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   Mensuel de réflexion socio-économique vers l’Économie Distributive
 
 
 
 
 
AED La Grande Relève Articles > N° 804 - octobre 1982

 

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N° 804 - octobre 1982

Rien ne va plus !   (Afficher article seul)

Les endormeneurs   (Afficher article seul)

L’argent, obsession des hommes   (Afficher article seul)

Quelle pauvreté d’imagination Monsieur BEREGOVOY !!!   (Afficher article seul)

Au fil des jours   (Afficher article seul)

C’est ça le progrès !   (Afficher article seul)

Pour une économie de chômage   (Afficher article seul)

Lettre à un ministre et sa réponse   (Afficher article seul)

Lettre ouverte au « Point »   (Afficher article seul)

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Rien ne va plus !

par M.-L. DUBOIN
octobre 1982

VINGT-CINQ pays sont au bord de la faillite. C’est ce qui ressort des statistiques de la Banque des Règlements Internationaux. Cette crise monétaire a commencé par la banqueroute du Mexique. Bien des pays d’Amérique latine, dont le Venezuela, le pays le plus riche de l’Amérique du Sud, au 6e rang dans la production mondiale de pétrole, ont un endettement qui représente une part si importante de leurs ressources que les Banques créditrices, y compris les établissements bancaires occidentaux les plus puissants, se voient entraînés par leur déroute : d’après le journaliste J. Mornand (*), un des dirigeants de la Chase Manhattan Bank (l’une des plus grandes « maisons » de Wall Street) a reconnu que si, comme il est à craindre, « l’ensemble de l’Amérique Latine faisait défaut, cela entraînerait l’effondrement de toutes les banques américaines qui lui ont prêté plus de 60 milliards de dollars... » C’est la perspective de cet énorme krach mondial qui a amené le Premier Ministre Canadien a déclarer, avant l’ouverture à Toronto de la session annuelle du Fonds Monétaire International « Jusqu’à présent, on redoutait seulement les effets de la crise. Maintenant, c’est la catastrophe qui risque de s’abattre sur nous. »
Bien entendu, le F.M.I. va faire le nécessaire, quelques jeux d’écritures, pour annuler les dettes irremboursables. Ceci s’est déjà fait, on s’en souvient, pour les dettes de guerre. Mais n’est-ce pas la preuve éclatante que l’argent, tel qu’on l’utilise depuis quelques siècles, a fait son temps ? qu’il a perdu le rôle d’organisateur des échanges économiques pour lequel il a été inventé ?
Vous en faut-il une autre preuve ? Comparez deux pays voisins dont l’histoire a montré une certaine similitude : la Grande-Bretagne et la France. Le premier est dirigé avec une poigne de fer par un gouvernement ultra-conservateur ; l’une des raisons avancées pour expliquer la crise qu’il traverse (et qui vient de se traduire par un record de chômage) est que sa monnaie est trop forte, la balance de son commerce extérieur est trop positive. Dans le second, nous avons un gouvernement de gauche, un chômage pas mal non plus, mais tout vient de ce que notre monnaie est trop faible et notre balance du commerce extérieur trop négative !
Alors ? On voit que la politique de nos politiciens ou de ceux de Mme  Thatcher, achoppe sur cette même impossibilité de maintenir les relations économiques de notre temps sur les bases établies au temps de la marine à voile. Dans ces deux pays, aux politiques opposées, la même solution est cependant adoptée  : on va partout se sacrifier afin d’augmenter, parallèlement, nos compétitivités. Ce serait évidemment très malin... si seulement les autres n’en faisaient pas justement autant. Mais allez leur expliquer ! Et allez demander aux Japonais de nous attendre  !
Bien sûr, nos économistes de gauche ont été formés dans le même moule que ceux qu’ils remplacent. Mais leurs. aspirations humanitaires ne pourraient-elles pas leur ouvrir les yeux ? S’ils avaient, comme ils le prétendent, les yeux ouverts, ne verraient-ils pas qu’augmenter la compétitivité aboutit logiquement à remplacer des salariés par des automatismes, dès lors que le prix d’un robot ne cesse de baisser tandis que croissent les salaires ? On va donc encore augmenter nos possibilités de production sans pour autant distribuer parallèlement le pouvoir d’achat permettant de consommer. Et on s’étonnera que le moteur de l’économie soit grippé
Il en sera ainsi jusqu’au jour où on osera renoncer à notre façon de concevoir l’argent. Il faut que celui-ci ne soit plus qu’un pouvoir d’accès à la production et qu’il soit créé, sous forme de revenu social dû à tout être humain, proportionnellement à cette production.
La France socialiste se doit de prendre l’initiative en portant au compte de tous ses consommateurs en puissance (mais que le système des échanges marchands ignore, parce qu’ils ne sont pas « solvables  ») un crédit en une monnaie interne qui leur donnerait accès aux productions du pays. Ceci n’empêcherait pas de conserver le franc tel qu’il est pour le marché international, mais permettrait de donner à la production et à -là consommation internes l’organisation dont elles ont besoin pour s’équilibrer.

(*) dans le « Nouvel-Observateur », n° 931.

