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   Mensuel de réflexion socio-économique vers l’Économie Distributive
 
 
 
 
 
AED La Grande Relève Articles N° 1045 - juillet 2004 > La croissance, pour quoi faire ?

 

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La croissance, pour quoi faire ?

par J. HAMON
juillet 2004

Par rapport à la majorité des autres pays du monde, la France est un pays riche, au climat agréable, aux paysages variés, aux bonnes infrastructures, aux services publics raisonnablement efficaces, et aux systèmes sociaux encore performants.

Ce tableau d’ensemble ne doit pas faire oublier la proportion importante de pauvres, de mal logés, d’analphabètes, d’imparfaitement instruits, et de malades n’ayant pas rapidement accès, ou pas accès du tout (lunettes, appareils dentaires, appareils auditifs), aux soins de base essentiels.

La France est en outre pénalisée par une dette nationale excessive, mais dont une partie des intérêts dus vont à des résidents français.

On évoque souvent le trou de la Sécurité sociale et l’impossibilité de financer les retraites, en proposant à tous ceux qui le peuvent de s’assurer à titre personnel, ce qui ne règle nullement le problème qui reste celui de l’allocation du PIB aux différentes priorités nationales.

Dans ces évocations ont traite généralement les dépenses de santé et les retraites comme des gouffres sans fond alors que les ressources allouées à ces deux secteurs reviennent presque intégralement à l’économie nationale sous forme d’impôts, salaires et taxes.

Avant d’envisager un meilleur partage des ressources, il est utile de s’intéresser aux dépenses improductives.

• Le coût de l’importation de produits pétroliers, dont l’utilisation est notre contribution majeure aux émissions de gaz à effet de serre, paraît être de l’ordre de 150 milliards d’euros par an.

• Notre défense nationale est orientée vers des pays ennemis n’existant plus ; les soldes alimentent l’économie nationale ; les dépenses d’équipement constituent du gaspillage. Des milliards d’euros devraient pouvoir être économisés chaque année.

• Les mortalités et morbidités prématurées évitables (accidents de la route, éthylisme, tabagisme, etc.) entraînent des dépenses alimentant notre économie, mais avec un coût humain notable et d’importantes pertes sociales difficiles à chiffrer.

• La consommation de substances interdites à la vente et à la consommation (haschisch, cocaïne, héroïne, etc.) contribue à entretenir des importations sans bénéfices douaniers, et une délinquance désagréable et coûteuse. Une régularisation de ce marché est indispensable.

• La politique agricole commune (PAC) conduit à détruire lentement la structure de nos terres arables et à produire des biens exportés à perte ruinant des paysans du tiers monde, sans pour autant ralentir la disparition de nos propres entreprises paysannes. Ce gaspillage devrait cesser.

• L’aide aux chômeurs et aux sous-employés permet de maintenir des activités économiques sans bénéfice net pour le pays. On devrait pouvoir mieux faire.

Sans aller dans les détails, on peut estimer que l’élimination des gaspillages sus-mentionnés est de nature à éponger notre dette nationale en moins de dix ans.

Accélérer les économies d’énergie, et passer des énergies fossiles aux énergies renouvelables prendra plus de temps. Il paraît toutefois possible d’assurer cette transition en peu de décennies, avec une croissance sociale considérable, sans croissance économique au sens habituel de ce terme.

Est-ce utopique ??

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