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Imaginez une course, Strasbourg-Paris, par exemple, dans laquelle tous les concurrents seraient autorisés à se présenter, selon leurs moyens, au volant d’une voiture de course, sur leur bicyclette, ou tout simplement à pied. La course serait très ouverte, mais quelle chance auraient les coureurs à pied ? Une telle course, "libérale", est à l’évidence, complètement loufoque !
Pourtant nos élections sont exactement ce genre de course. A toute échelle, qu’il s’agisse d’élection municipale, départementale, nationale, européenne, chaque candidat est parfaitement libre d’employer tous les moyens qu’il peut dépenser pour forcer le jugement des électeurs. Et c’est ainsi, que les campagnes tapageuses nous envahissent, à la mode des Etats-Unis où plus on peut faire défiler de majorettes, meilleur on est ! Or il faut imaginer ce que coûte, par exemple, une campagne d’affiches au plan national : en plus des frais d’impression, de papier, de location des panneaux d’affichage, du temps des colleurs d’affiches, etc, il faut ajouter maintenant des millions pour s’assurer les conseils de sociétés publicitaires qui en se basant sur des études sociologiques, psychologiques etc, etc, conçoivent les affiches et trouvent les slogans dans les termes qui conviennent pour frapper encore l’imagination d’un public blasé. Et l’électeur est ainsi tellement con ... ditionné, qu’il le veuille ou non, que ces moyens énormes dépensés pour l’influencer sont très efficaces.
C’est ainsi que la politique, comme tout le reste dans
ce système dévoyé, est entièrement soumise
aux "lois" de l’argent. Il n’y a pas d’élection démocratique
quand la valeur d’un candidat se mesure finalement à l’argent
que lui-même, ses amis ou son parti, ont pu dépenser. Alors
ne nous étonnons pas d’apprendre à quelle escalade se
livrent les "grands partis", et à l’aide de quels marchés,
de quelles magouilles, ils réunissent ces sommes fabuleuses de
plus en plus nécessaires !
Des lois démocratiques sont pourtant en vigueur dans nos pays.
Tout électeur reçoit , avant chaque scrutin, une enveloppe
contenant les déclarations des candidats régulièrement
inscrits. Celles-ci sont imprimées, sur une double page au plus,
noir sur blanc, bref dans les mêmes conditions pour tous Et des
émissions de télévision, dûment contrôlées,
donnent la parole aux candidats, ou aux partis, selon l’élection,
dans les mêmes conditions pour tous. Mais ceux qui disposent de
l’argent ont rendu ces lois inopérantes en lançant des
actions spectaculaires qui écrasent la campagne réglementaire
: combien d’électeurs prennent le soin de lire attentivement
les déclarations qu’ils reçoivent ?
Sans revenir ici sur le principe même de la représentation,
sans reparler de toutes les possibilités de consultation permanente
que permet maintenant l’informatique et dont nous avons déjà
parlé dans ces colonnes, que faire pour remonter la pente, pour
que l’argent n’intervienne pas dans une campagne électorale et
que tous les candidats soient placés dans les mêmes conditions,
comme celà doit être dans une compétition loyale ?
Bien sûr, refuser un système basé sur l’argent.
Mais en dehors de la lutte pour une économie démocratique,
c’est-à-dire distributive, la volonté populaire ne peut-elle
pas s’affirmer ? C’est aux juges de la course que sont les électeurs
d’imposer la loi équitable. C’est à dire de faire comprendre
que l’usage de tout autre moyen de propagande que ceux qui sont définis
par la loi doit être considéré comme une tentative
de fraude et que tout candidat ayant ainsi essayé de tricher
doit être disqualifié. Quel média puissant osera
tenir ce langage qui va à l’encontre de ceux qui empochent l’argent
dépensé dans les foires électorales,... et qui
paient à ces mêmes medias leurs pages publicitaires ?
Finies alors ces campagnes tapageuses qui gâchent le paysage, participent à la destruction de nos forêts... et à celle de nos cerveaux en épuisant nos capacités de jugement. Si les campagnes électorales étaient réduites à leurs deux aspects règlementés, quel progrès ! La déclaration écrite d’un candidat, tout électeur devrait apprendre à la lire, tout seul, comme un grand. Serait-ce vraiment un mal ? Quant aux interventions contrôlées à la télévision, elles pourraient être organisées pour répondre aux questions posées par les électeurs. Le candidat devrait alors faire la preuve qu’il sait y répondre. A lui d’apprendre à le faire, il dépenserait mieux son énergie qu’à sillonner les marchés en serrant des mains tout en répétant des phrases toutes préparées !
