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   Mensuel de réflexion socio-économique vers l’Économie Distributive
 
 
 
 
 
AED La Grande Relève Articles N° 783 - novembre 1980 > La carte « Innovatron »

 

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La carte « Innovatron »

par H. MULLER
novembre 1980

Inventée et mise au point depuis plus de quatre ans, la carte de crédit INNOVATRON, à circuits intégrés miniaturisés, se définit comme une monnaie électronique. « Elle comporte des "mémoires" que la Banque charge d’un certain crédit, en accord avec le titulaire du compte. Introduite dans le "lecteur-" d’un commerçant, elle se décharge du montant de l’achat. Quand la mémoire de la carte est vide, on va la recharger ou en chercher une autre. » (« Le Monde » du 10 février 1979).

Imaginons qu’un organisme local munisse chaque personne adulte d’une telle carte, « chargée et rechargée  » à concurrence du crédit qui lui est ouvert et notifié mensuellement. Présentée chez les commerçants mués en gérants distributeurs des stocks confiés à leur gestion, la carte, en se « déchargeant », assume, vis-à-vis des approvisionnements affectés de prix, le rôle d’une monnaie-matière à usages polyvalents. Elle n’est ni plus ni moins qu’une MONNAIE DE CONSOMMATION, c’est-à-dire une monnaie cessant (le circuler, de se transférer, une monnaie s’annulant au moment de l’achat à la manière d’un bon-matière, d’un ticket (l’autobus ou d’un billet de train.

Il suffit alors de veiller à ce qu’au flux des approvisionnements s’ajuste, au plus près mais sans rigueur excessive, celui des ouvertures de crédits qui, pareillement, fondent et se renouvellent au rythme des achats, de la manifestation des besoins. Cet équilibre approximatif entre l’offre et la demande se réalise de façon empirique, à la fois par un judicieux maniement des prix, par un aménagement de l’emploi et par la mise en place, le cas échéant, de revenus-monnaie complémentaires chez certaines catégories de consommateurs.

Nul, désormais, n’a plus besoin de quérir, de déplacer le revenu d’autrui pour former, pour constituer le sien. La monnaie de consommation, « chargée » sur carte INNOVATRON, traduit une certaine quantité de droits à consommer délivrée à toute personne participant ou ayant participé au travail requis par les approvisionnements, indépendamment de la durée, de la permanence de l’effort accompli.

N.D.L.R. - Depuis quelques années déjà, quelques fabricants se disputent le marché des cartes type innovatron, marché comportant entre autres la fourniture de plusieurs dizaines de millions de circuits intégrés pour l’Europe. Parmi eux, citons la CII-Honeywell-Bull, Siemens, Schlumberger, I.B.M., l’Electronique Marcel Dassault...

Actuellement, la seule application envisagée pour ces cartes en régime capitaliste est monétaire paiement et débit. D’autres applications ont été imaginées comme, par exemple, la carte médicale qui permettrait de consulter le dossier médical individuel intégré sur une carte, puis d’ordonner un traitement, de retirer les médicaments chez un pharmacien et d’effectuer les opérations de sécurité sociale.

Mais, comme le faisait remarquer Electronique Actualité (14-12-1979), l’application médicale n’est pas envisageable, car elle conduirait à une réduction trop importante de personnel à la Sécurité Sociale et dans les compagnies d’assurances complémentaires !...

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