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   Mensuel de réflexion socio-économique vers l’Économie Distributive
 
 
 
 
 
AED La Grande Relève Articles N° 1100 - juillet 2009 > Pas d’illusions !

 

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Éditorial

Pas d’illusions !

par M.-L. DUBOIN
31 juillet 2009

Mais comment pourrait-on encore se laisser leurrer par le discours politique ? Et comment des journalistes peuvent-ils parler de la “victoire électorale” de l’UMP aux européennes ? Alors qu’au contraire les résultats ont montré à l’évidence que plus de soixante pour cent des électeurs inscrits ne veulent toujours pas de l’Europe qui leur est imposée ! Comment un défenseur sincère de la démocratie pourrait-il admettre qu’un gouvernement ose présenter un résultat aussi médiocre (moins de 18 % des suffrages des électeurs inscrits) comme une approbation de sa politique et un encouragement à poursuivre ses réformes, qui sont, en fait, autant de déformes de la société ? Le bluff et la conduite de Tsarkozy (comme Paul Ariès appelle notre monarque absolu) ne devraient plus tromper personne !

NON, le changement urgent qui s’impose dans l’économie mondiale ne viendra pas des “décideurs”, élus ou pas, qui mènent le monde.

Il se prépare à la fois par la réflexion de la société “civile civique” et par Les révolutions silencieuses que constituent les expériences telles que celles sélectionnées par le CETIM et que j’évoquais ici le mois dernier [1]. C’est pourquoi nous présentons ci-dessous l’une des plus anciennes celle de Mondragon.

Mais il y a bien longtemps que les “décideurs” appuient leur pouvoir en agissant sur l’opinion par des méthodes… malhonnêtes. Bernard Blavette a le courage d’entreprendre de les montrer, telles quelles se sont succédé au cours de notre Histoire. Par son premier article, dans lequel il évoque la déformation de la pensée de Darwin, telle qu’elle apparaît enfin, il devrait offrir à bien des esprits l’occasion de voir un peu plus clair dans tout ce qui se raconte sur la nécessité de la compétition…

Et si certains sont enthousiamés par le fait qu’une “Commission pour la mesure de la performance économique et du progrès social” ait été mise en place l’an dernier et qu’elle soit présidée par le prix Nobel Joseph Stiglitz, nous présentons ensuite deux autres analyses de réflexions d’apparence similaires, mais dont les médias parleront sans doute beaucoup moins. Celle du réseau FAIR (Forum pour d’Autres Indicateurs de Richesse), qui porte un diagnostic sur le rapport de la “Commission Stiglitz”. Et celle du Conseil Économique Social et Écologique, présentée par le Pr. Jean Gadrey, qui est heureux de constater qu’une Institution nationale, moins médiatisée toutefois, montre, elle, la voie vers la démocratie.

Or ces réflexions ne sont pas réservées à une élite, tout le monde peut les comprendre et tout le monde est, et devrait se sentir, concerné par elles. Même si les médias officiels ne font aucun effort pour les mettre à la portée de tous.

À laisser la politique aux politiciens et l’économie aux économistes, on se retrouve dans un monde inhumain en pleine déroute, aux prises avec une catastrophe aux conséquences terribles, mais dont les responsables sont en train de s’organiser pour faire payer “les braves gens”… ceux qui n’y sont pour rien, qui ne savaient pas, mais qui croyaient…

…Et qui tombent de haut quand ils voient un documentaire comme Let’s make money (dont nous avons déjà parlé ici [2]). Ce film, tourné sur le vif, dévoile la réalité sur la façon dont notre monde est mené, en donnant tout simplement la parole aux “décideurs” sûrs d’eux. Et il laisse le public stupéfait, atterré et démuni. J’ai pu le constater partout où j’ai été invitée cette année à animer un débat après sa projection (en région parisienne, en Bretagne, à Bordeaux et plus récemment dans le Cantal). Puis une question émerge péniblement de la salle : que faire devant une situation si grave et qu’on ne soupçonnait pas ?

— D’abord s’informer et informer. Et puis s’organiser pour se défendre, s’opposer, comme des grands, comme des adultes. Défendre les “vraies richesses” et les vraies valeurs humaines, pas celles des économistes du PIB, pas celles des politiciens qui inventent maintenant le “capitalisme vert” pour sauver le capitalisme et non pas l’environnement. Et s’opposer à l’exploitation de tous par quelques uns, fort minoritaires, quitte à devoir sacrifier un peu d’individualisme pour inventer enfin, mais ensemble, la démocratie.

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[1] Voir GR 1099, page 3.

[2] Voir GR 1097, page 3.

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