1) Voir par exemple le mode de consultation politique décrit dans "les affranchis de l’an 2000"
Quels que soient les noms et les étiquettes des députés qui formeront le parlement européen après les élections du 18 juin prochain, leur première tâche consistera à déterminer et appliquer un nouveau style de travail et de comportement. Car si l’on fait abstraction de quelques personnalités à forte puissance de rayonnement, le titre de parlementaire européen n’était jusqu’à présent, pour beaucoup de titulaires, guère plus qu’une mention honorifique sur leur carte de visite et un insigne de figurant sur la scène internationale.
Pour bon nombre de dirigeants de la vie politique dans
les grands pays de la Communauté, et pas des moindres, l’hémicycle
de Strasbourg était une sorte de lieu de retraite pour vieux
routiers devenus encombrants, de stage d’attente pour jeunots non encore
aguerris ou encore un centre d’expérimentations politiciennes
hasardeuses.
Notamment une partie non négligeable des 81 élus qui représentaient
la France à Strasbourg et Luxembourg a fait preuve jusqu’à
présent d’un manque de pugnacité et d’influence chaque
fois qu’il aurait fallu critiquer les directives de la Commission de
Bruxelles, défendre nos intérêts et nos aspirations
face à nos partenaires. Trop souvent absents de l’hémicycle
et disséminés au sein d’une demi-douzaine de groupes,
ils donnaient parfois l’impression de n’être que de pâles
nébuleuses au firmament de l’Europe naissante.
Or, ce manque de prise de conscience a eu pour conséquence que
la Communauté est en passe de se trouver livrée pieds
et poings liés au technocratisme de la Commission de Bruxelles.
Certains errements de la politique agricole, notamment en matière
de surplus, donnent une idée de l’urgence d’un contrôle
effectif parle Parlement.
L’Europe n’a plus que faire des rêveurs, des
utopistes et des bricoleurs. Ce qu’il lui faut, ce sont des travailleurs
de fond, des hommes et des femmes de terrain compétents, capables
et efficaces pour bien préparer et organiser le grand marché
commun qui s’ouvrira le premier janvier 1993 ; c’est-à-dire pratiquement
après-demain I Mais il faudra aussi des penseurs réalistes
capables de stratégies alternatives en fonction des hypothèses
- hautes ou basses - susceptibles de se réaliser dans le monde
à court ou moyen terme.
Il faut en finir une bonne fois pour toutes avec les querelles byzantines
et hypocrites comme celle concernant le siège du Parlement où
parmi bon nombre de tenants du transfert à Bruxelles, la situation
géographique de la cité alsacienne et de discutables difficultés
d’accès ne sont que de nobles prétextes avancés
pour cacher des motivations moins avouables, à savoir l’absence
quasi totale à Strasbourg de vie nocturne et d’attractions ludiques
suffisamment variées.
Un seul reproche serait justifié à condition que l’on
puisse prouver que la situation est meilleure à Bruxelles, à
savoir l’insécurité sur la voie publique. Mais là,
on peut faire confiance à Catherine Trautmann qui vient d’être
élue maire de Strasbourg et qui, à en juger d’après
ses premières mesures d’assainissement, est bien consciente du
problème et décidée à y remédier,
même si cela fait grincer des dents certains de ses détracteurs.
Etre député européen implique la volonté de s’investir à plein et de travailler d’arrache-pied sur le chantier communautaire. C’est avoir l’oeil sur la Commission de Bruxelles avec un esprit à la fois critique et constructif, et faire des propositions cohérentes aussi bien pour résoudre des problèmes pratiques que pour donner à la construction de l’Europe le niveau politique ainsi que la tenue culturelle qui lui manquent encore. Et tout cela en faisant table rase des mesquineries politicardes qu’il faudrait pouvoir éliminer à tout jamais de la pratique des affaires publiques.
1) L. Fabius, dans un interview à l’Est Républicain de Nancy, daté du 9 mai, a déclaré : "La représentation française ne parle pas toujours assez haut au Parlement Européen... Cette situation est dommageable, je suis bien décidé, dans le futur, à agir personnellement pour l’améliorer".
J’avais en tête le titre de cet article -et quelques idées- lorsque j’ai regardé le Grand Echiquier du 25 avril : "Les Printemps de Béjart". Jacques Chancel présentait Béjart bien sûr, mais aussi ses invités, Cousteau et deux jeunes étudiants qui ont eu l’idée de créer une Association "portée" par un badge "Casse pas ma planète". Génial ! On pense évidemment à "Touche pas à mon pote".
Béjart, à qui Chancel faisait remarquer
combien ses ballets étaient écologiques et militants,
précisait, avec l’exaltation et l’humilité des vrais créateurs :
"Si on détruit les océans et les mers, c’est comme
si on détruisait mon sang.. La vie de la planète, c’est
la seule chose importante". Et Cousteau martelait "Pour profiter
de l’Univers, nous ne voulons pas seulement survivre, nous voulons vivre".
