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   Mensuel de réflexion socio-économique vers l’Économie Distributive
 
 
 
 
 
AED La Grande Relève Articles N° 740 - novembre 1976 > Des faux problèmes et leur origine

 

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Des faux problèmes et leur origine

par P. PHILIPE
novembre 1976

« Faux problèmes » est une expression qu’il faut éclairer d’une définition précise.
En matière économique et sociale, j’appelle « faux problème » tous ceux dont les impératifs n’ont pour justification que de se conformer aux structures en vigueur, alors que le « vrai problème » consisterait à adapter les structures aux besoins réels des hommes.

UN EXEMPLE : L’EMPLOI

Un cas de ce genre défraye actuellement la chronique : celui de l’emploi.
L’emploi est une contrainte et celle-ci n’existe que par référence aux mécanismes suscités par les structures du régime actuel. On ne réclame pas l’emploi pour l’emploi, on ne le recherche pas en fonction de son utilité ou pour le bien-être de la communauté, on ne le demande même pas en fonction du « sel » qu’il peut mettre dans l’existence (ce qui n’est généralement pas le cas), on ne l’exige qu’à cause de son pouvoir exclusif de distribuer des revenus.
On ne réclame pas un emploi mais un salaire, même s’il s’agit du cas extrême d’un salaire pour ne rien faire (ce qui arrive) ou pour effectuer des travaux indéniablement inutiles, voire nuisibles aux besoins essentiels des hommes, y compris leur besoin primordial de sécurité (et malheureusement de tels emplois sont légion).

LA POMME ET LE POMMIER

Nous sommes assaillis de problèmes de ce genre, de faux problèmes. La société dans laquelle nous nous trouvons les fait pousser et murir comme le fait un pommier des pommes. Il ne faut pas en accuser les pommes, mais le pommier.
Ils nous donnent une fausse idée des valeurs fondamentales comme celle du travail, qui devrait être l’élément libérateur de notre activité, mais qui est devenu l’expression du mépris de l’homme, d’une fausse interprétation de son ouvrage, de ses motivations, de sa nature et de son but.
Il faut désaliéner l’homme. On ne peut le faire qu’en s’en prenant aux faux principes et à leur application aveugle. Cela réhabiliterait le travail.
Ce n’est pas difficile à comprendre. Il suffit d’ouvrir les yeux, de considérer les choses dans leur ensemble et de remonter aux sources.
Aux sources d’une société qu’un long usage et un long mépris de la dignité humaine ont pollué jusqu’à n’en faire jaillir qu’un poison aux effets destructeurs. Aussi est-il urgent d’en finir avec la société CONTRE l’homme et de construire la société POUR l’homme.
Une société dans laquelle on ne « travaillera » pas moins mais autrement.
Où l’on ne fera pas n’importe quoi, selon le bon plaisir de décideurs irresponsables et incompétents.
Où la joie de la tâche accomplie sera l’un des composants de la satisfaction de vivre au sein de la communauté.
Une communauté enfin avide de progrès réels ceux qui ne se traduisent pas par l’aggravation des inégalités, des injustices et des cruautés, mais par la conquête de la sécurité, de la dignité et de la liberté. Il ne s’agit plus là de vagues besoins mais des premiers de nos droits.

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