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   Mensuel de réflexion socio-économique vers l’Économie Distributive
 
 
 
 
 
AED La Grande Relève Articles N° 1031 - avril 2003 > Questions et réponses

 

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Réflexions sur la monnaie

Questions et réponses

avril 2003

« Dans le troisième article de la série sur la monnaie, il y a des choses que je n’ai pas comprises. Ainsi, dans le cinquième paragraphe de la colonne 1, il est écrit “aux Etats-Unis, Roosevelt abandonna l’étalon-or par le Farm Relief Act du 12 mai 1933” puis, dans le paragraphe suivant (à cheval sur les colonnes 1 et 2) “l’or continuait (en 1947) à jouer un rôle monétaire à l’échelle internationale, par l’intermédiaire du dollar dont la valeur, encore définie par rapport à l’or…”. Comment la valeur du dollar peut-elle être définie par rapport à l’or si l’étalon-or a été abandonné ? Il y a là quelque chose qui m’échappe. »

Réponse : La confusion vient d’avoir voulu trop résumer.

À la fin du XIXème siècle, toutes les monnaies, en tout cas dans les “économies avancées”, étaient convertibles en or, donc leur taux de change résultait mathématiquement des rapports entre leurs poids respectifs d’or. En fait, jusqu’entre les deux guerres mondiales du XXème siècle, les transactions se règlaient dans la monnaie qui inspirait le plus confiance, et c’était la Livre Sterling, qualifiée de “as good as gold”. L’or n’était utilisé que pour règler les soldes débiteurs entre pays.

En mars 1933, c’est à l’intérieur des États-Unis que l’étalon-or fut suspendu : les billets et dépôts cessèrent d’être échangeables contre de l’or aux guichets des banques états-uniennes. Mais ce n’était alors pas le cas dans la plupart des autres pays (dont la France).

Comment alors règler le solde des balances commerciales ? En admettant qu’à l’extérieur, dans les échanges internationaux, la valeur du dollar serait encore estimée par référence à l’or. Ce qui lui conféra un rôle prépondérant dans les échanges internationaux… jusqu’à ce que, dès le milieu des années 60, le déséquilibre de la balance des paiements états-unienne jette le doute sur la confiance inspirée par cette convertibilité externe du dollar, et aboutisse à sa suppression officielle en 1971.

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« De même il est dit “depuis le 30 janvier 1934, personne ne peut plus détenir d’or”, “pas même les banques” alors que, selon la fin du deuxième paragraphe de la colonne 2, les banques conservent toujours de l’or dans leurs coffres. Peut-être ne s’agit-il pas des banques états-uniennes ? »

Réponse : Je me suis mal exprimée. J’aurais dù dire que personne, pas même les banques, ne peut plus utiliser de l’or en paiement légal. Mais l’or reste un métal précieux. Il ne définit plus la valeur d’aucune monnaie, mais garde sa valeur propre, due tant à ses qualités physiques qu’à son attrait car ce métal a toujours fasciné. C’est ainsi que les banques, toujours fascinées par l’or, en conservent dans lers coffres, comme leurs clients qui y déposent leurs bijoux, pour profiter du blindage.

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« Pour terminer, je voudrais revenir à la figure du deuxième article de la série sur la monnaie, celui sur l’effet multiplicateur du crédit qui est paru en janvier. Lorsqu’on en a discuté, vous disiez que l’argent prêté retourne toujours dans une banque. Si l’emprunteur achète un bien, c’est le vendeur de ce bien qui dépose l’argent à la banque. Dans ce cas, je me disais qu’il ne s’agissait pas d’un effet multiplicateur au sens strict car c’est toujours le même argent qui circule mais à des moments différents…

Réponse : Ce n’est pas seulement le même argent qui circule, parce que chaque dépôt dans une banque permet à celle-ci d’ouvrir un nouveau crédit. Au premier cran, il y a 1.000 euros, qui continuent à vivre leur vie, plus 900 nouveaux qui doivent leur droit d’être créés au fait que les 1.000 premiers ont été déposés ; puis, au cran suivant, 810 de plus, etc, toujours grâce à l’existence du premier dépôt.

…il s’agit sans doute d’un effet multiplicateur par rapport à la production puisque, à la limite, on peut acheter une quantité infinie de biens avec une quantité donnée, et finie, de monnaie. Alors que, dans l’économie distributive, il faudrait une quantité infinie de monnaie pour acheter une quantité infinie de biens, la monnaie émise étant basée sur la production ? »

Réponse : cet autre effet multiplicateur résulte bien du fait que la monnaie circule. Effectivement, c’est pour éviter ce déséquilibre entre production et pouvoir d’achat de celle-ci que la monnaie distributive n’est pas circulante, mais détruite quand elle a remplit sa fonction, à savoir, l’achat d’un produit par son consommateur.

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