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   Mensuel de réflexion socio-économique vers l’Économie Distributive
 
 
 
 
 
AED La Grande Relève Articles N° 1063 - mars 2006 > À ceux qui rêvent d’un monde meilleur

 

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Un lecteur de Lille fait deux suggestions “d’actions” :

La première est motivée par le fait que le Conseil des ministres vient d’accepter le projet de loi sur les OGM. Il suggère un modèle de lettre, ci-dessous à gauche, qui peut être simplement copié et complété, ou bien personnalisé, à envoyer au Président de la République.

Il présente lui-même la seconde ci-dessous à droite et la développe recto-verso dans les deux pages suivantes, pour qu’elles puissent être détachées et photocopiées.

À ceux qui rêvent d’un monde meilleur

31 mars 2006

(votre nom)
(votre adresse)

Monsieur Jacques Chirac
Président de la République
Palais de l’Élysée

Monsieur le Président,

J’ai appris avec plaisir qu’en séjournant à Noël dans un hôtel du sud du Maroc, implanté sur cent dix hectares cultivés en agriculture bio-dynamique, vous avez eu l’occasion d’apprécier les produits de cette méthode.

Puisque vous prenez ce soin pour votre santé, pourquoi ne pas permettre à tous vos concitoyens de bénéficier de la même qualité alimentaire ?

En d’autres termes, pourquoi continuer à soutenir une agriculture productiviste, utilisatrice d’intrants dangereux pour l’environnement et pour toute vie en général ? Pourquoi autoriser la culture d’OGM dont les dangers pour la santé sont dénoncés par des chercheurs indépendants, dont les effets sur la biodiversité sont évidents et qui sont craints, pour ces raisons, par la majorité des Français ?

Ce qui est bon pour vous l’étant pour chacun d’entre nous, j’attends légitimement de votre part une politique qui soit en cohérence avec votre comportement personnel.

Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, mes très respectueuses salutations.

(ajoutez la date
et votre signature).

Encore une fois, le pouvoir autiste passe outre la volonté démocratique. Encore une fois, il préfère satisfaire des intérêts particuliers aux dépens de la liberté, de la santé, voire de la vie de la population. Et il le fait impunément parce que nos récriminations dispersées et souvent contradictoires le laissent en position de force. ça ne peut plus durer !

Aussi longtemps que nous n’accepterons pas de regarder l’évidence, c’est-à-dire que le combat pour chacune des causes s’inscrit dans le cadre d’une lutte globale contre les institutions d’un système qui met en œuvre une idéologie particulière, nous poursuivrons irrémédiablement notre chemin vers la servitude et la destruction des éléments nécessaires à notre vie.

Il est urgent d’ouvrir les yeux sur le caractère déterminé, fondamentalement et structurellement mortifère de la logique de fonctionnement que sous-tend cette idéologie dominante. Il est urgent de comprendre qu’à ce monstre informe mais radical il devient nécessaire d’opposer la puissance d’un réseau informel d’innombrables êtres humains sensibilisé à une cause commune, universelle, plutôt que la faiblesse d’organisations dont les mots d’ordre sont souvent porteurs de division, faute de s’inscrire dans une perspective humaniste transcendantale. Oui, si nous ne voulons pas, insensiblement, cuire dans la marmite, comme la grenouille de la fable, ce n’est pas demain, c’est tout de suite qu’il faut sauter du récipient. C’est tout de suite qu’il faut faire sauter le verrou mental de nos habitudes, de nos croyances, de nos certitudes. Ce système n’est pas l’aboutissement de la construction de la société, et si nous tardons à transformer nos stratégies d’opposition à sa domination, il se pourrait bien qu’il marque la fin de notre histoire.

C’est la raison pour laquelle je vous propose le mode opératoire ci-contre. Chacun de vous en fera, bien sûr, ce qu’il en décidera, mais, sans attendre, et en tant que membre de la communauté humaine, je commence.

Merci à toutes celles et ceux qui feront de même, le texte qui suit peut être largement diffusé.

Steph, de Lille.