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Actualité

Les endormeneurs

par M. DUBOIS
octobre 1982

PENDANT plusieurs décades, nous n’avons pas ménagé nos critiques à l’encontre des divers gouvernements au pouvoir, dont certains, entre la libération et l’avènement de la IVe République, furent déjà socialistes.
Que leur reprochions-nous, et notamment à ceux qui tinrent les rênes de 1958 au 10 mai 1981 ? Essentiellement de dépenser beaucoup d’intelligence et de sacrifier les vraies richesses pour tenter vainement de sauver un système économique devenu incompatible avec les fulgurants progrès scientifiques et techniques de notre siècle. Dans le désert, ou presque, nous avons crié notre conviction que les réformes indispensables n’avaient rien à voir ni avec un simple changement d’équipes, ni avec un style politique de gouvernement, les notions de droite ou de gauche étant devenues totalement périmées face au vrai problème : l’instauration d’une économie des Besoins dont Jacques DUBOIN avait conçu les principes et structures essentiels.
Depuis le 10 mai 1981, beaucoup de nos., compatriotes ont cru au changement, ou aux miracles... Ils peuvent constater aujourd’hui que les maux économiques fort justement reprochés au Pouvoir antérieur sont toujours présents, sinon aggravés : chômage, inflation, austérité, c’est, avec une partition différente et des musiciens changés, l’éternelle ritournelle qui résonne à nos oreilles blasées, tandis que défilent les vieux remèdes trop connus et toujours aussi inefficaces.
Est-ce à dire que l’existence d’un pouvoir socialiste tout puissant ne présente pour nous aucun intérêt ?
Une réponse sans nuances serait inexacte. Et s’il est bien vrai qu’aucun indice ne laisse supposer de la part du gouvernement la moindre intention de songer à !’Economie des Besoins, il n’est pas inutile de souligner les aspects négatifs et positifs de l’expérience actuelle.

Un espoir démobilisateur

Sous la coupe de dirigeants auxquels collait une étiquette conservatrice, tous les laissés pour compte de l’économie de marché savaient au moins à quoi s’en tenir. Persuadés d’être les victimes d’un système dont ils constataient les incohérences, sans d’ailleurs en déterminer clairement les causes, ils étaient éveillés, prêts à combattre, et à accueillir favorablement toute tentative susceptible de sortir les économies modernes du marasme au sein duquel elles ne se débattent depuis si longtemps que pour mieux s’y enfoncer.
Aujourd’hui, trois fois hélas, ce n’est plus le cas. Sous prétexte que des équipes « de gauche » sont à la télé du pays, beaucoup s’imaginent pouvoir attendre béatement la sortie du lapin magique du chapeau. N’ayant rien compris aux véritables causes, ils font à tort confiance à de faux remèdes. Et pendant ce temps, tout continue à s’aggraver. Une dramatique course de vitesse était déjà engagée entre l’instauration de l’économie des Besoins et la montée de périls apocalyptiques. Au moment où s’accentue la suicidaire fuite en avant des nations industrialisées, l’expérience actuelle constitue une pause démobilisatrice. Il devient donc plus important que jamais d’en dénoncer l’absurdité, notamment pour couper court aux réactions inévitables après la constatation de son échec. Car la tentation sera grande, alors, de faire à nouveau confiance à l’actuelle opposition, dont il n’y aura pourtant rigoureusement rien à attendre si elle n’inscrit pas l’économie des Besoins à son programme.

Un catalogue d’erreurs à ne pas commettre

En contrepartie, il est non moins important de bien observer le déroulement de l’expérience pour en tirer le maximum d’enseignements sur la conduite à suivre et les erreurs à éviter lorsque viendra le moment de mettre le nouveau système économique en application.
Incontestablement, pour réussir, il faudra non seulement le consen-
sus, mais l’adhésion enthousiaste de toutes les intelligences et capacités. A cet égard, l’intolérance, la lutte des classes, le laxisme, le nivellement par le bas, l’antiélitisme systématique, constituent de lamentables anachronismes et des erreurs monumentales, à supprimer dans les plus brefs délais.
L’économie des Besoins, disait Jacques Duboin, ne doit pas être la « prise au tas » ; elle ne doit pas non plus laisser les portes ouvertes à la criminalité et à la chienlit  ; elle nécessitera beaucoup d’imagination, d’ordre et d’effort pour produire le maximum de biens et services avec le minimum de travail humain, d’énergies rares ; de matières premières non inépuisables, et de dégâts pour l’environnement. Elle s’accomoderait très mal de la triste mentalité d’assisté et de combinard, actuellement en plein essor. Vouloir le plus de bien- être et de confort possibles en laissant délibérément aux autres les initiatives créatrices et leurs inévitables sujétions serait le meilleur moyen de ruiner pour longtemps la crédibilité de nos thèses. Or, quelles que soient les lourdes responsabilités de l’actuel système économique dans l’effondrement des valeurs morales, il faut bien en prendre acte et en tirer les conclusions logiques, étant entendu que même si nous réussissons à éliminer le grand corrupteur, il faudra plus d’une génération pour inverser en profondeur les mentalités dont nous assistons à l’épanouissement. Et c’est avec les hommes tels qu’ils sont, et non tels qu’ils devraient être, qu’il faudra réussir.

