Le site est passé à sa troisième version.
N'hésitez-pas à nous transmettre vos commentaires !
Merci de mettre à jour vos liens.
Si vous n'êtes pas transferé automatiquement dans 7 secondes, svp cliquez ici
TECHNOLOGIE ET POLITIQUE
DANS LE DOMAINE DE LA TELEVISION, COMME DANS TOUT AUTRE, LES MOYENS TECHNOLOGIQUES OFFRENT DES POSSIBILITES A CEUX QUI LES MAITRISENT. CES MOYENS PEUVENT DONC DEVENIR ASSERVISSEMENT OU PROGRES : ASSERVISSEMENT TANT QU’ILS RESTENT ENTRE LES MAINS D’UN POUVOIR CENTRALISE (PUBLIC OU PRIVE), PROGRES DES LORS QU’ILS SONT MIS AU SERVICE DES BESOINS DES POPULATIONS.
LES moyens de communication modernes ne connaissent
pas de frontières. Les nouvelles technologies, dont nous avons
donné un aperçu dans le numéro précédent,
permettent de distribuer des programmes de radio ou de télévision
dans le monde entier, de diffuser informations, éducation, culture
ou variétés dans tous les pays et à des peuples
de langues et de cultures différentes.
En particulier, les problèmes soulevés par l’éducation
des populations isolées sont en voie d’être résolus
par l’utilisation de méthodes audiovisuelles (et notamment par
la télévision scolaire).
Mais, jusqu’à présent, un des problèmes techniques
les plus importants auquel on se heurtait était la difficulté
de disposer en des lieux d’accès malaisé de sources autonomes
d’énergie électrique. La solution la plus courante consistait
à mettre en place des groupes diesel électrogènes
dont l’inconvénient majeur était qu’ils nécessitaient
un approvisionnement relativement fréquent en carburant et un
entretien important.
Les progrès effectués depuis une dizaine d’années
dans la fabrication et la fiabilité des cellules solaires permettent
maintenant d’envisager leur généralisation comme source
d’alimentation autonome. C’est une solution d’autant plus intéressante
qu’elle concerne généralement des pays bénéficiant
d’un ensoleillement important.
Une première réalisation expérimentale, en ce qui
concerne la télévision scolaire, a été faite
au Niger dès 1968. Elle a été suivie depuis peu
par plusieurs autres.
La télévision scolaire n’est évidemment pas le
seul domaine d’application des cellules solaires qui sont maintenant
de plus en plus utilisées toutes les fois que l’on a affaire
à des installations de télécommunication implantées
dans des lieux difficiles d’accès comme c’est souvent le cas
pour les réémetteurs de télévision en région
montagneuse, les relais hertziens, les balises marines, les balises
lumineuses ou radioélectriques nécessaires à la
sécurité de la navigation aérienne.
C’est qu’en effet au bout de quelques années de fonctionnement,
les cellules solaires deviennent rapidement compétitives, bien
que leur coût de fabrication demeure encore relativement élevé.
On a pu d’ores et déjà constater que, sur une période
de dix ans, les prix du kilowatt-heure électrique étaient
les suivants, selon qu’ils étaient produits par :
- un groupe diesel 16,95 F
- un générateur thermoélectrique 26,05 F
- des cellules solaires 10,50 F
Qui plus est, les recherches actuellement poursuivies
sur les cellules solaires utilisant du silicium amorphe (et non plus
du silicium cristallisé) permettent d’espérer rapidement
une division des coûts par 100 ou 200, ce qui abaissera considérablement
le prix de revient du Kilowatt électro- solaire.
Mais si, comme nous venons de le voir brièvement, existent les
moyens technologiques pour assurer l’instruction des populations isolées,
de nombreux problèmes, politiques eux, subsistent.
En effet, tout le monde s’accorde à reconnaître que communication
signifie puissance et que le contrôle des mécanismes et
du contenu des systèmes de communication d’un pays permet soit
aux pouvoirs publics, soit à des groupes d’intérêts
privés, de contrôler d’importants aspects de l’appareil
de prise de décisions d’une société humaine ainsi
que les symboles culturels et politiques qui unissent cette société.
Quant aux moyens internationaux de communication, il est bien évident
qu’ils reflètent les valeurs et les priorités de certaines
sociétés d’une manière disproportionnée,
les pays les plus avancés en la matière jouant le rôle
de gardiens de la communication, ce qui risque, à l’avenir, d’accroître
le monopole des pays exportateurs et d’entraver encore plus la liberté
des pays importateurs ainsi que leurs possibilités de développer
leurs propres systèmes, seuls capables d’exprimer les valeurs
culturelles locales.
Comme dans d’autres domaines, c’est donc seulement la volonté
politique qui manque pour promouvoir un système réellement
décentralisé permettant d’être à l’écoute
des véritables besoins des populations.