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Dossier : MONNAIE ET INFLATION
S’il y a des statistiques contestables du fait de
manipulation gouvernementale et du fait aussi des fausses déclarations
patronales, aucune personne informée ne peut mettre en doute
le sérieux des chiffres émanant de la Banque de France
et du Conseil National du Crédit (C.N.C.). C’est principalement
l’indice des Prix, actuellement basé sur 295 articles, chacun
d’eux étant doté d’un coefficieient de pondération,
gui fait l’objet de manipulations politiques. Or ce n’est que par l’I.N.S.E.E.
(Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques) que
nous connaissons cet indice officiel ; c’est lui gui publie chaque année
« les comptes de la Nation » où l’on trouve les chiffres
nécessaires aux analyses économiques. Certes ses fonctionnaires
sont des spécialistes de haute moralité, mais ils dépendent
néanmoins, et on ne peut pas l’oublier, du ministère de
l’Economie et des Finances... De Plus, en dépit des très
grands progrès réalisés au cours de ces dernières
années dans les méthodes oui président à
l’établissement des comptes de la Nation et tout spécialement
de ceux concernant la production nationale, l’absence d’homogénéité
de celle-ci ne Permet Pas de l’accepter globalement. On y trouve, mélangées,
la production offerte aux consommateurs, celle des investissements publics,
celle des armements, etc.
Cette relativité des statistiques de l’INSEE nous oblige à
n’utiliser ses chiffres que dans leurs rapports avec ceux de la Banque
de France et du C.N.C.C. C’est ce que nous allons faire.
La hausse des prix
II est un point sur lequel nous sommes d’accord avec
les économistes du régime, c’est lorsqu’ils enseignent
dans les facultés que l’inflation résulte de deux phénomènes
:
- un phénomène de mouvement des prix :
- un phénomène de circulation monétaire.
Mais contrairement à nous-mêmes, ils se refusent généralement
à établir un lien direct entre ces deux phénomènes.
Serait-ce parce qu’ils raisonnent dans l’abstrait, sans étudier
sérieusement les chiffres qui traduisent ces phénomènes
dans l’économie du pays ? Cependant, ces chiffres parlent clairement
ainsi qu’on va pouvoir en juger par ceux que nous allons citer.
Tout d’abord, il convient de déterminer quels sont les chiffres
gui éclairent le mouvement des prix : ceux des salaires, ceux
des profits, ceux des importations (inflation par les coûts) et
ceux concernant la circulation monétaire ?
Nous savons tous que, dans les temps modernes. c’est-à-dire de
développement de l’économie, les prix n’ont jamais cessé
de monter, mais lentement. Nous avons même constaté, après
la crise
américaine de 1929 qui s’est répercutée en France
quelques mois plus tard, que les prix baissaient et même, parfois,
s’écroulaient lorsqu’il y a « surproduction » par
rapport aux besoins... solvables. En temps normal, il y a une constante
pression des profits et des salaires, pression tempérée
par la productivité résultant des progrès techniques.
C’est ainsi qu’avant la crise actuelle, c’està-dire de 1964 à
fin 1968 (5 ans) la hausse des Prix de pros ne dépassa pas les
5 %, d’après l’I.N.S.E.E. Mais, à partir de 1969 jusqu’à
maintenant, tout changea. Il s’agit de savoir pourquoi.
Personne de sensé ne s’imaginera que, tout à coup, il
y Put des demandes exorbitantes d’augmentation de salaires ou des augmentations
de profits non moins exorbitantes. La cause de l’inflation galopante
est ailleurs. Elle ne peut résulter que de la circulation monétaire
et de son rapport à la valeur de la production nationale offerte.
Les équilibres nécessaires
La loi de l’offre et de la demande s’impose à
toutes les économies monétaires. Ou bien on la domine
en instituant une économie distributive oui équilibre
production et monnaie, ou bien on est dominé Par elle si l’on
conserve une monnaie circulante. Alors, dès que les liquidités
monétaires croissent plus vite que la production du pays, il
y a risque d’inflation. Celle-ci se produit lorsque le rapport liquidité-production
atteint un certain seuil critique à partir duquel il y a la crise
économique.
La démonstration en est faite par les chiffres ci-après
:
Année ..... L.M. ......... P.N. .... Rapport L/P
1965 .... 189,85 .... 438,748 ....... 43,27
1969 .... 416,59 .... 643,388 ....... 64,75
1970 .... 457,32 .... 716,794 ....... 63,80
1974 .... 833,00 .... 1.168,238 .... 71,30
L.M. = Liquidités monétaires
P.N. = Production nationale
(en milliards de francs lourds)
Ce qui signifie qu’en 1965 la moyenne annuelle des
liquidités monétaires était de 43,27 % par rapport
à la Production nationale globale, calculée par l’INSEE.
N’oublions pas qu’une monnaie circulante accomplit, dans l’année,
plusieurs cycles complets production-distribution-production : étant
donné que nous constatons depuis plusieurs années une
accélération de la vitesse de circulation monétaire
(38 % de 1966 à 1974) ce rythme doit être proche aujourd’hui
de 5 cycles complets. Si bien que dès 1965, les liquidités
monétaires représentaient une valeur très sensiblement
supérieure au chiffre donné par l’I.N.S.E.E. pour la production
globale. L’heure de la crise approchait.
Cependant de 1965 à fin 1968, l’I.N.S.E.E. n’indique qu’une hausse
d’environ 1 % par an, ainsi que nous l’avons signalé précédemment.
Mais l’année 1969 connaît une hausse de 7 %, l’année
1970, de 8 %... C’est que le rapport liquidité-production augmente
sensiblement d’année en année si bien que l’I.N.S.E.E.
reconnaît. pour 1974 une hausse des prix de gros de l’ordre de
24 %.
Pourquoi un surcroît de liquidités provoque-t-il une hausse
des prix et non une épargne provo-quée par l’impossibilité
d’acheter... ce qui n’existe pas ?
Il s’agit là d’un phénomène psychologique universellement
constaté. Lorsque la valeur d’une production est, par exemple
de 500 milliards et que les liquidités disponibles s’élèvent
à 1.000 milliards, il se produit une « tension inflationniste
» oui provoque une hausse des prix dont le plafond théorique
est de 100 % car l’économie tend naturellement vers l’équilibre.
C’est le phénomène, inconscient, de la vente aux enchères
le consommateur veut consommer et Ie marchand veut vendre.
C’est pourquoi l’unique remède aux crises économiques
moderne, réside dans l’abandon de la monnaie circulante et dans
la sortie du système de l’achat et de la vente.