Attention à la transition

C’est pourquoi nous demandons à tous nos amis d’observer lucidement les répercussions de l’expérience dite socialiste sur l’évolution des moeurs, et d’en tirer les conclusions utiles.
Convaincre chacun qu’il aura beaucoup à gagner et rien d’essentiel à perdre à l’instauration de l’économie des Besoins constitue une tâche prioritaire. Etudier soigneusement dès maintenant les mesures de transition à prévoir pour les hommes d’aujourd’hui, et non pour ceux dont nous rêvons demain, en est une autre non moins urgente. Réforme monétaire et Revenu social seraient inopérants sans reconnaissance du vrai sens civique et de la tolérance la plus large. Il faudra reconstituer au plus vite dans l’ordre, l’unité du tissu social au sein duquel les hommes pourront enfin redevenir des ASSOCIES, responsables d’une des tâches les plus exaltantes de leur histoire.

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L’argent, obsession des hommes

par A. CHANTRAINE
octobre 1982

Le monde est gouverné par l’Argent. Le système financier tient en mains tous les peuples.
Les professions libérales, les salariés, les appointés, les politiciens, les religions et les organisations de tous ordres sont sous la domination de l’argent.
L’ARGENT est déifié. La publicité se charge de conditionner la jeunesse de façon à ce que les cerveaux réagissent, depuis les bancs de la maternelle, au besoin d’argent, le reste n’est plus qu’un jeu pour entretenir jeunes et vieux dans l’ignorance et le mensonge.
Et pourtant ! l’argent est la chose la plus facile à fabriquer. Il naît par des simples jeux d’écritures. C’est de la prestidigitation financière.
Il ne manque jamais de l’argent dans les banques il en manque toujours pour les pauvres particuliers.
L’argent ne sert qu’à produire de l’intérêt, il retourne donc immuablement dans les banques. Il est inflationniste.
C’est le frein puissant au développement d’une saine économie. Aucun régime n’est valable.
Tous les partis se valent sur le plan de la pensée fondamentale, leur leitmotiv de chaque instant étant l’argent et le profit. Il ne leur vient pas à l’idée que l’on peut construire une économie sans argent.
C’est pourquoi le plus grand travail de démystification consiste à lutter contre tous les tabous engendrés par le plus grand tabou à savoir l’ARGENT solidement incrusté dans le mental de l’homme. La plus grande insulte que l’on puisse faire à l’intelligence, c’est de faire croire à l’homme qu’il doit gagner de l’argent pour vivre.
Lorsque sera instaurée une économie distributive, basée sur une monnaie d’équilibre, il sera permis d’espérer que les hommes vivront enfin dans la liberté et la PAIX.
Mais avant d’en arriver là bien des générations devront encore se succéder, les hommes étant très lents à la réflexion.

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Quelle pauvreté d’imagination Monsieur BEREGOVOY !!!