L’idée de départ de cet article était la prestation
de Cousteau à "7 sur 7" le 16 avril. Il s’était
montré très pessimiste, malgré l’espoir qu’avait
pu faire naitre en France la belle victoire des verts aux récentes
municipales :
"Je ne veux pas donner vraiment de l’espoir. Je ne veux ni affoler
ni rassurer les gens. Si je les rassure, ils risquent de ne plus lutter
pour que la Terre continue d’être habitable par nos petits-enfants.
Je tiens en outre à ajouter que si je conserve l’espoir, il n’est
ni logique ni rationnel. Logiquement, et tous les ordinateurs consultés
le confirment, il n’y a aucune chance pour les terriens de survivre
à plus ou moins brève échéance. Par fortune,
en ce domaine, parfois la réalité s’obstine à ne
pas se conformer aux prévisions les plus indiscutables...
... La pollution, le mot a beaucoup servi. Je préfère
le mot "saccage". On est en train de saccager délibérément
cette boule qui tourne dans l’espace et où la vie s’est installée
depuis quatre milliards d’années ".
Sur quelle planète vivons-nous, en effet ? D’un côté, des gens qui luttent, qui sacrifient leur vie pour que l’homme qui, depuis quelque 200 ans, à travers le progrès technique, a créé le meilleur et le pire, choisisse enfin le meilleur avant qu’il ne soit trop tard... et il est déjà tard ! Du côté du pire, les charognards du progrès qui n’ont en tête que le profit, l’ambition, la jouissance sans aucun souci de l’homme et de son environnement : ceux qui font et nourrissent les guerres, déforestent à tout va (voir encadré) ; ceux qui vivent sur la misère du Tiers-Monde, la mafia de la drogue et les banques qui en blanchissent l’argent ; les constructeurs automobiles qui partent en guerre contre les pots catalytiques au nom de la compétitivité, les Japonais qui refusent d’arrêter le massacre des baleines, etc ... etc...
Les risques
Cela dit, il faut être bien conscient du fait
que le progrès technique, même s’il se développait
dans une société humaniste, générerait tout
de même des nuisances préjudiciables à la planète.
Dans l’état actuel des choses, les plus grands dangers (en dehors
de la destruction atomique) sont les suivants :
1. Risque de réchauffement, dû essentiellement au gaz carbonique,
donc à la combustion des produits énergétiques
non renouvelables charbon, hydrocarbures dont la consommation, déjà
fabuleuse, suit une courbe exponentielle. "L’effet de serre"
ainsi créé pourrait conduire dans 50 ans à une
augmentation moyenne des températures de 1,5 à 4,5 degrés,
relevant ainsi le niveau des mers, par fonte des glaces polaires, de
20 à 140 centimètres. N’oublions pas que la planète
ne compte qu’un sixième de terres émergées et qu’un
tiers en gros seulement sont cultivables. Aux inondations, il faudrait
ajouter l’accroissement de la désertification, les températures
continuant à s’élever. On imagine le drame avec une population
qui pourrait doubler...
2. Risque concernant la "trouée" dans la couche d’ozone
: nouvellement découvert, ce risque a rapidement sensibilisé
l’opinion. Avec les produits de substitution, les décisions prises
par les gouvernements, on peut espérer que ce danger majeur sera
maitrisé, sinon totalement jugulé.
3. Les pluies acides sur les forêts, les plantes, les excès
d’engrais qui polluent nappes phréatiques, rivières et
mers, jusqu’aux pôles par les courants ; de même, les déchets
de toutes sortes, chimiques ou nucléaires ; les usines nucléaires
enfin, dont Tchernobyl a montré le danger réel.
En ce qui concerne les points 1 et 3, des progrès considérables peuvent être faits pour diminuer leur nocivité. Le capitalisme lui-même, sous la pression de pollutions intolérables, a su trouver les parades : Londres, Pittsburg.. Malheureusement, trop souvent, en régime marchand, la compétitivité prend le pas sur l’intérêt collectif : M. Calvet, en ce qui concerne les pots catalytiques, a bien contraint Brice Lalonde, Ministre de l’environnement d’un gouvernement "socialiste", à se rétracter.
Et la démographie galopante
Mais il est un autre danger majeur, une autre "pollution"
(j’écris entre guillemets) très grave, c’est la démographie
galopante, notamment dans les pays pauvres. Même avec une politique
drastique de contrôle des naissances, il ne faut pas oublier,
par exemple, que le Japon est passé de 70 à 120 millions
d’habitants en 50 ans et la Chine de 440 millions à un milliard
100 millions en 40 ans (près du quart de la population mondiale).
Que dire alors des pays où la misère, la religion, créent
les conditions d’une démographie quasi exponentielle ? Josué
de Castro disait : "Le lit de la misère est fécond".
On note une relative diminution de la mortalité infantile dans
les pays du TiersMonde, notamment grâce à la vaccination.
