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   Mensuel de réflexion socio-économique vers l’Économie Distributive
 
 
 
 
 
AED La Grande Relève Articles N° 751 - novembre 1977 > Télécommunications et développement économique

 

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Technologie et économie

DANS « La Grande Relève » d’octobre dernier, nous avons vu qu’un certain nombre d’indices montraient que nous nous trouvions au début d’un nouveau cycle de croissance de l’économie mondiale basé essentiellement sur les télécommunications et l’informatique. Nous décrivons dans ce numéro quelques aspects du développement des télécommunications.

Télécommunications et développement économique

par J.-P. MON
novembre 1977

DE NOUVEAUX MOYENS DE COMMUNICATION

Depuis une dizaine d’années dans tous les pays développés la mutation économique a été accompagnée d’un accroissement des déplacements professionnels. Ces déplacements, dont les trois- quarts ont une réunion pour objet, engendrent pour les entreprises et les administrations des charges souvent très lourdes. C’est pourquoi un certain nombre de pays ont entrepris de réaliser des systèmes susceptibles d’éviter des dépacements en permettant la mise en contact visuelle, rapide et simultanée de plusieurs personnes : ce sont les systèmes de visioconférence.
Les tentatives de mise en oeuvre d’une véritable politique de décentralisation des administrations et des entreprises ainsi que ce qu’il est convenu d’appeler la « crise de l’énergie  » contribuent à accélérer la diffusion de tels systèmes.
Si la visioconférence consiste à mettre en relation deux salles de réunion et de ce fait intéresse presque exclusivement les administrations et les grosses entreprises, la visiophonie permet de mettre face à face sur un petit écran des particuliers abonnés au téléphone et de visualiser à distance des documents ou des objets dans les conditions habituelles d’éclairage d’un bureau.
Dans le même temps, les besoins sans cesse croissants de documents écrits (devis, factures, commandes, ...) dans les transactions commerciales ont entraîné la mise en place de systèmes de transmission de documents plus performants que le système Télex qui consiste simplement en la mise en communication de deux machines à écrire et qui, de ce fait, ne permet de transmettre que des lettres ou des chiffres : ce sont les systèmes de télécopie (ou fac similé) et de téléécriture, qui, comme le téléphone, sont des liaisons instantanées entre deux abonnés et qui permettent de transmettre toutes sortes de graphiques, de dessins ou de symboles et de les reproduire sur une feuille de papier.
Parallèlement au développement de ces nouvelles techniques, le remplacement des centraux téléphoniques électromécaniques par des centraux électroniques et la généralisation des postes téléphoniques à clavier vont permettre la mise en place d’un service de calcul par téléphone, étendant ainsi aux particuliers les possibilités de la téléinformatique.
Nous ne rappelerons que pour mémoire les possibilités offertes par les satellites pour la diffusion de programmes de télévision entre n’importe quelles parties du monde.
Quant aux distributeurs automatiques de billets de banque, qui, pour l’instant n’ont d’autres conséquences que d’économiser de la main-d’oeuvre, mais qui vont rapidement faire place à des systèmes plus évolués de débit direct, ils constituent un premier pas vers la réalisation du « courrier électronique ».
Pour être rentables, au sens capitaliste du terme, ces divers systèmes exigent des temps de transmission de plus en plus courts. Il n’est donc pas étonnant que l’on voit apparaître sur le marché de nouveaux supports de transmission tels que les fibres optiques qui permettent d’acheminer rapidement un plus grand nombre d’informations que les câbles classiques.

UNE REVOLUTION SOCIALE

En bref, nous pouvons dire qu’avec la mise en service des nouvelles générations de satellites et de télécopieurs, avec la possibilité d’associer un téléphone et un récepteur de télévision ordinaire pour recevoir à domicile des copies de factures, des documents divers, des informations locales, les programmes de cinéma ou de théâtre, pour effectuer des opérations bancaires, des calculs scientifiques, ... c’est une véritable révolution sociale qui s’amorce.
Tout ceci explique pourquoi depuis 1975 les investissements dans le domaine des télécommunications ont augmenté en moyenne de 15 % par an.
Au forum sur les Perpectives des Télécommunications Internationales qui s’est tenu récemment à Washington, les experts ont prévu que la demande mondiale annuelle en équipements de télécommunications passerait des 26,2 milliards de dollars qu’elle atteignait en 1975 à 58 milliards en 1985.
D’ici là le marché Nord Américain aura doublé d’importance mais ne représentera plus que 42 du marché mondial (contre 50 O/ actuellement), l’Europe, avec 30 %, occupera la seconde place tandis que les pays du Moyen-Orient et les autres pays en voie de développement pris dans leur ensemble en constitueront 28 % (contre 22 aujourd’hui)..
La croissance du téléphone continuera à s’affirmer dans les pays disposant déjà de réseaux très développés, les besoins de ces pays étant encore loin d’être satisfaits. (Actuellement, près de 80 des téléphones sont installés dans huit pays, chacun d’eux ayant plus de 10 millions de téléphones).
Bien que dans ce domaine-les Etats-Unis restent le pays le mieux équipé puisque ses 149 millions de téléphones représentent trois fois le total des appareils installés au Canada, au Japon, dans le Royaume Uni, en République Fédérale Allemande, en France et en Union Soviétique, ils seront dépassés par l’Europe en 1980.
C’est encore en Amérique du Nord que l’on trouve pour le moment le plus de stations terrestres équipées pour la transmission par satellites et ce sont les Etats-Unis qui sont de très loin les plus gros utilisateurs de systèmes de transmission de données.
On peut cependant prévoir que l’exemple nord- américain sera rapidement suivi par les autres nations et même par les pays en voie de développement. Ces derniers ont d’ailleurs l’avantage de pouvoir mettre tout de suite en oeuvre des technologies évoluées adaptées à leur besoin sans passer par les étapes intermédiaires qu’ont connues les Etats-Unis ou les pays européens.
En fait, comme le remarque J.F. MAGEE, président de la compagnie américaine Arthur D. Little Inc., « le développement économique et social a pour préalable le développement des télécommunications et une mesure de l’aptitude des pays en voie de développement à’ faire progresser leur économie pourrait bien être reflétée par leurs plans de développement des télécommunications.  »

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