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   Mensuel de réflexion socio-économique vers l’Économie Distributive
 
 
 
 
 
AED La Grande Relève Articles N° 775 - février 1980 > Au fil des jours

 

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Au fil des jours

par J.-P. MON
février 1980

Préférez-vous vous habiller cher et européen ou bon marché, et américain ? Ne réfléchissez pas trop longtemps, on a déjà décidé pour vous : ce sera cher !
Devant la « menace » du retour en force des Américains sur le marché européen des fibres synthétiques, la commission économique de Bruxelles a décidé d’appliquer des droits « antidumping » sur les importations de fibres acryliques : 7,2% pour les fibres discontinues et 26,6 % pour les fibres sous forme de câbles.
En fait, seule la compagnie américaine American Cyanamid sera pénalisée par cette mesure car la filiale du groupe allemand B.A.S.F. implantée aux EtatsUnis a « accepté » de relever ses prix à l’exportation vers l’Europe.
A part ça, vive le libéralisme économique et luttons contre l’inflation !

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A propos d’inflation, un article publié dans « le Monde de l’économie » du 30 octobre 1979 montre que le processus inflationniste qui a débuté vers 1965 et qui se poursuit encore aujourd’hui ne peut être considéré comme une conséquence de la hausse des prix de l’énergie de 1965 à 1970 l’augmentation annuelle des prix des pays de l’O.C.D.E. est passée de 2,7 % à 5,5 %. Pendant ce temps le prix du baril de pétrole est passé de 1,93 à 1,26 dollar. En octobre 1973 le prix du baril passe de 2,20 à 10,95 dollars, ce qui, d’après les calculs, devrait donner une hausse des prix de 3 à 4 %. Or, pour l’ensemble des pays de l’O.C.D.E., la hausse des prix qui est de 7,6 % lorsque se produit l’augmentation du prix du baril de pétrole, passe à 13,1 % en 1974. Ce qui donne 9 % d’accroissement inexpliqués. De 1974 à 1979 le prix du pétrole passe de 10,95 à 12,70 dollars le baril, soit une augmentation de 3 % par an. Dans le même temps on constate des hausses de prix ce 11,1 % en 1975, de 8,6 % en 1976, de 8,7 % en 1977, de 8,2 % en 1978.
En fait, conclut l’auteur de l’article, c’est la baisse du prix de l’énergie entre 1965 et 1970 qui a marqué le début de la cris, économique.

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« Crise économique », nous savons que ça veut dire accroissement des profits pour les grosses boites et les banques et tour de vis pour les salariés.
Comme on sait aussi qu’en régime « libéral avancé  » l’abondance tue le profit, on s’efforce de nous faire croire que l’énergie est rare et chère.

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En fait, au 3e Forum International sur l’Energie qui a réuni à Nice l’automne dernier quelques 220 participants, représentant 40 pays, la conclusion unanime a été que « l’existence de nombreuses techniques possibles justifie l’optimisme à long et même à moyen terme ».

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La véritable crise, c’est que l’on s’obstine à nier les conséquences du fait que l’on peut produire de plus en plus avec de moins en moins de main d’oeuvre.

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C’est ainsi qu’en France la production industrielle a augmenté de 5,4 % en un an et le chômage de 10,1 %, alors que la durée du travail a diminué de 0,7 %.
Aux Etats-Unis, la Commission Economique du Congrès a publié récemment un rapport qui montre que la productivité dans le secteur privé a augmenté annuellement de 3,2 % entre 1947 et 1965, de 2,3 % entre 1965 et 1973, de 1,1 % entre 1973 et 1978. Elle aurait diminué de 3,3 % au premier trimestre 1979. Les raisons de cette baisse sont attribuées au gonflement de l’emploi (les fameux 8 millions d’emplois créés depuis que Carter est Président) , à la baisse des investissements et à la diminution des budgets de recherche et développement qui sont passés de 3 % du P.N.B. en 1966 à 2,2 % en 1978.
Malgré tout, les Etats-Unis restent en avance sur la République Fédérale Allemande et le Japon et la productivité continue de progresser à un rythme rapide dans les secteurs de pointe comme l’industrie aéronautique, les télécommunications, l’informatique et... l’agriculture.
Autant dire que si le chômage a paru baisser aux Etats-Unis, c’est par la création d’emplois inutiles.

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La revue « Economie prospective Internationale  », éditée par un organisme de recherches rattaché au Commissariat Général au Plan, publie un article dans lequel on montre que : « A long et même à très long terme, les ressources disponibles dans le monde permettent de nourrir une population beaucoup plus nombreuse qu’actuellement. Le passé récent a montré qu’un doublement de la production agricole mondiale pourrait s’opérer en un laps de temps relativement court (25 ans) ...
Tout indique que le montant actuel des réserves pétrolières et minérales qui a déjà crû de façon spectaculaire de 1970 à 1975, pourrait encore s’accroître très sensiblement dans l’avenir soit à la suite d’une hausse des prix des minerais, soit du fait de la mise au point de nouveaux progrès techniques. »

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