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   Mensuel de réflexion socio-économique vers l’Économie Distributive
 
 
 
 
 
AED La Grande Relève Articles N° 780 - juillet 1980 > Au fil des jours

 

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Au fil des jours

par J.-P. MON
juillet 1980

L’O.C.D.E. retarde d’une cinquantaine d’années : une conférence qu’elle a organisée les 16 et 17 avril 1980 a ratifié le principe élémentaire du « droit au travail » pour tous, hommes et femmes.
Dès 1934, Jacques Duboin avait changé le « Droit au travail » qu’il avait créé en « Droit au revenu garanti » ou économie distributive.

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Exode cubain. - 10 000, 50 000 indésirables ou indésirés ont pris le large et leurs distances avec un régime dit «  d’oppression », ce qui est peu au regard des quelques 8 millions de Cubains continuant à vaquer à leurs occupations. Dans les pays de « liberté » le taux des mécontents atteint de tout autres proportions. Après la révolution castriste, les opprimés comptaient principalement parmi les milliardaires américains privés de leurs somptueux palaces, de leurs plages privées, les prostituées, de luxe, les chauffeurs de taxis, la maffia des jeux, les commerçants et les ex-grands propriétaires des plantations.
Si, en raison du blocus économique de la part des Américains et des accidents survenus aux récoltes, du départ d’un certain nombre de cadres et d’une insuffisante qualification de la main-d’oeuvre, le décollage de l’économie cubaine accuse aujourd’hui un certain retard, du moins les Cubains sont-ils libres, aujourd’hui, de nourrir leurs familles, de se soigner, de s’instruire et de se loger. Et ils votent.
A tout prendre, il semble que les Cubains soient plus libres que les clandestins mexicains travaillant à Los Angelès, jouant à cache-cache avec les autorités. Dénuée de scrupule, la libre entreprise profite de la situation pour exercer un chantage sur leurs salaires. Pour ces gens le mot liberté ne saurait guère avoir de sens.
Ce mini-exode cubain aura servi de support à un délire de propagande anti-castriste. Qui prétendrait que les libertés étaient mieux garanties à l’époque du régime pourri et dictatorial de Baptista ? Nombre de réfugiés s’imaginent-ils que l’accueil qu’ils reçoivent dans les camps de transit du Costa-Rica, perdurera lorsqu’ils devront s’intégrer à la dure réalité du libéralisme yankee, l’un des plus cruel, des plus déshumanisés des régimes  ?
Des milliers de Haïtiens débarquent, chaque année, en Floride, fuyant la dictature qui règne dans leur pays. Mais, ici, pas de tamtam pour ameuter l’opinion mondiale. Haïti n’a pas le régime de Cuba.

(Tiré du Bloc-Note de H. Muller)

*

Parlant de la militarisation à outrance qui se développe partout dans le monde, capitaliste et socialiste, J. Madaule conclut son article : « Le pouvoir au bout du fusil » ( Le Monde  » du 20-5-1980) :

« Si nous ne voulons pas que l’humanité connaisse, un jour prochain, le plus grand désastre de son histoire, il faut lutter avec lucidité pour le désarmement. Cela veut dire sans illusion sur les énormes difficultés économiques et politiques qu’il faudra vaincre pour aboutir, car le militarisme technocratique d’aujourd’hui est lié à toute la technostructure de nos sociétés « avancées ».
Si l’on veut aboutir, il faut se mettre de la cire dans les oreilles pour ne pas entendre le chant des sirènes qui voudraient nous faire croire que la course aux armements, ce sont ceux d’en face qui la relancent quand elle tend à ralentir. Il n’y a pas d’innocents dans cette affaire.
C’est une révolution qu’il faut partout entreprendre, mais une révolution tout autre que celle dont on nous parle depuis plus d’un siècle. »

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Comment on freine le progrès : Aux Etats-Unis la mécanisation de l’agriculture ; se poursuit à un rythme soutenu. En Californie, depuis le début des années 60, on utilise des machines à récolter les tomates. Dans de nombreuses universités on poursuit des recherches où l’on développe des prototypes de machines destinées à ramasser les laitues, à cueillir les raisins, les melons, à secouer les citronniers, etc...
Cela se traduit évidemment par d’importantes pertes d’emplois dans l’agriculture : de 1964 à 1972 le nombre des travailleurs de la tomate est passé de 50 000 à 18 000 ! Ce qui a conduit le Secrétaire fédéral à l’agriculture à déclarer qu’il fallait que le gouvernement supprime les crédits destinés à des recherches qui pourraient priver d’emploi les ouvriers agricoles.
C’est une position qui a au moins le mérite d’être très claire. D’autres, plus hypocrites, nais recherchant le même but, disent que mécaniser l’agriculture, « c’est renoncer à une certaine façon de vivre ». Le dos courbé sans doute ?

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Quelques chiffres d’actualité :
France : aggravation, du chômage au mois d’avril : 1,7 % de plus qu’en mars, soit 6,6 % de plus en un an. Pendant ce même intervalle de temps la productivité de l’industrie a augmenté de 6 %, les sociétés produisant plus, avec moins de personnel, et un temps de travail plutôt écourté. Ce qui n’a pas empêché les prix industriels d’augmenter. On accuse bien sûr la hausse du coût des matières premières mais pendant ce temps les milieux boursiers déplorent le baisse du prix de l’argent métal, le repli des cours de l’étain et l’effondrement du plomb qui se trouve à son niveau le plus bas depuis vingt mois...

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