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   Mensuel de réflexion socio-économique vers l’Économie Distributive
 
 
 
 
 
AED La Grande Relève Articles N° 652 - octobre 1968 > Au fil des jours

 

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Au fil des jours

octobre 1968

Que pense le lecteur de la réforme qui se mijote dans le monde agricole ? Un certain nombre de modestes agriculteurs vivraient désormais de la pension que leur ferait l’Etat, ce qui leur permettrait de vivre sans travailler pour d’autres que leur famille. Si cela ne s’appelle pas un « revenu social », ce lui ressemble tout de même comme un frère.

L’Etat n’y met qu’une condition : ils n’apporteront rien à vendre sur les marchés. Mais cela va sans dire...

Il n’empêche que l’Economie Distributive s’installe par la force des choses. Et alors qu’on ne cesse de la traiter d’utopie. Nos camarades devraient redoubler d’efforts afin de précipiter les réformes. C’est le seul moyen d’éviter les désordres qui s’annoncent.

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La fusion ( ?) Fiat-Citroën n’aura pas lieu, le gouvernement français s’y oppose. Mais n’est-il pas en contradiction avec le Marché Commun auquel la France a adhéré ? Les clauses de ce traité permettent aux entreprises de fusionner pourvu qu’elles appartiennent aux nations qui ont décidé de ne former qu’un marché unique.

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L’avion Concorde est en panne du moins quant à sa construction. - Pourquoi ? - Parce qu’on vient d’apprendre qu’il coûterait beaucoup plus cher que prévu. - Avait-on commis des erreurs dans les devis ? - Aucune ; mais on n’avait pas tenu compte de tout ce qu’on perdrait pendant qu’on y travaillerait. C’est un ordinateur qui vient d’en chiffrer la somme.

Conclusion : tout ministre qui passe des commandes à l’industrie, devra attacher un ordinateur à son cabinet. Mais quelle dépense !

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Monsieur Zamansky, doyen de la Faculté des Sciences de Paris, aime les images qui précisent la pensée. Les contestations de ses étudiants lui ont inspiré celle-ci : « Un grand magasin n’est pas géré par ses clients. » A quoi on lui a répondu : « Si le grand magasin ne donne pas satisfaction à ses clients, il fait faillite. »

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On a lu, dans l’article de notre ami Dieudonné, que M. Alfred Sauvy du Collège de France, avait accusé les « abondancistes » d’être en partie responsables des désordres de niai et juin au quartier latin ! Il l’a affirmé dans un quotidien du Sud-Ouest. Mais pourquoi minimiser leur action ? Les « abondancistes » ont fomenté la révolte des étudiants aux Etats-Unis, en Allemagne, en Hollande, et dans toute l’Amérique centrale et l’Amérique du Sud. Si les désordres de Mexico, qui firent déjà une vingtaine de victimes, ont été interrompus, que M. Alfred Sauvy sache qu’ils vont reprendre dès la fin des Jeux Olympiques. Des « abondancistes » sont déjà en route avec des bidons d’huile à jeter sur le feu dès qu’il sera rallumé.

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La Côte d’Azur a la réputation de ne compter que des gens fortunés. C’est quelque peu exagéré si nous en croyons une publication locale dont nous extrayons ces lignes :

« Réalités Niçoises » l’avait annoncé dans son numéro de décembre 1967 « stylo en goguette et dossiers sous le bras, les agents de poursuite du Trésor sont débordés... Ils procèdent quotidiennement à de nombreuses saisies. Le contribuable pressuré, écrivions nous, n’arrive plus à faire face, et il est menacé de voir ses meubles vendus aux enchères.

C’est désormais chose faite dans la plupart des cas. Le commissaire priseur de la Salle des Ventes, rue Pertinax, est lui-même dépassé. Fichtre, depuis mai, les événements vont vite et sont souvent dépassés.

Les ordres venant des perceptions sont formels : « Exécutez ! » Et les’ entrepôts sont déjà pleins de chers souvenirs accumulés tout au long d’une vie de labeur. Même les chômeurs n’échappent pas à la règle et ne sont en aucun cas épargnés.

Tant pis si la vente d’un vieux fauteuil suffit à peine à couvrir en contrepartie l’achat d’un seul plat de petits fours offert à l’Elysée à quelque potentat africain... puisque tout va très bien ! »

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A Paris, un de nos amis, avocat à la Cour d’Appel, nous dit que les huissiers sont inabordables tant ils sont encombrés. Est-ce vraiment signe de reprise (sans jeu de mots) ?

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Au sujet de l’affaire de Tchécoslovaquie, André Ulmann, dans « La Tribune des Nations » (4-10-68) demande si l’Allemagne Fédérale, à la veille des événements de Prague, avait donné quelques-uns de ces gages politiques, qu’un accord de la Société des Nations avait exigé d’elle ? « Entrainée, ajoute- t-il, par la fatalité de sa puissance économique et financière retrouvée, ne croyait elle pas déjà qu’il lui suffirait de proposer aux pays de l’Est son « aide », et partant d’accepter son influence reconquise ? C’est peut-être la faute majeure qu’elle a commise et le plus grave péché contre la paix et la détente en Europe qu’elle pouvait commettre. »

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Le grand journaliste Walter Lippmann a fait connaître ses prévisions concernant l’élection présidentielle qui aura lieu le mois prochain aux Etats-Unis. Nixon lui semble le meilleur candidat, non pas en raison de sa valeur et de son programme, mais parce qu’il est normal que les Républicains succèdent aux Démocrates que leurs fautes excluent du pouvoir. Mais Nixon ne règlera rien au cours des quatre années du mandat présidentiel. Il faudrait un homme du calibre de l’ancien président Adams, mais aucun n’est en vue.

Nixon aura-t-il le courage d’en finir avec l’impossible guerre du Vietnam ? Ce devrait être son premier geste. Il lui resterait à en faire autant de la guerre avec les Noirs laquelle risque de paralyser toute l’économie des Etats-Unis.

Son adversaire démocrate, Humphrey, est le vice-président sortant. Visiblement de faucon il cherche à se transformer en colombe. C’est une « mutation » un peu délicate. Tel est le résumé du grand article que Walter Lippmann a fait paraître, dans Newsweek.

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