables de remettre les salaires dans le circuit, ils
interrompent le jeu. Comme à la belote, lorsqu’un joueur n’a
plus de cartes, si l’on veut poursuivre la partie, il faut redistribuer.
Force est donc pour que le système capitaliste ne crève
pas, de distribuer le salaire des machines, aux chômeurs et crève-la-faim
de tous poils. Appelez ça, aumônes, allocations, charité
chrétienne ou subventions, on s’en moque.
G.K. est heurté par le fait que dans l’Avenir annoncé
par l’E.D. « Chacun soit rétribué en sa qualité
de consommateur et non plus en tant que producteur ». Il la qualifie
de « vision idyllique ». Remarquons au passage que G.K.
manque d’imagination pour en être réduit au réemploi
de l’étiquette la plus élimée collée à
l’E.D. « Utopisme » !
Cependant il admet que partis du zéro absolu, les « revenus
de consommation distribués » atteignent 40 en 1981. Il
n’envisage pas qu’ils puissent régresser. C’est dire, implicitement,
qu’ils continuent de progresser puisque rien ne permet de déceler
une modification de leur ascension. Donc bientôt 50, 80, 90 et
enfin 100 %.
Néanmoins, G.K. confesse : « Une telle société
me conviendrait parfaitement, ayant peu de besoins et des goûts
modestes ». Il recevrait donc avec gratitude, dit-il, un revenu
permettant de satisfaire ses besoins « en exerçant une
activité utile à la Société, etc. ».
Mais, ajoute-t-il modestement : « J’ai franchement l’impression
que les êtres comme moi sont actuellement plutôt exceptionnels
».
Qu’en sait-il ? Que n’interroge-t-il autour de lui ? Il s’entendrait
répondre : « Ah moi, je serais d’accord, mais mon voisin
sûrement pas ». Et ainsi de proche en proche. Chacun de
nous estime qu’il est bon, intelligent, capable, valeureux mais que,
par contre, c’est l’autre qui ne remplit pas les conditions. Mais cet
e nuire » reste perpétuellement à découvrir.
G.K. estime qu’il faudrait pour l’E.D. « des gens sages et fraternels,
acceptant de travailler bénévolement ». Qui parle
de changer l’humaine nature ? Il y aura autant de crétins, de
cinglés, de médiocres en E.D. qu’il y en a aujourd’hui,
à ceci près qu’il n’y aura plus pour eux nécessité
de chercher à dévorer leur frère pour se substanter.
Supposons un repas, de nos jours, dans un milieu aisé. Chacun
ne mange pas plus que sa faim, sachant que le repas suivant sera également
équilibré et assuré. Plaçons les mêmes
participants dans un camp de concentration autour d’une gamelle de soupe...
et observez la lutte au couteau de ces personnes bien élevées.
Les avides demeureront avides, mais le seuil de satisfaction, sinon
de saturation, sera plus aisément atteint. Vêtements, logements,
voitures, etc., désirés seront disponibles en fonction
de la production, Celle-ci est-elle en baisse en un secteur quelconque
? En un pays quelconque ?
Notre auteur demande qui décidera, selon quels critères, de la distribution gratuite des biens, villas de luxe, musée à domicile, avion personnel, etc. (Et c’est nous qu’il traite d’utopistes !). Tous les émules de J. Duboin savent que les acquisitions seront faites, comme de nos jours, avec les billets dessinés par la Banque de France, à la différence près que ceux-ci reposeront sur du solide progressif, étant basés sur la Production laquelle est en progression constante et ils ne seront plus thésaurisables.
Lecteur superficiel G.K, réduit l’E.D. à « Un rêve généreux qui mène à l’absurde. Une Société de prise sur le tas » (Quid). Qui n’est sûrement pas pour demain ». Mais, il a la franchise d’avouer : « Il est somme toute heureux qu’il y ait des contingences d’ordre économique pour mettre un frein à certains appétits ».
G.K. soulève encore l’objection du travail nécessaire pour fabriquer, contrôler, réparer les machines. Les études à accomplir pour les réaliser. Les travaux pénibles subsistants, etc. Redites que cela. Les réponses aux objections de J. Duboin y suffisent. C’est précisément en échange de telles activités, qui ne peuvent aller qu’en décroissant, que l’on perçoit le Revenu Social.
En bouquet final G.K. ne discerne dans l’E.D. « qu’un nivellement, le contingentement par tickets, une bureaucratie monstrueuse, un système de coercition transformant la société en un immense camp de concentration ». Pas moins ?
N’est-il pas plus simple pour critiquer de faire dire à son adversaire le contraire de ce qu’il énonce ?
Selon Hunebelle, parce qu’il faut choisir entre vendre et distribuer,
il n’y aurait pas de transition possible en dehors de la création
d’une économie parallèle qui n’est d’ailleurs pas sans
analogie avec la notion de secteur coopératif.
