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   Mensuel de réflexion socio-économique vers l’Économie Distributive
 
 
 
 
 
AED La Grande Relève Articles N° 777 - avril 1980 > Sécurité ? Mensonge !

 

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Sécurité ? Mensonge !

par R. CARPENTIER
avril 1980

JE suis toujours très désabusé de ne pouvoir crier au travers de mon poste de télévision un démenti sur les mensonges éhontés dont la diffusion officielle nous rebat les oreilles ; comme ce fut le cas encore une fois aux dossiers de l’écran le mardi 12 février à 20 h 30 sur le sujet de la « sécurité dans les villes  ». L’insécurité est un produit de l’inégalité économique donc de la société de profit. Comment peut-on dans ce cas lutter contre la criminalité ? C’est quasiment impossible sans changer de société.

Les gouvernants et tous les tenants du pouvoir disent que le renforcement des effectifs de police assurera la santé des particuliers. Ce n’est pas vrai. Les forces de répression sont créées pour sévir contre les opposants politiques au régime. lis se fichent pas mal des délinquances criminelles, des truands et autres gangsters parce que les criminels de droit commun ne sont pas dangereux pour la stabilité du gouvernement et des institutions capitalistes. Quand ils attaquent une banque ou commettent un crime c’est là un fait divers sans grande importance juste bon à justifier l’existence des policiers, ainsi que des magistrats d’ailleurs. Alors que les révolutionnaires, tous les contestataires et penseurs non conformistes qui haïssent la société capitaliste sont pour eux autrement dangereux en voulant renverser le régime marchand, écraser l’injustice sociale et supprimer l’inégalité économique. Voilà les véritables raisons de l’augmentation des effectifs de police !

Qu’ils ne viennent pas nous dire qu’ils s’inquiètent de la montée criminelle dans la société. C’est de la poudre jetée aux yeux des bonnes consciences qui pètent de peur. Je dirai même qu’un cambriolage spectaculaire, voire un assassinat crapuleux, est bien venu dans les milieux officiels, dans un moment de trouble social parce qu’il canalise l’esprit populaire et détourne l’attention des gens - les journaux à grand tirage y aidant - des problèmes sociaux et des agissements impopulaires des gouvernants. La sécurité des gens passe au second plan ; mais la leur est autrement plus importante, leurs avoirs, leurs privilèges, ne sauraient souffrir qu’on envisage de les supprimer un jour. C’est la raison pour laquelle des criminels de droit commun sont peut-être condamnés à la prison, mais les révolutionnaires, tous les opposants au régime capitaliste sont non seulement inquiétés, tracassés, arrêtés mais très souvent torturés et parfois même jusqu’à ce que mort s’ensuive. Nous le voyons nettement dans tous les pays totalitaires, à l’Ouest comme à l’Est et d’une façon générale dans tous les pays du monde où est installé le capitalisme ou l’Etat. La répression politique passe au premier plan des préoccupations des gouvernants. Ils doivent étouffer les cris de révolte des démunis, des déshérités pour sauvegarder leurs possessions, leurs privilèges.

Aujourd’hui dans nos sociétés aux technologies avancées, créant l’abondance, les différences sociales, les inégalités économiques, sont tellement aberrantes qu’il apparaît nettement à tout esprit éclairé qu’il est possible de passer du régime marchand à la société distributive. Et cela leur est d’autant plus insupportable que leurs réactions deviennent plus sauvagement répressives.
Mais qu’ils le veuillent ou non, un jour viendra où toutes les sociétés de profit disparaîtront, malgré les formes de répression qui n’empêcheront pas l’Egalité Economique de s’instaurer, et du même coup la disparition de toute criminalité et l’inutilité de toutes les polices.

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