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   Mensuel de réflexion socio-économique vers l’Économie Distributive
 
 
 
 
 
AED La Grande Relève Articles N° 740 - novembre 1976 > Quand M. Mitterrand flatte l’encolure

 

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Quand M. Mitterrand flatte l’encolure

par F. LEGUEUX
novembre 1976

A l’invitation d’une revue économique et de la télé, le Premier Secrétaire du Parti socialiste, entouré de quelques amis, a « planché » devant 400 chefs d’entreprises dont 300, d’après un sondage, prévoient - en la redoutant - sa montée au pouvoir.
Curieux spectacle que ces auditeurs cravatés, imbus de leur importance et persuadés que, sans le secours de leur haute direction, les travailleurs se croiseraient les bras, les machines s’arrêteraient et la terre cesserait de tourner.
En face, le candidat au diplôme de bon citoyen, tentant de les rassurer et, peut-être, de les séduire.
Quelques chefs seulement siégaient à la tribune et posaient des questions. Privilège de la hiérarchie, les gros banquiers défendaient la banque privée (à laquelle le leader socialiste eut la courtoisie de rendre hommage), des marchands de canons vilipendaient le Programme Commun (qui prévoit de les nationaliser).
M. Mitterrand a conforté les porteurs d’actions qui, devenus porteurs d’obligations, seront assurés de recevoir un profit sans risque, présage d’une vieillesse heureuse.
Il a rassuré aussi ceux qui considèrent que ce qu’on appelle « l’économie de marché » reste pour lui et son Parti la seule formule possible.
C’est que l’on se plaît (et nul apparemment n’y trouve à redire) à jeter la confusion dans les esprits en mettant dans le même panier le marché du coin où s’achètent les carottes et les navets, avec ce « Marché », qui passe loin par-dessus nos têtes, terrain d’exercice des faiseurs de gros profits (que l’on a toutes raisons d’appeler des profiteurs), des dominateurs et des rassembleurs de monopoles internationaux.
Que le même vocable désigne deux choses aussi différentes, c’est déjà, dans le langage, une troublante incertitude.
Mais qu’on entretienne cette imprécision, même - peut-être - de bonne foi, c’est une preuve d’ignorance ou de tromperie. Voilà ce qu’il aurait fallu dire - et que personne n’a dit - aux ventres dorés venus chercher dans ce forum l’art et la manière de supporter un gouvernement de « Gauche » et de n’en pas moins dormir sur ses deux oreilles et sur un confortable matelas bien rembourré...

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