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   Mensuel de réflexion socio-économique vers l’Économie Distributive
 
 
 
 
 
AED La Grande Relève Articles N° 739 - octobre 1976 > À la poubelle

 

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À la poubelle

par J. MERMENDE
octobre 1976

Faites - si vous pouvez - un tas de 1 700 millions de tonnes, un autre de 2 300 millions de tonnes, un troisième de 370 millions de tonnes et vous aurez à peu près le volume des déchets qu’accumulent en un an les Américains, du fait de leur industrie minière, de leur production agricole et des rejets industriels et communaux.
Des experts de l’Institut de la Vie (quel joli nom...) réunis à Orléans, se sont demandés si l’on ne pourrait pas faire autre chose de ces tas perdus pour tout le monde.

85 % DE TRAVAIL EN MOINS...

C’était une idée. Ces savants ont découvert qu’on pourrait retirer de ce tas pas mal de produits. Les ordures ménagères, à elles seules, toujours aux U.S.A., fourniraient environ 7 500 millions de dollars de matières diverses, comprenant une gamme impressionnante de métaux. Et encore, si l’on n’en récupérait que la moitié.
En faisant mieux, on y retrouverait 85% de produits récupérés et on pourrait se contenter d’extraire du sol 15% seulement des produits de base que nous nous tuons à exiger aujourd’hui des hommes corvéables à merci et d’une terre qui n’en peut plus !

ET SI L’ON FAISAIT DE L’INUSABLE ?

Mais il y a mieux. Au lieu de fabriquer des objets qui se dégradent en un rien de temps - et qui vont, eux aussi, aux ordures - si on les faisait aussi durables que possible, si l’on construisait, par exemple, des voitures deux fois plus solides (ce ne serait pas un gros effort...) la réduction du gaspillage actuel de notre société démente serait plus que spectaculaire  : ce serait une révolution !
Les savants en question nous ont rappelé que la Terre est une petite boule isolée dans le ciel, dont les ressources sont comptées. Aussi le mythe de la croissance illimitée est-il en passe de devenir une dangereuse absurdité.
D’autres l’avaient déjà dit, mais les puissants du jour, du haut de leurs trônes en carton, nous avaient invités à en rire. Au lieu d’en vouloir sottement toujours davantage, on devrait avant tout, ont-ils dit, rechercher un équilibre dont la rupture menace de causer notre perte...

COMME UN DEFAUT...

Mais voilà : cette sage détermination - et cette récupération de tout ce que nous gaspillons - aurait toutefois comme un défaut. En effet, elle ne favoriserait pas la formation des grandes fortunes, ni celle des privilèges d’une minorité de profiteurs qui sont avant tout d’abominables destructeurs.

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