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   Mensuel de réflexion socio-économique vers l’Économie Distributive
 
 
 
 
 
AED La Grande Relève Articles N° 1086 - avril 2008 > L’ultra-libéralisme revu et corrigé

 

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L’ultra-libéralisme revu et corrigé

par G.-H. BRISSÉ
30 avril 2008

« L’histoire du XXème siècle le montre assez : une mauvaise gestion monétaire peut avoir des conséquences économiques sociales et politiques. Avec la monnaie, on peut détruire la société et la démocratie. La monnaie est politique par nature. Elle l’a toujours été ! ». De qui sont ces propos de bon sens ? Ils sont de Henri Guaino, auteur d’un ouvrage de synthèse intitulé L’étrange renoncement, publié chez Albin Michel, il y a une dizaine d’années, au temps où il était conseiller au Cabinet de Philippe Seguin, alors Président de l’Assemblée Nationale… Il servit ensuite comme Commissaire au Plan, sans doute l’un des derniers dans notre économie devenue ultra-libérale. Dénonçant les tares de la “dictature des marchés”, il milita pour le “non” au traité de Maastricht (voté par les Français à 51% des voix en 1992). L’étrange renoncement dénonçait la “fracture sociale” dont il fut le théoricien auprès de J. Chirac à l’époque des Présidentielle de 1995.

Il occupe désormais la fonction de Conseiller spécial du Président de la République. Lorsque M. Nicolas Sarkozy proclame que les racines du développement durable gisent dans l’école, dans la ville, la santé, les services à la personne, que le moteur en est la recherche, l’innovation, la création d’entreprises, d’activités, etc., on reconnaît la plume d’Henri Guaino, qui est aussi à la source d’une nécessaire réforme fiscale, en faveur d’un « impôt général sur le capital, à taux faible, impliquant les droits de mutation et de succession, l’impôt sur la fortune et la détaxation massive du travail ». Il préconise l’instauration d’une TVA sociale comme « la solution la plus réaliste pour abaisser les charges sur le travail », et pour parvenir à cette fin il n’y a d’autre issue que le recours accru à l’emprunt qu’il stigmatise, mais auquel il faudra bien avoir recours à défaut d’imposer d’autres taxes déjà fort nombreuses : il faut s’y attendre à l’issue du scrutin municipal !

Quant aux deux mamelles des réformes, elles résideront dans la « TVA sociale » qui ressurgira dans un proche avenir, et l’abolition de la taxe professionnelle, deux mesures qui, à elles seules, au regard d’Henri Guaino, « représentent un bouleversement ». La solution ajoute notre auteur, « est dans le changement des politiques monétaire et budgétaire et dans l’allègement des charges fixes qui pèsent sur le travail ».

Dommage que le Conseiller du Président, son « nègre » dont on reconnaît la patte dans une majorité de discours officiels, ne se prononce pas plus fermement pour une réforme, en profondeur, de notre système monétaire, de ses distorsions, au coeur de cette société si volatile…

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