Au lieu de considérer en bloc les deux systèmes opposés
(échange-distribution) ne vaut-il pas mieux caractériser
chacun d’eux par un ensemble d’éléments qui peuvent être
dissociés ? On serait alors conduits à envisager d’autres
solutions que la création d’une économie parallèle,
d’emblée totalement différente du système échangiste.
C’est ainsi qu’une réforme profonde du système monétaire
pourrait constituer un élément de transition.
En même temps que des mesures à préconiser au niveau
national, je crois qu’il serait bon d’envisager des mesures transitoires
plus rapides dans un cadre local ou régional.
Et ici, comme il s’agirait d’expériences dont les résultats
pourraient ensuite être confrontés, une certaine diversité
ne serait pas un inconvénient, au contraire. L’idée me
hante depuis longtemps de telles expériences, qui seraient suscitées
ou encouragées par quelques conseillers généraux
ou municipaux intelligents. Je les imagine de préférence
dans les zones où l’activité économique est avant
tout agricole. Un système coopératif généralisé
pourrait servir d’intermédiaire selon l’opinion exprimée
par Mme B., de Paris-7e, dans le n° 796, page 15.
LE 10 mai a été, certes, une victoire ! Non une victoire
uniquement SFIO, ou celle d’une gauche tripartite. Ce fut la victoire
de la masse profonde du peuple français qui avait décidé
l’éviction de V.G.E. et de son piètre gouvernement. Pourquoi
un tel CHANGEMENT ? Parce que l’immense majorité des Français
en avait « ras le bol » d’écouter les visionnaires
laxistes qui voyaient sans cesse le « bout du tunnel »,
alors que le marasme grandissait dans les foyers et que le chômage
gagnait toute l’Europe.
Ce n’est ni la C.G.T., ni la C.F.D.T., ni F.O. ni aucun autre syndicat
qui conduisit les électeurs aux urnes pour organiser la victoire
de ceux qui annonçaient un CHANGEMENT radieux et rapide. La Masse
tranquille a fait confiance à François Mitterrand, à
Mauroy et à son équipe.
Actuellement, le moins qu’on puisse dire, c’est que les résultats
qu’ils obtiennent laissent rêveur !...
Le chômage augmente sans cesse. Le coût de la vie est croissant.
Les impôts pressurent encore plus qu’avant le petit peuple. Quant
aux capitalistes, au grand patronat, aux multinationales, leur arrogance
n’a plus de limite. Le peuple surpris et choqué constate que
le laxisme gouvernemental a pris une autre forme.
Le bon sens populaire se demande : Y aurait-il incapacité ? Ou
impossibilité de traiter avec le CAPITALISME mondial actuel ?
Devant la carence des autorités responsables, pourquoi ne proposerions-nous
pas à la France le SOCIALISME DISTRIBUTIF ?
Le Monde est en danger de mort.
Relevons le défi !
Quelle polémique entre croyants et non-croyants, la lettre venue
de Montendre a suscitée ! Nous ne pouvons tout publier, faute
de place, car l’actualité économique doit primer.
Voici des extraits d’une longue lettre, très bien documentée,
pour conclure :
« Considérant qu’à la Grande Relève convergent
les plus divers aspects de la pensée contemporaine, je pense
qu’il serait vain de s’étendre sur le sujet, le rôle spécifique
du journal étant la diffusion, dans tous les milieux possibles,
des thèses de l’économie distributive.
...Sans vouloir froisser aucune conviction ontologique, je me permettrai
de signaler au camarade A.B. la confusion, involontaire sans doute,
qu’il établit entre croyance religieuse et athéisme, qui
sont, comme tout le monde sait, antinomiques (athéisme = qui
ne reconnaît point l’existence de Dieu). Dès lors, pourquoi
cet entêtement de la part de certains à vouloir absolument
faire admettre que celui qui ne croit pas justement au surnaturel (Dieu)
est croyant ? L’athée croit en effet, mais seulement à
l’évidence des faits matériels... Par contre, le croyant
croit à tout ce qui se rattache à l’idée de révélation.
Ne voit-on pas la différence ...A la Grande Relève appartient
le soin de préparer le terrain psychologique nécessaire
à l’avènement d’un système social qui, en dehors
de toute conception ontologique, sera celui où se retrouveront,
unis par le le social, et non désunis par la croyance, tous les
hommes qui aspirent à s’affranchir des servitudes matérielles,
leur ouvrant, enfin, la possibilité de se réaliser spirituellement.
.,.Personnellement, je suis de ceux qui attendent davantage des contradictions
internes inhérentes au système des échanges que
des exhortations morales ou religieuses pour
sauter le pas !... »
J.M., Parmain.