René Dumont, dans son livre "Un monde intolérable" avance des chiffres qui donnent le frisson. En 1930, la planète comptait 2 milliards d’habitants ; 5 aujourd’hui et on prévoit 10 milliards au seuil d’une hypothétique stabilisation. La population des pays pauvres, estimée à 2 milliards 600 millions d’habitants, croit trois fois et demie plus vite que dans le reste du monde. Si l’Asie, l’Amérique latine et l’Inde ont commencé à voir leur taux de croissance diminuer ces deux dernières décennies, l’Afrique "continue à descendre vers le septième cercle de l’enfer" écrit Dumont. Il faudrait investir 12% du revenu, rien que pour maintenir le niveau de vie actuel. Les prévisions à long terme des experts des Nations-Unies estiment que les choses étant ce qu’elles sont, la population du Nigéria -103 millions actuellement -ne se stabilisera que vers l’an 2050 à 530 millions, le Kénya de 20 à 110 millions, etc...
Utopie ?
Dans ces conditions, on peut être tenté de poser à certains distributistes et hommes de progrès (socialistes, communistes, mondialistes, écologistes...), au figuré, la question "Sur quelle planète vivent-ils ? La planète utopie ?".
Face à tous nos détracteurs, aux sceptiques, il faut sans hésiter, affirmer avec force qu’un jour ou l’autre, sauf autodestruction de la race humaine, les thèses distributistes seront appliquées, quelles qu’en soient les modalités. Dans ce domaine, les utopistes sont ceux qui pensent que le désordre actuel -saccage de la planète au nom du profit, misère- peut perdurer.
Par contre, il n’est pas raisonnable de prétendre
que le progrès, même au stade atteint à ce jour,
peut amener demain -ou même après-demain- l’abondance pour
tous, surtout si la population passe de 5 à 8 ou 10 milliards
d’habitants. Forts de l’argument gel ou destruction de richesses (lait,
viande, beurre...), face à la faim vraiment insupportable des
pays du Tiers-Monde, nous avons trop tendance à transposer l’abondance
au niveau planétaire.
Bien entendu, notre souci numéro un est que tout le monde mange
à sa faim et qu’il n’y ait plus chaque jour 20.000 morts par
malnutrition, mais ce souci est aussi celui des organisations caritatives.
Il n’a rien à voir avec le projet raisonné de société
universelle de l’abondance sous toutes ses formes que nous préconisons
pour l’Homme : nourriture, vêtements, logement, confort, culture
et loisirs.
Cousteau exprime ce projet à sa façon lorsqu’il dit :
"Pour profiter de l’Univers, nous ne voulons pas seulement survivre,
mais vivre " . VIVRE au sens plein ; ce que nous croyons être
le destin de la race humaine (on ne peut admettre : vie pour les pays
riches, survie pour les pays pauvres). Pour celà, deux conditions
incontournables :
1. Que cesse le saccage de la planète
2. Que cesse le développement démographique actuel du
TiersMonde.
Sinon, jamais notre société distributive
de l’abondance ne verra le jour. Dans des conditions idéales,
et dans un premier temps, deux problèmes à la rigueur
pourraient être résolus :
" la nourriture, au moins minimale, de tous les habitants de la
terre : cultures en serres, hors sol, avec irrigation (graves difficultés
dans certaines régions), cultures vivrières.
" l’énergie. Les ressources du soleil sont inépuisables.
Il suffit de s’y atteler, de vouloir les utiliser sans but mercantile.
Il y a 20 à 25 ans, les "spécialistes" disaient
: " Au mieux, le nucléaire représentera 2% de l’énergie
électrique produite à la fin du siècle". Or,
à ce jour, elle atteint 35 à 60% selon les pays. Nous
entendons aujourd’hui le même refrain en ce qui concerne le solaire
et autres énergies alternatives : 2% à la fin du siècle.
Si les intérêts liés à l’exploitation de
l’énergie actuelle n’existaient pas, gageons que le solaire et
autres, représenteraient 30 à 40% à la fin du siècle
et pourraient remplacer le nucléaire.
Et un jour, la fusion nucléaire procurera des capacités
énergétiques sans limites. Espérons que les récentes
découvertes de Martin Fleischmann et Stanley Pons apporteront
au monde autre chose que des scoops médiatiques.