par A. DELAUDE
octobre 1982

MINISTRE des Affaires Sociales et de la Solidarité, M. BEREGOVOY a l’ambition de sortir la France de la crise économique. Noble ambition ! Malheureusement, ses réponses aux questions au journaliste du « Monde » Jean-Pierre Dumont* ainsi qu’aux propos recueillis par Franz-Olivier Giesbert et Claude-François Jullien dans l’hebdomadaire « Le Nouvel Observateur » consistent en un aménagement du « système économique » déjà en place.
Comme nous sommes déçus ! A part ses propositions d’une meilleure répartition des ressources de le Nation dans le domaine social, M. BÉREGOVOY se doute-t-il qu’il n’est pas prêt à résoudre les problèmes sociaux qu’il envisage parce que ces données (et il semble ou feint de l’oublier) sont étroitement liées aux structures en place ?
Voici quelques citations du Ministre à la fois contradictoires et positives et dont il faut le féliciter car c’est un langage nouveau chez un responsable socialiste
« Produire plus et mieux, c’est le premier moyen’ de créer des emplois. Il en est un autre : la réduction du temps de travail... Faire travailler moins les hommes et plus les machines... ».
Bravo ! Mais « motus » pour les conséquences non négligeables de la relève des hommes par la « productique  ».
Plus loin, M. BEREGOVOY pense que « le financement de la Sécurité Sociale est à reconsidérer » puisque « basé sur les salaires ».
En constatant qu’avec l’évolution des techniques les grandes unités de, production utilisent une maind’oeuvre de plus en plus réduite... Il serait temps d’en tenir compte et de demander aux services du Ministère et aux partenaires sociaux de faire preuve d’imagination afin d’intégrer d’autres éléments que les salaires dans l’assiette des cotisations ».
Bravo encore ! Bien mieux, M. BEREGOVOY a dit, à une réunion des partenaires sociaux « La machine doit payer »**, ce qui reviendrait à faire acquitter les cotisations non plus sur les salaires, mais sur l’équipement technologique des entreprises.
Horreur pour le Patronat et danger ! Comment en effet investir ou réinvestir dans les nouvelles machines ?
En constatant également que le seuil limite des prélèvements obligatoires atteint plus de 42 % du P.N.B., le Ministre préconise la recherche d’un équilibre entre impôts et cotisations sociales. Pertinemment, il s’étonne que l’Etat reprenne d’une main ce qu’il a donné de l’autre avec ces exemples : «  l’Etat octroie des aides de toutes natures à l’industrie... et les entreprises se plaignent de la lourdeur des charges ».
Mais n’en est-il pas ainsi dans un système libéral qui fait du néolibéralisme ?
Qu’ont fait les socialistes depuis un an au Pouvoir ? Ils s’en étonnent aujourd’hui ?
Quelle que soit l’équipe au Pouvoir, depuis longtemps, les entreprises industrielles et agricoles, c’est-à-dire les créateurs d’emplois, sont subventionnées. Alors, nous sommes étonnés qu’un Ministre socialiste, aussi informé, n’envisage pas la socialisation non pas des producteurs, mais de la production dans son ensemble ?
Avec une planification adéquate pour l’orientation de cette production et une réforme monétaire qui échapperait au «  dollar-roi » l’instauration d’une telle politique solutionnerait tous les problèmes auxquels se heurte M. BEREGOVOY.
Sans doute, ce dernier peut faire illusion dans cet entretien où se font jour plus de justice sociale et de solidarité nationale. Mais il sait très bien, et il veut l’ignorer, qu’en économie, la production seule crée les richesses d’une Nation et que dans la conjoncture actuelle seuls les besoins solvables conditionnent la production. Il sait aussi que beaucoup d’entreprises, et non des moindres, ne fonctionnent pas à pleine capacité de leurs possibilités de production à cause des méventes.
Et ce ne sont pas les nationalisations actuelles où les entreprises ne fonctionnent qu’en « économie de marché », même si les banques nationalisées accordent un jour plus facilement des crédits à la production, qui résoudront ces problèmes, puisque la production n’est orientée que pour satisfaire des besoins solvables.
Enfin, M. BEREGOVOY s’étonne du versement d’allocations familiales sans tenir compte des conditions de ressources des familles et il envisage la maîtrise des dépenses de santé en tendant vers davantage de justice dans la distribution des revenus et des pouvoirs. A propos des comptes, il stipule qu’« il faut savoir ce dont la France dispose et comment le répartir ».
Quelle pauvreté d’imagination, M. BEREGOVOY ! Vous recherchez un équilibre dans un budget national où la production s’amenuise alors que les bénéficiaires du social augmentent et où le rééquilibre n’est obtenu que par des dévaluations successives !!!
Vous recommencez les actions là où le cartel des Gauches et le Gouvernement du Front Populaire ont déjà échoué.
Aussi, Monsieur le Ministre, vous donnons-nous rendez-vous dans quelques mois ; peut-être alors prendrez-vous au sérieux les partisans de l’économie des Besoins que vous avez jusqu’ici méprisés lorsqu’ils tentaient de vous convaincre !!!

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Au fil des jours

par J.-P. MON
octobre 1982

Décidément rien ne nous aura été épargné pour cette rentrée après Barre à Europe 1, on a eu droit à Giscard sur Antenne 2 ! Je dois vous avouer, cependant, que je n’ai ni entendu l’un, ni vu l’autre, car j’avais des choses bien plus importantes à faire (le Fil des Jours, par exemple). Je suis quand même scandalisé du culot de ces personnages démonétisés qui viennent donner des leçons au lieu de se faire oublier. Car, n’en doutez pas, la situation de notre pays serait bien pire si ces sinistres compères et leur clique étaient restés au pouvoir. Il suffit de voir ce qui se passe dans les pays industrialisés où sévit le libéralisme économique qui leur est cher : en Angleterre, le nombre des chômeurs vient de dépasser les 3 millions trois cent mille (un travailleur sur sept est au chômage), le nombre des faillites a augmenté de 30% par rapport à l’an dernier ; aux États-Unis, le nombre des chômeurs avoisine les 12 millions et durant la semaine du 23 au 29 août, il y a eu plus de faillites d’entreprises que dans aucune semaine depuis la crise des années 30 (depuis le début de l’année 1982 le nombre des faillites a augmenté de 47 0/o par rapport à la même période de 1981) ; en Allemagne Fédérale, le nombre des chômeurs ne va pas tarder à dépasser deux millions et les faillites se multiplient (voir AEG Telefunken !) ...
Vous voyez que, malgré tout, avec notre gouvernement socialiste, nous ne faisons pas pire que les autres.

***

Ce que nous pouvons reprocher à nos gouvernants, c’est de vouloir nous sortir de la crise par les méthodes habituelles du capitalisme. Ça ne peut pas marcher. Mais que voulez-vous, les économistes qui conseillent nos ministres ont été formés sur les mêmes bancs que les économistes libéraux (certains ont même peut-être eu Barre comme prof. !) et ils sont incapables d’imaginer quelque chose de nouveau. Les malheureux, ils croient que l’économie est une science !

