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   Mensuel de réflexion socio-économique vers l’Économie Distributive
 
 
 
 
 
AED La Grande Relève Articles N° 1098 - mai 2009 > Au fil des jours

 

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Au fil des jours

par J.-P. MON
30 mai 2009

Enfonçons le clou

Dans le numéro d’avril (GR 1097), je donnais, une fois de plus, des précisions sur ce que l’on entend généralement par “allocation universelle”, et ce qu’est le revenu social proposé par Jacques Duboin. Je rappelais que c’étaient plus les obstacles psychologiques que financiers qui constituaient le principal obstacle à son instauration. Un événement récent vient de renforcer ma conviction : des étudiant de l’université, en grève depuis de nombreuses semaines contre les réformes prévues par le gouvernement, sont allés chercher du renfort du côté de Sciences Po. Ils en ont été rapidement chassés, insultés, qualifiés de futurs chômeurs par les étudiants de Sciences Po qui ne voulaient pas, selon leurs propres termes, « payer leur RMI ». Leur réaction aurait sans doute été encore plus violente s’il s’était agi de payer une quelconque allocation universelle à des gens qui ne travaillent pas !

En ce qui concerne l’allocation versée à tous les habitants de l’Alaska depuis quelques années que Bernard Maris et Baptiste Mylondo, après Yoland Bresson, ont monté en épingle, elle vient de recevoir un rude coup. Le fonds de financement de l’allocation, tiré des bénéfices pétroliers du pays, vient en effet de perdre en quelques mois 30 % de sa valeur, passant de 40 à 28 milliards de dollars [1]. Pourquoi ? — Mais parce qu’il avait été investi dans des portefeuilles d’actions très touchées par la crise, ce qui va poser des problèmes pour financer cette allocation dans les années à venir … et ce qui montre, une fois encore, que l’allocation universelle est incompatible avec le système financier actuel.

Le rosé nouveau va arriver !

La France a adopté en janvier un projet de règlement de la Commission européenne autorisant le coupage des vins pour permettre, entre autres turpitudes, de “fabriquer” du vin rosé en mélangeant des vins rouges et des vins blancs ! C’est une telle ineptie qu’un sondage IFOP paru dans Sud-Ouest et dans Midi-libre le 12 avril révèle que 87 % des Français y sont opposés. Alors on vient d’apprendre que le vote définitif du projet au niveau européen est reporté au 19 juin … c’est-à-dire après les élections européennes ! Nos responsables européens sont vraiment très courageux ! De vrais faux-culs ! Électeurs, souvenez-vous de cette histoire lorsque vous irez voter le 7 juin !

La fille de son père…

Lançant à Toulouse la campagne du PS pour les élections européennes, Martine Aubry a mis en avant « le programme commun du Parti Socialiste Européen (PSE) pour changer le cours de l’Europe » et n’a pas eu peur d’affirmer : « une autre Europe est possible », oubliant sans doute que son père Jacques Delors avait fortement contribué à la “libéralisation” débridée de l’Union Européenne durant les dix ans de sa présidence de la Commission. Elle n’a pas craint non plus de citer Jean Jaurès en réclamant « une Europe un peu moins sauvage » [2]. C’est plutôt modeste comme programme, alors que le monde est plongée dans une crise économique, sociale et écologique sans précédent. Ce n’est pas avec de tels slogans que le PS attirera des électeurs.

Les copains d’abord

Bien que de fieffés coquins l’aient reçue, la légion d’honneur a été créée pour récompenser les mérites des serviteurs de l’État ou remercier des personnalités s’étant distinguées dans l’intérêt public. Notre hyperprésident en a une tout autre conception : il vient de remettre à son copain le philosophe André Glucksmann (qualifié par Le Monde « d’intellectuel de gauche et de militant maoïste changé en anti-totalitariste »…) les insignes d’officier de la légion d’honneur. Devinez pourquoi ? —Pour le remercier de son « monumental article » [3], intitulé « Pourquoi je choisis Nicolas Sarkozy », paru dans Le Monde avant les élections présidentielles. En le remerciant, Glucksmann a déclaré : « Peut-être que la seule chose qui restera de ta présidence de l’Europe est que tu aies réussi à arrêter le déferlement des chars russes ». Ses copains Kouchner et Bernard Henri Levy l’ont embrassé. C’était vraiment touchant à en pleurer !

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[1] Chiffres publiés par USBIG Newsletter, hiver 2009, revuede la branche américaine de l’association BIEN.

[2] Dernier article de Jean Jaurès dans la Dépêche du Midi, 1914.

[3] Tels sont les termes employés par Sarko.

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