En ce qui concerne les autres besoins des hommes, il faut se poser sans
passion des questions. Les ressources de la planète ne supporteraient
pas l’abondance pour tous, dès lors que ce "tous" serait
en perpétuel gonflement. Je me souviens avoir été
frappé, il y a 15 ou 20 ans, par un article d’Albert Ducrocq
dans "Sciences et Avenir". Il imaginait que, par une sorte
de coup de baguette magique, tous les habitants de la terre (à
l’époque quelque 3 milliards) acquièrent le niveau de
vie moyen des pays industrialisés. Et il passait en revue les
principales matières premières en extrapolant leur consommation
à 3 milliards d’habitants :
- le pétrole, estimé à 40 ans
de réserve, ne représenterait plus qu’une dizaine d’années
(les seuls Etats-Unis, avec 250 millions d’habitants, consomment 25%
de l’énergie mondiale),
- les forêts (constructions, meubles,
livres, journaux) seraient rasées en quelques années,
- les mines de fer, cuivre, etc..., au mieux, quelques décennies.
Et ainsi de suite.
Nous trouverons des produits de substitution, direz-vous ; nous recyclerons. Bien sûr. Mais çà ne suffira pas.
Le plastique ? Il est essentiellement dérivé
des hydrocarbures. Ceux-ci disparus, plus de plastique. Là encore,
produits de substitution ? A l’échelle de 7, 8, 10 milliards
d’individus ? Ne rêvons pas trop...
En résumé, sur quelle planète vivons-nous, sur
quelle planète VIVRONT les générations futures ?
Une société d’abondance universelle est-elle possible ?
- Si le saccage continue, non.
- Si saccage et développement démographique incontrôlé continuent, deux fois non.
- Si le saccage s’arrête, mais non le développement démographique, encore non.
- Si saccage et développement démographique s’arrêtent, OUI.
Et ce sera néanmoins très difficile : le poids des écologistes -les vrais- des mondialistes, des écolo-socialistes, pourront peser lourd dans la balance.
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La Grande Relève est le journal de tous ses lecteurs. Les opinions exposées dans cet article n’engagent que moi. Je souhaite que de nombreux lecteurs nous écrivent, surtout s’ils ne sont pas d’accord, ou s’ils sont seulement réservés.
PERCÉES
Voici la rubrique que C.-F. Eberlin propose d’ouvrir dans nos colonnes afin d’apporter chaque mois informations, études ou suggestions susceptibles de compléter, voire de faire avancer les dossiers que nous préparent les diverses instances de décision.
Cette rubrique, bien évidemment, est ouverte, comme toutes nos colonnes, aux lecteurs qui voudraient y contribuer. Nous serons heureux de présenter leurs propositions, pourvu qu’elles soient originales, intéressantes et qu’elles aient un caractère vraiment constructif mais non polémique.
Merci de rédiger vos envois de façon concise (une page).
Nous aimerions recevoir les avis de tous ceux qui se sentent concernés, à quelque titre que ce soit, par les sujets abordés dans cette rubrique. D’avance merci à ceux qui nous en feront part.
"... La notion du secret professionnel est
à l’heure actuelle une espèce de monstre hirsute, une
gorgone tentaculaire avec une toute petite tête : l’article 378.
La jurisprudence a constitué ses tentacules, et il est bien difficile
de lui reprocher, en présence d’un texte resté à
l’état embryonnaire, d’avoir été incertaine et
parfois fluctuante.
Seule une législation bien comprise, claire et précise,
peut mettre fin à cette situation."
Voilà ce qu’écrivaient déjà en 1973 le célèbre
avocat René Floriot et le Conseiller à la Cour de Cassation
Raoul Combaldieu dans leur livre "Le Secret Professionnel"
. Il nous parait opportun de rappeler ces lignes au moment où
députés et sénateurs vont consacrer le plus gros
de leur travail législatif à l’étude du projet
de refonte du Code pénal. Il serait en effet néfaste que
sur le sujet qui nous préoccupe ici, les débats parlementaires
soient menés "à bride abattue" comme l’a écrit
un grand journal parisien. Il s’agit en effet d’un domaine où
l’on ne peut se limiter aux considérations juridiques, vu qu’en
réalité on se trouve en présence d’un faisceau
de problèmes où s’imbriquent le droit, la morale, la règlementation
administrative, le respect de la personne et de l’individualité
humaine ; et où chaque cas à traiter est et reste un cas
particulier.
Les professionnels qui, à un titre quelconque, se trouvent journellement,
ou seulement occasionnellement, confrontés aux problèmes
relatifs à la protection des secrets, ne comprendraient pas que
la réforme en préparation aboutisse à une série
de textes qui seraient de simples condensés d’arrêts de
jurisprudence épars sans directives précises quant à
leur interprétation.
En fait, c’est toute la conception même du secret
dans toutes ses applications qui doit être reprise, redéfinie
et transposée dans la réalité de tous les jours.