***

Mais pourquoi essaient-ils de nous cacher la vérité sur le chômage ? Toutes les enquêtes sérieuses montrent en effet que le chômage, tel que nous le connaissons, persistera très longtemps : selon un rapport publié dans la dernière semaine du mois d’août par le Fonds Monétaire International, le taux de chômage à la mi-82 avait progressé de 8 0/o dans l’ensemble des pays industrialisés. Le rapporteur ne voyait aucun indice de renversement de tendance pour les années à venir.
C’est pourquoi, la Commission Européenne veut présenter rapidement au Conseil des Ministres de la Communauté un nouveau programme anti-pauvreté car l’accroissement du chômage augmente considérablement le nombre de personnes vivant dans la pauvreté en Europe. Les défenseurs de ce programme insistent sur les risques que font courir aux démocraties la croissance de la pauvreté et du chômage.
Mais au fait, c’est peut-être là- dessus que compte le troisième compère, Chirac, pour prendre le pouvoir à la Hitler ?

***

Je ne résiste pas au plaisir de livrer à votre réflexion un petit problème monétaire très significatif Comment expliquer qu’un pays en proie à la guerre civile, à feu et à sang depuis des années, qui ne possède presque aucune ressource naturelle et qui ne produit rien, le Liban, ait une monnaie très solide, mais que, par contre, un grand pays, exportateur de pétrole, disposant de ressources naturelles, vivant en paix, le Mexique, soit, lui, en faillite ?
Réponse dans le prochain numéro pour ceux qui ne la connaissent pas.

***

Autre exemple d’incohérence, la rubrique « Economie » du « Monde » du 3-8-1982 : « Dépression persistante sur les matières premières » : cuivre, au plus bas depuis cinquante ans ; sucre, l’effondrement ; aluminium, une crise sans précédent ; cacao et café, surproduction générale...
Bref, tout baisse et c’est une catastrophe, mais, pourtant, tous les jours les économistes du « Monde » déplorent la hausse des prix.
Bien mieux, dans la même page de ce numéro du « Monde  », l’éditorialiste écrivait : « En ce qui concerne les matières premières industrielles, notamment les métaux, la persistance de la crise dans les pays occidentaux pèse toujours sur les cours, et ceci, malgré l’apparition de conflits armés traditionnellement propres à déclencher une fièvre d’achats de précaution. Ni l’affaire des Malouines ni celle du Liban n’ont provoqué de tensions, pas plus que le rebondissement de la guerre entre l’Iran et l’Irak. Vis-à-vis du cuivre et du plomb, métaux « guerriers », le canon ne fait plus recette, du moins à l’heure actuelle. »
Moi, j’ajouterai : « Eh bien, tant mieux ! »

***

Certains ont quand même une vue plus saine des choses : ainsi dans son livre « Vers une société du temps libre  » (P.U.F.), Roger Sue écrit : « La crise, c’est d’abord la crise du travail. » En effet, l’automatisation et la crise énergétique se sont conjuguées pour porter le chômage à un niveau jamais atteint. « A terme, le travail contraint disparaîtra totalement grâce aux progrès technologiques et aux processus d’automatisation. Il faudra alors faire face au temps de la liberté retrouvée. Inventer une nouvelle forme d’organisation sociale qui permette l’expression des multiples libertés. »

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C’est ça le progrès !

par G. LAFONT
octobre 1982

L’HOMME, notre ancêtre de l’âge des cavernes, a inventé le lance-pierre, ce joujou de luxe qui, en l’élevant du rang d’homo erectus à la dignité d’homo sapiens, et le faisant au grand dépit des autres primates roi de la création, cet homme qui n’a pas laissé son nom à la postérité, a inventé aussi la brouette, le fil à couper le beurre, la bombe à neutrons, le veau aux hormones, et enfin le robot pour le faire travailler et produire à sa place.
Le robot, élève docile et pas contrariant s’est donc mis au boulot pour produire tout ce qu’on lui demandait de produire et même ce qu’on ne lui demandait pas, à commencer par des chômeurs lesquels ne consommaient rien. Et puis un jour, histoire d’épater le monde, le robot s’est mis à produire des machines qui produisent des robots. C’était hier et on attendait un miracle, c’est-à-dire la relance et le redressement.
Pour être épaté le monde était épaté. Les économistes distingués les premiers, et les fabricants de robots avec eux. On avait cru, avec les derniers progrès de la technologie, sortir le monde dit civilisé du marasme dans lequel il était plongé depuis le début du siècle Or, le franc continuait de flotter et de mergiturer, les prix de monter et le chômage de croître. On n’en sortait pas. Au contraire on s’y enfonçait.
Un problème nouveau se posait aux économistes : qui c’est qui va consommer tout ce que fabriquent les machines qui produisent des robots ? Une nouvelle machine de plus en plus sophistiquée sortie du cerveau d’un technicien, laquelle machine consommerait du veau aux hormones, boirait du beaujolais, mangerait du camembert surgelé, fumerait des camels, se parfumerait au « troublez-moi » de Lanvin, dînerait à la Tour d’Argent, s’habillerait chez Cardin, roulerait sur une Honda, se ferait voir tous les ans à Megève, passerait ses vacances à St-Tropez, placerait son excédent de fric dans les casinos de Monte-Carlo.
Un moment on avait cru le trouver, ce robot idéal. Mais il a fallu vite déchanter. Une expérience qui remonte à quelques années déjà a été tentée aux U.S.A. J’ai dû en parler à l’époque. J’y croyais aussi. Malheureusement elle n’a pas été concluante.
Un industriel du Texas, un précurseur dont j’ai oublié le nom, avait eu un jour l’idée que je considère comme géniale, de dresser des chimpanzés dans son entreprise en leur faisant exécuter les quelques gestes mécaniques que font les travailleurs à la chaîne. Tout allait pour le mieux malgré quelques bavures au début. Les singes dressés accomplissaient bien leur tâche à la satisfaction du patron, sinon des ouvriers menacés de licenciement, mais cette période d’euphorie, ou cet état de grâce, si vous préférez, ne dura qu’un temps. Le troisième jour les chimpanzés ayant enfin compris que le travail fatigue - ce qu’un économiste a tant de mal à comprendre - ont laissé tomber leurs outils pour aller faire la sieste.
Dommage. C’était peut-être la bonne solution. Si cette expérience avait été poursuivie, il est probable qu’elle eût donné des résultats globalement positifs, comme dit l’autre... Mais j’inclinerais plutôt à croire que dans cette histoire ubuesque les singes du Texas ont préféré saboter un plan voué d’avance à l’échec, comme toutes les tentatives de redressement définitif faites dans les pays modernement équipés pour résoudre les crises économiques. Et j’en tirerai pour ma part la conclusion que ce n’est pas l’homme qui descend du singe - ce serait plutôt le contraire - mais le singe qui, descendu de son cocotier natal pour venir travailler en usine, se révèle plus intelligent que son prétendu arrière-neveu.

