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AED La Grande Relève Articles N° 1075 - avril 2007 > Querelles d’impuissants

 

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Querelles d’impuissants

par M.-L. DUBOIN
30 avril 2007

Comment s’étonner qu’un mois avant l’élection présidentielle, plus de la moitié des électeurs ne sachent pas pour qui ils voteront, ou pensent qu’il y a bien des chances qu’ils changent d’avis ?

La vérité est que les Français, dans leur grande majorité, ne font plus confiance aux promesses des politiciens et qu’ils sont déboussolés. Ils voient que les candidats en mesure d’être élus n’ont pas la moindre idée de ce qui les inquiète ni des problèmes qui les touchent, qu’ils vivent dans un autre monde qu’eux et leur donnent l’impression de n’avoir pas les pieds sur terre.

Les électeurs sont déboussolés pour la simple raison que les gouvernements de gauche et de droite qui se sont succédés depuis des dizaines d’années leur paraissent avoir mené la même politique, avec seulement des nuances dans la forme. Ayant, avec succès, contribué à la croissance, ils croyaient en recevoir leur part, comme promis… et force leur est de constater que toute activité n’a désormais qu’un seul but : enrichir encore plus les riches. Ils viennent d’apprendre que les entreprises cotées à la Bourse de Paris ont fait près de 100 milliards d’euros de bénéfices en 2006, soit une hausse de 10,5 % par rapport à 2005 et que l’accroissement de la valeur de ces entreprises est presque le double de celui de leurs bénéfices. Alors qu’eux-mêmes y ont tous perdu quelque chose, et surtout tout espoir d’amélioration.

Comment “celui qui croyait en la gauche et celui qui croyait en la droite“ pourraient-ils avoir gardé confiance ?


“La France d’après”, comme l’imagine l’UMP.
Cette photo édifiante a été prise par un inconnu le 15 février, rue La Boétie dans le 8° arrondissement de Paris, en face du siège de la fédération de Paris de l’UMP… Le malheur pour le candidat UMP, car elle illustre malgré lui son programme, est qu’en face de son siège se trouve celui de la société Alcatel qui, ce jour-là, annonçait la suppression de 4.500 emplois…

Cette double déception est une aubaine pour deux candidats : Le Pen et Bayrou en profitent pour tenter de ramasser les déçus des “partis de gouvernement” et de faire passer leur slogan “sortez les sortants !”pour un programme. Comme on les connait tous les deux, pour les avoir vus à l’œuvre, ils affirment qu’un miracle les a changés. Leur opportunisme ne devrait pourtant tromper personne…

Restent ceux que les journalistes et les sondeurs désignent comme les “petits candidats”. Plusieurs d’entre eux font de bonnes analyses et avancent des principes que tout le monde devrait suivre : meilleur partage des richesses, respect des droits humains et de l’environnement. La campagne va enfin permettre de les écouter, et on verra s’il y en a au moins un(e) qui s’en prend aux mécanismes financiers qui sont à l’origine de l’impuissance des élus à faire passer de telles bonnes intentions.

Mais au moment de voter, beaucoup d’électeurs, mis en condition par le 21 avril 2002, vont craindre de n’avoir à choisir au second tour qu’entre une droite pire que la précédente (la photo ci-dessous, prise sur le vif, en donne une idée) et l’extrême droite, toujours aussi raciste et chauvine ; ils vont donc se résigner à voter pour Ségolène.

S’ils sont sans illusion, ils pourront toujours se dire que ça va changer au moins sur un point, puisqu’il n’y a encore jamais eu une femme Présidente de la République Française !

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