Et cela ne se limite pas au droit pénal seul. Il y a aussi les
secrets dans les entreprises dont la divulgation peut mettre une firme
en mauvaise posture sans qu’il y ait forcément délit au
sens pénal du terme. La portée et les conséquences
éventuelles de l’ampleur et de la nature de la réforme
souhaitée par les professionnels déborderont largement
des considérations strictement françaises, car le vide
et le flou juridiques pèsent maintenant déjà sur
les relations d’affaires au niveau intereuropéen. On le comprend
aisément si l’on considère que, par exemple, les contrats
de travail des cadres dans d’autres pays de la CEE comportent des clauses
strictes de respect du secret professionnel avec résiliation
immédiate en cas de manquement grave.
Dans un prochain article, nous donnerons un aperçu général
des points sur lesquels la nouvelles législation devrait donner
des jalons et des directives précises pour mettre fin à
l’actuel imbroglio.
1) Flammarion, éditeur.
2) Le Figaro, 4 avril 1989
Dans la société, les besoins personnels ou corporatistes ne coïncident que sur certains points mais peuvent être le fondement du minimum d’organisation sociale destinée à assurer la vie en communauté. Ainsi de la paix, de l’aspiration à la sécurité, à la justice, à l’égalité politique et économique, aux libertés. Sinon les intérêts sont divers et souvent divergents, même quelquefois opposés. Si l’Etat est suffisamment fort pour les empêcher de s’exprimer, c’est le régime autoritaire qui peut aller jusqu’à la dictature, la tyrannie et le fascisme. S’il ne l’est pas ou plus, le conflit descend dans la rue, les manifestations sont permanentes, ce sera le désordre sanglant généralisé, la guerre civile. La moins mauvaise façon de se prémunir de ces dangers qui ait été découverte se nomme démocratie sous son appellation d’origine grecque. Les républiques latines, puis françaises ont essayé de mettre en oeuvre ces principes. L’usage actuel utilise plutôt République comme nom propre : la première République a été fondée par la Convention le 21 septembre 1792, premier jour de l’an 1 de la révolution, tandis que le mot démocratie est alors réservé au sens commun.
Les défauts et les tares de la démocratie
Comme tout système modéré, la
démocratie est l’objet d’attaques convergentes des extrêmes.
Les droitiers l’estiment trop tolérante ; ils la trouvent laxiste
et inefficace. Les décisions prises après discussion sont
trop tardives à leur gré. Ils n’admettent pas le principe
égalitaire qui la caractérise : un humain = une voix.
Cet axiome est en effet discutable. Comment comparer la voix autorisée
de l’être cultivé et celle, primaire, de l’ignorant ? Comme
le critère objectif de mesure de la compétence n’a pas
encore été découvert, l’égalité s’impose.
D’autant plus que de nombreux exemples montrent qu’il est préférable
de ne pas faire de distinction : "... Les hommes (et aussi les femmes
...) naissent et demeurent libres et égaux en droit..".
Les suffrages par ordre de l’ancien régime et censitaire du Second
Empire ont fait faillite à cause de leur injustice manifeste.
Les gauchistes iraient, à l’inverse, vers l’élimination
du riche ou même de l’homme de savoir. Les khmers rouges et les
gardes rouges chinois ont été jusqu’à l’extermination
physique massive. Ceux qui refusent toute autorité croient devoir
repousser la démocratie alors qu’ils repoussent en réalité
sa forme bourgeoise et capitaliste. En effet, en dehors des spontanéistes
qui n’acceptent aucune organisation politique, la plupart des anarchistes
se réclament soit du fédéralisme (Proudhon), soit
de l’anarcho-syndicalisme (Bakounine) et souvent du mutualisme et du
coopératisme. Ces différentes thèses sont compatibles
avec la démocratie. Bien entendu, les critiques des formes perverses
de la République ".. des copains et des coquins..",
sur lesquelles tous s’accordent, sont légitimes. Le clientélisme,
le truquage, le favoritisme, les pots-de-vin, le mandat impératif,
les interventions, la publicité politique, les lobbies, les "retournements
de veste", la politique-spectacle, l’affairisme, les détournements
de fonds publics, etc... sont à proscrire. Ils sont souvent punis
par la loi ; lorsqu’ils ne le sont pas explicitement, les citoyens devraient
se prendre en charge et former des mouvements d’opinion afin d’exiger
leur disparition. Ajoutons néanmoins que ces dépravations
sont à l’image de celles de la société. Comment
alors les faire disparaitre entièrement ? Il faudrait pour cela
des hommes parfaits... Comme nous recherchons un régime acceptable
pour les humains tels qu’ils sont et non tels qu’ils devraient être,
nous allons examiner quelques solu
tions qui nous indiqueront la direction à suivre.
La démocratie en action
Par rapport au suffrage indirect encore en usage pour le Sénat français, par exemple, les élections directes sont un progrès puisque le député élu est placé sous le contrôle de ses électeurs qui peuvent intervenir auprès de lui s’ils estiment qu’il ne respecte plus ses engagements. C’est la démocratie représentative.