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A PROPOS DU « PLAN HUNEBELLE »

Pour une économie de chômage

par D. SENS
octobre 1982

IL y a quelque 15 ans, parti à la recherche d’une solution efficace pour tous les problèmes sociaux, isolé à 10 000 km de l’Europe et sans contact depuis longtemps, avec l’évolution pratique des questions économiques dans les pays développés, j’ai rejoint les thèses de Jacques Duboin dont j’ignorais jusqu’au nom. Dix ans plus tard mes réflexions prirent la forme d’un livre, La Société Amicaliste, et ce dernier me mit en rapport avec l’Economie Distributive.
Depuis mes principes n’ont pas varié, mais comme beaucoup de nies amis, j’ai été amené à me demander pourquoi cette formule. connue depuis un demi-siècle, a été rejetée pratiquement à l’unanimité.
Par les capitalistes cela se comprend, mais pourquoi par les syndicats dont elle atteindrait les objectifs ? Pourquoi par les défavorisés de tous ordres, par les écrasés de la concurrence ? Pourquoi par les chômeurs, les allocataires sociaux, les retraités, qui sont déjà en économie distributive ? Pourquoi par l’Etat dont elle renforcerait la puissance ?
Sans doute recule-t-on devant les bouleversements qu’entraînerait une révolution économique de type distributif : effondrement d e s structures capitalistes, rupture avec le Marché Commun, désorganisation des circuits financiers et commerciaux, panique chez les particuliers raflant les stocks par crainte de pénurie, etc. Il n’est que-de voir les réactions aux timides mesures de Mitterrand pour comprendre ce qui se produirait, et il n’est pas tellement surprenant qu’une telle aventure fasse peur. Pour rassurer on n’a aucun exemple à proposer.
Il me semble cependant qu’il serait possible de surmonter la plupart des difficultés, sinon toutes, en adoptant un double circuit monétaire : l’un à usage interne et l’autre réservé aux échanges extérieurs sous la seule responsabilité de l’Etat. Ce dernier, par le truchement d’« Offices » divers, deviendrait seul acheteur et seul vendeur. Certes nous connaîtrions encore pas mal de convulsions, mais les avantages seraient tels que l’harmonie se rétablirait sans doute très vite... si seulement on le désirait.
Ceci nous amène à ce que je crois être la raison véritable de l’ostracisme dont est frappée !’Economie Distributive : en fait on n’en veut pas parce qu’elle implique l’idée d’égalité, pratique, effective, et que dans ce domaine nous préférons nous gargariser de mots, de théories laissant le champ libre à nos penchants individualistes Égoïstes. En un mot comme en cent, l’égalité inscrite sur tous nos édifices publics ne l’est pas dans nos coeurs.
Le but des syndicats est d’assurer le triomphe des intérêts qu’ils représentent.
Le but des travailleurs indépendants est d’avoir une situation meilleure que celle des salariés.
Le but des fonctionnaires est de s’assurer une stabilité indépendante des fluctuations économiques.
Le but des capitalistes est d’augmenter leur capital, par tous les moyens.
Et le but de chacun est de s’assurer une position prépondérante sur son entourage, par la richesse, l’instruction, l’éducation, le rang social, l’intelligence, l’originalité ou n’importe quoi.
Alors, un nivellement de ce qui a toujours été perçu comme l’élément essentiel de toutes les prépondérances doit forcément être qualifié d’utopique.
Utopique est un mot bien commode pour dissimuler nos insuffisances, mais comment affirmer que « n’existe pas » (c’est la signification d’utopique) un état de choses englobant déjà près du tiers de la population majeure de notre pays ? Que sont les allocations diverses : familiales, chômage, retraite, etc., sinon une forme de distributisme ? Pourquoi, alors, ne pas aménager « ce qui existe déjà » pour réaliser une expérience dont l’importance, non seulement nationale, mais mondiale, pourrait être déterminante pour l’avenir de la société tout entière ?
Sur la « Grande Relève » de janvier, j’ai lu avec un profond intérêt l’appel de Mme M.-L. Duboin aux chômeurs et, sur le même numéro, l’étude de André Hunebelle sur « L’Economie de Chômage ». Il y a là les bases d’une action susceptible d’un grand développement.
Six mois se sont écoulés, qu’estil advenu du Plan Hunebelle et de la Commission Economique qu’il anime ? Des contacts ont-ils été pris avec le gouvernement ? Un plan est-il en préparation ou tout au moins à l’étude dans les administrations intéressées  ? Si rien n’a encore démarré, comme je le crains, que peut-on faire pour accélérer la concrétisation du projet ?
