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   Mensuel de réflexion socio-économique vers l’Économie Distributive
 
 
 
 
 
AED La Grande Relève Articles N° 751 - novembre 1977 > Quand les rouges deviennent verts

 

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On connaît l’hermétisme de l’Union Soviétique. Aussi l’information, nécessairement officielle qui nous parvient de l’Agence de presse Novosti, réjouira ceux qui apprendront la place désormais réservée en URSS à l’écologie. En voici quelques extraits, issus de « Actualités Soviétiques » :

Quand les rouges deviennent verts

novembre 1977

LA Sibérie. Une taïga vierge et les plus grandes centrales électriques du monde. Des villes poussant comme des champignons et des centres académiques. Tel est son aspect actuel. Mais demain ? La Sibérie industrielle pourra-t-elle mettre en valeur des centaines de milliers de kilomètres carrés d’un territoire jusqu’alors désertique et en même temps garder l’air et l’eau les plus purs du monde ? Ce trésor inestimable qu’est la forêt n’aura-t-il pas à en souffrir ? Arrivera-t-on à créer des ensembles rationnels dans l’utilisation de la nature ?
Actuellement, le milieu essentiel où réside l’homme, c’est la ville. Selon les prévisions des spécialistes du futur, à la fin de notre siècle, les trois-quarts de la population de l’Union Soviétique vivront dans les villes. Comment concilier les exigences du progrès technique avec la santé des gens  ? Peut-on construire de grands centres industriels sans perturber l’équilibre écologique dans la nature ? Quelle doit être la ville de l’avenir ? Bien entendu, une seule réponse à ces questions est impossible. Mais beaucoup de ce que l’on fait actuellement en Sibérie, peut constituer une composante du modèle des futures relations entre l’homme et la nature. Et, peut-être, ce qui est le plus important, l’évolution se produisant sons nos yeux, de ce que devrait être le caractère de ces relations.
Les capacités de reproduction des racines des arbres du Nord sont faibles, le renouvellement de la taïga exige cent ans...
Cela signifie qu’il faut se préoccuper de la pureté de l’air ambiant. Le splendide Enisséï s’est taillé son cours, les « piliers de pierre » extrêmement pittoresques, s’élevant au-dessus de cette mer sans fin que constitue la forêt. Toute cette beauté oui vous ébranle, l’air, le silence. on oublie malgré soi où l’on se trouve. Et pourtant. il s’agit d’une région industrielle. Krasnoïarsk est le coeur de la puissante industrie de la Sibérie Orientale, tandis qu’à Divnogorsk on avait construit la plus grande centrale hydroélectrique du monde. C’est pourquoi le slogan se trouvant à l’entrée de la ville des académiciens à Krasnoïarsk n’est pas tellement idéaliste lorsqu’il proclame : « Préserver la nature non contre l’homme mais pour l’homme ! ».
Ici, dès que l’on quitte l’asphalte, on peut pénétrer dans un bois de pins exubérant : dans l’enceinte de la ville, on a conservé des centaines d’hectares de véritable forêt. Qui plus est, comme s’ils voulaient en remontrer à l’immense complexe industriel en construction ces dernières années, sur une surface de trente hectares, les citadins ont planté des milliers de jeunes plans.
Le bois inclu dans la ville et la zone de verdure constituent les éléments obligatoires de pratiquement toute grande ville sibérienne. Lorsque l’on se rend d’Irkoutsk à Angarsk, on peut déjà voir de loin la masse d’un combinat pétro-chimique. Il en est de même des cheminées élevées qui exhalent leur fumée dans le ciel. Tout capteur de gaz ou de fumée a du, mal à régler le problème. Il faut obtenir un autre cycle technologique. C’est sur ce problème que se penchent les spécialistes. Mais il s’agit d’une affaire concernant l’avenir. En attendant c’est une fois de plus le bois qui nous tire d’affaire. Le chemin allant du combinat au centre de la ville passe par un important massif qui constitue une véritable barrière sanitaire et hygiénique.
C’est la cité des académiciens de Novossibirsk qui gardera probablement la palme de la primauté parmi des villes sibériennes encore pendant nombre de décennies. Elle est située sur le littoral de la Mer d’Obsk (la retenue d’eau de Novossibirsk). La ville est belle et bien planifiée. L’air est pur et le climat est sain. Il y a plus de fours ensoleillés que dans les lieux de cure célèbres de Yalta et de Kislovodsk, ainsi qu’une immense plage de sable, pouvant recevoir cent mille personnes, qui peut rivaliser avec les sables dorés et réputés du littoral de la Mer Noire.
Lorsque l’on considère de loin Akademgorok, on n’en voit point les bâtiments. On ne voit que la forêt. De hauts pins se mêlant à des bouleaux aux troncs blancs. Lorsque l’on construisit ce centre académique, on s’était proposé, semble-t-il, une tâche irréalisable : conserver intégralement un paysage naturel. Et on le conserva. On limita la zone d’activité des mécanismes de construction. Pas un seul arbre ne fut enlevé. Au contraire, on planta 250 000 arbres et buissons, ayant remis en valeur 150 hectares de plantations. Afin que le bois n’ait pas à en souffrir, on construisit des sentiers et des chemins pour piétons avec un revêtement en dur d’une longueur de 40 kilomètres.
...La Sibérie construit. La Sibérie procède à des expériences, devançant dans cette recherche les critères des villes et des ensembles industriels.
Parallèlement, l’industrialisation se poursuit :
Programme de mise en valeur de la Sibérie occidentale basé sur les gisements de pétrole et de gaz, programme de développement de l’agriculture de la zone des terres non noires, programmes de mécanisation complexe des processus de production, fourniture à la population de produits alimentaires selon des normes de consommation basées scientifiquement, etc.

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