La justesse du scrutin, au sens de la justesse d’une
balance, est aussi fonction du mode d’élection. Le plus juste
est certes la représentation proportionnelle puisque les appartenances
politiques des électeurs sont respectées. C’est la seule
règle qui permet l’élection d’une assemblée figurant
l’ensemble de la nation et ne lésant personne. Les autres scrutins
ne permettent de dégager une majorité qu’en écrasant
les minorités.
La démocratie élective suppose l’existence de partis.
Ceux de droite rassemblent les conservateurs et même les réactionnaires.
Ceux de gauche, les réformateurs et les progressistes. Il n’est
sûrement pas inutile de rappeler ces truismes au moment où
les confusionnistes essaient de faire croire qu’il n’y a aucune différence
entre la gauche et la droite. D’un côté, malgré
les faibleses, un léger espoir d’évolution subsiste ; de
l’autre, aucune perspective ne se dessine. Un président de droite
aurait-il initié ou même signé l’Appel de La Haye :
"Notre pays, c’est la planète" ?
Le refus obstiné, la crispation sur des positions irréalistes,
la politique du pire destinée à provoquer des révoltes
aussi violentes qu’éphémères, ont montré
leur inefficacité totale et restent uniquement des satisfactions
pour certains esprits isolés.
Ces arguments, me semble-t-il, condamnent l’abstentionnisme et peut-être
même le refus de choix, sauf exceptions. Les anti-partis, les
au-dessus des partis, ceux qui sont ailleurs font en réalité
un choix. La politique, c’est-à-dire les décisions concernant
la vie de la communauté, se fait avec ou sans eux et peut-être
contre eux. Ceux qui ne votent pas à gauche favorisent la droite
et réciproquement. Il suffit de suivre avec un peu d’attention
ou de lire les comptes rendus des débats de l’Assemblée
Nationale pour qu’apparaissent nettement les intérêts représentés.
Tout cela parait évident ; et pourtant notre société
serait beaucoup plus égalitaire si de nombreuses voix populaires
ne s’égaraient pas à droite.
Les partis regroupent les personnes unies par les mêmes opinions et les mêmes tendances ; ils concourent à l’expression du suffrage universel qui caractérise la république. Le multipartisme est de règle dans les démocraties à l’occidentale mais Gorbatchev, sollicité de l’établir en URSS, vient de déclarer que, plus que cela, ce qu’il convenait de faire, c’est donner la parole au peuple. Comment le faire du mieux possible ? Là est toute la question.
La démocratie évoluée
Le suffrage direct est plus démocratique que
le suffrage indirect, mais le système représentatif reste
très imparfait. Les députés sont versatiles, ils
oublient leur programme électoral et ont à prendre position
sur des sujets qui n’ont pas été forcément débattus,
ni même prévus . Les hommes politiques font carrière.
Les plus connus deviennent des étoiles, ils perdent le contact
avec les réalités de base. Jusqu’à maintenant leur
activité nécessitait des compétences qui ne s’acquéraient
qu’avec l’expérience. Tout celà est bien terminé.
La "société civile" entre directement au gouvernement,
les "jeunes" secouent le cocotier. De plus en plus de citoyens
sont capables d’accéder aux plus hautes fonctions électives.
L’élitisme disparait quand beaucoup accèdent au savoir.
Dès lors, il conviendrait d’instaurer
- la non-rééligibilité qui permettrait un véritable
renouvellement du personnel et des projets. Dans la Grèce antique,
la représentativité était réalisée
non par des élections, mais par tirage au sort. Sans renoncer
à l’élection qui constitue certainement un progrès
par rapport au seul hasard, nous ferions bien de réfléchir
aux rotations nécessaires des idées et des hommes.
- l’interdiction de tout cumul de mandats, afin que chaque élu
puisse se consacrer vraiment à sa tâche et éviter
ainsi l’absentéisme, plaie des assemblées délibératives
à tous les échelons. Voilà des emplois que nos
édiles recherchent tant. Une loi anticumul existe déjà
, mais ce n’en est qu’une caricature.
- le référendum d’initiative populaire, comme en Suisse,
afin d’engager une première étape vers l’élimination
des intermédiaires entre les citoyens et les décisions
qui les concernent.
Les helvètes emploient les termes référendum et
plébiscite sans distinction. En France, le plébiscite
est plutôt ressenti comme une tentative de pression d’un chef
d’Etat pour que le peuple lui manifeste sa confiance.
D’autre part, ce type de suffrage est préconisé par le
Front National. Est-ce des raisons pour en ignorer le caractère
de progrès vers plus de démocratie ? Il suffit de le comparer
avec le référendum actuel décidé par le
Président de la République, sur proposition du gouvernement
ou des deux assemblées et limité dans son domaine (article
11 de la Constitution du 4 octobre 1958) pour en discerner les avantages.