Puis-je suggérer quelques mesures ?
1°) Constituer un Comité d’Etudes Economiques élargi avec des éléments qualifiés venant de tendances diverses, mais susceptibles de comprendre l’idée d’Economie distributive.
2°) Charger ce comité de recenser les groupements qui ont déjà réalisé quelque chose d’approchant ce que nous souhaitons entreprendre ; je pense aux associations de chômeurs, aux ouvriers autogestionnaires, etc. Prendre contact avec ces groupes, étudier leurs réalisations et leurs problèmes.
3°) Partant de ces réalisations, établir un plan pour que soient créés, au niveau communal, des centres de travail, autogérés, appliquant les principes distributifs. Les produits seraient distribués dans des magasins approvisionnés par l’ensemble des centres de production, ainsi que le prévoit le Plan Hunebelle.
4°) Au départ un encadrement technique serait assuré par l’Etat, relayé par la commune, le financement étant assuré par la caisse des allocations de chômage.
5°) Au secteur « chômeurs » s’ajouterait un secteur « retraités ». La retraite à 60 ans laisse disponibles des centaines de milliers de personnes parfaitement capables et souvent désireuses d’assurer une activité productrice, pas trop contraignante, mais néanmoins importante.
6°) Dans les communes rurales chômeurs et retraités pourraient créer des jardins et des élevages dont les produits alimenteraient les magasins coopératifs.
7°) Le plan, mis au point, devrait être présenté à des personnalités politiques influentes et il faudrait intéresser au moins un parlementaire pour que le dossier soit « suivi. ». Le fait que l’Etat doit prévoir 30 milliards rien que pour renflouer les Assedics en 83 devrait être de nature à faire prendre au sérieux le plan Hunebelle à condition de le présenter sous une forme excluant tout «  angelisme » ou tout bouleversement révolutionnaire. La révolution viendrait ultérieurement au travers du succès obtenu par l’aménagement du secteur « chômeurs et retraités ».
Une telle expérience, limitée à ce secteur des chômeurs et des retraités, n’interférerait pas avec nos engagements internationaux, mais ses répercussions internes seraient considérables : d’abord elle résorberait assez rapidement le chômage, puis, par le poids d’un secteur de gratuité, elle apporterait une masse de biens de consommation sans augmenter la masse monétaire en circulation, d’où résorption de l’inflation. Elle serait le moyen le plus efficace, le seul moyen peut-être susceptible d’endiguer la tendance à multiplier les intermédiaires non productifs dont l’activité se traduit par la scandaleuse majoration des prix entre la production et la consommation. Des responsables politiques de gauche devraient être sensibles à ces possibilités.
Pour moi son plus grand mérite serait d’amorcer un embryon de cette Société Amicaliste dans laquelle se développerait, en partant d’une structure coopérative communale, un esprit nouveau d’entraide, de coopération, de responsabilité personnelle.

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INITIATIVES

Lettre à un ministre et sa réponse

par J. B.
octobre 1982

Monsieur le Ministre,

Permettez-moi de vous dire, que depuis longtemps vous étiez attendu par de nombreux Français. A ce jour la déception est plus pesante que le fut notre attente.
Qu’a-t-on fait pour arrêter la gabegie administrative dans tous les ministères ? De quelle façon est tenue la comptabilité publique irresponsable, et celle des grosses entreprises ?
Aussi pouvez-vous augmenter tant et plus les impôts, il n’en résultera rien d’autre qu’un entretien de la pagaille.
Puisque ces jours-ci vous sollicitez des idées sur Europe 1, en voici quelques-unes.
Je suis d’accord pour que le salaire d’un P.-D.G. ou d’un cadre soit élevé par rapport à celui d’un manoeuvre, mais en cas de chômage l’estomac des uns vaut celui de l’autre.
Aux U.S.A. en temps de guerre, en campagne, la gamelle est la même pour tous les officiers et hommes de troupe, c’est la démocratie équitable.
Quant à l’impôt sur la fortune, j’attends le slogan publicitaire : « meublez-vous en ancien, vous paierez moins d’impôts ».
Je joins à la présente un petit bulletin créé par un homme qui a rendu des services à son pays et est ignoré de tous.
Par contre, un autre fit émettre un emprunt pour une classe privilégiée, de ce fait il est universellement connu, et cela coûte depuis plusieurs décades une fortune au Trésor.
J’ai 82 ans, mon avenir est limité, pourtant j’espère voir le début d’un redressement national.
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Ministre...