CHACUN POUR TOUS

Aujourd’hui, nous savons

que le modèle de développement économique
imposé par notre “Système”
détruit les équilibres planétaires indispensables à la survie
de notre espèce et de celles qui accompagnent notre destinée,
que la folle idéologie de la croissance, propre à ce système particulier,
oblige au gaspillage irrémédiable de nos réserves de ressources naturelles,
que nos produits chimiques et nos déchets empoisonnent
le sol, l’atmosphère, l’eau, l’air, nos aliments et notre sang,
que des organismes privés s’approprient abusivement le patrimoine commun
grâce aux lois qu’ils se font fabriquer par leurs complices politiques,
y compris en “brevetant” le vivant, comme ces semenciers
qui nous dépossèdent, avec leurs OGM, de notre souveraineté alimentaire,
que des milliards d’humains, hommes, femmes, enfants,
pour gagner quotidiennement leur droit à la vie, sont asservis au travail imposé
par quelques millions d’autres,
et que des millions d’entre eux, hommes, femmes, enfants,
qui ne possèdent rien d’autre, sont contraints de louer leur corps,
quand ce n’est pas vendre leurs organes,
que dans le cadre de notre profession, nous,
comme des milliards d’autres producteurs, vendons notre énergie et notre âme
au “Système” en agissant bien souvent en totale contradiction avec nos opinions.
que, chaque jour, près de vingt mille de nos semblables,
hommes, femmes et surtout enfants, meurent prématurément
de la sous-condition économique qui leur est infligée,
que la manière dont nous traitons nos relations socio-économiques
nous accable de soucis, de maladies, de tâches inutiles, de confrontations futiles, de conflits et de guerres aussi meurtrières qu’imbéciles,
que nous fabriquons et vendons les armes qui ne servent, finalement,
qu’ à pérenniser et fortifier la domination des pouvoirs en place,
que nos démocraties sont bafouées par les prérogatives que s’attribuent
des instances qui ne disposent d’aucun mandat populaire
et, encore et surtout,
que nos luttes dispersées ne parviennent pas à enrayer
la progression des désordres et de la misère.

 


donc, aujourd’hui,
nous sommes tous

chacune et chacun de nous,
hors parti, hors mouvement, hors association, hors confession,
invités à dire NON.
NON ! au monstre sans visage qui nous gouverne,
NON ! à la primauté du commerce sur la vie,
NON ! aux pseudo - lois du Marché,
NON ! à la concurrence et à la guerre économique
inutilement dévoreuses d’énergie, de matières premières et de vies,
NON ! à la dictature bancaire et financière privée,
NON ! au détournement de la finalité de l’économie,
NON ! aux prétentions de qui que ce soit
à l’hégémonie politique et culturelle,
NON ! à toutes formes de discrimination, de domination et d’exploitation.
Refusons de continuer à participer à l’entreprise, poursuivie par nos dirigeants,
de destruction accélérée de notre civilisation et du monde.
Refusons de nous laisser docilement conduire à l’abattoir.

Signifions, individuellement, cette opposition
par le port d’un petit badge, par exemple
un N blanc dans un carré noir.
Un N international pour dire :
NON ! NO ! NEIN ! NA ! NIE ! NAO ! NIET !
Et, pourvus de ce signe de reconnaissance, forts de notre nombre, fiers d’un engagement qui dépasse notre simple cause, intervenons ensemble, sans hiérarchie, sans structure, à n’importe quel endroit et à n’ importe quel moment, chaque fois que la satisfaction d’un intérêt privé menace la santé de la société ou celle d’un des éléments qui la composent.
Aujourd’hui, parce que l’humanité entière est artificiellement
mise en souffrance et en danger de mort par une minorité de ses membres,
alors que tous les paramètres sont réunis pour qu’il en soit autrement,
nous, citoyennes et citoyens responsables de ce monde,
sommes fondés à entrer en légitime résistance civique, active et pacifique,
dans l’esprit de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen
inscrite au préambule de la constitution française de 1793.

RESISTONS !

Réseau Informel de Résistance Civique - Déclaration du 12 février 2006
IPNS
Ne pas jeter sur la voie publique

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