Ces propositions novatrices qui vont à l’encontre des idées
reçues, des privilèges de certains et des habitudes de
la classe politique dominante ne pourront évidemment être
imposées que par une forte pression populaire. Cela nécessite
une information et une culture que le corps électoral n’a peut-être
pas encore obtenues, mais qu’il atteindra rapidement malgré les
tentatives obsurantistes.
La démocratie directe
Aux débuts de la Cinquième République,
Jacques Duboin avait pris parti contre la démocratie directe.
C’était l’époque où de Gaulle utilisait le référendum
à sa guise et où il instaurait l’élection directe
au suffrage universel du Président de la République. Notons
que ces dispositions n’ont pas, c’est le moins qu’on puisse écrire,
défavorisé les progressistes. Peut-être, comme beaucoup
d’entre-eux et d’entre-nous, Jacques Duboin a-t-il surestimé
les tendances autoritaires du général et sous-estimé
son esprit pragmatique et républicain. N’oublions pas pourtant
qu’il aboutit à l’indépendance de l’Algérie au
grand dam de ses compagnons réactionnaires et de son électorat
conservateur. Quoiqu’il en soit, Jacques Duboin était fondé
à se méfier du plébiscite, instrument de certains
candidats au pouvoir absolu.
Nous l’avons remarqué, l’évolution vers plus de démocratie
repose sur l’information complète et objective, ainsi que sur
le niveau d’instruction ou de bon sens de l’électorat. Le temps
est-il venu de court-circuiter tout système représentatif ?
La technique informatique et télématique le permettrait.
Les prémices, sous la forme des sondages d’opinion, dont la fiabilité
est suspecte, ne sont pas encourageantes. Il convient néanmoins
de nuancer le jugement si l’on observe que les principales critiques
portent sur la sélection de l’échantillon interrogé
et sur le manque d’objectivité des questions posées. Des
progrès rapides pourraient être faits dans ces deux domaines ;
d’une part en interrogeant la totalité des électeurs,
d’autre part en assurant un contrôle démocratique sur le
texte de la question. Il ne fait donc pas de doute que le perfectionnement
de la démocratie passe par la voie directe.
La démocratie économique
C’est évidemment au plan économique
que le simple citoyen est le plus méprisé. Tous les rouages
du capitalisme : banque, bourse, emprunts, placements, etc... sont orientés
vers l’écrasement du financièrement plus faible par le
plus fort. La moralisation de ce régime, intrinsèquement
pervers, est impossible, nous l’avons suffisamment démontré
ici pour ne pas y insister. Il faut en changer. Remarquons seulement
que ce changement nécessaire ne peut se faire que par étapes
et au moyen d’une démocratie politique améliorée
d’où l’intérêt des questions que nous venons de
débattre.
Faut-il reprendre la discussion sur la création d’un parti abondanciste ?
Jacques Duboin était contre, conservant un mauvais souvenir de
l’incompréhension manifestée par ses collègues
parlementaires. Nous n’en sommes plus au même point. Mais attention
: toutes les tentatives de nos amis dans ce sens ont échoué.
Sommes-nous capables de faire mieux ?
La percée récente des verts en France constitue-t-elle
un encouragement en ce sens ? Non et oui. La prise de conscience écologiste
est certes un grand progrès vers la salubrité. Mais ...
la démagogie voudrait que nous foncions au secours de la victoire
et pourtant... la pauvreté de la pensée écologique
sur le plan politique est manifeste. Lorsque l’opinion aura constaté
qu’il convient de produire en respectant l’environnement et l’équilibre
physique, chimique, botanique, zoologique et biologique du globe, ce
qui est purement technique, quel pas aura-t-elle fait ?
Il est désolant, c’est vrai, de voir que l’ensemble des partis
ne se sont pas saisis plus tôt du problème écologique.
Le niveau des hommes d’Etat est-il si bas ? Les mondialistes eux, bien
avant les écologistes, il y a 17 ans précisément,
l’avaient bien compris, par la voie de leurs représentants au
Congrès des Peuples. Ils avaient compris aussi que les vraies
questions sont : Qui décide ? A quel niveau géographique
et de la société ? Qui paie ? Qui choisit les précautions
à prendre ? Voilà des interrogations politiques, au sens
le plus élevé du mot, sur lesquelles la seule écologie
n’a pas de réponse.
Il faut vraiment que l’opinion soit désorientée, après
avoir tenté des solutions à droite, au centre et à
gauche, pour se réfugier sur cette fausse piste.
Mais après tout lorsqu’elle sera allée, vite, au bout de cette voie sans issue, peut-être se tournera-t-elle vers une autre idée ? Celle des abondancistes, qui seule envisage d’aller vers l’égalité économique en prenant en compte tous les progrès scientifiques, les ressources de la planète et son écologie, sans être obnubilée par la recherche du profit immédiat ?