• Réponse reçue le 4 août 82 Monsieur,

Je vous remercie d’avoir répondu à ma demande et de m’avoir transmis vos suggestions d’économies dans le fonctionnement du service public.
J’ai pris une connaissance très attentive de votre correspondance.
Je vous prie de croire, Monsieur...

(Signature manuscrite de L. Fabius).

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Lecture

Lettre ouverte au « Point »

par J. LEBLAN
octobre 1982

VOTRE article « Pays de l’Est : inventaire d’une faillite », diffusé par « Le Point » du 2-8 août 1982, me permet de faire les remarques suivantes :
1) Les pays que vous appelez « socialistes » sont en fait des CAPITALISMES D’ETAT. La comparaison que vous faites est donc celle qui existe entre le capitalisme plus ou moins privé et le capitalisme, ou ECONOMIE MARCHANDE, d’Etat.
On cache ce fait capital à la population pour lui faire croire qu’en dehors de notre économie de marché capitaliste, il n’y a pas de socialisme valable.
2) Les critères qui servent à votre comparaison entre l’est et l’ouest son bien grossièrement incomplets puisque vous mesurez la valeur d’une société seulement sur sa capacité de production ! Ne faudrait-il pas parler D’ABORD du degré de pollution... du niveau culturel de la jeunesse... de la qualité des productions et des activités (film tel que « Crimes à la tronçonneuse », pornographie débile, tiercé et loto, etc.) ... du nombre des drogués... de l’augmentation de la folie, de la délinquance et de l’insécurité...
3) Contrairement à ce que vous suggérez, une grande quantité d’automobiles produites dans un pays n’est pas un signe de civilisation enviable. L’auto est une calamité sociale ; rien qu’en France. elle tue plus de dix mille personnes par an, sans compter la pollution qu’elle engendre. Heureux les habitants de Tirana qui sont plus tranquilles et respirent mieux que les habitants de Paris, Los Angeles et ailleurs.
4) Vous employez le mot « CRISE » pour désigner ce qui est la FAILLITE de notre capitalisme occidental, sous-entendant ainsi faussement que c’est du provisoire.
NON, CE N’EST PAS LA « CRISE » MAIS L’EFFONDREMENT DEFINITIF D’UN SYSTEME ECONOMIQUE DEVENU INADAPTABLE AU PROGRES TECHNIQUE GRANDISSANT. Chaque machine remplace beaucoup plus de main d’oeuvre qu’il en a fallu pour la construire et s’obstiner en économie marchande à rétribuer les travailleurs en se basant sur le temps de travail d’abord tandis que la machine rend ce travail humain de moins en moins nécessaire conduit au chômage tout en multipliant les activités inutiles et nuisibles sous prétexte de RENTABILITE et de «  PLEIN-EMPLOI » en produisant à outrance n’importe quoi, n’importe comment, dans une « expansion » ou « croissance  » monstrueuse qui détruit la nature et l’homme : hypertrophie de la bureaucratie et de la paperasserie, la camelote qui s’use vite exprès, les intermédiaires en surnombre, la publicité tyrannique et abrutissante, la production la plus nuisible de toutes, celle des armements... soit pour le tout environ 75 à 80 % des activités !.. LA CREATION DE L’ESCLAVAGE PRODUCTIVISTE EST EN MEME TEMPS UN CANCER QUI RONGE LA TERRE.

En ajoutant à votre article ce qui vient d’être dévoilé, il devient bien difficile d’affirmer lequel des capitalismes du monde est le moins mauvais. Mais est-ce tellement important de comparer notre système économique, social et culturel avec celui des pays dits « communistes » lorsque nous ne pouvons pas aller les visiter pour enquêter sur place NOUS-MEMES ?... Doit-on laisser une bouse de vache devant sa porte sous prétexte que le voisin en a deux ?
Supposons quand même, faute clé pouvoir le vérifier nous-mêmes sur place, que le capitalisme d’Etat soit encore plus mauvais que le capitalisme occidental... Eh bien, ne serait-ce pas là justement une raison supplémentaire pour instaurer dans nos pays une véritable économie socialiste donnant ainsi un exemple prodigieux aux voisins d’en face en mettant fin à la soitdisant « crise ». QUE POURRAIENT DIRE DANS CE CAS LES COMMUNISTES  ?
Un grand sociologue, un véritable socialiste, Jacques DUBOIN, a en France mis en lumière les bases d’une économie nouvelle, DISTRIBUTIVE D’UN REVENU SOCIAL A VIE POUR TOUS, de manière à ce que la TOTALITE des revenus distribués soit indépendante de la TOTALITE du temps de travail de l’ensemble des producteurs ; puisque, de plus en plus, ce sont des machines qui font le travail à la place des hommes, Ne serait-il pas urgent de s’en inspirer ?
Pour se renseigner au sujet de !’ECONOMIE DISTRIBUTIVE, vous pouvez vous adresser à « LA GRANDE RELEVE des hommes par la science ».
Bien amicalement quand même.

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