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   Mensuel de réflexion socio-économique vers l’Économie Distributive
 
 
 
 
 
AED La Grande Relève Articles N° 1063 - mars 2006 >  et...

 

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et...

par M.-L. DUBOIN
5 mars 2006

Que le Professeur Gadrey fasse cette analyse nous conforte, mais ne nous étonne pas. Par contre, un lecteur de Saint Dié, C.I., constate une nette évolution vis à vis de la religion du travail dans les colonnes du journal l’Humanité, et nous envoit pour preuve un article paru le 28 décembre, intitulé “Consommer moins pour travailler moins”. L’auteur, B.Mylondo, qui se présente comme “militant communiste” et auteur d’un livre publié l’an dernier à La Dispute, intitulé “Des caddies et des hommes”, part du constat que la grande distribution et le parti communiste se rejoignent quand ils combattent pour la défense du pouvoir d’achat populaire. Pour souligner, je le cite, qu’il « ne faut pas perdre de vue que l’anticapitalisme doit nécessairement se doubler de la critique radicale de la société de consommation sous peine de faire le jeu du système qu’il combat ». Et il développe cette critique radicale, en remarquant que la surconsommation ne correspond pas à nos besoins, qu’elle ne fait pas notre bonheur, et que si la publicité nous y pousse, transformant notre pouvoir d’achat en devoir d’achat, c’est au service de l’entreprise, pour que celle-ci soit prospère. Il a même le courage d’écrire :« parce qu’il est créateur de richesses, le travail a été sacralisé par la théorie économique moderne » et il ajoute :« si la surconsommation est une norme, le travail à temps plein en est une autre, à laquelle il est difficile de déroger [...] il est donc primordial de remettre en question notre perception du travail, de repenser sa place parmi les différents temps sociaux et de questionner son lien avec notre consommation ». Pareille analyse, qui avait sa place dans notre numéro spécial consacré au travail (GR 972, de décembre 1997), étonne dans le quotidien du PCF !

Et notre auteur va encore bien plus loin dans notre sens, puisqu’il estime qu’il faut « refuser la marchandisation des besoins et libérer l’homme de l’esclavage par la consommation en rendant possible un temps choisi » et il reconnaît que, « concrètement, un tel projet nécessite la mise en place d’un revenu de citoyenneté ». Oui, on a bien lu, il est écrit en toutes lettres dans l’Humanité qu’un revenu, déconnecté du travail salarié, constitue la pièce maîtresse d’une véritable société du temps choisi, rendant possible le développement d’un temps libre, hors de la société de consommation ! Que le travail ne doit pas occulter les autres activités sociales, ni faire oublier que le temps libre est le meilleur indice de qualité de la vie ! Qu’il faut en finir avec les revendications timorées autour du pouvoir d’achat populaire et la lutte contre le chômage, car le rejet de la consommation et la critique du travail qui lui est lié sont porteurs d’un projet social dont le PC doit se saisir...

Cette “première” sera peut-être sans suite de la part de ce parti, qui n’ira sans doute pas jusqu’à imaginer une monnaie de consommation dont la gestion soit démocratique. Mais qu’une telle remise en question du salariat se soit exprimée dans ses colonnes prouve tout de même que l’idée fait son chemin...

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