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   Mensuel de réflexion socio-économique vers l’Économie Distributive
 
 
 
 
 
AED La Grande Relève Articles N° 835 - juin 1985 > L’heure de l’économie distributive a sonné

 

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L’article qui suit montre l’ambiguïté de certaines déclarations de nos hommes politiques. A partir du texte publié par le P.S. en 1980 et intitulé « Projet Socialiste » André Prime avait retenu page 32 la phrase suivante : « Il ne s’agit pas pour nous d’aménager le système capitaliste mais de lui en substituer un autre », Maurice Laudrain dénonce ici la contradiction qui suit cette déclaration :

L’heure de l’économie distributive a sonné

par M. LAUDRAIN
juin 1985

Tous les lecteurs de La Grande Relève savent que les distributistes préparent une action de grande envergure afin que nul n’ignore que l’économie marchande - qui engendre le chômage et la pauvreté dans tous les pays développés - est périmée. Nous expliquerons à tous ceux qui voudront bien nous entendre que l’économie de la France doit être mise à l’heure que nous vivons, celle du grand développement des techniques de production.
C’est une véritable économie socialiste qui s’impose, et non pas celle d’hier ou d’aujourd’hui que certains qualifient abusivement de « socialiste » bien qu’elle conserve les institutions fondamentales de l’économie capitaliste. Jacques Duboin la qualifiait d’« économie de la rareté », et il démontrait que la France - comme tous les pays connaissant un grand développement des techniques de production - doit passer à un stade économique et social supérieur, celui du « socialisme de l’abondance  » qui implique la sortie de l’économie marchande et son remplacement par une « économie des besoins » : L’Economie Distributive.
L’action de grande envergure dont Madame Marie-Louise Duboin-Mon est l’initiatrice, ne sera féconde que si tous les militants pour l’Economie Distributive restent fidèles aux enseignements de Jacques Duboin. Tout au long de sa vie, depuis 1936, Jacques Duboin nous a mis en garde contre les demi-mesures des « socialistes de la rareté » dont les socialistes d’aujourd’hui demeurent de fidèles adeptes.
Il ne faut donc plus que l’on puisse lire sous la signature de militants distributistes que « seul le remplacement du capitalisme par un socialisme authentique comme le prévoyait, en 1980, le projet socialiste, permettrait de résoudre le chômage et la fameuse « crise » ».
1980, l’année évoquée par cette citation, fut celle de l’édition par le Parti Socialiste d’un livre de 380 pages intitulé : « Projet socialiste pour la France des années 80 ». Il n’y est aucunement question de sortir de l’économie marchande mais seulement de... « l’organiser ». Citons en quelques lignes fort précises : « Le marché sera organisé autour d’offices. Ceux-ci assureront aux exploitants la juste rémunération de leur travail, grâce à des prix garantis » (page 206).
Nous sommes bien loin de l’enseignement de Jacques Duboin. Les précisions qu’il donne dans chacun de ses livres sont d’un tout autre ordre. Voici, par exemple, ce qu’il écrit dans « Rareté et Abondance  » (pages 413 et suivantes) : « Le plan... est conçu dans le but de produire et de répartir en vue des besoins réels de toute la population... En dernière analyse, la décision appartient au pouvoir politique qui doit être l’émanation de la nation tout entière.. Les établissements (entreprises) ne sont pas assujettis à l’équilibre comptable. Ne payant ni appointements, ni salaires, ni les fournitures qui leur sont nécessaires, ils ne peuvent établir de prix de revient, ce qui importe peu puisqu’ils n’ont pas de bénéfices à réaliser. Ils tiennent donc la comptabilité des matières employées et des temps de travail afin de permettre le contrôle de la fabrication...  »
Autrement dit, il s’agit d’une économie qui n’a pas d’autre objet que de répondre aux besoins de la population, tous profits et toute domination patronale étant abolis. Nous sommes sortis de l’économie de l’achat et de la vente ainsi que de la propriété privée des entreprises. Le travail peut alors être partagé entre tous les citoyens valides.
C’est pour une telle société, et seulement pour elle, que les distributistes lancent une action de grande envergure sur l’ensemble du territoire français.

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